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Le Hamas et les médias officiels iraniens accusent Israël d'inonder délibérément Gaza

Publié par La Rédaction15 décembre 2013, ,

Dans la Bande de Gaza, les inondations provoquées par les fortes pluies de ces quatre derniers jours ont obligé 40 000 personnes à quitter leurs foyers. Mais une rumeur circule depuis vendredi selon laquelle ces inondations auraient en réalité été déclenchées délibérément par les autorités israéliennes. Une théorie du complot relayée depuis un peu plus de 24 heures sur la complosphère.

« Israël inonde des quartiers entiers de Gaza en ouvrant des digues » titre Euro-Palestine, le site de l'association d'Olivia Zemor. Le texte, qui vilipende une « mesure immonde prise par Israël », a été repris par AlterInfo, Bellacio, le site de l'IRIB - l’audiovisuel public iranien - et essaime sur les réseaux sociaux, par exemple via le compte Twitter de la conspirationniste Eva R-sistons (alias Chantal Dupille).

L'origine de l'accusation : les propos d'un responsable palestinien dépendant du gouvernement Hamas au pouvoir dans la Bande de Gaza, Yasser Shanti, rapportés par l'agence de presse Maan News. Selon lui, « les autorités israéliennes ont ouvert les barrages à l’Est de la Bande de Gaza, inondant de nombreux quartiers résidentiels dans les villages voisins ».

Dans un reportage diffusé vendredi, Ashraf Shannon, le correspondant à Gaza de Press TV, la très controversée chaîne satellitaire iranienne, se fait le relais des mêmes accusations, évoquant « l'ouverture par Israël d'un barrage, à l'Est de la Bande de Gaza, inondant de vastes étendues de terres ».

Problème : aucun barrage de ce type n'existe à l’Est de la Bande de Gaza.

La journaliste israélienne Amira Hass s'est attachée à vérifier la véracité de ces accusations dans le Haaretz daté d'aujourd'hui (15 décembre 2013). Résultat, le seul « barrage » qui existe dans toute la région est une structure en ciment d’un mètre de haut située en territoire israélien et destinée à acheminer les eaux de pluie vers un réservoir se trouvant dans le secteur de Tzéélim (Néguev). Non seulement cette structure ne peut pas être « ouverte » ou « fermée », mais elle n’aurait pu en aucun cas empêcher les inondations qui se sont produites à Gaza.

Chef du bureau de France 2 à Jérusalem, le journaliste Charles Enderlin nous confirme que « personne ne connaît de barrages à l'Est de Gaza » et qu’« il n'y a aucune rivière ou ruisseau dans ce secteur mais, des oueds qui, parfois se remplissent l'hiver ». Et de lancer le défi, sur Twitter : « Si quelqu'un trouve un barrage dans ce coin, j’irai filmer ! »

Ce n'est pas la première fois qu'est formulée la rumeur d’un barrage ouvert par Israël pour inonder les Palestiniens de Gaza, sorte d'équivalent « anti-israélien » de la fameuse rumeur d'Abbeville. En janvier 2010, la chaîne iranienne PressTV et le journal gazaoui The Palestine Telegraph, avaient déjà porté des accusations similaires (ici et ).

Voir aussi :
* Daniel Framery, « Les inondations de la Somme en 2001 : enjeux de pouvoirs dans un contexte de décentralisation », Hérodote, n° 110, 3e trimestre 2003.
* Katrina : retour sur la théorie du complot

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Dans la Bande de Gaza, les inondations provoquées par les fortes pluies de ces quatre derniers jours ont obligé 40 000 personnes à quitter leurs foyers. Mais une rumeur circule depuis vendredi selon laquelle ces inondations auraient en réalité été déclenchées délibérément par les autorités israéliennes. Une théorie du complot relayée depuis un peu plus de 24 heures sur la complosphère.

« Israël inonde des quartiers entiers de Gaza en ouvrant des digues » titre Euro-Palestine, le site de l'association d'Olivia Zemor. Le texte, qui vilipende une « mesure immonde prise par Israël », a été repris par AlterInfo, Bellacio, le site de l'IRIB - l’audiovisuel public iranien - et essaime sur les réseaux sociaux, par exemple via le compte Twitter de la conspirationniste Eva R-sistons (alias Chantal Dupille).

L'origine de l'accusation : les propos d'un responsable palestinien dépendant du gouvernement Hamas au pouvoir dans la Bande de Gaza, Yasser Shanti, rapportés par l'agence de presse Maan News. Selon lui, « les autorités israéliennes ont ouvert les barrages à l’Est de la Bande de Gaza, inondant de nombreux quartiers résidentiels dans les villages voisins ».

Dans un reportage diffusé vendredi, Ashraf Shannon, le correspondant à Gaza de Press TV, la très controversée chaîne satellitaire iranienne, se fait le relais des mêmes accusations, évoquant « l'ouverture par Israël d'un barrage, à l'Est de la Bande de Gaza, inondant de vastes étendues de terres ».

Problème : aucun barrage de ce type n'existe à l’Est de la Bande de Gaza.

La journaliste israélienne Amira Hass s'est attachée à vérifier la véracité de ces accusations dans le Haaretz daté d'aujourd'hui (15 décembre 2013). Résultat, le seul « barrage » qui existe dans toute la région est une structure en ciment d’un mètre de haut située en territoire israélien et destinée à acheminer les eaux de pluie vers un réservoir se trouvant dans le secteur de Tzéélim (Néguev). Non seulement cette structure ne peut pas être « ouverte » ou « fermée », mais elle n’aurait pu en aucun cas empêcher les inondations qui se sont produites à Gaza.

Chef du bureau de France 2 à Jérusalem, le journaliste Charles Enderlin nous confirme que « personne ne connaît de barrages à l'Est de Gaza » et qu’« il n'y a aucune rivière ou ruisseau dans ce secteur mais, des oueds qui, parfois se remplissent l'hiver ». Et de lancer le défi, sur Twitter : « Si quelqu'un trouve un barrage dans ce coin, j’irai filmer ! »

Ce n'est pas la première fois qu'est formulée la rumeur d’un barrage ouvert par Israël pour inonder les Palestiniens de Gaza, sorte d'équivalent « anti-israélien » de la fameuse rumeur d'Abbeville. En janvier 2010, la chaîne iranienne PressTV et le journal gazaoui The Palestine Telegraph, avaient déjà porté des accusations similaires (ici et ).

Voir aussi :
* Daniel Framery, « Les inondations de la Somme en 2001 : enjeux de pouvoirs dans un contexte de décentralisation », Hérodote, n° 110, 3e trimestre 2003.
* Katrina : retour sur la théorie du complot

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