Conspiracy Watch | l'Observatoire du conspirationnisme
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Montage CW.

Le masculinisme est un terme utilisé pour désigner l'ensemble des idées et des mouvements qui s'opposent au féminisme.

Apparu dans les années 1980, le masculinisme diagnostique une « crise de la masculinité » et considère le féminisme – voire les femmes en général – comme une menace pour la société. Selon l'historienne Christine Bard, il s'agit de l'une « des manifestations contemporaines de l'antiféminisme. [Le masculinisme] défend l’idée que les femmes dominent désormais les hommes, lesquels sont appelés à se révolter, à organiser la résistance, à restaurer l’identité virile perdue, à revendiquer des droits, notamment en tant qu’époux divorcés et pères. »

L'idéologie masculiniste se divise en plusieurs tendances : les Pick-up artists (PUA) – sorte de coachs en séduction et autres professionnels de la drague –, les MGTOW (pour Men Going Their Own Way) – des hommes qui souhaitent se désengager des relations hommes-femmes –, les Men's Right Activists (MRA) – qui considèrent que les avancées féministes discriminent les hommes – ou encore les incels (pour « célibataires involontaires ») qui se définissent comme incapables de trouver une partenaire amoureuse ou sexuelle et en nourrissent une frustration pouvant les conduire jusqu'au passage à l'acte violent.

En 1989, Marc Lépine, un homme animé par la haine des féministes, assassine 13 étudiantes et une secrétaire de l'Ecole polytechnique de Montréal. En 2014, Elliot Rodger, un incel, tue six personnes et en blesse quatorze autres à Isla Vista, en Californie, avant de se suicider. Quatre ans plus tard, Alek Minassian s'inspire d'Elliot Rodger et fonce sur une foule avec une fourgonnette, tuant dix personnes.

Par ailleurs, le terroriste d'extrême droite Anders Breivik, auteur du massacre de 76 Norvégiens en 2011, a revendiqué la supériorité de la population masculine blanche occidentale chrétienne face à la « féminisation de la culture européenne » et à la volonté d’« émasculer le mâle européen ». De même, Brenton Tarrant, adepte de la théorie du « Grand Remplacement » et auteur des attentats de Christchurch, Stephan Balliet, auteur d’un attentat antisémite contre la synagogue de Halle en 2019 ou Tobias Rathjen, responsable de la tuerie de Hanau en 2020, ont exprimé « explicitement » de « la frustration sexuelle » et des « opinions misogynes », rappelle Le Monde dans un article consacré à « l’inquiétant regain du masculinisme ».

En 2023, un rapport du Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes alertait sur la hausse des clichés « masculinistes » et une plus grande affirmation d'une « masculinité hégémonique » parmi les hommes de moins de 35 ans. Un an auparavant, c'est la Miviludes, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, qui mettait en garde contre l'essor de cette idéologie.

Une idéologie teintée de conspirationnisme

La rhétorique masculiniste intègre de nombreux éléments propres aux discours complotistes. Dans Formés à la haine des femmes (JC Lattès, 2023), la journaliste Pauline Ferrari souligne que, pour ses adeptes, « le masculinisme donnerait à voir une vérité cachée, une vision du monde que les puissants dissimuleraient ». Ainsi, de nombreux masculinistes revendiquent avoir pris la « redpill » (« pilule rouge »), une référence explicite au film Matrix, également exploitée par la complosphère. Pour les masculinistes, cette pilule rouge symbolise « la prise de conscience des mensonges du féminisme et de cette évidence que les femmes dominent les hommes, souligne le professeur agrégé de philosophie Tanguy Grannis dans Ces hommes qui détestent les femmes (Revue du Crieur, 2019). Les incels vont plus loin en parlant de "pilule noire" (black pill), version fataliste et nihiliste de la pilule rouge. »

« Récemment, la consolidation en ligne d’une manosphère, où se regroupent les défenseurs de la cause masculine, produit un espace innovant de production et de circulation des discours complotistes », détaillent Céline Morin et Julien Mésangeau, maîtres de conférence en Sciences de l'information et de la communication, dans un article publié en 2022 sur « les discours complotistes de l'antiféminisme en ligne ». Les masculinistes dénoncent une « société qui serait devenue gynocentrée […] avec le soutien de forces qui font bloc : les gouvernements, habitués à sacrifier leur population masculine à la guerre ; les industries pharmaceutiques, qui appauvrissent les hormones de la masculinité ; ou encore le capitalisme néolibéral, qui dérégule jusqu’au marché amoureux et encourage l’hypergamie féminine pour mieux exploiter les hommes », expliquent les deux chercheurs.

