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Législatives 2022 : ces députés auxquels vous avez échappé... et les autres !

Publié par La Rédaction14 juin 2022,

Les candidats qui s'étaient illustrés par leur penchant pour la post-vérité ou le complotisme ont presque tous été éliminés lors du premier tour des élections législatives. Presque tous...

Montage CW.

Le Rassemblement national (RN) n'aura pas réussi à éviter de présenter des candidats compromis avec la théorie du complot. Parmi ces candidats, Joëlle Nambotin Gobbi, qui briguait la 5e circonscription de l’Ain, a rassemblé 19,72% des suffrages. Comme l'a révélé le HuffPost, elle avait partagé sur les réseaux sociaux plusieurs publications douteuses dont un visuel véhiculant des mensonges antisémites éculés selon lesquels les Rothschild contrôleraient le monde et auraient « financé toutes les guerres ». Elle ne s'est pas qualifié pour le second tour. L'histoire ne dit pas si c'est encore un coup des Rothschild !

L'aventure s'est également arrêtée dimanche soir pour Anne Jacqmin, candidate RN dans la 1ère circonscription des Yvelines (7,25 %). Il faut croire que le parrainnage de son suppléant, Bruno Gollnish, ne lui a pas porté chance. L'ancien bras droit de Jean-Marie Le Pen, qui émarge toujours au Bureau national du RN, continue d'être proche du média complotiste Égalité & Réconciliation [archive]. Quant à Anne Jacqmin, elle s'est illustrée elle aussi sur les réseaux sociaux en partageant des contenus à caractère conspirationniste comme en mars 2020, où elle criait au génocide sur la base d'une fausse information émanant du site Le Courrier des Stratèges et relayée par l'avocat Régis de Castelnau.

Avec 1804 voix (4,1 %), la candidate du RN dans la 12e circonscription de Paris, Agnès Pageard, n'entrera pas non plus à l'Assemblée nationale cette année. Celle qui partage aujourd'hui les contenus du conférencier Idriss Aberkane [archive], de Florian Philippot [archive] ou encore de Corinne Reverbel [archive] invitait il y a quelques mois à « relire » le collaborationniste Henry Coston ou Emmanuel Ratier comme l'a relevé Libération. Elle fait aussi régulièrement usage du mot codé à caractère antisémite « Qui ? » et a, sans surprise, apporté son soutien à l'activiste d'extrême droite Cassandre Fristot, condamnée l'automne dernier à 6 mois de prison avec sursis.

Dans la 4e circonscription du Bas-Rhin, la députée sortante Martine Wonner, élue en 2017 sous les couleurs de la majorité présidentielle (elle en avait été exclue en 2020), a été éliminée dès le premier tour. Psychiatre dans le civil, cette élue atypique était devenue, pendant la crise sanitaire, une figure de la mouvance covido-complotiste et antivax. Elle n'a réussi à convaincre que 2494 électeurs (5,38 % des suffrages).

>>> Lire, sur Conspiracy WatchLa députée Martine Wonner nous enjoint de supprimer toute publication la concernant (14/12/2020)

Même déconvenue pour le Gilet jaune et militant anti-passe sanitaire Olivier Rohaut, alias Oliv Oliv qui, dans la 4e circonscription du Loiret, a rassemblé 1178 voix (3,37 %).

Florian Philippot, dont le parti Les Patriotes s'est allié à Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan et à « Génération Frexit », de Charles-Henri Gallois (un ancien de l'UPR de François Asselineau), a réalisé 1069 voix (4,62 % des suffrages) dans la 6e circonscription de la Moselle. C'est moins que le nombre de « J’aime » générés par son tweet le montrant en train d'accomplir son devoir civique – et beaucoup moins que le nombre d'abonnés que cumule cet ancien numéro 2 du Front national (FN) sur la plateforme de microblogging.

Avec 1440 voix (3,61 %), Valérie Laupies, candidate Les Patriotes dans la 16e circonscription des Bouches-du-Rhône, a fait mieux que son mentor Florian Philippot. Mais pas suffisamment, là non plus, pour se qualifier pour le second tour. Comme le rapporte Rue89, cette enseignante a rejoint le FN début 2007 suite à un échange avec le polémiste antisémite Alain Soral, un « écrivain qu’elle admire ». Aujourd'hui, elle dénonce le « Grand Remplacement » et partage volontiers des contenus émanant d'Alexandra Henrion-Caude [archive], du réalisateur de « Hold-up », Pierre Barnérias [archive], ou du très médiatique avocat Fabrice Di Vizio [archive].

