Filmé en direct, le 11 septembre est l'attentat le mieux documenté de l'histoire. Les témoins, les enquêteurs, les journalistes, les historiens : tous s’accordent sur le déroulé de cette journée et sur l’identité des responsables. Pourtant, une partie du public doute. La "version officielle", comme certains l'appellent, serait pleine d'incohérences. Le 11 septembre ne serait pas un attentat islamiste. Aucun avion ne se serait écrasé sur le Pentagone. La CIA aurait placé des explosifs dans les tours jumelles. Le vol 93 aurait été abattu par l’armée américaine. Le complotisme avait longtemps été réservé à des franges marginales de la population. Avec le 11 septembre, il est devenu mainstream. Au travers de 5 épisodes et en compagnie de Rudy Reichstadt, directeur de Conspiracy Watch, nous remontons le fil de cette bascule.
Alors que les tours du World Trade Center de New York brûlent encore et que l’enquête n’est pas même lancée, un homme est déjà en direct à la radio pour donner sa version complotiste des événements en cours : Lyndon LaRouche. Pour lui, le gouvernement américain est à la manœuvre. Ancien candidat à la présidentielle, Lyndon LaRouche développe depuis des décennies une vision paranoïaque du monde. Maintes fois démenti par les faits et condamné pour escroquerie, il bénéficie néanmoins de l’adoration quasi sectaire des militants de l'organisation politique qu’il préside. Disposant de relais à l’international, c’est une voix qui compte. En France, un autre ancien candidat à la présidentielle s’inscrit ainsi depuis des années dans le sillage de celui qu’il considère comme son mentor : Jacques Cheminade. C’est par son entremise que les thèses complotistes de Lyndon LaRouche arrivent dans l’hexagone. Ces idées commencent à circuler. Internet balbutie, mais les forums de l’époque sont déjà bavards. On rebondit sur les théories de Jacques Cheminade, et on en élabore de nouvelles. Une petite équipe d’enquêteurs virtuels se met en place. On y trouve Pierre Henri Brunel, un ancien soldat condamné pour trahison, Stéphane Jah, un ex parachutiste à la tête d’un site amateur consacré à la DGSE, Hubert Marty-Vrayance, un haut-fonctionnaire, et Emmanuel Ratier, un polémiste proche du Front National. Confidentielles, ces idées nées à l’extrême droite vont accéder à la notoriété par la voix d’un homme jusque là classé à gauche : Thierry Meyssan.
Les grands médias détournent le regard, mais dans la galaxie complotiste, là où se mêlent sites internets confidentiels et radios locales influentes, les théories du complot vont reprendre racine. Parmi leurs premiers colporteurs, on retrouve Alex Jones. Animateur d’une émission diffusée depuis 1996 sur une centaine de radios locales, il a fait du complotisme son fond de commerce. Pour lui et ses auditeurs, chaque attentat cache en réalité une opération du gouvernement américain pour justifier sa politique liberticide et préparer l’avènement d’une dictature aux Etats-Unis. Le 11 septembre va devenir leur obsession. Dans une Amérique traumatisée ou l’union sacrée est de mise, le discours d’Alex Jones est inaudible. Mais avec l’invasion de l’Irak et les mensonges de l’administration Bush, l’opinion publique se retourne. L’extrême-droite complotiste est rejointe par la gauche contestataire. Le 11 septembre n’est plus un tabou, et les idées complotistes vont gagner du terrain.
Dépassant très largement les frontières de l’internet, relayé dans la presse, diffusé à la télévision, il façonne la vision du 11 septembre de toute une génération. A l’image de Mathieu Kassovitz ou de Jean-Marie Bigard, des personnalités prennent publiquement fait et cause pour des thèses complotistes dont ils oublient complaisamment les sources frelatées. A l’approche du dixième anniversaire des attentats, ces prises de positions illustrent les progrès du complotisme. Financée et structurée, la communauté conspirationniste réalise depuis des années un travail de sape. A la suite de Reopen911, des anonymes montent des associations. Ils organisent débats et projections pour répandre leurs arguments.