Source : Céline Morin & Julien Mésangeau. « Les discours complotistes de l’antiféminisme en ligne », Mots. Les langages du politique, vol. 130, no. 3, 2022, pp. 57-78.

Ainsi, à l'instar des complotistes, les masculinistes s'en prennent aux médias, au « grand capital », à l'État, au « système » ou encore aux « lobbies ». « Dans la manosphère, l’insistance est particulièrement forte contre les "études manipulées", catégorie qui renvoie à de nombreuses occurrences de "manipulation des chiffres", en premier lieu ceux relatifs à l’inégalité salariale, envisagée tantôt comme un fantasme victimaire [...], tantôt comme un mensonge stratégique féministe », poursuivent Céline Morin et Julien Mésangeau. Sur la base d'une étude portant sur « la circulation des discours entre manosphère et la sphère réactionnaire élargie », les chercheurs identifient deux niveaux de complotisme : « Un premier, propre à la manosphère, est individualisé en ce qu’il insiste sur la manipulation de l’homme par les femmes et la société dans son ensemble (le système), et produit un continuum entre les interactions interpersonnelles et la propagande sociopolitique ; un second, identifié dans la sphère réactionnaire élargie, est structurel et adopte une critique dénonciatrice de l’idéologie des puissants. »

Les discours masculinistes s'hybrident en outre avec plusieurs théories du complot préexistantes. Dans un rapport publié en 2020, l’agence européenne de police criminelle Europol notait que « l’antiféminisme a été intégré à la théorie du complot du “grand remplacement” », adoptée par de « nombreux courants de l’extrémisme de droite ». Selon cette théorie, « le féminisme aurait été inventé pour détourner les femmes de leur rôle “naturel” de mère et, par conséquent, est tenu pour responsable de la baisse des taux de natalité dans les pays occidentaux, ce qui permet aux immigrés de devenir majoritaires plus rapidement ».

Les influenceurs

Aujourd'hui, l'idéologie masculiniste est diffusée et amplifiée par de nombreux influenceurs, plus ou moins compromis avec le complotisme. C'est notamment le cas d'Andrew Tate, ancien kickboxeur américo-britannique qui considère qu'une femme est « responsable des viols qu’elle a subis », de Nick Fuentes, figure de l'alt-right américaine et auteur du slogan « Your body, my choice » (« Ton corps, mon choix ») ou du psychologue canadien Jordan Peterson.

En France, de nombreux internautes et personnalités médiatiques comme Alex Hitchens, Jean-Pierre Fanguin, Julien Rochedy (ex-directeur du Front National de la jeunesse), Stéphane Edouard, Frédéric Delavier ou encore Thaïs d'Escufon, ancienne porte-parole de Génération identitaire, se sont appropriés les discours masculinistes. Quitte à diffuser des thèses conspirationnistes, à l'instar de Killian Sensei. Ce coach sportif, suivi par 190 000 personnes sur YouTube, est convaincu que « les élites créent la discorde en manipulant les femmes », note l'hebdomadaire Franc-Tireur, dans une enquête consacrée à l'émergence du masculinisme. Le tiktokeur complotiste Valérian Ronzeau, entre deux conseils pour « rétablir la masculinité sauvage », s'attaque lui aussi aux élites. Selon lui, « ils ont tout fait pour que les femmes puissent se trimballer en mini-jupe dehors [car] ils savent très bien que cela va déclencher des pulsions que les faibles n'arriveront pas à maîtriser [...]. En fait, ils veulent [nous] maintenir en médiation long terme pour te lobotomiser, pour te rendre inoffensif, inefficace. »

Dans un article consacré à l'émergence des hérauts du masculinisme à la télévision publié en 2021 dans Le Temps des médias, Mickaël Studnicki, docteur en histoire, rappelle que le thème de la « dévirilisation » du peuple français émerge dès les années 1960 par le biais de revues et d’écrivains nationalistes tels que Jean Mabire et Dominique Venner. L'historien s'attache également à démontrer comment des personnalités ont contribué à diffuser le « thème de la "féminisation de la société" dans le champ médiatique et en faire un sujet de discussion, dans le cadre de débats théâtralisés et genrés où ils incarnent le rôle du macho antiféministe ». C'est le cas d'Eric Zemmour mais aussi, avant lui, d'Alain Soral.

