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Les Protocoles des Sages de l'Education nationale

Publié par La Rédaction26 juin 2018,

Sur des bases plus que fragiles, l'avocat Laurent Lévy croit pouvoir affirmer que des correcteurs des copies du bac ont reçu pour consigne d'identifier les candidats qui tiendraient des propos hostiles à Israël...

Post Facebook de Laurent Lévy (25 juin 2018)

Le 19 juin dernier, les candidats au baccalauréat série S se sont vus proposer, en histoire, un sujet portant sur le Proche et le Moyen-Orient. A partir d'extraits du discours prononcé au Caire le 4 juin 2009 par Barack Obama, ils devaient montrer que, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la région est un foyer de conflits et un enjeu des affrontements internationaux.

Une rumeur, relayée depuis hier sur Facebook, prétend toutefois que certains inspecteurs pédagogiques régionaux (IPR) – qui dépendent d'un Rectorat – demanderaient aux correcteurs d'identifier les « copies pro-palestiniennes ».

Tout part du compte Facebook de l'avocat Laurent Lévy. Lundi 25 juin, vers midi, il publie le message suivant :

« Baccalauréat, Terminale S. Sujet d'histoire sur le proche-orient. Certains IPR demandent aux correcteurs d'identifier les copies anti palestiniennes ou pro israéliennes. Non, je blague. En fait ce qu'on leur demande, c'est d'identifier les copies anti israéliennes ou pro palestiniennes. Parce qu'on ne sait jamais. »

Et de poursuivre : « Je tiens l'info d'un prof d'histoire parfaitement fiable, à qui cela a été rapporté par des collègues suite a certaines réunions d'harmonisation de correction avec des IPR ».

Suscitant l'incrédulité de certains et les réactions indignées de beaucoup d'autres, le post de Laurent Lévy, qui présente toutes les caractéristiques de la fameuse histoire de « l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours », a été partagée plus d'une centaine de fois ce mardi 26 juin matin, accréditant l'idée d'un fichage des candidats en fonction de leur sensibilité politique en même temps que celle d'une soumission de l'Education nationale à un agenda caché pro-israélien. Ainsi ce commentaire d'une internaute :

« La police de la pensée a décidé de sévir en amont et de ficher les candidats au bac 2018 selon leurs opinions sur le conflit israélo-palestinien... suis-je la seule à trouver cette régression scandaleuse ??? »

Ou encore :

« Les épreuves du bac sont donc devenus un outils de contrôle des populations. Ouaaa Big Brother n'est vraiment pas très loin ».

Pour Christophe Tarricone, toutefois, « croire à de telles élucubrations c’est insulter la conscience professionnelle des enseignants qui face à de telles injonctions enverraient tout balader, mais c’est aussi insulter les inspecteurs de cette matière qui ne se commettraient jamais dans de telles actions ». Ce professeur d'histoire agrégé s'est fendu de plusieurs commentaires dans lesquels il rappelle que « dans aucune académie de France il n’y a eu ce type de consignes, tout au plus sur des sujets sensibles les inspecteurs peuvent demander de faire remonter les assertions racistes ou antisémites dans les copies ».

Même circonspection du côté de la rue de Grenelle où un haut fonctionnaire de l'Education nationale, contacté par Conspiracy Watch, assure que si des signalements peuvent remonter au ministère quant à la présence dans certaines copies de propos relevant de l'incitation à la haine, de l'apologie de crimes contre l'humanité ou de l'apologie du terrorisme, « aucune consigne d'orthodoxie idéologique n'a jamais été donnée ». De plus, « dans les attendus de correction qui sont rédigés par les concepteurs du sujet, il n'y a rien qui concerne une éventuelle consigne d'alerte, pas la moindre mention de cas où il serait nécessaire d'alerter la hiérarchie ».

Père d'Alma et Lila Lévy, deux sœurs converties à l'islam et renvoyées de leur lycée en 2003 en raison de leur refus d'ôter leur hijab, Laurent Lévy a publié un essai en 2010 aux éditions La Fabrique. Proche de la mouvance décoloniale, il fut l'un des premiers signataires de l'appel « Nous sommes les indigènes de la République ! » en 2005 et, en 2011, du texte « Pour la défense de la liberté d’expression, contre le soutien à Charlie Hebdo ! ».

