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Nicolas Sarkozy, victime d'une machination politico-judiciaire ?

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Publié par La Rédaction10 juillet 2014

Les électeurs de droite le croient. Pas les complotistes !

Capture d'écran Dailymotion/Europe 1, juillet 2014.

Nicolas Sarkozy est-il victime d’une « instrumentalisation politique de la justice » ? C’est ce que l’ancien président de la République a affirmé le 2 juillet dernier, après avoir été placé en garde à vue pendant 15 heures puis mis en examen pour trafic d'influence, corruption active et recel de violation du secret professionnel.

Au cours de l’interview qu’il a accordée à TF1 et Europe 1, l’ancien chef de l’Etat a laissé entendre que ses tracas judiciaires n’ont pour autre origine que la volonté d’une poignée de juges militants (« militants » car membres, pour certains, du Syndicat de la Magistrature) de le terrasser politiquement, le tout avec la complicité, sinon active du moins tacite, de l’actuel gouvernement et de l’Elysée.

On ne peut sérieusement démentir Nicolas Sarkozy s’agissant de l’hostilité que lui voue le Syndicat de la Magistrature, une organisation qui a appelé publiquement à voter contre lui en 2007 puis en 2012 et qui s’était retrouvée l’année dernière mise en cause dans l’affaire du « mur des cons ». Pour autant, même en admettant que certains juges mettraient un zèle tout particulier à lui chercher des poux dans la tête (le non-lieu dont il a fait l’objet dans l’affaire Bettencourt pouvant accréditer l’idée que tout ce qui lui est reproché n’est pas forcément fondé), on voit difficilement, au regard de la multiplicité des enquêtes dans lesquelles son nom est cité, comment tous les soupçons qui pèsent sur l’ancien chef de l’Etat pourraient n’être qu’inventions de juges dont tous ne sont pas, tant s’en faut, membres du Syndicat de la Magistrature.

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Capture d'écran Dailymotion/Europe 1, juillet 2014.

Nicolas Sarkozy est-il victime d’une « instrumentalisation politique de la justice » ? C’est ce que l’ancien président de la République a affirmé le 2 juillet dernier, après avoir été placé en garde à vue pendant 15 heures puis mis en examen pour trafic d'influence, corruption active et recel de violation du secret professionnel.

Au cours de l’interview qu’il a accordée à TF1 et Europe 1, l’ancien chef de l’Etat a laissé entendre que ses tracas judiciaires n’ont pour autre origine que la volonté d’une poignée de juges militants (« militants » car membres, pour certains, du Syndicat de la Magistrature) de le terrasser politiquement, le tout avec la complicité, sinon active du moins tacite, de l’actuel gouvernement et de l’Elysée.

On ne peut sérieusement démentir Nicolas Sarkozy s’agissant de l’hostilité que lui voue le Syndicat de la Magistrature, une organisation qui a appelé publiquement à voter contre lui en 2007 puis en 2012 et qui s’était retrouvée l’année dernière mise en cause dans l’affaire du « mur des cons ». Pour autant, même en admettant que certains juges mettraient un zèle tout particulier à lui chercher des poux dans la tête (le non-lieu dont il a fait l’objet dans l’affaire Bettencourt pouvant accréditer l’idée que tout ce qui lui est reproché n’est pas forcément fondé), on voit difficilement, au regard de la multiplicité des enquêtes dans lesquelles son nom est cité, comment tous les soupçons qui pèsent sur l’ancien chef de l’Etat pourraient n’être qu’inventions de juges dont tous ne sont pas, tant s’en faut, membres du Syndicat de la Magistrature.

Sans s'illusionner sur l’implacabilité d'un monde politique où le souci de l'intérêt général et le sens des responsabilités ne priment pas toujours sur les coups bas, il est permis de déplorer la ligne de défense choisie par l’ancien président de la République qui, en agitant sans preuve et sur la base d’arguments discutables la thèse du complot politique, jette la suspicion sur son successeur immédiat et, quoiqu’il s’en défende, sur l'ensemble du système judiciaire. Une opération de diversion qui relève moins d’une vision du monde complotiste, a priori assez étrangère à l’ancien président, que de la classique manœuvre politicienne consistant à faire flèche de tout bois. Elle n’engage pas moins sa responsabilité. Comme elle engage celle de ses partisans qui, à l’instar de l’eurodéputée Nadine Morano, parlent d’« une France manipulée par [un] pouvoir socialiste sans vergogne ».

La dénonciation tonitruante des « juges rouges » et autres « cabinets noirs » ne semble trouver une oreille bienveillante qu’auprès des sympathisants de droite. A en croire un sondage BVA publié par Le Parisien la semaine dernière, ils sont 66% à estimer que Nicolas Sarkozy a été « particulièrement durement traité pour des raisons politiques » (80% chez les sympathisants de l’UMP). A contrario, les sympathisants de gauche sont 94% à juger que l’ancien président a été traité dans cette affaire « comme n'importe quel justiciable ».