Auteur de Sociologie du dragueur (Bibliothèque Blanche, 1996) − un pamphlet dans lequel il explique qu'en matière de viol « une femme qui dit non est une femme qui dit peut-être et une femme qui dit peut-être est une femme qui dit oui » − et de Vers la féminisation ? démontage d'un complot antidémocratique (Editions Blanche, 1999), le polémiste antisémite peut être considéré comme l'un des premiers influenceurs masculinistes en France. Plus récemment, en novembre 2024, Alain Soral se réjouissait de la victoire de Donald Trump en ces termes : « Je tiens beaucoup à cette expression, de revenir à un peu de virilité intellectuelle. D'ailleurs, ça fait sens par rapport à la récente élection de Trump aux États-Unis. Je rappelle que la phrase qui l'a lancée en politique pour moi, en 2016, c'est quand il répond à une journaliste tapin, typique journaliste hôtesse, sur des histoires de machisme, il dit : "Je crois qu'on n'a plus vraiment le temps pour le politiquement correct." [...] Sous-entendu : reparlons de choses sérieuses, c'est-à-dire remettons un peu de la couille dans le débat. C'est ce que j'appelle le nécessaire retour de la couille. »

 

ILS ONT DIT :

« La femme occidental est en train de détruire l'homme occidental. Elle ne touche pas à l'homme non occidental parce qu'elle a peur de passer pour une raciste. »

Source : Aldo Sterone, YouTube, 6 février 2018.

« Le féminisme moderne est une psyop. Ce qui a commencé comme un mouvement pour l'égalité des droits est devenu une guerre contre la masculinité qui déchire les familles, les relations et empêche la construction des enfants.Le féminisme a été ironiquement créé par des hommes qui avaient des intentions diaboliques et savaient exactement ce qu’ils faisaient. Les hommes et les femmes DOIVENT s'unir si nous voulons gagner dans ce combat spirituel. »

Source : BlackBond PTV/X, 3 novembre 2024.

 

(Dernière mise à jour le 27/11/2024)

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Le masculinisme est un terme utilisé pour désigner l'ensemble des idées et des mouvements qui s'opposent au féminisme.

Apparu dans les années 1980, le masculinisme diagnostique une « crise de la masculinité » et considère le féminisme – voire les femmes en général – comme une menace pour la société. Selon l'historienne Christine Bard, il s'agit de l'une « des manifestations contemporaines de l'antiféminisme. [Le masculinisme] défend l’idée que les femmes dominent désormais les hommes, lesquels sont appelés à se révolter, à organiser la résistance, à restaurer l’identité virile perdue, à revendiquer des droits, notamment en tant qu’époux divorcés et pères. »

L'idéologie masculiniste se divise en plusieurs tendances : les Pick-up artists (PUA) – sorte de coachs en séduction et autres professionnels de la drague –, les MGTOW (pour Men Going Their Own Way) – des hommes qui souhaitent se désengager des relations hommes-femmes –, les Men's Right Activists (MRA) – qui considèrent que les avancées féministes discriminent les hommes – ou encore les incels (pour « célibataires involontaires ») qui se définissent comme incapables de trouver une partenaire amoureuse ou sexuelle et en nourrissent une frustration pouvant les conduire jusqu'au passage à l'acte violent.

En 1989, Marc Lépine, un homme animé par la haine des féministes, assassine 13 étudiantes et une secrétaire de l'Ecole polytechnique de Montréal. En 2014, Elliot Rodger, un incel, tue six personnes et en blesse quatorze autres à Isla Vista, en Californie, avant de se suicider. Quatre ans plus tard, Alek Minassian s'inspire d'Elliot Rodger et fonce sur une foule avec une fourgonnette, tuant dix personnes.

Par ailleurs, le terroriste d'extrême droite Anders Breivik, auteur du massacre de 76 Norvégiens en 2011, a revendiqué la supériorité de la population masculine blanche occidentale chrétienne face à la « féminisation de la culture européenne » et à la volonté d’« émasculer le mâle européen ». De même, Brenton Tarrant, adepte de la théorie du « Grand Remplacement » et auteur des attentats de Christchurch, Stephan Balliet, auteur d’un attentat antisémite contre la synagogue de Halle en 2019 ou Tobias Rathjen, responsable de la tuerie de Hanau en 2020, ont exprimé « explicitement » de « la frustration sexuelle » et des « opinions misogynes », rappelle Le Monde dans un article consacré à « l’inquiétant regain du masculinisme ».

