Conspiracy Watch | l'Observatoire du conspirationnisme
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Page d'accueil du site (capture d’écran, 29/11/2022).

Kairos (kairospresse.be) est un site belge francophone lancé en 2012 et proposant des contenus à caractère conspirationniste.

Kairos se présente comme un « journal antiproductiviste • pour une société décente ». Il affiche ostensiblement son soutien au fondateur de Wikileaks Julian Assange.

Le site a été fondé par Christophe De Brouwer, ancien professeur à l'Université libre de Bruxelles et Alexandre Pénasse, qui en est son principal animateur. Ce dernier a par exemple participé à la première de La Une TV, l'éphémère « média » lancé par Richard Boutry, ou encore à une émission de la radio d'Égalité & Réconciliation (le site d'Alain Soral), ERFM (« La Libre Antenne » n°25 du 15 avril 2022). Dans une vidéo de mai 2023 où il commente la décision de l'Association belge des journalistes professionnels de lui ré-attribuer une carte de presse qui lui avait été refusée en 2022, Alexandre Pénasse y voit une preuve qu'« il demeure encore dans nos pays des ersatz de démocratie », non sans dénoncer au passage « une société où les médias de masse sont des outils de propagande au service du pouvoir ».

Depuis ses débuts, Kairos édite également une version papier, au rythme de cinq numéros par an, vendue dans certaines librairies en Belgique ainsi que sur Internet. En septembre 2013, le neuvième numéro, dont le dossier principal s'intitule « 11 septembre : le cancer du doute », fait la part belle aux théories du complot. Il y est notamment écrit que « dans le cas du 11-Septembre, [...] le doute s’est très vite imposé comme une évidence, tant l’ensemble des aspects de cet événement historique a été de nature à susciter la suspicion » et que « de nombreuses incohérences factuelles ou zones d’ombre » subsistent dans la « version officielle des attentats ». Le dossier est accompagné d'une traduction d'un article du théoricien du complot et théologien américain David Ray Griffin qui expose ses « 21 raisons de remettre en question la version officielle sur le 11-Septembre » et conclut que la destruction ne peut  « s'expliquer que par l'utilisation d'explosifs puissants ». Parmi les numéros proposés plus récemment, on peut citer par exemple « Tourner en rond dans l'(anti-)complotisme » en avril 2021 ; « Le Covid à l'aune du passé totalitaire et de la résistance présente » (dont l'éditorial s'intitule « Soumission vaccinale pour asservissement total ») en novembre 2021 ; « L'État profond contre la démocratie réelle » en mai 2022 ; ou encore « La psychologie au service de l'asservissement des masses » en février 2023.

À l'occasion de la pandémie de Covid, le site commence à diffuser des contenus hostiles à la vaccination. Il propose la vidéo d'une conférence « à Tour » (sic) du Pr Christian Perronne et du médecin généraliste belge David Bouillon. Kairos relaie également les « conseils » d’Ema Krusi, un « Debriefing » en présence notamment d'Éric Loridan et d'Olivier Soulier ou encore des propos liant Covid et climato-scepticisme.

Kairos est en outre à l'initiative du livre collectif Covid-19 : par-delà la censure présenté en janvier 2022 par Alexandre Pénasse aux côtés du documentariste Bernard Crutzen, réalisateur des films « Malaria Business » et « Ceci n'est pas un complot ».

Kairos a également relayé le Doctothon et était présent en septembre 2022 parmi les manifestants venus soutenir le Pr Perronne lors de son audition devant le conseil de discipline de l'Ordre des Médecins. Alexandre Pénasse y a interviewé notamment Me Carlo Alberto Brusa, en lui demandant par exemple si « c'est bien la Macronie (qui) contrôle l'Ordre des médecins ? ».

Depuis 2016, Kairos propose des entretiens filmés, animés par Alexandre Pénasse. Les contenus vidéos sont visiblement devenus l'activité principale du site : plus de 500 vidéos produites par Kairos sont désormais hébergées sur sa chaîne Odysee qui compte 6 000 abonnés.

Parmi les tous premiers entretiens diffusés, une interview d'un certain Nabil Antaki, un médecin syrien vivant à Alep, incitant les Occidentaux à collaborer avec le régime de Bachar el-Assad. Depuis, Pénasse a interviewé des dizaines de personnalités de la complosphère, parmi lesquelles on peut citer Jean-Jacques Crèvecoeur, Étienne Chouard, Slobodan Despot ou le professeur Henri Joyeux. À l'automne 2024, Kairos réalise des interviews de Zoé Sagan, Dieudonné ou encore Karl Zéro. En novembre 2024, c'est Didier Raoult qui est interviewé par Pénasse, l'occasion pour le professeur marseillais de multiplier les sorties à relents conspirationnistes contre « l'État profond » ou la vaccination.

Alexandre Pénasse anime également des conférences filmées avec par exemple Alexandra Henrion-Caude ou Jean-Dominique Michel. En septembre 2022, Kairos était présent à « l'Université d'Été Résistante », pour filmer les interventions de Pierre Barnérias, réalisateur du documentaire complotiste « Hold-Up », Chloé Frammery, Martine Wonner, Myriam Palomba ou encore Antoine « Q » Cuttitta.

