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Mère Agnès-Mariam de la Croix sur la BBC : la résurrection médiatique d'une propagandiste

Publié par Victor Mottin11 janvier 2025, ,

BBC News Arabic vient de diffuser une interview de Mère Agnès-Mariam de la Croix, une religieuse compromise avec le régime de Bachar el-Assad et le complotisme.

Mère Agnès-Mariam de la Croix interviewée sur BBC News Arabic (capture d'écran YouTube).

Dimanche 5 janvier, la chaîne arabophone de la BBC, média réputé pour son sérieux, a diffusé un entretien d'une vingtaine de minutes avec la Mère Agnès-Mariam de la Croix. Née au Liban, francophone, de tradition grecque-catholique melkite, cette carmélite s'est installée en Syrie et a notamment contribué à la restauration du monastère de Saint-Jacques le Mutilé, à Qara, dans le diocèse de Homs. Décrite par le présentateur de la BBC comme une « nonne catholique vivant en Syrie depuis plusieurs années » et ayant fourni des services humanitaires durant la guerre civile, Agnès-Mariam de la Croix, chapelet autour du cou, hoche la tête. L'objet de l'entretien ? « Connaître son avis sur les nouvelles autorités syriennes » depuis la chute du régime sanguinaire de Bachar el-Assad.

Peu après la publication de l'interview, de nombreuses personnalités se sont indignés d'un tel choix d'invitée. C'est par exemple le cas de Firas Kontar. Auteur de Syrie, la révolution impossible (Aldeia, 2023), cet activiste anti-Bachar el-Assad a exhorté « tous les militants de la révolution syrienne » à demander des « éclaircissements à BBC Arabic ». Quant au collectif Syrie Factuel, qui lutte contre la désinformation sur la Syrie, il déplore que « BBC Arabic a offert une tribune à Agnès-Mariam de la Croix, présentée comme pro-révolution » avant de préciser que la nonne « a en réalité participé à des opérations de désinformation des régimes syriens et russes ». Même constat pour le journaliste Sid Ahmed Hammouche qui estime que la chaîne a « consciemment ou non, réhabilité une figure qui a servi la propagande d’un régime responsable de crimes de guerre et de la mort de centaines de milliers de Syriens ». Une « trahison des principes fondamentaux du journalisme ».

« Mère Agnès » est en effet qualifiée, depuis plusieurs années, de « chabiha médiatique » par les opposants au président syrien déchu. Comprendre : une milicienne à la solde du régime... Revenons sur le parcours de cette influenceuse aux propos et agissements pas toujours très catholiques.

L'affaire Gilles Jacquier

En 2011, la jeunesse syrienne – inspirée par le Printemps arabe – manifeste contre le régime baasiste dirigé par l'autoritaire Bachar el-Assad. Elle réclame plus de démocratie. Réprimé dans le sang, le mouvement se mue en rébellion armée. C'est le début d'une guerre civile qui voit s'affronter de nombreux belligérants : l'Armée syrienne libre (ASL), des groupes islamistes parmi lesquels le Front Al-Nosra (branche syrienne d'Al-Qaïda jusqu'en 2016), l'Etat islamique (à partir de 2014), les forces kurdes, l'armée régulière syrienne et ses alliés (notamment le Hezbollah) et, plus tard, des puissances régionales et internationales comme la Russie, les États-Unis ou la Turquie. Depuis son déclenchement, le conflit a, selon la plupart des estimations, fait plus de 500 000 morts.

Le 11 janvier 2012, le journaliste de France 2 Gilles Jacquier est tué par un obus à Homs. La direction de la chaîne porte plainte et s'étonne des circonstances « troublantes » entourant l’attaque, « notamment la soudaine disparition des militaires escortant les journalistes au moment de couvrir une petite manifestation pro-régime et l’insistance des organisateurs à monter cette visite à Homs, Gilles Jacquier y étant réticent », précise, à l'époque, Le Monde. Citée par Le Figaro, une source proche de l'Elysée assure aussi plancher pour « une manipulation », faisant remarquer que l'accident « tombe plutôt bien pour un régime qui cherche à décourager les journalistes étrangers et à diaboliser la rébellion ».