« Animaliste, écologiste et souverainiste », l'infatigable Francis Lalanne n'a pas convaincu, lui non plus. Le chanteur, engagé de longue date en politique (aux législatives de 2017, il s'était présenté dans la circonscription de Manuel Valls, dans l'Essonne), aux côtés des Gilets jaunes, des anti-passe sanitaire et des antivax, est devenu ces dernières années une figure influente de la mouvance complotiste. Il n'a récolté que 963 voix (2,12 %) dans la 3e circonscription de la Charente.

Empêché d'être candidat à la dernière élection présidentielle (il n'avait pu valider que 2 parrainnages), l'ex-capitaine de gendarmerie Alexandre Juving-Brunet a réuni sur son nom 484 voix (1,19 % des suffrages) dans la 2e circonscription du Var. Fondateur d'un micro-parti dénommé Le Peuple de France, cette figure toulonnaise du mouvement anti-passe sanitaire qui est suivi par plus de 35 000 abonnés sur Twitter, était sorti de l’ombre en avril 2021 en dénonçant les infiltrations d’éléments islamistes dans l’armée, peu après la « Tribune des généraux ». Début juin 2021, il s'exprimait sur le plateau de FranceSoir [archive]. Comme le rapporte Libération, Juving-Brunet s'affichait le 7 mai dernier au Forum de la Nation à Paris, un événement organisé par le néo-pétainiste Yvan Benedetti.

Porte-parole du collectif Les Pendus (dont Fabrice Di Vizio est l'avocat), Christophe Chirat était candidat dans la 11e circonscription du Rhône. Restaurateur dans le civil, Chirat s'est fait connaître pour son activisme contre le passe sanitaire et comme organisateur d'une manifestation fédérant des collectifs covido-sceptiques tels que ReInfoCovid, Reaction19, BonSens ou Laissons les prescrire [archive]. Il a finalement réuni sur son nom 404 votes (0,87 %).

Dans la 5e circonscription de la Loire, Yann Esteveny et sa suppléante Annick Bonnet, investis par le micro-parti d'extrême droite Civitas pour lutter « contre la tyrannie sanitaire mondialiste », ont réuni 254 voix soit 0,5 % des suffrages. Le tract de campagne de Yann Esteveny n'a évidemment pas manqué d'insister sur les thématiques complotistes classiques du mouvement traditionaliste catholique présidé par Alain Escada : « mettre fin à la dictature sanitaire ainsi qu’à l’immigration et au grand remplacement » ; ou encore « défendre une France souveraine et refuser la Grande Réinitialisation voulue par le Nouvel Ordre Mondial » ; sans oublier l’abrogation de la « loi Pompidou-Giscard d’Estaing-Rothschild de janvier 1973 responsable de l’endettement de la France » (sic).

Germain Gaiffe (dont le nom a figuré comme directeur de la publication de deux sites complotistes antisémites comme Quenel+ et Croah.fr), arrive quant à lui bon dernier dans la 2e circonscription du Vaucluse où sa candidature n'a convaincu que 59 électeurs (0,14 %). Surnommé le « dépeceur de Montauban » (sic), cet agent de nettoyage âgé de 55 ans proche de Dieudonné M’Bala M’Bala [archive] et qui compte 24 ans de prison à son actif se réclamait du soutien de formations à l'existence anecdotique telles que le Conseil national de libération, Peuple souverain ou encore le Parti des Quidams (acronymé en « PQ »). Favorable à la « suppression des partis politiques », il promettait, en cas de victoire, « d'empêcher tout candidat ayant un casier judiciaire de se présenter à une élection »...

Hicham Hamza, animateur du site complotiste Panamza, s'est également présenté à la dernière minute dans la 3e circonscription du Bas-Rhin sous l'étiquette « La Gauche patriote ». Il a réuni 51 voix en sa faveur (0,16 %).

