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Monique Pinçon-Charlot et l'« holocauste climatique » : autopsie d’une théorie du complot

Publié par Laurent Cordonier27 mai 2020

Pour Laurent Cordonier, en soutenant une thèse aussi douteuse, la « sociologue des riches » cherche à capitaliser sur l'indignation à des fins de mobilisation politique.

Monique Pinçon-Charlot (capture d'écran YouTube, 13/04/2020).

« L’objectif conscient et déterminé [des capitalistes, dont le grand chef est à l’Elysée en ce qui concerne la France,] de cette classe, de cette caste, de cette mafia, de ces criminels en col blanc – on ne peut pas les appeler autrement – c’est bien d’exterminer la moitié la plus pauvre de l’humanité, avec l’arme terrible qu’est le dérèglement climatique. […] C’est un holocauste climatique. » [1]

Cette citation semble tout droit sortie d’une vidéo YouTube d’Alain Soral ou de Dieudonné M’Bala M’Bala, deux figures tristement célèbres de la complosphère française. Il n’en est pourtant rien. Ces propos sont ceux d’une sociologue à la retraite, ancienne directrice de recherche au CNRS et chevalier de la Légion d’honneur : Monique Pinçon-Charlot.

Se pourrait-il dès lors que l’idée d’un « holocauste climatique » orchestré par « l’oligarchie mondiale » ne soit pas une théorie du complot de comptoir, comme il en existe tant en circulation sur Internet, mais une thèse scientifiquement étayée ? Après tout, Monique Pinçon-Charlot est une spécialiste reconnue de la grande bourgeoisie et de l’aristocratie françaises – les membres de « cette mafia » qu’elle accuse d’intentions génocidaires.

Monique Pinçon-Charlot et son époux Michel Pinçon, lui aussi ancien directeur de recherche au CNRS, ont en effet consacré leur carrière à décrire dans leurs livres le fonctionnement de l’univers des « dominants » [2]. Si leurs descriptions de la grande bourgeoisie et de l’aristocratie françaises sont informatives, les analyses qu’ils en tirent, lestées idéologiquement, n’emportent pas toujours la conviction du lecteur (sociologue ou non). Il n’en demeure pas moins que leurs travaux académiques reposent sur un travail d’enquête dont les résultats descriptifs présentent un intérêt certain. En va-t-il de même pour la thèse de l’« holocauste climatique » de Monique Pinçon-Charlot ? Avant de répondre par la négative à cette question, présentons brièvement la thèse incriminée.

La thèse de « l’holocauste climatique »

L’idée défendue par la sociologue dans plusieurs interviews [3] est que le dérèglement climatique ne serait pas la conséquence involontaire de l’industrialisation de nos sociétés, mais une « arme terrible » développée par les « dominants » – quelques milliers d’ultra-riches dans le monde – en vue de gagner la « guerre de classe » qui les oppose aux « dominés », à savoir le restant de la population humaine. L’objectif secret poursuivi par les premiers serait « d’exterminer la moitié la plus pauvre de l’humanité » au moyen des effets catastrophiques induits par le dérèglement climatique : tempêtes, montée des eaux, mais aussi apparition de nouvelles maladies, telle que la Covid-19 (un « test » pour s’assurer « de la capacité de courber l’échine, de la servitude volontaire » des populations). Les médias seraient bien entendu complices de l’« holocauste climatique » en cours [4].

La question demeure de savoir ce que les ultra-riches auraient à gagner de ce « crime contre l’humanité ». Selon Monique Pinçon-Charlot, le développement de l’intelligence artificielle et de la robotisation de nombreuses tâches permettrait aux « capitalistes » de se passer d’une part importante de leur main d’œuvre. Toute une partie de la population mondiale serait dès lors devenue inutile à leurs yeux. Demeurant « des bouches qui ont faim, des bouches qui ont soif », ces personnes constitueraient une charge pour les « dominants », qui auraient donc décidé de les éliminer.

