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Rivotril® (théorie du complot autour du - )

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Le Rivotril® est un médicament antiépileptique commercialisé par le laboratoire pharmaceutique Roche, à base de clonazépam, une molécule de la famille des benzodiazépines utilisée principalement comme anxiolytique.

Les vertus sédatives du Rivotril ont conduit les autorités à autoriser exceptionnellement, de manière dérogatoire, entre le 29 mars et le 11 mai 2020, sa prescription sous forme injectable à des patients en fin de vie. Cette autorisation a fait l'objet d'un décret en date du 28 mars 2020, pris quelques jours après l'entrée en vigueur du confinement, dans un contexte de crise sanitaire aigüe engendrant une tension sur l'approvisionnement en midazolam, une autre molécule utilisée pour sédater des personnes en soins palliatifs.

Bien que ce médicament soit contre-indiqué pour des personnes souffrant de détresse respiratoire − ce qui constitue le principal symptôme du Covid-19 −, il a été administré afin d'atténuer les souffrances de patients en fin de vie pour lesquels il n'existait plus aucun traitement curatif.

Dès la fin du mois de mars 2020, de nombreuses publications ont dénoncé une légalisation discrète de l'euthanasie − voire un « génocide » des seniors.

Ces accusations ont conduit la Société française de gériatrie et gérontologie à réagir par communiqué du 4 avril 2020 :

« Non, il ne s’agit absolument pas d'un cautionnement de l’euthanasie ! [...] L’usage du Rivotril n’est pas facilité, il faut toujours respecter le même protocole pour sa prescription, y compris lorsqu’il est appliqué comme sédatif pour des patients en soin palliatif. C’est seulement son accès qui est facilité car auparavant il ne pouvait être fourni que par les pharmacies hospitalières. Le décret applique la même chose pour le paracétamol intraveineux.

Dans cette crise majeure et angoissante que nous vivons, nous ne pouvons laisser véhiculer de tels messages qui laisseraient entendre que nous euthanasions nos aînés. Nous gériatres, sommes au front depuis le premier jour de cette épidémie. Nous déployons chaque jour des efforts considérables pour sauver nos patients âgés avec les moyens et les ressources que nous avons à notre disposition. Il serait faux, mensonger et attentatoire de dire que ce décret légaliserait l’euthanasie auprès des patients âgés atteints du COVID-19 ».

La thèse d'une légalisation discrète de l'euthanasie et/ou d'une volonté délibérée des services de l'État de se débarrasser des personnes âgées en les assassinant a été notamment colportée par les sites conspirationnistes Wikistrike et FranceSoir, un blog hébergé sur Mediapart, le député Meyer Habib, le sénateur Alain Houpert, l'eurodéputé Gilbert Collard, Eric Verhaeghe, Alexis Poulin, Silvano Trotta ou encore Pierre Chaillot.

Cette théorie du complot a été réfutée par plusieurs contre-enquêtes journalistiques de l'AFP Factuel (6 avril 2020), du Monde (16 novembre 2020), de Libération (20 novembre 2020) ou encore de 20Minutes.fr (5 octobre 2023).

Plusieurs années après la crise sanitaire, le thème du « scandale du Rivotril » est périodiquement réactivé par les milieux complotistes.

L'idée d'un « génocide » organisé des personnes âgées au Rivotril est propre à séduire aussi bien ceux qui minimisent la gravité de la pandémie de Covid-19 que ceux qui souscrivent à des thèses dénuées de base scientifique. Ainsi, si l'on croit que le Covid-19 est une maladie sans gravité, on est poussé à croire que le Covid-19 n'est pas responsable de la mort des personnes âgées au printemps 2020 et que c'est donc autre chose qui les a tuées : le Rivotril apparaît alors comme le coupable tout désigné. De la même manière, si l'on croit à la fois que l'hydroxychloroquine est un traitement efficace contre le Covid-19 et que le gouvernement a limité et encadré strictement sa prescription pour de mauvaises raisons, alors on est plus facilement porté à croire également que le même gouvernement est capable de s'être comporté de manière répréhensible voire criminelle.