Quant aux confrères journalistes présents aux côtés de Gilles Jacquier le jour de sa mort, ils évoquent, eux aussi, un piège tendu par le régime syrien avec le concours de... Agnès-Mariam de la Croix ! Cette dernière leur servait de guide et les aurait forcés à se rendre à Homs malgré leur désapprobation. Un épisode documenté par Caroline Poiron, compagne de Gilles Jacquier et grand reporter à France 2, Sid Ahmed Hammouche et Patrick Vallélian dans Attentat Express. Qui a tué Gilles Jacquier ? (2013, Seuil).

Attentat Express (Seuil, 2013).

Couvrir les crimes du régime de Bachar el-Assad

L'intrication de Mère Agnès avec le régime syrien ne s'arrête pas là. Au début de la guerre, elle co-fonde l'association Mussalaha (« Réconciliation »), un mouvement censé prôner la paix et œuvrer à la résolution du conflit. Selon le site d'investigation Bellingcat, l'initiative est, en réalité, un faux-nez lancé « par le régime de Damas et dirigée par Ali Haidar, ministre du gouvernement Assad et dirigeant du Parti social nationaliste syrien », un mouvement d'inspiration ouvertement fasciste.

Cette proximité s'est notamment traduite par la défense et l'exonération des massacres commis par les forces de Bachar el-Assad. En août 2013, l'armée syrienne bombarde du gaz sarin, une arme chimique, sur la Ghouta, un quartier de Damas. L'attaque fait des centaines de morts, parmi lesquels une grande majorité de civils. Alors que la communauté internationale s'émeut du sort réservé à la population syrienne, la religieuse ne l'entend pas de cette oreille. Dans un rapport rendu public le 11 septembre, elle est la première à relayer l'hypothèse selon laquelle les victimes du massacre seraient des enfants enlevés par des djihadistes pour réaliser une mise en scène.

Dans la plus pure rhétorique complotiste – celle que l'on retrouvera quelques années plus tard après la découverte du massacre de Boutcha par l'armée russe, ou, plus récemment, en réaction aux vidéos de l'incendie de l'hopital Al-Aqsa à Gaza – Agnès-Mariam de la Croix assure que les cadavres visibles sur les vidéos du massacre sont en mouvement ou que le corps du même enfant peut être vu dans plusieurs vidéos différentes filmées dans des endroits différents, accréditant l'hypothèse d'une mise en scène. Elle explique aussi que la Ghouta était déserte au moment de l'attaque.

« Une fable aussitôt reprise par Russia Today et par divers sites conspirationnistes, dont celui de Thierry Meyssan », détaille le journaliste Elie Guckert dans son livre Comment Poutine a conquis nos cerveaux (Plon, 2023). Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov s'est lui-même servi du « rapport » de la religieuse pour le remettre à son homologue américain John Kerry afin de prouver l’innocence d’Assad. Comble de l'ironie, les allégations de Mère Agnès ont, à l'époque, été réfutées par la BBC.

La nonne préférée de tes conspis préférés

Capable d'affirmer que « de faux reportages sont tournés dans des studios à Doha, dans des décors qui reproduisent les villes de Damas et d’Homs […] avec le concours de réalisateurs français, américains et israéliens » ou que « les journalistes de la propagande atlantique, les propagandistes à la Goebbels, n'ont montré que la moitié de la vérité sur ce qui se passe en Syrie », Agnès-Mariam de la Croix s'est, sans surprise, attirée les sympathies de la complosphère internationale.

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De gauche à droite : Agnès-Mariam de la Croix, la porte-parole du ministère des affaires étrangères russe Maria Zakharova et la blogueuse Vanessa Beeley (DR).