En 2023, un rapport du Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes alertait sur la hausse des clichés « masculinistes » et une plus grande affirmation d'une « masculinité hégémonique » parmi les hommes de moins de 35 ans. Un an auparavant, c'est la Miviludes, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, qui mettait en garde contre l'essor de cette idéologie.

Une idéologie teintée de conspirationnisme

La rhétorique masculiniste intègre de nombreux éléments propres aux discours complotistes. Dans Formés à la haine des femmes (JC Lattès, 2023), la journaliste Pauline Ferrari souligne que, pour ses adeptes, « le masculinisme donnerait à voir une vérité cachée, une vision du monde que les puissants dissimuleraient ». Ainsi, de nombreux masculinistes revendiquent avoir pris la « redpill » (« pilule rouge »), une référence explicite au film Matrix, également exploitée par la complosphère. Pour les masculinistes, cette pilule rouge symbolise « la prise de conscience des mensonges du féminisme et de cette évidence que les femmes dominent les hommes, souligne le professeur agrégé de philosophie Tanguy Grannis dans Ces hommes qui détestent les femmes (Revue du Crieur, 2019). Les incels vont plus loin en parlant de "pilule noire" (black pill), version fataliste et nihiliste de la pilule rouge. »

« Récemment, la consolidation en ligne d’une manosphère, où se regroupent les défenseurs de la cause masculine, produit un espace innovant de production et de circulation des discours complotistes », détaillent Céline Morin et Julien Mésangeau, maîtres de conférence en Sciences de l'information et de la communication, dans un article publié en 2022 sur « les discours complotistes de l'antiféminisme en ligne ». Les masculinistes dénoncent une « société qui serait devenue gynocentrée […] avec le soutien de forces qui font bloc : les gouvernements, habitués à sacrifier leur population masculine à la guerre ; les industries pharmaceutiques, qui appauvrissent les hormones de la masculinité ; ou encore le capitalisme néolibéral, qui dérégule jusqu’au marché amoureux et encourage l’hypergamie féminine pour mieux exploiter les hommes », expliquent les deux chercheurs.

Source : Céline Morin & Julien Mésangeau. « Les discours complotistes de l’antiféminisme en ligne », Mots. Les langages du politique, vol. 130, no. 3, 2022, pp. 57-78.

Ainsi, à l'instar des complotistes, les masculinistes s'en prennent aux médias, au « grand capital », à l'État, au « système » ou encore aux « lobbies ». « Dans la manosphère, l’insistance est particulièrement forte contre les "études manipulées", catégorie qui renvoie à de nombreuses occurrences de "manipulation des chiffres", en premier lieu ceux relatifs à l’inégalité salariale, envisagée tantôt comme un fantasme victimaire [...], tantôt comme un mensonge stratégique féministe », poursuivent Céline Morin et Julien Mésangeau. Sur la base d'une étude portant sur « la circulation des discours entre manosphère et la sphère réactionnaire élargie », les chercheurs identifient deux niveaux de complotisme : « Un premier, propre à la manosphère, est individualisé en ce qu’il insiste sur la manipulation de l’homme par les femmes et la société dans son ensemble (le système), et produit un continuum entre les interactions interpersonnelles et la propagande sociopolitique ; un second, identifié dans la sphère réactionnaire élargie, est structurel et adopte une critique dénonciatrice de l’idéologie des puissants. »

Les discours masculinistes s'hybrident en outre avec plusieurs théories du complot préexistantes. Dans un rapport publié en 2020, l’agence européenne de police criminelle Europol notait que « l’antiféminisme a été intégré à la théorie du complot du “grand remplacement” », adoptée par de « nombreux courants de l’extrémisme de droite ». Selon cette théorie, « le féminisme aurait été inventé pour détourner les femmes de leur rôle “naturel” de mère et, par conséquent, est tenu pour responsable de la baisse des taux de natalité dans les pays occidentaux, ce qui permet aux immigrés de devenir majoritaires plus rapidement ».