 

(Dernière mise à jour le 09/04/2024)

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Le Rivotril® est un médicament antiépileptique commercialisé par le laboratoire pharmaceutique Roche, à base de clonazépam, une molécule de la famille des benzodiazépines utilisée principalement comme anxiolytique.

Les vertus sédatives du Rivotril ont conduit les autorités à autoriser exceptionnellement, de manière dérogatoire, entre le 29 mars et le 11 mai 2020, sa prescription sous forme injectable à des patients en fin de vie. Cette autorisation a fait l'objet d'un décret en date du 28 mars 2020, pris quelques jours après l'entrée en vigueur du confinement, dans un contexte de crise sanitaire aigüe engendrant une tension sur l'approvisionnement en midazolam, une autre molécule utilisée pour sédater des personnes en soins palliatifs.

Bien que ce médicament soit contre-indiqué pour des personnes souffrant de détresse respiratoire − ce qui constitue le principal symptôme du Covid-19 −, il a été administré afin d'atténuer les souffrances de patients en fin de vie pour lesquels il n'existait plus aucun traitement curatif.

Dès la fin du mois de mars 2020, de nombreuses publications ont dénoncé une légalisation discrète de l'euthanasie − voire un « génocide » des seniors.

Ces accusations ont conduit la Société française de gériatrie et gérontologie à réagir par communiqué du 4 avril 2020 :

« Non, il ne s’agit absolument pas d'un cautionnement de l’euthanasie ! [...] L’usage du Rivotril n’est pas facilité, il faut toujours respecter le même protocole pour sa prescription, y compris lorsqu’il est appliqué comme sédatif pour des patients en soin palliatif. C’est seulement son accès qui est facilité car auparavant il ne pouvait être fourni que par les pharmacies hospitalières. Le décret applique la même chose pour le paracétamol intraveineux.

Dans cette crise majeure et angoissante que nous vivons, nous ne pouvons laisser véhiculer de tels messages qui laisseraient entendre que nous euthanasions nos aînés. Nous gériatres, sommes au front depuis le premier jour de cette épidémie. Nous déployons chaque jour des efforts considérables pour sauver nos patients âgés avec les moyens et les ressources que nous avons à notre disposition. Il serait faux, mensonger et attentatoire de dire que ce décret légaliserait l’euthanasie auprès des patients âgés atteints du COVID-19 ».

La thèse d'une légalisation discrète de l'euthanasie et/ou d'une volonté délibérée des services de l'État de se débarrasser des personnes âgées en les assassinant a été notamment colportée par les sites conspirationnistes Wikistrike et FranceSoir, un blog hébergé sur Mediapart, le député Meyer Habib, le sénateur Alain Houpert, l'eurodéputé Gilbert Collard, Eric Verhaeghe, Alexis Poulin, Silvano Trotta ou encore Pierre Chaillot.

Cette théorie du complot a été réfutée par plusieurs contre-enquêtes journalistiques de l'AFP Factuel (6 avril 2020), du Monde (16 novembre 2020), de Libération (20 novembre 2020) ou encore de 20Minutes.fr (5 octobre 2023).

Plusieurs années après la crise sanitaire, le thème du « scandale du Rivotril » est périodiquement réactivé par les milieux complotistes.

L'idée d'un « génocide » organisé des personnes âgées au Rivotril est propre à séduire aussi bien ceux qui minimisent la gravité de la pandémie de Covid-19 que ceux qui souscrivent à des thèses dénuées de base scientifique. Ainsi, si l'on croit que le Covid-19 est une maladie sans gravité, on est poussé à croire que le Covid-19 n'est pas responsable de la mort des personnes âgées au printemps 2020 et que c'est donc autre chose qui les a tuées : le Rivotril apparaît alors comme le coupable tout désigné. De la même manière, si l'on croit à la fois que l'hydroxychloroquine est un traitement efficace contre le Covid-19 et que le gouvernement a limité et encadré strictement sa prescription pour de mauvaises raisons, alors on est plus facilement porté à croire également que le même gouvernement est capable de s'être comporté de manière répréhensible voire criminelle.

 

(Dernière mise à jour le 09/04/2024)

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