La nonne est par exemple autrice sur Entre la plume et l'enclume, site prisé des négationnistes Robert Faurisson et Dieudonné. Au début des années 2010, elle multiplie sur le Réseau Voltaire de Thierry Meyssan, tribunes et entretiens en faveur du régime de Bachar el-Assad. Elle y assimile les rebelles syriens à « des terroristes islamistes étrangers et syriens utilisés par les puissances occidentales (pour des raisons économiques et géopolitiques) pour faire tomber le régime laïc », rappelle Ouest-France. Plus étonnant, elle est également invitée, en 2013, à une conférence organisée par la très droitière association France-Israël, présidée par l’avocat Gilles-William Goldnadel...

En 2016, elle rencontre, à Moscou, Vanessa Beeley, une blogueuse britannique farouchement complotiste. L'occasion pour les deux femmes de poser aux côtés de Maria Zakharova, la porte-parole du ministère russe des affaires étrangères. Un an auparavant, elle avait également rencontré le député UMP Jacques Myard, membre de la délégation française partie en Syrie pour y rencontrer Bachar el-Assad. « On nous dit qu’il ne faut pas parler avec le diable. Moi, je trouve que le diable dit des choses intelligentes », se justifie, à son retour, celui qui est désormais affilié au Rassemblement National (RN). Drôle de manière de qualifier une religieuse...

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Agnès-Mariam de la Croix et le directeur de TV Libertés Martial Bild en 2015 (DR).

La même année, elle s'affiche, lors d'une conférence filmée par le site complotiste Médias-Presse.info, aux côtés d'Elie Hatem, maurassien et proche de Jean-Marie Le Pen, et d'Alain Escada, président de Civitas, un parti catholique traditionnaliste dissous en 2023. On la retrouve également, sourire aux lèvres, aux côtés de Martial Bild, directeur de la webTV d'extrême droite TV Libertés, un véritable refuge pour la complosphère française.

Récemment, la Mère supérieure était en duplex sur Russia Today pour évoquer la nouvelle situation géopolitique en Syrie. Visiblement inquiète, elle se confesse : « À vrai dire, la Russie nous manque. Nous nous demandons où est la Russie. » Et en profite pour taper sur « les médias occidentaux » qui, « comme toujours, ne disent pas la vérité ».

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Mère Agnès-Mariam de la Croix interviewée sur BBC News Arabic (capture d'écran YouTube).

Dimanche 5 janvier, la chaîne arabophone de la BBC, média réputé pour son sérieux, a diffusé un entretien d'une vingtaine de minutes avec la Mère Agnès-Mariam de la Croix. Née au Liban, francophone, de tradition grecque-catholique melkite, cette carmélite s'est installée en Syrie et a notamment contribué à la restauration du monastère de Saint-Jacques le Mutilé, à Qara, dans le diocèse de Homs. Décrite par le présentateur de la BBC comme une « nonne catholique vivant en Syrie depuis plusieurs années » et ayant fourni des services humanitaires durant la guerre civile, Agnès-Mariam de la Croix, chapelet autour du cou, hoche la tête. L'objet de l'entretien ? « Connaître son avis sur les nouvelles autorités syriennes » depuis la chute du régime sanguinaire de Bachar el-Assad.

Peu après la publication de l'interview, de nombreuses personnalités se sont indignés d'un tel choix d'invitée. C'est par exemple le cas de Firas Kontar. Auteur de Syrie, la révolution impossible (Aldeia, 2023), cet activiste anti-Bachar el-Assad a exhorté « tous les militants de la révolution syrienne » à demander des « éclaircissements à BBC Arabic ». Quant au collectif Syrie Factuel, qui lutte contre la désinformation sur la Syrie, il déplore que « BBC Arabic a offert une tribune à Agnès-Mariam de la Croix, présentée comme pro-révolution » avant de préciser que la nonne « a en réalité participé à des opérations de désinformation des régimes syriens et russes ». Même constat pour le journaliste Sid Ahmed Hammouche qui estime que la chaîne a « consciemment ou non, réhabilité une figure qui a servi la propagande d’un régime responsable de crimes de guerre et de la mort de centaines de milliers de Syriens ». Une « trahison des principes fondamentaux du journalisme ».