Sur Internet, les habituels obsédés du complot se délectent des tourments judiciaires de Nicolas Sarkozy. Faut-il s’en étonner ? Contrairement à une idée-reçue particulièrement tenace, les conspirationnistes ne doutent pas de tout. Comme leur crédulité, leur doute est sélectif. Face à la théorie du « complot antisarkoziste », ils sont pris à rebrousse-poil. Abdiquant tout esprit critique devant le procédé de victimisation complotiste lorsqu’il est utilisé par un régime dictatorial – surtout lorsqu’il est réputé adversaire des Etats-Unis –, ils demeurent sourds aux accusations portées par l’ancien président français contre ses juges et acceptent sans renâcler la « version officielle », celle-ci réservant pour une fois le mauvais rôle à l’une de leurs têtes de Turc favorites. Rappelons que Nicolas Sarkozy fut accusé en son temps d’être rien moins qu’un « agent des Etats-Unis et d’Israël » mais aussi d’avoir fomenté les assassinats commis par Mohamed Merah afin de favoriser sa réélection.

Pourtant, la garde à vue subie par l’ancien président français n’illustre-t-elle pas une fois de plus qu'aucun de ces « puissants » qui, dans l’esprit des complotistes, symbolisent le cœur du « nouvel ordre mondial », n'est intouchable ?

 

Voir aussi :

Mise en examen de Nicolas Sarkozy : la théorie du complot

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Capture d'écran Dailymotion/Europe 1, juillet 2014.

Nicolas Sarkozy est-il victime d’une « instrumentalisation politique de la justice » ? C’est ce que l’ancien président de la République a affirmé le 2 juillet dernier, après avoir été placé en garde à vue pendant 15 heures puis mis en examen pour trafic d'influence, corruption active et recel de violation du secret professionnel.

Au cours de l’interview qu’il a accordée à TF1 et Europe 1, l’ancien chef de l’Etat a laissé entendre que ses tracas judiciaires n’ont pour autre origine que la volonté d’une poignée de juges militants (« militants » car membres, pour certains, du Syndicat de la Magistrature) de le terrasser politiquement, le tout avec la complicité, sinon active du moins tacite, de l’actuel gouvernement et de l’Elysée.

On ne peut sérieusement démentir Nicolas Sarkozy s’agissant de l’hostilité que lui voue le Syndicat de la Magistrature, une organisation qui a appelé publiquement à voter contre lui en 2007 puis en 2012 et qui s’était retrouvée l’année dernière mise en cause dans l’affaire du « mur des cons ». Pour autant, même en admettant que certains juges mettraient un zèle tout particulier à lui chercher des poux dans la tête (le non-lieu dont il a fait l’objet dans l’affaire Bettencourt pouvant accréditer l’idée que tout ce qui lui est reproché n’est pas forcément fondé), on voit difficilement, au regard de la multiplicité des enquêtes dans lesquelles son nom est cité, comment tous les soupçons qui pèsent sur l’ancien chef de l’Etat pourraient n’être qu’inventions de juges dont tous ne sont pas, tant s’en faut, membres du Syndicat de la Magistrature.

Sans s'illusionner sur l’implacabilité d'un monde politique où le souci de l'intérêt général et le sens des responsabilités ne priment pas toujours sur les coups bas, il est permis de déplorer la ligne de défense choisie par l’ancien président de la République qui, en agitant sans preuve et sur la base d’arguments discutables la thèse du complot politique, jette la suspicion sur son successeur immédiat et, quoiqu’il s’en défende, sur l'ensemble du système judiciaire. Une opération de diversion qui relève moins d’une vision du monde complotiste, a priori assez étrangère à l’ancien président, que de la classique manœuvre politicienne consistant à faire flèche de tout bois. Elle n’engage pas moins sa responsabilité. Comme elle engage celle de ses partisans qui, à l’instar de l’eurodéputée Nadine Morano, parlent d’« une France manipulée par [un] pouvoir socialiste sans vergogne ».

La dénonciation tonitruante des « juges rouges » et autres « cabinets noirs » ne semble trouver une oreille bienveillante qu’auprès des sympathisants de droite. A en croire un sondage BVA publié par Le Parisien la semaine dernière, ils sont 66% à estimer que Nicolas Sarkozy a été « particulièrement durement traité pour des raisons politiques » (80% chez les sympathisants de l’UMP). A contrario, les sympathisants de gauche sont 94% à juger que l’ancien président a été traité dans cette affaire « comme n'importe quel justiciable ».

Sur Internet, les habituels obsédés du complot se délectent des tourments judiciaires de Nicolas Sarkozy. Faut-il s’en étonner ? Contrairement à une idée-reçue particulièrement tenace, les conspirationnistes ne doutent pas de tout. Comme leur crédulité, leur doute est sélectif. Face à la théorie du « complot antisarkoziste », ils sont pris à rebrousse-poil. Abdiquant tout esprit critique devant le procédé de victimisation complotiste lorsqu’il est utilisé par un régime dictatorial – surtout lorsqu’il est réputé adversaire des Etats-Unis –, ils demeurent sourds aux accusations portées par l’ancien président français contre ses juges et acceptent sans renâcler la « version officielle », celle-ci réservant pour une fois le mauvais rôle à l’une de leurs têtes de Turc favorites. Rappelons que Nicolas Sarkozy fut accusé en son temps d’être rien moins qu’un « agent des Etats-Unis et d’Israël » mais aussi d’avoir fomenté les assassinats commis par Mohamed Merah afin de favoriser sa réélection.

Pourtant, la garde à vue subie par l’ancien président français n’illustre-t-elle pas une fois de plus qu'aucun de ces « puissants » qui, dans l’esprit des complotistes, symbolisent le cœur du « nouvel ordre mondial », n'est intouchable ?

 

Voir aussi :

Mise en examen de Nicolas Sarkozy : la théorie du complot

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