En dégradant volontairement les conditions de vie sur Terre pour atteindre leur funeste objectif, les « capitalistes » ne courent-ils pas le risque de se mettre eux-mêmes dans une situation délicate ? Ce serait les sous-estimer ! Selon Monique Pinçon-Charlot, en effet, ils ont pensé à tout : « 13 000 milliardaires » auraient déjà fait construire des bunkers et acheté des îles « pour se préserver du dérèglement climatique » – ne me demandez pas à quoi peut bien servir un bunker contre le dérèglement climatique, ni en quoi se réfugier sur une île est une bonne idée alors que le niveau des océans monte…

Une théorie du complot typique

On le voit, la thèse de l’« holocauste climatique » de Monique Pinçon-Charlot ressemble fort à une théorie du complot. Et ce n’est pas un hasard, puisqu’il s’agit bel et bien d’une théorie du complot tout ce qu’il y a de plus typique. En effet, comme l’indiquent les psychologues Robert Brotherton et Silan Eser, les théories du complot consistent en « des allégations de conspiration qui sont moins plausibles que d’autres explications, qui contredisent le consensus général des autorités épistémiques, qui reposent sur des preuves faibles, qui postulent des comploteurs exceptionnellement sordides et compétents, et qui sont en fin de compte infalsifiables » [5]. La théorie de « l’holocauste climatique » coche toutes les cases :

  • Elle contredit le consensus général. Le consensus scientifique est que le dérèglement climatique est causé par l’activité humaine. À partir de la Révolution industrielle, au XIXe siècle, le développement de la mécanisation des moyens de production a conduit à une hausse de l’utilisation d’énergies fossiles. Leur combustion a libéré dans l’atmosphère une quantité toujours croissante de gaz à effet de serre, responsables du dérèglement climatique. Aucun climatologue ou historien ne prétend que ce processus a été volontairement orchestré, ne serait-ce que parce que les effets climatiques délétères des énergies fossiles n’étaient pas connus au moment où leur utilisation a commencé à s’intensifier.
  • Elle est moins plausible que d’autres explications. Il est évidemment plus vraisemblable que le dérèglement climatique soit une conséquence non recherchée de l’industrialisation.
  • Elle repose sur des preuves faibles. Monique Pinçon-Charlot n’avance aucun élément tangible pour soutenir ses allégations. Nulle trace, par exemple, d’échanges de mails entre « capitalistes » qui les montreraient en train d’organiser le dérèglement climatique dans le but d’exterminer les pauvres, nul témoignage d’un éventuel repenti ou d’un journaliste ayant décidé de briser l’omerta pour sauver l’humanité.
  • Elle postule des comploteurs exceptionnellement compétents. En l’occurrence, des « dominants » extrêmement bien organisés et infiniment compétents scientifiquement pour avoir été capables de provoquer volontairement une modification du climat terrestre.
  • Elle est infalsifiable. Comment prouver qu’il n’existe pas de volonté génocidaire au moyen du dérèglement climatique ? C’est impossible, car on pourra toujours attribuer les intentions cachées que l’on veut aux « dominants » (ou à quiconque d’autre).

Un complotisme politique

Il est ainsi clair que l’« holocauste climatique » est une théorie du complot et qu’elle ne constitue nullement une thèse sociologique. Contrairement à ses travaux académiques, les propos complotistes de Monique Pinçon-Charlot ne reposent sur aucun travail d’enquête. Il ne s’agit que de simples allégations infondées. Mais le statut de sociologue CNRS de Monique Pinçon-Charlot leur confère une portée et une légitimité indues.

La recherche en sciences sociales a montré que certaines thèses complotistes fonctionnent comme d’authentiques discours politiques [6] émanant « de politiciens extrémistes, parfois instrumentalisant ces théories pour accroître leur notoriété personnelle et atteindre leurs objectifs, parfois réellement convaincus de leur exactitude » [7]. Si l’on ne peut faire l’offense à Monique Pinçon-Charlot de penser qu’elle-même croit à sa thèse de l’« holocauste climatique », il est par contre évident qu’elle lui sert d’outil de mobilisation politique. Cette thèse ne peut en effet que susciter la plus profonde indignation chez celles et ceux qui lui accordent du crédit. Imaginez donc : les « dominants » projetteraient ni plus ni moins d’exterminer la moitié de l’humanité !