En janvier 2022, Kairos interviewe la généticienne Alexandra Henrion-Caude et Anne-Marie Yim, présentée comme docteur en chimie [archive]. Kairos interviewe également Valérie Bugault [archive].

En avril 2022, le site relaie la rumeur insinuant que Brigitte Macron a changé de sexe :

« Pour les mass medias français, c’est entendu : la moindre interrogation sur le sexe de la première dame de France ne peut émaner que d’un esprit dérangé, un "conspirationniste", un "troll" de la "fachosphère", etc. Tout cela est tabou. Ce qui est notable, c’est que quasiment jamais aucun contre-argument n’est avancé. […] Néanmoins, pour ne prendre qu’un seul exemple, il est pour le moins étonnant que Madame Macron semble incapable de présenter une seule photo d’elle jeune, alors qu’elle est issue d’une famille bourgeoise. Et que les 2 ou 3 fournies à la presse semblent toutes ne pas être les siennes. »

Le président de Civitas, Alain Escada, a également été invité chez Kairos pour une interview, mais en format écrit, comme l'a par exemple été l'idéologue ultra-nationaliste russe Alexandre Douguine.

À l'occasion de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, Kairos adopte d'ailleurs des positions critiques du consensus pro-Ukraine rencontré en Occident. Des « Chroniques du Donbass » y sont régulièrement contées par le vétéran Erwan Castel qui, rapporte StreetPress, redouble d’efforts pour « réinformer » l’opinion publique française depuis le début de l’invasion russe. En avril 2023, Kairos était présent pour couvrir une manifestation pro-russe devant le siège de l'OTAN intitulée « Stop Killing Donbass ».

En mai 2023, la page Facebook de Kairos frôlait les 120 000 abonnés, contre 13 000 sur Telegram. Après avoir été suspendu, puis remis en service après la prise de contrôle du réseau social par Elon Musk, le compte Twitter du média affiche quant à lui 5 000 abonnés.

Le site a bénéficié d'une subvention d'un montant de 71 000 euros de la part des autorités belges [archive]. Il se finance également grâce aux abonnements et aux dons de ses lecteurs. Ainsi, au printemps, une campagne de crowdfunding lancée par Kairos était déjà parvenue à atteindre plus de 83 000 euros.

En 2022, Kairos a reçu en moyenne 27 000 visites par mois (données SimilarWeb), ce qui le place dans la moyenne basse du classement des sites les plus influents de la complosphère francophone.

 

(Dernière mise à jour le 01/12/2024)

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Kairos (kairospresse.be) est un site belge francophone lancé en 2012 et proposant des contenus à caractère conspirationniste.

Kairos se présente comme un « journal antiproductiviste • pour une société décente ». Il affiche ostensiblement son soutien au fondateur de Wikileaks Julian Assange.

Le site a été fondé par Christophe De Brouwer, ancien professeur à l'Université libre de Bruxelles et Alexandre Pénasse, qui en est son principal animateur. Ce dernier a par exemple participé à la première de La Une TV, l'éphémère « média » lancé par Richard Boutry, ou encore à une émission de la radio d'Égalité & Réconciliation (le site d'Alain Soral), ERFM (« La Libre Antenne » n°25 du 15 avril 2022). Dans une vidéo de mai 2023 où il commente la décision de l'Association belge des journalistes professionnels de lui ré-attribuer une carte de presse qui lui avait été refusée en 2022, Alexandre Pénasse y voit une preuve qu'« il demeure encore dans nos pays des ersatz de démocratie », non sans dénoncer au passage « une société où les médias de masse sont des outils de propagande au service du pouvoir ».

Depuis ses débuts, Kairos édite également une version papier, au rythme de cinq numéros par an, vendue dans certaines librairies en Belgique ainsi que sur Internet. En septembre 2013, le neuvième numéro, dont le dossier principal s'intitule « 11 septembre : le cancer du doute », fait la part belle aux théories du complot. Il y est notamment écrit que « dans le cas du 11-Septembre, [...] le doute s’est très vite imposé comme une évidence, tant l’ensemble des aspects de cet événement historique a été de nature à susciter la suspicion » et que « de nombreuses incohérences factuelles ou zones d’ombre » subsistent dans la « version officielle des attentats ». Le dossier est accompagné d'une traduction d'un article du théoricien du complot et théologien américain David Ray Griffin qui expose ses « 21 raisons de remettre en question la version officielle sur le 11-Septembre » et conclut que la destruction ne peut  « s'expliquer que par l'utilisation d'explosifs puissants ». Parmi les numéros proposés plus récemment, on peut citer par exemple « Tourner en rond dans l'(anti-)complotisme » en avril 2021 ; « Le Covid à l'aune du passé totalitaire et de la résistance présente » (dont l'éditorial s'intitule « Soumission vaccinale pour asservissement total ») en novembre 2021 ; « L'État profond contre la démocratie réelle » en mai 2022 ; ou encore « La psychologie au service de l'asservissement des masses » en février 2023.