Ils se sont qualifiés pour le second tour

Avec 18,68% des voix, le RN pourrait obtenir dimanche prochain un groupe parlementaire de plusieurs dizaines de députés. 208 candidats RN sont en effet en lice pour le second tour de ces législatives. Dans 108 circonscriptions, ils sont en tête. Parmi eux, Nicolas Goury qui a récolté dans la 9e circonscription de Seine-Maritime plus de 29 % des voix. Ce cadre départemental du RN et ancien membre de Génération identitaire Normandie a déjà été candidat à plusieurs reprises pour le FN puis le RN. Une enquête de Buzzfeed a révélé qu'après avoir été évincé de la CGT en 2014 en raison de son adhésion au parti d'extrême droite, il s'était vengé en diffusant une photo prise devant le siège du syndicat à Rouen en train d'exécuter une « quenelle », signe de ralliement des partisans de Dieudonné. Il avait par la suite expliqué qu'il s'agissait d'une « réponse humoristique et pacifique à des gens qui [l'avaient] insulté ».

Nicolas Goury en 2014 (DR).

Candidate de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) dans la 2e circonscription de la Haute-Loire, Azelma Sigaux s'est qualifiée pour le second tour avec près de 20% des suffrages exprimés. Elle dit aujourd'hui vouloir rassembler en direction d'« une partie de l’électorat du Rassemblement national qui n’est pas insensible à nos idées »... Militante Gilet jaune et porte-parole de Révolution écologique pour le vivant (REV), le parti du journaliste et essayiste Aymeric Caron, Azelma Sigaux est aussi la fille de Jacky Sigaux, l'ancien régisseur de Dieudonné. Dans un texte en forme de mise au point daté de septembre 2019, elle assurait que son père n'avait « jamais été antisémite ». Ce qui ne convainc guère compte tenu de l'étendue de la compromission de ce dernier avec le polémiste condamné à de multiples reprises pour antisémitisme. Ainsi, c'est déguisé en prisonnier de camp de concentration et arborant une étoile jaune sur la poitrine que Jacky Sigaux avait  participé, en décembre 2008, à la remise, par Dieudonné, d'un « prix de l’infréquentabilité et de l’insolence » au négationniste Robert Faurisson.

Tandis que Danièle Obono a été élue dès le premier tour, Danielle Simonnet est arrivée largement en tête dans la 15e circonscription de Paris avec 47,31 % des voix. Les deux candidates LFI-Nupes ont suscité la polémique en s’affichant fièrement aux côtés de l'ancien leader travailliste britannique Jeremy Corbyn [archive], largement déconsidéré au sein de son propre camp pour ses compromissions répétées avec des figures de l'antisémitisme contemporain et ses atermoiements sur la question. Selon Danielle Simonnet, les choses sont simples : « Corbyn n'a jamais tenu un seul propos antisémite » mais aurait simplement été « victime d'une grossière manip' parce qu'il incarnait l'aile gauche » du Labour.

Dans la 7e circonscription de Paris, l'avocate Caroline Mécary (Nupes) arrive en tête avec 41,4 % des voix face au Secrétaire d'État chargé des Affaires européennes Clément Beaune, candidat de la majorité présidentielle. En 2018, en pleine affaire Benalla, celle qui était alors élue écologiste avait repris à son compte sur France Info la rumeur conspirationniste diffusée par le journaliste Gaspard Glanz selon laquelle Alexandre Benalla était en réalité en mission secrète pour collecter du matériel ADN en vue d'alimenter un fichier génétique des opposants à l'Élysée.

Avec plus de 28 % des suffrages, la candidate LFI-Nupes Leïla Ivorra arrrive en tête du premier tour dans la 1ère circonscription du Val-d’Oise. Cette ancienne étudiante s'était rendue célèbre en 2018 pour avoir commis un faux témoignage au sujet d'un homme supposément blessé par les forces de l'ordre et tombé « dans un coma profond » lors de l'occupation du campus de Tolbiac.

L'avocat Farid Faryssy (LFI-Nupes) est lui aussi arrivé en tête dans la 1ère circonscription du Vaucluse avec 30,55 % des suffrages, devançant d'une courte tête le candidat RN Joris Hébrard. Farid Faryssy avait suscité le malaise en s'affichant aux côtés de son ami Abdel Zahiri, figure de la mouvance complotiste antisémite, aussi bien pendant sa campagne – comme en atteste un cliché dénué d'équivoque – que dans des vidéos. Confronté à ces éléments, Farid Faryssy a déclaré sur Twitter qu'Abdel Zahiri ne participait pas à sa campagne, suggérant que le harcèlement dont il faisait l'objet avait un lien avec ses origines.

