Conspiracy Watch | l'Observatoire du conspirationnisme
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Tim Anderson (capture d'écran Press TV, 22/02/2022).

Tim Anderson (1953 - ) est un universitaire et activiste australien, fondateur et directeur du Centre for Counter Hegemonic Studies. Il est l’une des figures anglophones de la désinformation pro-Assad. Il a fait la une de la presse australienne dans les années 1980 pour avoir été accusé d’être impliqué dans deux projets d’attentats dirigés par la secte hindoue Ānanda Mārga. Il est définitivement innocenté et acquitté en 1991.

Après la révolution de 2011 en Syrie, Tim Anderson a effectué plusieurs voyages à la rencontre d’officiels du régime. En décembre 2013, il fait partie d’une délégation du Wikileaks Party qui part à la rencontre de Bachar al-Assad en « solidarité » au peuple syrien. Outre Tim Anderson, la délégation est composée de Gail Malone et Jamal Daoud, membres du Wikileaks Party, ainsi que John Shipton, père de Julian Assange et fondateur du parti. En réponse aux critiques de la presse australienne sur ce voyage, Tim Anderson déclare : « oubliez le mythe absurde d'un seul homme [Assad] "tuant son propre peuple". Cette version est conçue pour nous jeter de la poudre aux yeux. C'est un exemple de "changement de régime" qui a mal tourné, car la Syrie a résisté ».

Pour Tim Anderson, l’attaque chimique commise par le régime syrien à Khan Cheikhoun en avril 2017 serait un « hoax » et le conflit syrien lui-même ne serait qu’une « fiction » inventée par les États-Unis pour « détruire une nation indépendante ». À l’instar d’autres figures de la propagande pro-Assad comme la britannique Vanessa Beeley, il accuse les secouristes de la Défense civile syrienne, connus sous le nom de Casques blancs, d’être liés au groupe terroriste Al-Qaïda. En février 2021, il déclare à SANA, l’agence officielle du régime syrien, que « tous les rapports qui sont diffusés par l’Occident au sujet des bombardements supposés de l’armée arabe syrienne sur des écoles et des hôpitaux ont été fabriqués par des terroristes d’Al-Qaïda et des agences soutenues par des pays membres de l’OTAN, parmi lesquelles l’organisation terroriste des "Casques blancs", financée par la Grande-Bretagne et les États-Unis ». En 2018, il est co-signataire d’une lettre envoyée à la Première ministre britannique Theresa May pour réclamer la levée des sanctions contre le régime d’Assad. La lettre est également signée, entre autres, par l’ex ambassadeur britannique Peter Ford, co-directeur de la British Syrian Society, une organisation considérée comme un « lobby pro-Assad » et fondée par Fawaz Akhras, le beau-père de Bachar el-Assad.

En 2016, il fonde à Sydney, avec d’autres universitaires, le Centre for Counter Hegemonic Studies (« Centre d’études contre-hégémoniques ») en réponse aux « nombreux organismes universitaires occidentaux [qui] contraignent, censurent et marginalisent la recherche et le débat contre-hégémonique ou anti-impérialiste, en raison de leurs liens étroits avec le gouvernement et les milieux économiques » ; une organisation considérée comme pro-Assad par la presse australienne et comparable au Working Group on Syria, Propaganda and Media en Grande Bretagne. Sur le site du Centre for Counter Hegemonic Studies, on retrouve des théories du complot habituelles comme celle des « révolutions de couleurs » qui seraient fomentées par la CIA ou le supposé complot de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques qui viserait à rendre Assad responsable des attaques chimiques commises en Syrie pour déclencher une intervention militaire occidentale.

En 2017, Cuba décerne à Tim Anderson la médaille de l’amitié pour « son soutien sans relâche aux causes justes, aux droits humains et aux droits à l’auto-détermination de tous les peuples de l’Asie-Pacifique et de l’Amérique latine » pour ses documentaires sur l’action des médecins cubains à l’étranger. Selon lui, Cuba serait une démocratie, contrairement aux États-Unis. La même année, il se rend à Pyongyang, en Corée du Nord, en compagnie de la blogueuse canadienne et propagandiste pro-Kremlin Eva Bartlett pour exprimer sa « solidarité » au peuple nord-coréen face aux « agressions » des États-Unis.

