Avant la Seconde Guerre mondiale, il écrit dans l'hebdomadaire antisémite Je suis partout.
Professeur de littérature française à l’université de Lille où il enseigne à partir de 1942, Maurice Bardèche (1907-1998) ne s’investit ni physiquement ni idéologiquement pendant les années de guerre. La mort de son beau-frère – le collaborateur Robert Brasillach – et l’Épuration font de lui un « animal politique ».
Dans son ouvrage fondateur du négationnisme, Nuremberg ou la terre promise (1948), il pose les bases de cette propagande en développant les axes suivants :
– Les Juifs seraient les vrais responsables de la Seconde Guerre mondiale.
– Les Alliés, et surtout les Juifs, auraient inventé les camps de la mort. Pour une raison simple : soucieux de s'exonérer de leurs propres crimes, les Alliés auraient exagéré les atrocités allemandes. Quant aux Juifs, ils auraient fomenté cette grande supercherie pour imposer leur domination.
– Les témoignages ne seraient pas fiables car ils émaneraient essentiellement de la bouche des communistes et des juifs.
– Les communistes exagéreraient ce qu’ils ont vu afin de relativiser, eux aussi, leurs propres crimes.
– Les atrocités commises dans les camps nazis seraient le fait des déportés.
– La mortalité élevée dans les camps allemands aurait surtout été due à l’« affaiblissement » des détenus et aux épidémies, essentiellement le typhus, dans un contexte où les troupes allemandes commençaient à essuyer des défaites.
– A aucun moment, le régime national-socialiste n’aurait voulu exterminer les Juifs. Il se serait uniquement agi de rassembler les Juifs à l’Est, afin de constituer une « réserve juive ». Les exactions des dirigeants nazis et de leurs acolytes français seraient des crimes ordinaires, inhérents à toute guerre.
– Si l’on a gazé quelque chose à Auschwitz, ce ne seraient que les poux.
Au Congrès de Malmö (mai 1951), Maurice Bardèche revêt le rôle de fédérateur des groupes français devant aboutir à la naissance d’un mouvement néo-fasciste européen.
À travers ses essais politiques et sa revue Défense de l'Occident (1952-1982), l'écrivain fasciste doit être considéré comme l'un des principaux penseurs et diffuseurs du négationnisme. Son influence dépasse les frontières nationales.
IL A ECRIT :
« Nous vivons depuis trois ans sur une falsification de l’histoire. Cette falsification est adroite : elle entraîne les imaginations, puis elle s’appuie sur la conspiration des imaginations. On a commencé par dire : voilà tout ce que vous avez souffert, puis on dit : souvenez-vous de ce que vous avez souffert. On a même inventé une philosophie de cette falsification. [...] On eut la bonne fortune de découvrir en 1945 ces camps de concentration dont personne n’avait entendu parler jusqu’alors, et qui devinrent la preuve dont on avait précisément besoin, le flagrant délit à l’état pur, le crime contre l’humanité qui justifiait tout. On les photographia, on les filma, on les publia, on les fit connaître par une publicité gigantesque, comme une marque de stylo. La guerre morale était gagnée. La monstruosité allemande était prouvée par ces précieux documents. Le peuple qui avait inventé cela n’avait le droit de se plaindre de rien. Et le silence fut tel, le rideau fut si habilement, si brusquement dévoilé, que pas une voix n’osa dire que tout cela était trop beau pour être parfaitement vrai ».
Source : Nuremberg ou la Terre promise, Les Sept Couleurs, 1948, pp. 9-10, 23.
(Dernière mise à jour : 30/05/2019)
Avant la Seconde Guerre mondiale, il écrit dans l'hebdomadaire antisémite Je suis partout.
Professeur de littérature française à l’université de Lille où il enseigne à partir de 1942, Maurice Bardèche (1907-1998) ne s’investit ni physiquement ni idéologiquement pendant les années de guerre. La mort de son beau-frère – le collaborateur Robert Brasillach – et l’Épuration font de lui un « animal politique ».
Dans son ouvrage fondateur du négationnisme, Nuremberg ou la terre promise (1948), il pose les bases de cette propagande en développant les axes suivants :
– Les Juifs seraient les vrais responsables de la Seconde Guerre mondiale.
– Les Alliés, et surtout les Juifs, auraient inventé les camps de la mort. Pour une raison simple : soucieux de s'exonérer de leurs propres crimes, les Alliés auraient exagéré les atrocités allemandes. Quant aux Juifs, ils auraient fomenté cette grande supercherie pour imposer leur domination.
– Les témoignages ne seraient pas fiables car ils émaneraient essentiellement de la bouche des communistes et des juifs.
– Les communistes exagéreraient ce qu’ils ont vu afin de relativiser, eux aussi, leurs propres crimes.
– Les atrocités commises dans les camps nazis seraient le fait des déportés.
– La mortalité élevée dans les camps allemands aurait surtout été due à l’« affaiblissement » des détenus et aux épidémies, essentiellement le typhus, dans un contexte où les troupes allemandes commençaient à essuyer des défaites.
– A aucun moment, le régime national-socialiste n’aurait voulu exterminer les Juifs. Il se serait uniquement agi de rassembler les Juifs à l’Est, afin de constituer une « réserve juive ». Les exactions des dirigeants nazis et de leurs acolytes français seraient des crimes ordinaires, inhérents à toute guerre.
– Si l’on a gazé quelque chose à Auschwitz, ce ne seraient que les poux.
Au Congrès de Malmö (mai 1951), Maurice Bardèche revêt le rôle de fédérateur des groupes français devant aboutir à la naissance d’un mouvement néo-fasciste européen.
À travers ses essais politiques et sa revue Défense de l'Occident (1952-1982), l'écrivain fasciste doit être considéré comme l'un des principaux penseurs et diffuseurs du négationnisme. Son influence dépasse les frontières nationales.
IL A ECRIT :
« Nous vivons depuis trois ans sur une falsification de l’histoire. Cette falsification est adroite : elle entraîne les imaginations, puis elle s’appuie sur la conspiration des imaginations. On a commencé par dire : voilà tout ce que vous avez souffert, puis on dit : souvenez-vous de ce que vous avez souffert. On a même inventé une philosophie de cette falsification. [...] On eut la bonne fortune de découvrir en 1945 ces camps de concentration dont personne n’avait entendu parler jusqu’alors, et qui devinrent la preuve dont on avait précisément besoin, le flagrant délit à l’état pur, le crime contre l’humanité qui justifiait tout. On les photographia, on les filma, on les publia, on les fit connaître par une publicité gigantesque, comme une marque de stylo. La guerre morale était gagnée. La monstruosité allemande était prouvée par ces précieux documents. Le peuple qui avait inventé cela n’avait le droit de se plaindre de rien. Et le silence fut tel, le rideau fut si habilement, si brusquement dévoilé, que pas une voix n’osa dire que tout cela était trop beau pour être parfaitement vrai ».
Source : Nuremberg ou la Terre promise, Les Sept Couleurs, 1948, pp. 9-10, 23.
(Dernière mise à jour : 30/05/2019)
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