Paul Rassinier (1906-1967) est l'une des principales figures de la mouvance négationniste française.
Exclu du PCF en 1932, il devient membre de la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO) et Secrétaire de la fédération socialiste de Belfort. Au début de l’Occupation, il s’investit dans la création du mouvement « Libération nord ». Il est arrêté par la Gestapo fin 1943 et déporté dans les camps de concentration de Buchenwald et de Dora. Élu député socialiste en juin 1946, il est battu aux élections législatives de novembre.
Comme le note le site anti-négationniste PHDN.org, « l’antisémitisme de Rassinier est avéré dès 1939, mais ce n’est qu’après la guerre qu’il bascule dans un antisémitisme militant via son activité éditoriale consacrée aux camps. Rassinier, s’il fut socialiste (par dépit, et munichois), s’il fut déporté pour résistance (ultra-pacifiste) a, après guerre, viré dans un antisémitisme délirant, choisissant ses amis à l’extrême droite et chez les anciens nazis, et falsifiant sa propre biographie. »
Après un premier ouvrage paru en 1949, Passage de la ligne, Rassinier publie en 1950 le livre qui lui vaudra une notoriété jamais démentie à l'extrême droite : Le Mensonge d’Ulysse. Regard sur la littérature concentrationnaire. Il est préfacé par Albert Paraz, collaborateur à Rivarol et ami de Céline. Paul Rassinier y parle de « rumeur concentrationnaire », évoque le fonctionnement des chambres à gaz et émet des doutes à propos de leur quantité et du nombre de victimes. Avec cette publication, l'ancien déporté devient une figure du négationnisme français naissant. La place de fondateur de la propagande antisémite en gestation va rapidement lui être attribuée par ses pairs, son passé de déporté lui servant de caution politique et intellectuelle.
En novembre 1951, Paul Rassinier est condamné avec Albert Paraz à la suite d’un procès intenté par la Fédération nationale des déportés et internés résistants et patriotes (FNDIRP), à quelques jours d’emprisonnement avec sursis et au paiement de plusieurs milliers de francs d’amende et de dommages et intérêts. Ils sont relaxés en 1955. L’ancien déporté est exclu de la SFIO. Rapidement, son doute se transforme en négation. Son évolution radicale l’amène à côtoyer le petit monde de l’extrême droite.
Les deux ouvrages de l’ancien déporté ne sont pas seulement salués par son entourage politique. L'extrême droite participe à ces louanges. Maurice Bardèche considère que cet homme de gauche a eu rapidement « l’impression que, avec ce qu’il écrivait, [il] était le seul avec qui il pouvait s’entendre ».
Le nom de Rassinier ne tarde pas à figurer sur la liste des adhérents de l’association des Amis de Robert Brasillach, en compagnie notamment de François Brigneau. Paul Rassinier se fait éditer par l’écrivain antisémite Henry Coston et, en Allemagne, par l’ancien SS Karl Heinz Priester. Il ne tarde pas à être conférencier devant des auditoires néo-nazis et chroniqueur (sous le pseudonyme de Jean- Pierre Bermont) dans Rivarol. En parallèle, il signe quelques contributions dans des publications libertaires et pacifistes. On l’aperçoit également en compagnie d’hommes issus du milieu pacifiste français, comme le militant libertaire Louis Lecoin.
La Voie de la Paix, Défense de l’homme, Rivarol, Lectures françaises ou Défense de l’Occident annoncent le décès de Paul Rassinier en 1967 et s’en émeuvent. Ces journaux, auxquels Paul Rassinier a collaboré, rendent un ultime hommage à l’homme pour les journaux d’extrême gauche, à l’« historien révisionniste » pour ceux d’extrême droite.
Maurice Bardèche prononce l’éloge funèbre de Paul Rassinier, « au nom de ses amis parisiens », devant une petite assemblée à laquelle participent le couple Coston ou Pierre Sidos. A Bermont, où est enterré Paul Rassinier, Alfred Tschann, le vieil ami de Paul Rassinier, président de l’union départementale du syndicat Force ouvrière, lit un texte d’Émile Bauchet évoquant son camarade de combat.
Douze ans plus tard, en 1979, La Vieille Taupe seconde version prend forme avec la réédition d’ouvrages de Paul Rassinier. De nombreux négationnistes français parmi lesquels Robert Faurisson et Henri Roques se situent ouvertement dans sa filiation.
IL A ÉCRIT :
« Au moment où, au dire de la grande presse, se développe en France [...] un antisémitisme redoutable, et quelles que soient les opinions que l’on professe, l’ouvrage de Gygès [Henry Coston - ndlr] sera des plus précieux. Après une excellente étude historique tenant compte des dernières découvertes [...], ce livre nous donne des notices soigneusement établies sur les personnalités israélites occupant une situation en vue dans la Politique et l’Administration, la Presse, la Radio, le Cinéma et le Théâtre, dans la Finance, le Commerce et l’Industrie, dans la Diplomatie et l’Armée [...] ».
Source : « Les Israélites dans la société française par Paul Rassinier », Lectures françaises, mai 1958.