Les influenceurs

Aujourd'hui, l'idéologie masculiniste est diffusée et amplifiée par de nombreux influenceurs, plus ou moins compromis avec le complotisme. C'est notamment le cas d'Andrew Tate, ancien kickboxeur américo-britannique qui considère qu'une femme est « responsable des viols qu’elle a subis », de Nick Fuentes, figure de l'alt-right américaine et auteur du slogan « Your body, my choice » (« Ton corps, mon choix ») ou du psychologue canadien Jordan Peterson.

En France, de nombreux internautes et personnalités médiatiques comme Alex Hitchens, Jean-Pierre Fanguin, Julien Rochedy (ex-directeur du Front National de la jeunesse), Stéphane Edouard, Frédéric Delavier ou encore Thaïs d'Escufon, ancienne porte-parole de Génération identitaire, se sont appropriés les discours masculinistes. Quitte à diffuser des thèses conspirationnistes, à l'instar de Killian Sensei. Ce coach sportif, suivi par 190 000 personnes sur YouTube, est convaincu que « les élites créent la discorde en manipulant les femmes », note l'hebdomadaire Franc-Tireur, dans une enquête consacrée à l'émergence du masculinisme. Le tiktokeur complotiste Valérian Ronzeau, entre deux conseils pour « rétablir la masculinité sauvage », s'attaque lui aussi aux élites. Selon lui, « ils ont tout fait pour que les femmes puissent se trimballer en mini-jupe dehors [car] ils savent très bien que cela va déclencher des pulsions que les faibles n'arriveront pas à maîtriser [...]. En fait, ils veulent [nous] maintenir en médiation long terme pour te lobotomiser, pour te rendre inoffensif, inefficace. »

Dans un article consacré à l'émergence des hérauts du masculinisme à la télévision publié en 2021 dans Le Temps des médias, Mickaël Studnicki, docteur en histoire, rappelle que le thème de la « dévirilisation » du peuple français émerge dès les années 1960 par le biais de revues et d’écrivains nationalistes tels que Jean Mabire et Dominique Venner. L'historien s'attache également à démontrer comment des personnalités ont contribué à diffuser le « thème de la "féminisation de la société" dans le champ médiatique et en faire un sujet de discussion, dans le cadre de débats théâtralisés et genrés où ils incarnent le rôle du macho antiféministe ». C'est le cas d'Eric Zemmour mais aussi, avant lui, d'Alain Soral.

Auteur de Sociologie du dragueur (Bibliothèque Blanche, 1996) − un pamphlet dans lequel il explique qu'en matière de viol « une femme qui dit non est une femme qui dit peut-être et une femme qui dit peut-être est une femme qui dit oui » − et de Vers la féminisation ? démontage d'un complot antidémocratique (Editions Blanche, 1999), le polémiste antisémite peut être considéré comme l'un des premiers influenceurs masculinistes en France. Plus récemment, en novembre 2024, Alain Soral se réjouissait de la victoire de Donald Trump en ces termes : « Je tiens beaucoup à cette expression, de revenir à un peu de virilité intellectuelle. D'ailleurs, ça fait sens par rapport à la récente élection de Trump aux États-Unis. Je rappelle que la phrase qui l'a lancée en politique pour moi, en 2016, c'est quand il répond à une journaliste tapin, typique journaliste hôtesse, sur des histoires de machisme, il dit : "Je crois qu'on n'a plus vraiment le temps pour le politiquement correct." [...] Sous-entendu : reparlons de choses sérieuses, c'est-à-dire remettons un peu de la couille dans le débat. C'est ce que j'appelle le nécessaire retour de la couille. »

 

ILS ONT DIT :

« La femme occidental est en train de détruire l'homme occidental. Elle ne touche pas à l'homme non occidental parce qu'elle a peur de passer pour une raciste. »

Source : Aldo Sterone, YouTube, 6 février 2018.

« Le féminisme moderne est une psyop. Ce qui a commencé comme un mouvement pour l'égalité des droits est devenu une guerre contre la masculinité qui déchire les familles, les relations et empêche la construction des enfants.Le féminisme a été ironiquement créé par des hommes qui avaient des intentions diaboliques et savaient exactement ce qu’ils faisaient. Les hommes et les femmes DOIVENT s'unir si nous voulons gagner dans ce combat spirituel. »

Source : BlackBond PTV/X, 3 novembre 2024.

 

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