 

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Sur des bases plus que fragiles, l'avocat Laurent Lévy croit pouvoir affirmer que des correcteurs des copies du bac ont reçu pour consigne d'identifier les candidats qui tiendraient des propos hostiles à Israël...

Post Facebook de Laurent Lévy (25 juin 2018)

Le 19 juin dernier, les candidats au baccalauréat série S se sont vus proposer, en histoire, un sujet portant sur le Proche et le Moyen-Orient. A partir d'extraits du discours prononcé au Caire le 4 juin 2009 par Barack Obama, ils devaient montrer que, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la région est un foyer de conflits et un enjeu des affrontements internationaux.

Une rumeur, relayée depuis hier sur Facebook, prétend toutefois que certains inspecteurs pédagogiques régionaux (IPR) – qui dépendent d'un Rectorat – demanderaient aux correcteurs d'identifier les « copies pro-palestiniennes ».

Tout part du compte Facebook de l'avocat Laurent Lévy. Lundi 25 juin, vers midi, il publie le message suivant :

« Baccalauréat, Terminale S. Sujet d'histoire sur le proche-orient. Certains IPR demandent aux correcteurs d'identifier les copies anti palestiniennes ou pro israéliennes. Non, je blague. En fait ce qu'on leur demande, c'est d'identifier les copies anti israéliennes ou pro palestiniennes. Parce qu'on ne sait jamais. »

Et de poursuivre : « Je tiens l'info d'un prof d'histoire parfaitement fiable, à qui cela a été rapporté par des collègues suite a certaines réunions d'harmonisation de correction avec des IPR ».

Suscitant l'incrédulité de certains et les réactions indignées de beaucoup d'autres, le post de Laurent Lévy, qui présente toutes les caractéristiques de la fameuse histoire de « l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours », a été partagée plus d'une centaine de fois ce mardi 26 juin matin, accréditant l'idée d'un fichage des candidats en fonction de leur sensibilité politique en même temps que celle d'une soumission de l'Education nationale à un agenda caché pro-israélien. Ainsi ce commentaire d'une internaute :

« La police de la pensée a décidé de sévir en amont et de ficher les candidats au bac 2018 selon leurs opinions sur le conflit israélo-palestinien... suis-je la seule à trouver cette régression scandaleuse ??? »

Ou encore :

« Les épreuves du bac sont donc devenus un outils de contrôle des populations. Ouaaa Big Brother n'est vraiment pas très loin ».

Pour Christophe Tarricone, toutefois, « croire à de telles élucubrations c’est insulter la conscience professionnelle des enseignants qui face à de telles injonctions enverraient tout balader, mais c’est aussi insulter les inspecteurs de cette matière qui ne se commettraient jamais dans de telles actions ». Ce professeur d'histoire agrégé s'est fendu de plusieurs commentaires dans lesquels il rappelle que « dans aucune académie de France il n’y a eu ce type de consignes, tout au plus sur des sujets sensibles les inspecteurs peuvent demander de faire remonter les assertions racistes ou antisémites dans les copies ».

Même circonspection du côté de la rue de Grenelle où un haut fonctionnaire de l'Education nationale, contacté par Conspiracy Watch, assure que si des signalements peuvent remonter au ministère quant à la présence dans certaines copies de propos relevant de l'incitation à la haine, de l'apologie de crimes contre l'humanité ou de l'apologie du terrorisme, « aucune consigne d'orthodoxie idéologique n'a jamais été donnée ». De plus, « dans les attendus de correction qui sont rédigés par les concepteurs du sujet, il n'y a rien qui concerne une éventuelle consigne d'alerte, pas la moindre mention de cas où il serait nécessaire d'alerter la hiérarchie ».

Père d'Alma et Lila Lévy, deux sœurs converties à l'islam et renvoyées de leur lycée en 2003 en raison de leur refus d'ôter leur hijab, Laurent Lévy a publié un essai en 2010 aux éditions La Fabrique. Proche de la mouvance décoloniale, il fut l'un des premiers signataires de l'appel « Nous sommes les indigènes de la République ! » en 2005 et, en 2011, du texte « Pour la défense de la liberté d’expression, contre le soutien à Charlie Hebdo ! ».

 

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