C’est sur cette indignation que cherche à capitaliser Monique Pinçon-Charlot. En effet, dans ses interviews, elle appelle à renverser le gouvernement français et le « système » dans son ensemble. Cet appel à la révolution n’a de chance de trouver un écho que si une partie de la population française a le sentiment qu’il en va de sa survie. La thèse de l’« holocauste climatique » vise à mettre en scène cette alternative radicale : se soulever ou mourir.

Instrumentaliser de la sorte la crise climatique et les peurs de nos concitoyens pour servir son propre agenda politique constitue évidemment une stratégie moralement discutable. Mais il ne faut pas oublier que, pour les idéologues radicaux, la fin justifie toujours les moyens. Y compris, bien entendu, le fait de jouer de son statut académique pour propager des thèses anxiogènes absurdes et infondées.

 

Notes :
[1] « Le jour d'après de Monique Pinçon-Charlot », YouTube/Le Jour D'après, 13 avril 2020.
[2] Pour une présentation du parcours de recherche des Pinçon-Charlot, voir l’entretien qu’ils ont accordé en 2011 à la Revue Projet (2011/2, n° 321).
[3] Les citations de Monique Pinçon-Charlot qui suivent sont tirées des quatre interviews disponibles aux URL suivantes : https://www.youtube.com/watch?v=JB75qjw0XSI&t ; https://www.youtube.com/watch?v=Gt4OSu-LSMY&t ; https://www.youtube.com/watch?v=k9lg6FFisZQ&t ; https://www.youtube.com/watch?v=YrymCCdNIK4.
[4] « Ils [les dominants] nous ont bien préparés, on a été manipulé pendant des années et des années avec 10 milliardaires qui possèdent 90% des médias français. » (https://www.youtube.com/watch?v=JB75qjw0XSI&t)
[5] Brotherton, R., & Eser, S. (2015). Bored to fears: Boredom proneness, paranoia, and conspiracy theories. Personality and Individual Differences, 80, p. 1.
[6] Voir par exemple Taïeb, E. (2010). Logiques politiques du conspirationnisme. Sociologie et sociétés, 42(2), 265-289.
[7] Campion-Vincent, V. (2015). Note sur les entrepreneurs en complots. Diogène, 1-2(249-250), p. 99.

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Monique Pinçon-Charlot (capture d'écran YouTube, 13/04/2020).

« L’objectif conscient et déterminé [des capitalistes, dont le grand chef est à l’Elysée en ce qui concerne la France,] de cette classe, de cette caste, de cette mafia, de ces criminels en col blanc – on ne peut pas les appeler autrement – c’est bien d’exterminer la moitié la plus pauvre de l’humanité, avec l’arme terrible qu’est le dérèglement climatique. […] C’est un holocauste climatique. » [1]

Cette citation semble tout droit sortie d’une vidéo YouTube d’Alain Soral ou de Dieudonné M’Bala M’Bala, deux figures tristement célèbres de la complosphère française. Il n’en est pourtant rien. Ces propos sont ceux d’une sociologue à la retraite, ancienne directrice de recherche au CNRS et chevalier de la Légion d’honneur : Monique Pinçon-Charlot.

Se pourrait-il dès lors que l’idée d’un « holocauste climatique » orchestré par « l’oligarchie mondiale » ne soit pas une théorie du complot de comptoir, comme il en existe tant en circulation sur Internet, mais une thèse scientifiquement étayée ? Après tout, Monique Pinçon-Charlot est une spécialiste reconnue de la grande bourgeoisie et de l’aristocratie françaises – les membres de « cette mafia » qu’elle accuse d’intentions génocidaires.

Monique Pinçon-Charlot et son époux Michel Pinçon, lui aussi ancien directeur de recherche au CNRS, ont en effet consacré leur carrière à décrire dans leurs livres le fonctionnement de l’univers des « dominants » [2]. Si leurs descriptions de la grande bourgeoisie et de l’aristocratie françaises sont informatives, les analyses qu’ils en tirent, lestées idéologiquement, n’emportent pas toujours la conviction du lecteur (sociologue ou non). Il n’en demeure pas moins que leurs travaux académiques reposent sur un travail d’enquête dont les résultats descriptifs présentent un intérêt certain. En va-t-il de même pour la thèse de l’« holocauste climatique » de Monique Pinçon-Charlot ? Avant de répondre par la négative à cette question, présentons brièvement la thèse incriminée.