 

Voir aussi :

Présidentielle : le point sur les candidatures « anti-système »

 

(Dernière mise à jour, 21h00 : ajout du paragraphe sur la candidature d'Hicham Hamza)

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Le Rassemblement national (RN) n'aura pas réussi à éviter de présenter des candidats compromis avec la théorie du complot. Parmi ces candidats, Joëlle Nambotin Gobbi, qui briguait la 5e circonscription de l’Ain, a rassemblé 19,72% des suffrages. Comme l'a révélé le HuffPost, elle avait partagé sur les réseaux sociaux plusieurs publications douteuses dont un visuel véhiculant des mensonges antisémites éculés selon lesquels les Rothschild contrôleraient le monde et auraient « financé toutes les guerres ». Elle ne s'est pas qualifié pour le second tour. L'histoire ne dit pas si c'est encore un coup des Rothschild !

L'aventure s'est également arrêtée dimanche soir pour Anne Jacqmin, candidate RN dans la 1ère circonscription des Yvelines (7,25 %). Il faut croire que le parrainnage de son suppléant, Bruno Gollnish, ne lui a pas porté chance. L'ancien bras droit de Jean-Marie Le Pen, qui émarge toujours au Bureau national du RN, continue d'être proche du média complotiste Égalité & Réconciliation [archive]. Quant à Anne Jacqmin, elle s'est illustrée elle aussi sur les réseaux sociaux en partageant des contenus à caractère conspirationniste comme en mars 2020, où elle criait au génocide sur la base d'une fausse information émanant du site Le Courrier des Stratèges et relayée par l'avocat Régis de Castelnau.

Avec 1804 voix (4,1 %), la candidate du RN dans la 12e circonscription de Paris, Agnès Pageard, n'entrera pas non plus à l'Assemblée nationale cette année. Celle qui partage aujourd'hui les contenus du conférencier Idriss Aberkane [archive], de Florian Philippot [archive] ou encore de Corinne Reverbel [archive] invitait il y a quelques mois à « relire » le collaborationniste Henry Coston ou Emmanuel Ratier comme l'a relevé Libération. Elle fait aussi régulièrement usage du mot codé à caractère antisémite « Qui ? » et a, sans surprise, apporté son soutien à l'activiste d'extrême droite Cassandre Fristot, condamnée l'automne dernier à 6 mois de prison avec sursis.

Dans la 4e circonscription du Bas-Rhin, la députée sortante Martine Wonner, élue en 2017 sous les couleurs de la majorité présidentielle (elle en avait été exclue en 2020), a été éliminée dès le premier tour. Psychiatre dans le civil, cette élue atypique était devenue, pendant la crise sanitaire, une figure de la mouvance covido-complotiste et antivax. Elle n'a réussi à convaincre que 2494 électeurs (5,38 % des suffrages).

>>> Lire, sur Conspiracy WatchLa députée Martine Wonner nous enjoint de supprimer toute publication la concernant (14/12/2020)

Même déconvenue pour le Gilet jaune et militant anti-passe sanitaire Olivier Rohaut, alias Oliv Oliv qui, dans la 4e circonscription du Loiret, a rassemblé 1178 voix (3,37 %).

Florian Philippot, dont le parti Les Patriotes s'est allié à Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan et à « Génération Frexit », de Charles-Henri Gallois (un ancien de l'UPR de François Asselineau), a réalisé 1069 voix (4,62 % des suffrages) dans la 6e circonscription de la Moselle. C'est moins que le nombre de « J’aime » générés par son tweet le montrant en train d'accomplir son devoir civique – et beaucoup moins que le nombre d'abonnés que cumule cet ancien numéro 2 du Front national (FN) sur la plateforme de microblogging.

Avec 1440 voix (3,61 %), Valérie Laupies, candidate Les Patriotes dans la 16e circonscription des Bouches-du-Rhône, a fait mieux que son mentor Florian Philippot. Mais pas suffisamment, là non plus, pour se qualifier pour le second tour. Comme le rapporte Rue89, cette enseignante a rejoint le FN début 2007 suite à un échange avec le polémiste antisémite Alain Soral, un « écrivain qu’elle admire ». Aujourd'hui, elle dénonce le « Grand Remplacement » et partage volontiers des contenus émanant d'Alexandra Henrion-Caude [archive], du réalisateur de « Hold-up », Pierre Barnérias [archive], ou du très médiatique avocat Fabrice Di Vizio [archive].