« Mère Agnès » est en effet qualifiée, depuis plusieurs années, de « chabiha médiatique » par les opposants au président syrien déchu. Comprendre : une milicienne à la solde du régime... Revenons sur le parcours de cette influenceuse aux propos et agissements pas toujours très catholiques.

L'affaire Gilles Jacquier

En 2011, la jeunesse syrienne – inspirée par le Printemps arabe – manifeste contre le régime baasiste dirigé par l'autoritaire Bachar el-Assad. Elle réclame plus de démocratie. Réprimé dans le sang, le mouvement se mue en rébellion armée. C'est le début d'une guerre civile qui voit s'affronter de nombreux belligérants : l'Armée syrienne libre (ASL), des groupes islamistes parmi lesquels le Front Al-Nosra (branche syrienne d'Al-Qaïda jusqu'en 2016), l'Etat islamique (à partir de 2014), les forces kurdes, l'armée régulière syrienne et ses alliés (notamment le Hezbollah) et, plus tard, des puissances régionales et internationales comme la Russie, les États-Unis ou la Turquie. Depuis son déclenchement, le conflit a, selon la plupart des estimations, fait plus de 500 000 morts.

Le 11 janvier 2012, le journaliste de France 2 Gilles Jacquier est tué par un obus à Homs. La direction de la chaîne porte plainte et s'étonne des circonstances « troublantes » entourant l’attaque, « notamment la soudaine disparition des militaires escortant les journalistes au moment de couvrir une petite manifestation pro-régime et l’insistance des organisateurs à monter cette visite à Homs, Gilles Jacquier y étant réticent », précise, à l'époque, Le Monde. Citée par Le Figaro, une source proche de l'Elysée assure aussi plancher pour « une manipulation », faisant remarquer que l'accident « tombe plutôt bien pour un régime qui cherche à décourager les journalistes étrangers et à diaboliser la rébellion ».

Quant aux confrères journalistes présents aux côtés de Gilles Jacquier le jour de sa mort, ils évoquent, eux aussi, un piège tendu par le régime syrien avec le concours de... Agnès-Mariam de la Croix ! Cette dernière leur servait de guide et les aurait forcés à se rendre à Homs malgré leur désapprobation. Un épisode documenté par Caroline Poiron, compagne de Gilles Jacquier et grand reporter à France 2, Sid Ahmed Hammouche et Patrick Vallélian dans Attentat Express. Qui a tué Gilles Jacquier ? (2013, Seuil).

Attentat Express (Seuil, 2013).

Couvrir les crimes du régime de Bachar el-Assad

L'intrication de Mère Agnès avec le régime syrien ne s'arrête pas là. Au début de la guerre, elle co-fonde l'association Mussalaha (« Réconciliation »), un mouvement censé prôner la paix et œuvrer à la résolution du conflit. Selon le site d'investigation Bellingcat, l'initiative est, en réalité, un faux-nez lancé « par le régime de Damas et dirigée par Ali Haidar, ministre du gouvernement Assad et dirigeant du Parti social nationaliste syrien », un mouvement d'inspiration ouvertement fasciste.

Cette proximité s'est notamment traduite par la défense et l'exonération des massacres commis par les forces de Bachar el-Assad. En août 2013, l'armée syrienne bombarde du gaz sarin, une arme chimique, sur la Ghouta, un quartier de Damas. L'attaque fait des centaines de morts, parmi lesquels une grande majorité de civils. Alors que la communauté internationale s'émeut du sort réservé à la population syrienne, la religieuse ne l'entend pas de cette oreille. Dans un rapport rendu public le 11 septembre, elle est la première à relayer l'hypothèse selon laquelle les victimes du massacre seraient des enfants enlevés par des djihadistes pour réaliser une mise en scène.

Dans la plus pure rhétorique complotiste – celle que l'on retrouvera quelques années plus tard après la découverte du massacre de Boutcha par l'armée russe, ou, plus récemment, en réaction aux vidéos de l'incendie de l'hopital Al-Aqsa à Gaza – Agnès-Mariam de la Croix assure que les cadavres visibles sur les vidéos du massacre sont en mouvement ou que le corps du même enfant peut être vu dans plusieurs vidéos différentes filmées dans des endroits différents, accréditant l'hypothèse d'une mise en scène. Elle explique aussi que la Ghouta était déserte au moment de l'attaque.