La thèse de « l’holocauste climatique »

L’idée défendue par la sociologue dans plusieurs interviews [3] est que le dérèglement climatique ne serait pas la conséquence involontaire de l’industrialisation de nos sociétés, mais une « arme terrible » développée par les « dominants » – quelques milliers d’ultra-riches dans le monde – en vue de gagner la « guerre de classe » qui les oppose aux « dominés », à savoir le restant de la population humaine. L’objectif secret poursuivi par les premiers serait « d’exterminer la moitié la plus pauvre de l’humanité » au moyen des effets catastrophiques induits par le dérèglement climatique : tempêtes, montée des eaux, mais aussi apparition de nouvelles maladies, telle que la Covid-19 (un « test » pour s’assurer « de la capacité de courber l’échine, de la servitude volontaire » des populations). Les médias seraient bien entendu complices de l’« holocauste climatique » en cours [4].

La question demeure de savoir ce que les ultra-riches auraient à gagner de ce « crime contre l’humanité ». Selon Monique Pinçon-Charlot, le développement de l’intelligence artificielle et de la robotisation de nombreuses tâches permettrait aux « capitalistes » de se passer d’une part importante de leur main d’œuvre. Toute une partie de la population mondiale serait dès lors devenue inutile à leurs yeux. Demeurant « des bouches qui ont faim, des bouches qui ont soif », ces personnes constitueraient une charge pour les « dominants », qui auraient donc décidé de les éliminer.

En dégradant volontairement les conditions de vie sur Terre pour atteindre leur funeste objectif, les « capitalistes » ne courent-ils pas le risque de se mettre eux-mêmes dans une situation délicate ? Ce serait les sous-estimer ! Selon Monique Pinçon-Charlot, en effet, ils ont pensé à tout : « 13 000 milliardaires » auraient déjà fait construire des bunkers et acheté des îles « pour se préserver du dérèglement climatique » – ne me demandez pas à quoi peut bien servir un bunker contre le dérèglement climatique, ni en quoi se réfugier sur une île est une bonne idée alors que le niveau des océans monte…

Une théorie du complot typique

On le voit, la thèse de l’« holocauste climatique » de Monique Pinçon-Charlot ressemble fort à une théorie du complot. Et ce n’est pas un hasard, puisqu’il s’agit bel et bien d’une théorie du complot tout ce qu’il y a de plus typique. En effet, comme l’indiquent les psychologues Robert Brotherton et Silan Eser, les théories du complot consistent en « des allégations de conspiration qui sont moins plausibles que d’autres explications, qui contredisent le consensus général des autorités épistémiques, qui reposent sur des preuves faibles, qui postulent des comploteurs exceptionnellement sordides et compétents, et qui sont en fin de compte infalsifiables » [5]. La théorie de « l’holocauste climatique » coche toutes les cases :

  • Elle contredit le consensus général. Le consensus scientifique est que le dérèglement climatique est causé par l’activité humaine. À partir de la Révolution industrielle, au XIXe siècle, le développement de la mécanisation des moyens de production a conduit à une hausse de l’utilisation d’énergies fossiles. Leur combustion a libéré dans l’atmosphère une quantité toujours croissante de gaz à effet de serre, responsables du dérèglement climatique. Aucun climatologue ou historien ne prétend que ce processus a été volontairement orchestré, ne serait-ce que parce que les effets climatiques délétères des énergies fossiles n’étaient pas connus au moment où leur utilisation a commencé à s’intensifier.
  • Elle est moins plausible que d’autres explications. Il est évidemment plus vraisemblable que le dérèglement climatique soit une conséquence non recherchée de l’industrialisation.
  • Elle repose sur des preuves faibles. Monique Pinçon-Charlot n’avance aucun élément tangible pour soutenir ses allégations. Nulle trace, par exemple, d’échanges de mails entre « capitalistes » qui les montreraient en train d’organiser le dérèglement climatique dans le but d’exterminer les pauvres, nul témoignage d’un éventuel repenti ou d’un journaliste ayant décidé de briser l’omerta pour sauver l’humanité.
  • Elle postule des comploteurs exceptionnellement compétents. En l’occurrence, des « dominants » extrêmement bien organisés et infiniment compétents scientifiquement pour avoir été capables de provoquer volontairement une modification du climat terrestre.
  • Elle est infalsifiable. Comment prouver qu’il n’existe pas de volonté génocidaire au moyen du dérèglement climatique ? C’est impossible, car on pourra toujours attribuer les intentions cachées que l’on veut aux « dominants » (ou à quiconque d’autre).