« Animaliste, écologiste et souverainiste », l'infatigable Francis Lalanne n'a pas convaincu, lui non plus. Le chanteur, engagé de longue date en politique (aux législatives de 2017, il s'était présenté dans la circonscription de Manuel Valls, dans l'Essonne), aux côtés des Gilets jaunes, des anti-passe sanitaire et des antivax, est devenu ces dernières années une figure influente de la mouvance complotiste. Il n'a récolté que 963 voix (2,12 %) dans la 3e circonscription de la Charente.

Empêché d'être candidat à la dernière élection présidentielle (il n'avait pu valider que 2 parrainnages), l'ex-capitaine de gendarmerie Alexandre Juving-Brunet a réuni sur son nom 484 voix (1,19 % des suffrages) dans la 2e circonscription du Var. Fondateur d'un micro-parti dénommé Le Peuple de France, cette figure toulonnaise du mouvement anti-passe sanitaire qui est suivi par plus de 35 000 abonnés sur Twitter, était sorti de l’ombre en avril 2021 en dénonçant les infiltrations d’éléments islamistes dans l’armée, peu après la « Tribune des généraux ». Début juin 2021, il s'exprimait sur le plateau de FranceSoir [archive]. Comme le rapporte Libération, Juving-Brunet s'affichait le 7 mai dernier au Forum de la Nation à Paris, un événement organisé par le néo-pétainiste Yvan Benedetti.

Porte-parole du collectif Les Pendus (dont Fabrice Di Vizio est l'avocat), Christophe Chirat était candidat dans la 11e circonscription du Rhône. Restaurateur dans le civil, Chirat s'est fait connaître pour son activisme contre le passe sanitaire et comme organisateur d'une manifestation fédérant des collectifs covido-sceptiques tels que ReInfoCovid, Reaction19, BonSens ou Laissons les prescrire [archive]. Il a finalement réuni sur son nom 404 votes (0,87 %).

Dans la 5e circonscription de la Loire, Yann Esteveny et sa suppléante Annick Bonnet, investis par le micro-parti d'extrême droite Civitas pour lutter « contre la tyrannie sanitaire mondialiste », ont réuni 254 voix soit 0,5 % des suffrages. Le tract de campagne de Yann Esteveny n'a évidemment pas manqué d'insister sur les thématiques complotistes classiques du mouvement traditionaliste catholique présidé par Alain Escada : « mettre fin à la dictature sanitaire ainsi qu’à l’immigration et au grand remplacement » ; ou encore « défendre une France souveraine et refuser la Grande Réinitialisation voulue par le Nouvel Ordre Mondial » ; sans oublier l’abrogation de la « loi Pompidou-Giscard d’Estaing-Rothschild de janvier 1973 responsable de l’endettement de la France » (sic).

Germain Gaiffe (dont le nom a figuré comme directeur de la publication de deux sites complotistes antisémites comme Quenel+ et Croah.fr), arrive quant à lui bon dernier dans la 2e circonscription du Vaucluse où sa candidature n'a convaincu que 59 électeurs (0,14 %). Surnommé le « dépeceur de Montauban » (sic), cet agent de nettoyage âgé de 55 ans proche de Dieudonné M’Bala M’Bala [archive] et qui compte 24 ans de prison à son actif se réclamait du soutien de formations à l'existence anecdotique telles que le Conseil national de libération, Peuple souverain ou encore le Parti des Quidams (acronymé en « PQ »). Favorable à la « suppression des partis politiques », il promettait, en cas de victoire, « d'empêcher tout candidat ayant un casier judiciaire de se présenter à une élection »...

Hicham Hamza, animateur du site complotiste Panamza, s'est également présenté à la dernière minute dans la 3e circonscription du Bas-Rhin sous l'étiquette « La Gauche patriote ». Il a réuni 51 voix en sa faveur (0,16 %).