En 2018, il est accusé d’antisémitisme pour avoir pris la défense de son ex-collègue Jay Tharappel qui s’est affiché avec un badge « mort à Israël ». Tim Anderson déclare alors que Tharapel est un « activiste de la solidarité syrienne » et « un grand ami de la Syrie » qui serait « attaqué par les sionistes » et « les amis d’Israël ». La même année, il est suspendu pour « faute grave » par l’Université de Sydney après avoir montré à ses étudiants un drapeau d’Israël frappé d’une croix gammée. Il est licencié en 2019. Anderson se défend en déclarant que « bien que certains pourraient se sentir offensés par une analogie entre le nazisme et le sionisme, j’affirme que l’inclusion de cette analogie dans mon support graphique était appropriée. Le but de cette présentation était d’encourager l’analyse critique… Aucun étudiant n’a exprimé un quelconque désaccord pendant le séminaire ». Cent-cinquante cinq universitaires américains, canadiens et australiens prennent alors sa défense. En 2022, la justice australienne déclare que le licenciement d’Anderson par l'Université de Sydney est illégale, arguant que l’universitaire ne faisait qu’exprimer sa « liberté intellectuelle ».

L’universitaire anglo-américaine Kylie Moore-Gilbert accuse Tim Anderson de l’avoir harcelée en ligne. Elle a été prise en otage par la République islamique en 2018 avant d’être échangée en 2020 contre trois Iraniens détenus en Thaïlande et accusés de terrorisme. Tim Anderson décrit Kylie Moore-Gilbert comme une « espionne » qui aurait reçu un « entraînement en Israël ».

Il est l’auteur d’un livre intitulé The Dirty War on Syria: Washington, Regime Change and Resistance (en français : « La sale guerre contre la Syrie : Washington, le changement de régime et la résistance ») publié en 2016 par GlobalResearch.ca, un site conspirationniste canadien fondé par Michel Chossudovsky et dont Tim Anderson est un contributeur régulier. L’Australien est venu présenter son livre à l’Université de Damas en Syrie en septembre 2019. SANA assure que « le livre révèle la réalité des événements dans le pays » et rapporte que Tim Anderson aurait déclaré que « les États-Unis ont délibérément ciblé l’armée arabe syrienne à Deir ez-Zor pour ouvrir la voie aux terroristes de Daech, indiquant ainsi leur soutien et leur appui aux organisations terroristes ». Outre GlobalResearch.ca, Tim Anderson a également été invité par la chaîne américaine de désinformation pro-Kremlin The Grayzone, sur la chaîne de propagande iranienne PressTV, ou dans l’émission de George Galloway, ex membre du parti travailliste britannique et ancien collaborateur de RT, la chaîne de propagande financée par le Kremlin.

Le 28 octobre 2023, sur fond d'opération militaire israélienne à Gaza, Tim Anderson partage sur X (ex-Twitter), où il cumule plus de 150 000 abonnés, un contenu émanant du média russe Sputnik, lui-même s'appuyant sur « une agence de presse iranienne » et alléguant, sans preuve, que « 5 000 soldats américains » seraient impliqués dans les combats aux côtés des forces de l'État hébreu [archive].

 

(Dernière mise à jour le 03/11/2023)

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Tim Anderson (capture d'écran Press TV, 22/02/2022).

Tim Anderson (1953 - ) est un universitaire et activiste australien, fondateur et directeur du Centre for Counter Hegemonic Studies. Il est l’une des figures anglophones de la désinformation pro-Assad. Il a fait la une de la presse australienne dans les années 1980 pour avoir été accusé d’être impliqué dans deux projets d’attentats dirigés par la secte hindoue Ānanda Mārga. Il est définitivement innocenté et acquitté en 1991.