« Une fable aussitôt reprise par Russia Today et par divers sites conspirationnistes, dont celui de Thierry Meyssan », détaille le journaliste Elie Guckert dans son livre Comment Poutine a conquis nos cerveaux (Plon, 2023). Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov s'est lui-même servi du « rapport » de la religieuse pour le remettre à son homologue américain John Kerry afin de prouver l’innocence d’Assad. Comble de l'ironie, les allégations de Mère Agnès ont, à l'époque, été réfutées par la BBC.

La nonne préférée de tes conspis préférés

Capable d'affirmer que « de faux reportages sont tournés dans des studios à Doha, dans des décors qui reproduisent les villes de Damas et d’Homs […] avec le concours de réalisateurs français, américains et israéliens » ou que « les journalistes de la propagande atlantique, les propagandistes à la Goebbels, n'ont montré que la moitié de la vérité sur ce qui se passe en Syrie », Agnès-Mariam de la Croix s'est, sans surprise, attirée les sympathies de la complosphère internationale.

Image
De gauche à droite : Agnès-Mariam de la Croix, la porte-parole du ministère des affaires étrangères russe Maria Zakharova et la blogueuse Vanessa Beeley (DR).

La nonne est par exemple autrice sur Entre la plume et l'enclume, site prisé des négationnistes Robert Faurisson et Dieudonné. Au début des années 2010, elle multiplie sur le Réseau Voltaire de Thierry Meyssan, tribunes et entretiens en faveur du régime de Bachar el-Assad. Elle y assimile les rebelles syriens à « des terroristes islamistes étrangers et syriens utilisés par les puissances occidentales (pour des raisons économiques et géopolitiques) pour faire tomber le régime laïc », rappelle Ouest-France. Plus étonnant, elle est également invitée, en 2013, à une conférence organisée par la très droitière association France-Israël, présidée par l’avocat Gilles-William Goldnadel...

En 2016, elle rencontre, à Moscou, Vanessa Beeley, une blogueuse britannique farouchement complotiste. L'occasion pour les deux femmes de poser aux côtés de Maria Zakharova, la porte-parole du ministère russe des affaires étrangères. Un an auparavant, elle avait également rencontré le député UMP Jacques Myard, membre de la délégation française partie en Syrie pour y rencontrer Bachar el-Assad. « On nous dit qu’il ne faut pas parler avec le diable. Moi, je trouve que le diable dit des choses intelligentes », se justifie, à son retour, celui qui est désormais affilié au Rassemblement National (RN). Drôle de manière de qualifier une religieuse...

Image
Agnès-Mariam de la Croix et le directeur de TV Libertés Martial Bild en 2015 (DR).

La même année, elle s'affiche, lors d'une conférence filmée par le site complotiste Médias-Presse.info, aux côtés d'Elie Hatem, maurassien et proche de Jean-Marie Le Pen, et d'Alain Escada, président de Civitas, un parti catholique traditionnaliste dissous en 2023. On la retrouve également, sourire aux lèvres, aux côtés de Martial Bild, directeur de la webTV d'extrême droite TV Libertés, un véritable refuge pour la complosphère française.

Récemment, la Mère supérieure était en duplex sur Russia Today pour évoquer la nouvelle situation géopolitique en Syrie. Visiblement inquiète, elle se confesse : « À vrai dire, la Russie nous manque. Nous nous demandons où est la Russie. » Et en profite pour taper sur « les médias occidentaux » qui, « comme toujours, ne disent pas la vérité ».

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à propos de l'auteur
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Victor Mottin
Victor Mottin est journaliste et travaille pour Conspiracy Watch depuis 2021. Il collabore régulièrement avec le magazine Usbek & Rica. Ses sujets de prédilection : complotisme, extrême droite et dérives sectaires.
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