(Dernière mise à jour le 27/06/2021)
Paul Rassinier (1906-1967) est l'une des principales figures de la mouvance négationniste française.
Exclu du PCF en 1932, il devient membre de la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO) et Secrétaire de la fédération socialiste de Belfort. Au début de l’Occupation, il s’investit dans la création du mouvement « Libération nord ». Il est arrêté par la Gestapo fin 1943 et déporté dans les camps de concentration de Buchenwald et de Dora. Élu député socialiste en juin 1946, il est battu aux élections législatives de novembre.
Comme le note le site anti-négationniste PHDN.org, « l’antisémitisme de Rassinier est avéré dès 1939, mais ce n’est qu’après la guerre qu’il bascule dans un antisémitisme militant via son activité éditoriale consacrée aux camps. Rassinier, s’il fut socialiste (par dépit, et munichois), s’il fut déporté pour résistance (ultra-pacifiste) a, après guerre, viré dans un antisémitisme délirant, choisissant ses amis à l’extrême droite et chez les anciens nazis, et falsifiant sa propre biographie. »
Après un premier ouvrage paru en 1949, Passage de la ligne, Rassinier publie en 1950 le livre qui lui vaudra une notoriété jamais démentie à l'extrême droite : Le Mensonge d’Ulysse. Regard sur la littérature concentrationnaire. Il est préfacé par Albert Paraz, collaborateur à Rivarol et ami de Céline. Paul Rassinier y parle de « rumeur concentrationnaire », évoque le fonctionnement des chambres à gaz et émet des doutes à propos de leur quantité et du nombre de victimes. Avec cette publication, l'ancien déporté devient une figure du négationnisme français naissant. La place de fondateur de la propagande antisémite en gestation va rapidement lui être attribuée par ses pairs, son passé de déporté lui servant de caution politique et intellectuelle.
En novembre 1951, Paul Rassinier est condamné avec Albert Paraz à la suite d’un procès intenté par la Fédération nationale des déportés et internés résistants et patriotes (FNDIRP), à quelques jours d’emprisonnement avec sursis et au paiement de plusieurs milliers de francs d’amende et de dommages et intérêts. Ils sont relaxés en 1955. L’ancien déporté est exclu de la SFIO. Rapidement, son doute se transforme en négation. Son évolution radicale l’amène à côtoyer le petit monde de l’extrême droite.
Les deux ouvrages de l’ancien déporté ne sont pas seulement salués par son entourage politique. L'extrême droite participe à ces louanges. Maurice Bardèche considère que cet homme de gauche a eu rapidement « l’impression que, avec ce qu’il écrivait, [il] était le seul avec qui il pouvait s’entendre ».
Le nom de Rassinier ne tarde pas à figurer sur la liste des adhérents de l’association des Amis de Robert Brasillach, en compagnie notamment de François Brigneau. Paul Rassinier se fait éditer par l’écrivain antisémite Henry Coston et, en Allemagne, par l’ancien SS Karl Heinz Priester. Il ne tarde pas à être conférencier devant des auditoires néo-nazis et chroniqueur (sous le pseudonyme de Jean- Pierre Bermont) dans Rivarol. En parallèle, il signe quelques contributions dans des publications libertaires et pacifistes. On l’aperçoit également en compagnie d’hommes issus du milieu pacifiste français, comme le militant libertaire Louis Lecoin.
La Voie de la Paix, Défense de l’homme, Rivarol, Lectures françaises ou Défense de l’Occident annoncent le décès de Paul Rassinier en 1967 et s’en émeuvent. Ces journaux, auxquels Paul Rassinier a collaboré, rendent un ultime hommage à l’homme pour les journaux d’extrême gauche, à l’« historien révisionniste » pour ceux d’extrême droite.
Maurice Bardèche prononce l’éloge funèbre de Paul Rassinier, « au nom de ses amis parisiens », devant une petite assemblée à laquelle participent le couple Coston ou Pierre Sidos. A Bermont, où est enterré Paul Rassinier, Alfred Tschann, le vieil ami de Paul Rassinier, président de l’union départementale du syndicat Force ouvrière, lit un texte d’Émile Bauchet évoquant son camarade de combat.
Douze ans plus tard, en 1979, La Vieille Taupe seconde version prend forme avec la réédition d’ouvrages de Paul Rassinier. De nombreux négationnistes français parmi lesquels Robert Faurisson et Henri Roques se situent ouvertement dans sa filiation.
IL A ÉCRIT :
« Au moment où, au dire de la grande presse, se développe en France [...] un antisémitisme redoutable, et quelles que soient les opinions que l’on professe, l’ouvrage de Gygès [Henry Coston - ndlr] sera des plus précieux. Après une excellente étude historique tenant compte des dernières découvertes [...], ce livre nous donne des notices soigneusement établies sur les personnalités israélites occupant une situation en vue dans la Politique et l’Administration, la Presse, la Radio, le Cinéma et le Théâtre, dans la Finance, le Commerce et l’Industrie, dans la Diplomatie et l’Armée [...] ».
Source : « Les Israélites dans la société française par Paul Rassinier », Lectures françaises, mai 1958.
(Dernière mise à jour le 27/06/2021)
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