Un complotisme politique

Il est ainsi clair que l’« holocauste climatique » est une théorie du complot et qu’elle ne constitue nullement une thèse sociologique. Contrairement à ses travaux académiques, les propos complotistes de Monique Pinçon-Charlot ne reposent sur aucun travail d’enquête. Il ne s’agit que de simples allégations infondées. Mais le statut de sociologue CNRS de Monique Pinçon-Charlot leur confère une portée et une légitimité indues.

La recherche en sciences sociales a montré que certaines thèses complotistes fonctionnent comme d’authentiques discours politiques [6] émanant « de politiciens extrémistes, parfois instrumentalisant ces théories pour accroître leur notoriété personnelle et atteindre leurs objectifs, parfois réellement convaincus de leur exactitude » [7]. Si l’on ne peut faire l’offense à Monique Pinçon-Charlot de penser qu’elle-même croit à sa thèse de l’« holocauste climatique », il est par contre évident qu’elle lui sert d’outil de mobilisation politique. Cette thèse ne peut en effet que susciter la plus profonde indignation chez celles et ceux qui lui accordent du crédit. Imaginez donc : les « dominants » projetteraient ni plus ni moins d’exterminer la moitié de l’humanité !

C’est sur cette indignation que cherche à capitaliser Monique Pinçon-Charlot. En effet, dans ses interviews, elle appelle à renverser le gouvernement français et le « système » dans son ensemble. Cet appel à la révolution n’a de chance de trouver un écho que si une partie de la population française a le sentiment qu’il en va de sa survie. La thèse de l’« holocauste climatique » vise à mettre en scène cette alternative radicale : se soulever ou mourir.

Instrumentaliser de la sorte la crise climatique et les peurs de nos concitoyens pour servir son propre agenda politique constitue évidemment une stratégie moralement discutable. Mais il ne faut pas oublier que, pour les idéologues radicaux, la fin justifie toujours les moyens. Y compris, bien entendu, le fait de jouer de son statut académique pour propager des thèses anxiogènes absurdes et infondées.

 

Notes :
[1] « Le jour d'après de Monique Pinçon-Charlot », YouTube/Le Jour D'après, 13 avril 2020.
[2] Pour une présentation du parcours de recherche des Pinçon-Charlot, voir l’entretien qu’ils ont accordé en 2011 à la Revue Projet (2011/2, n° 321).
[3] Les citations de Monique Pinçon-Charlot qui suivent sont tirées des quatre interviews disponibles aux URL suivantes : https://www.youtube.com/watch?v=JB75qjw0XSI&t ; https://www.youtube.com/watch?v=Gt4OSu-LSMY&t ; https://www.youtube.com/watch?v=k9lg6FFisZQ&t ; https://www.youtube.com/watch?v=YrymCCdNIK4.
[4] « Ils [les dominants] nous ont bien préparés, on a été manipulé pendant des années et des années avec 10 milliardaires qui possèdent 90% des médias français. » (https://www.youtube.com/watch?v=JB75qjw0XSI&t)
[5] Brotherton, R., & Eser, S. (2015). Bored to fears: Boredom proneness, paranoia, and conspiracy theories. Personality and Individual Differences, 80, p. 1.
[6] Voir par exemple Taïeb, E. (2010). Logiques politiques du conspirationnisme. Sociologie et sociétés, 42(2), 265-289.
[7] Campion-Vincent, V. (2015). Note sur les entrepreneurs en complots. Diogène, 1-2(249-250), p. 99.

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à propos de l'auteur
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Laurent Cordonier
Laurent Cordonier est docteur en sciences sociales et chercheur à l’Université de Paris et à la Fondation Descartes. Il est l'auteur de "La Nature du social" (PUF, 2018).
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