« À maints égards, l’ennemi semble être une projection du moi : lui sont attribués à la fois des aspects idéaux et des caractéristiques plus difficilement admissibles. Un paradoxe fondamental du style paranoïaque tient à l’imitation de l’ennemi. (…) Le Ku Klux Klan imitait le catholicisme en allant jusqu’à revêtir les vêtements sacerdotaux et instituer un cérémonial élaboré ainsi qu’une hiérarchie tout aussi subtile. La John Birch Society prend exemple sur les cellules communistes et leur fonctionnement quasi-secret avec ses organisations écrans. Elle préconise la poursuite d’une guerre idéologique impitoyable menée sur un modèle très similaire à celui adopté par l’ennemi communiste. Les porte-voix des différentes «croisades» chrétiennes anticommunistes expriment ouvertement leur admiration pour le dévouement, la discipline et l’ingéniosité stratégique que la cause communiste peut susciter.
“Les maçons éventraient leurs victimes ou leur tranchaient la gorge ; les catholiques arrachaient les fœtus de l’utérus de leur mère pour les jeter ensuite aux chiens sous les yeux de leurs parents ; les mormons violaient et fouettaient les femmes non consentantes, ou bien leur brûlaient la bouche au fer rouge. Cette obsession pour les détails sadiques, qui atteignait des proportions pathologiques dans la plupart des ouvrages de cette littérature, témoignait d’une volonté farouche de déposséder l’ennemi de tout trait digne d’admiration.” »
Voir aussi :
* Pourquoi il est urgent de lire «Le Style paranoïaque» de Richard Hofstadter
« À maints égards, l’ennemi semble être une projection du moi : lui sont attribués à la fois des aspects idéaux et des caractéristiques plus difficilement admissibles. Un paradoxe fondamental du style paranoïaque tient à l’imitation de l’ennemi. (…) Le Ku Klux Klan imitait le catholicisme en allant jusqu’à revêtir les vêtements sacerdotaux et instituer un cérémonial élaboré ainsi qu’une hiérarchie tout aussi subtile. La John Birch Society prend exemple sur les cellules communistes et leur fonctionnement quasi-secret avec ses organisations écrans. Elle préconise la poursuite d’une guerre idéologique impitoyable menée sur un modèle très similaire à celui adopté par l’ennemi communiste. Les porte-voix des différentes «croisades» chrétiennes anticommunistes expriment ouvertement leur admiration pour le dévouement, la discipline et l’ingéniosité stratégique que la cause communiste peut susciter.
“Les maçons éventraient leurs victimes ou leur tranchaient la gorge ; les catholiques arrachaient les fœtus de l’utérus de leur mère pour les jeter ensuite aux chiens sous les yeux de leurs parents ; les mormons violaient et fouettaient les femmes non consentantes, ou bien leur brûlaient la bouche au fer rouge. Cette obsession pour les détails sadiques, qui atteignait des proportions pathologiques dans la plupart des ouvrages de cette littérature, témoignait d’une volonté farouche de déposséder l’ennemi de tout trait digne d’admiration.” »
Voir aussi :
* Pourquoi il est urgent de lire «Le Style paranoïaque» de Richard Hofstadter
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