Ils se sont qualifiés pour le second tour

Avec 18,68% des voix, le RN pourrait obtenir dimanche prochain un groupe parlementaire de plusieurs dizaines de députés. 208 candidats RN sont en effet en lice pour le second tour de ces législatives. Dans 108 circonscriptions, ils sont en tête. Parmi eux, Nicolas Goury qui a récolté dans la 9e circonscription de Seine-Maritime plus de 29 % des voix. Ce cadre départemental du RN et ancien membre de Génération identitaire Normandie a déjà été candidat à plusieurs reprises pour le FN puis le RN. Une enquête de Buzzfeed a révélé qu'après avoir été évincé de la CGT en 2014 en raison de son adhésion au parti d'extrême droite, il s'était vengé en diffusant une photo prise devant le siège du syndicat à Rouen en train d'exécuter une « quenelle », signe de ralliement des partisans de Dieudonné. Il avait par la suite expliqué qu'il s'agissait d'une « réponse humoristique et pacifique à des gens qui [l'avaient] insulté ».

Nicolas Goury en 2014 (DR).

Candidate de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) dans la 2e circonscription de la Haute-Loire, Azelma Sigaux s'est qualifiée pour le second tour avec près de 20% des suffrages exprimés. Elle dit aujourd'hui vouloir rassembler en direction d'« une partie de l’électorat du Rassemblement national qui n’est pas insensible à nos idées »... Militante Gilet jaune et porte-parole de Révolution écologique pour le vivant (REV), le parti du journaliste et essayiste Aymeric Caron, Azelma Sigaux est aussi la fille de Jacky Sigaux, l'ancien régisseur de Dieudonné. Dans un texte en forme de mise au point daté de septembre 2019, elle assurait que son père n'avait « jamais été antisémite ». Ce qui ne convainc guère compte tenu de l'étendue de la compromission de ce dernier avec le polémiste condamné à de multiples reprises pour antisémitisme. Ainsi, c'est déguisé en prisonnier de camp de concentration et arborant une étoile jaune sur la poitrine que Jacky Sigaux avait  participé, en décembre 2008, à la remise, par Dieudonné, d'un « prix de l’infréquentabilité et de l’insolence » au négationniste Robert Faurisson.

Tandis que Danièle Obono a été élue dès le premier tour, Danielle Simonnet est arrivée largement en tête dans la 15e circonscription de Paris avec 47,31 % des voix. Les deux candidates LFI-Nupes ont suscité la polémique en s’affichant fièrement aux côtés de l'ancien leader travailliste britannique Jeremy Corbyn [archive], largement déconsidéré au sein de son propre camp pour ses compromissions répétées avec des figures de l'antisémitisme contemporain et ses atermoiements sur la question. Selon Danielle Simonnet, les choses sont simples : « Corbyn n'a jamais tenu un seul propos antisémite » mais aurait simplement été « victime d'une grossière manip' parce qu'il incarnait l'aile gauche » du Labour.

Dans la 7e circonscription de Paris, l'avocate Caroline Mécary (Nupes) arrive en tête avec 41,4 % des voix face au Secrétaire d'État chargé des Affaires européennes Clément Beaune, candidat de la majorité présidentielle. En 2018, en pleine affaire Benalla, celle qui était alors élue écologiste avait repris à son compte sur France Info la rumeur conspirationniste diffusée par le journaliste Gaspard Glanz selon laquelle Alexandre Benalla était en réalité en mission secrète pour collecter du matériel ADN en vue d'alimenter un fichier génétique des opposants à l'Élysée.

Avec plus de 28 % des suffrages, la candidate LFI-Nupes Leïla Ivorra arrrive en tête du premier tour dans la 1ère circonscription du Val-d’Oise. Cette ancienne étudiante s'était rendue célèbre en 2018 pour avoir commis un faux témoignage au sujet d'un homme supposément blessé par les forces de l'ordre et tombé « dans un coma profond » lors de l'occupation du campus de Tolbiac.

L'avocat Farid Faryssy (LFI-Nupes) est lui aussi arrivé en tête dans la 1ère circonscription du Vaucluse avec 30,55 % des suffrages, devançant d'une courte tête le candidat RN Joris Hébrard. Farid Faryssy avait suscité le malaise en s'affichant aux côtés de son ami Abdel Zahiri, figure de la mouvance complotiste antisémite, aussi bien pendant sa campagne – comme en atteste un cliché dénué d'équivoque – que dans des vidéos. Confronté à ces éléments, Farid Faryssy a déclaré sur Twitter qu'Abdel Zahiri ne participait pas à sa campagne, suggérant que le harcèlement dont il faisait l'objet avait un lien avec ses origines.

 

Voir aussi :

Présidentielle : le point sur les candidatures « anti-système »

 

(Dernière mise à jour, 21h00 : ajout du paragraphe sur la candidature d'Hicham Hamza)

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