À l'occasion de la pandémie de Covid, le site commence à diffuser des contenus hostiles à la vaccination. Il propose la vidéo d'une conférence « à Tour » (sic) du Pr Christian Perronne et du médecin généraliste belge David Bouillon. Kairos relaie également les « conseils » d’Ema Krusi, un « Debriefing » en présence notamment d'Éric Loridan et d'Olivier Soulier ou encore des propos liant Covid et climato-scepticisme.

Kairos est en outre à l'initiative du livre collectif Covid-19 : par-delà la censure présenté en janvier 2022 par Alexandre Pénasse aux côtés du documentariste Bernard Crutzen, réalisateur des films « Malaria Business » et « Ceci n'est pas un complot ».

Kairos a également relayé le Doctothon et était présent en septembre 2022 parmi les manifestants venus soutenir le Pr Perronne lors de son audition devant le conseil de discipline de l'Ordre des Médecins. Alexandre Pénasse y a interviewé notamment Me Carlo Alberto Brusa, en lui demandant par exemple si « c'est bien la Macronie (qui) contrôle l'Ordre des médecins ? ».

Depuis 2016, Kairos propose des entretiens filmés, animés par Alexandre Pénasse. Les contenus vidéos sont visiblement devenus l'activité principale du site : plus de 500 vidéos produites par Kairos sont désormais hébergées sur sa chaîne Odysee qui compte 6 000 abonnés.

Parmi les tous premiers entretiens diffusés, une interview d'un certain Nabil Antaki, un médecin syrien vivant à Alep, incitant les Occidentaux à collaborer avec le régime de Bachar el-Assad. Depuis, Pénasse a interviewé des dizaines de personnalités de la complosphère, parmi lesquelles on peut citer Jean-Jacques Crèvecoeur, Étienne Chouard, Slobodan Despot ou le professeur Henri Joyeux. À l'automne 2024, Kairos réalise des interviews de Zoé Sagan, Dieudonné ou encore Karl Zéro. En novembre 2024, c'est Didier Raoult qui est interviewé par Pénasse, l'occasion pour le professeur marseillais de multiplier les sorties à relents conspirationnistes contre « l'État profond » ou la vaccination.

Alexandre Pénasse anime également des conférences filmées avec par exemple Alexandra Henrion-Caude ou Jean-Dominique Michel. En septembre 2022, Kairos était présent à « l'Université d'Été Résistante », pour filmer les interventions de Pierre Barnérias, réalisateur du documentaire complotiste « Hold-Up », Chloé Frammery, Martine Wonner, Myriam Palomba ou encore Antoine « Q » Cuttitta.

En janvier 2022, Kairos interviewe la généticienne Alexandra Henrion-Caude et Anne-Marie Yim, présentée comme docteur en chimie [archive]. Kairos interviewe également Valérie Bugault [archive].

En avril 2022, le site relaie la rumeur insinuant que Brigitte Macron a changé de sexe :

« Pour les mass medias français, c’est entendu : la moindre interrogation sur le sexe de la première dame de France ne peut émaner que d’un esprit dérangé, un "conspirationniste", un "troll" de la "fachosphère", etc. Tout cela est tabou. Ce qui est notable, c’est que quasiment jamais aucun contre-argument n’est avancé. […] Néanmoins, pour ne prendre qu’un seul exemple, il est pour le moins étonnant que Madame Macron semble incapable de présenter une seule photo d’elle jeune, alors qu’elle est issue d’une famille bourgeoise. Et que les 2 ou 3 fournies à la presse semblent toutes ne pas être les siennes. »

Le président de Civitas, Alain Escada, a également été invité chez Kairos pour une interview, mais en format écrit, comme l'a par exemple été l'idéologue ultra-nationaliste russe Alexandre Douguine.

À l'occasion de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, Kairos adopte d'ailleurs des positions critiques du consensus pro-Ukraine rencontré en Occident. Des « Chroniques du Donbass » y sont régulièrement contées par le vétéran Erwan Castel qui, rapporte StreetPress, redouble d’efforts pour « réinformer » l’opinion publique française depuis le début de l’invasion russe. En avril 2023, Kairos était présent pour couvrir une manifestation pro-russe devant le siège de l'OTAN intitulée « Stop Killing Donbass ».

En mai 2023, la page Facebook de Kairos frôlait les 120 000 abonnés, contre 13 000 sur Telegram. Après avoir été suspendu, puis remis en service après la prise de contrôle du réseau social par Elon Musk, le compte Twitter du média affiche quant à lui 5 000 abonnés.

Le site a bénéficié d'une subvention d'un montant de 71 000 euros de la part des autorités belges [archive]. Il se finance également grâce aux abonnements et aux dons de ses lecteurs. Ainsi, au printemps, une campagne de crowdfunding lancée par Kairos était déjà parvenue à atteindre plus de 83 000 euros.

En 2022, Kairos a reçu en moyenne 27 000 visites par mois (données SimilarWeb), ce qui le place dans la moyenne basse du classement des sites les plus influents de la complosphère francophone.

 

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