Plus près de nous, à Paris, les tenants de l’antisystème qui tentent de consolider et de monétiser leur audience ont bien compris qu’ils tenaient là une arme redoutable pour alimenter leur entreprise politique. D’Alain Soral à Dieudonné, de Jean-Marie le Pen à François Asselineau, le potentiel électoral du complotisme laisse d’autant moins indifférent qu’aux Etats-Unis les réseaux sociaux permettent à certains conspirationnistes de faire carrière : devenu multimillionnaire, Alex Jones est désormais à la tête d’un empire médiatique conspirationniste si influent que Donald Trump en fait un conseiller officieux de sa campagne présidentielle victorieuse.
Production : Roman Bornstein | Réalisation : Thomas Dutter | Mixage : Hubert Jakez et Philip Merscher
Filmé en direct, le 11 septembre est l'attentat le mieux documenté de l'histoire. Les témoins, les enquêteurs, les journalistes, les historiens : tous s’accordent sur le déroulé de cette journée et sur l’identité des responsables. Pourtant, une partie du public doute. La "version officielle", comme certains l'appellent, serait pleine d'incohérences. Le 11 septembre ne serait pas un attentat islamiste. Aucun avion ne se serait écrasé sur le Pentagone. La CIA aurait placé des explosifs dans les tours jumelles. Le vol 93 aurait été abattu par l’armée américaine. Le complotisme avait longtemps été réservé à des franges marginales de la population. Avec le 11 septembre, il est devenu mainstream. Au travers de 5 épisodes et en compagnie de Rudy Reichstadt, directeur de Conspiracy Watch, nous remontons le fil de cette bascule.
Les grands médias détournent le regard, mais dans la galaxie complotiste, là où se mêlent sites internets confidentiels et radios locales influentes, les théories du complot vont reprendre racine. Parmi leurs premiers colporteurs, on retrouve Alex Jones. Animateur d’une émission diffusée depuis 1996 sur une centaine de radios locales, il a fait du complotisme son fond de commerce. Pour lui et ses auditeurs, chaque attentat cache en réalité une opération du gouvernement américain pour justifier sa politique liberticide et préparer l’avènement d’une dictature aux Etats-Unis. Le 11 septembre va devenir leur obsession. Dans une Amérique traumatisée ou l’union sacrée est de mise, le discours d’Alex Jones est inaudible. Mais avec l’invasion de l’Irak et les mensonges de l’administration Bush, l’opinion publique se retourne. L’extrême-droite complotiste est rejointe par la gauche contestataire. Le 11 septembre n’est plus un tabou, et les idées complotistes vont gagner du terrain.
Dépassant très largement les frontières de l’internet, relayé dans la presse, diffusé à la télévision, il façonne la vision du 11 septembre de toute une génération. A l’image de Mathieu Kassovitz ou de Jean-Marie Bigard, des personnalités prennent publiquement fait et cause pour des thèses complotistes dont ils oublient complaisamment les sources frelatées. A l’approche du dixième anniversaire des attentats, ces prises de positions illustrent les progrès du complotisme. Financée et structurée, la communauté conspirationniste réalise depuis des années un travail de sape. A la suite de Reopen911, des anonymes montent des associations. Ils organisent débats et projections pour répandre leurs arguments.
Plus près de nous, à Paris, les tenants de l’antisystème qui tentent de consolider et de monétiser leur audience ont bien compris qu’ils tenaient là une arme redoutable pour alimenter leur entreprise politique. D’Alain Soral à Dieudonné, de Jean-Marie le Pen à François Asselineau, le potentiel électoral du complotisme laisse d’autant moins indifférent qu’aux Etats-Unis les réseaux sociaux permettent à certains conspirationnistes de faire carrière : devenu multimillionnaire, Alex Jones est désormais à la tête d’un empire médiatique conspirationniste si influent que Donald Trump en fait un conseiller officieux de sa campagne présidentielle victorieuse.
Production : Roman Bornstein | Réalisation : Thomas Dutter | Mixage : Hubert Jakez et Philip Merscher
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