Après la révolution de 2011 en Syrie, Tim Anderson a effectué plusieurs voyages à la rencontre d’officiels du régime. En décembre 2013, il fait partie d’une délégation du Wikileaks Party qui part à la rencontre de Bachar al-Assad en « solidarité » au peuple syrien. Outre Tim Anderson, la délégation est composée de Gail Malone et Jamal Daoud, membres du Wikileaks Party, ainsi que John Shipton, père de Julian Assange et fondateur du parti. En réponse aux critiques de la presse australienne sur ce voyage, Tim Anderson déclare : « oubliez le mythe absurde d'un seul homme [Assad] "tuant son propre peuple". Cette version est conçue pour nous jeter de la poudre aux yeux. C'est un exemple de "changement de régime" qui a mal tourné, car la Syrie a résisté ».

Pour Tim Anderson, l’attaque chimique commise par le régime syrien à Khan Cheikhoun en avril 2017 serait un « hoax » et le conflit syrien lui-même ne serait qu’une « fiction » inventée par les États-Unis pour « détruire une nation indépendante ». À l’instar d’autres figures de la propagande pro-Assad comme la britannique Vanessa Beeley, il accuse les secouristes de la Défense civile syrienne, connus sous le nom de Casques blancs, d’être liés au groupe terroriste Al-Qaïda. En février 2021, il déclare à SANA, l’agence officielle du régime syrien, que « tous les rapports qui sont diffusés par l’Occident au sujet des bombardements supposés de l’armée arabe syrienne sur des écoles et des hôpitaux ont été fabriqués par des terroristes d’Al-Qaïda et des agences soutenues par des pays membres de l’OTAN, parmi lesquelles l’organisation terroriste des "Casques blancs", financée par la Grande-Bretagne et les États-Unis ». En 2018, il est co-signataire d’une lettre envoyée à la Première ministre britannique Theresa May pour réclamer la levée des sanctions contre le régime d’Assad. La lettre est également signée, entre autres, par l’ex ambassadeur britannique Peter Ford, co-directeur de la British Syrian Society, une organisation considérée comme un « lobby pro-Assad » et fondée par Fawaz Akhras, le beau-père de Bachar el-Assad.

En 2016, il fonde à Sydney, avec d’autres universitaires, le Centre for Counter Hegemonic Studies (« Centre d’études contre-hégémoniques ») en réponse aux « nombreux organismes universitaires occidentaux [qui] contraignent, censurent et marginalisent la recherche et le débat contre-hégémonique ou anti-impérialiste, en raison de leurs liens étroits avec le gouvernement et les milieux économiques » ; une organisation considérée comme pro-Assad par la presse australienne et comparable au Working Group on Syria, Propaganda and Media en Grande Bretagne. Sur le site du Centre for Counter Hegemonic Studies, on retrouve des théories du complot habituelles comme celle des « révolutions de couleurs » qui seraient fomentées par la CIA ou le supposé complot de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques qui viserait à rendre Assad responsable des attaques chimiques commises en Syrie pour déclencher une intervention militaire occidentale.

En 2017, Cuba décerne à Tim Anderson la médaille de l’amitié pour « son soutien sans relâche aux causes justes, aux droits humains et aux droits à l’auto-détermination de tous les peuples de l’Asie-Pacifique et de l’Amérique latine » pour ses documentaires sur l’action des médecins cubains à l’étranger. Selon lui, Cuba serait une démocratie, contrairement aux États-Unis. La même année, il se rend à Pyongyang, en Corée du Nord, en compagnie de la blogueuse canadienne et propagandiste pro-Kremlin Eva Bartlett pour exprimer sa « solidarité » au peuple nord-coréen face aux « agressions » des États-Unis.

En 2018, il est accusé d’antisémitisme pour avoir pris la défense de son ex-collègue Jay Tharappel qui s’est affiché avec un badge « mort à Israël ». Tim Anderson déclare alors que Tharapel est un « activiste de la solidarité syrienne » et « un grand ami de la Syrie » qui serait « attaqué par les sionistes » et « les amis d’Israël ». La même année, il est suspendu pour « faute grave » par l’Université de Sydney après avoir montré à ses étudiants un drapeau d’Israël frappé d’une croix gammée. Il est licencié en 2019. Anderson se défend en déclarant que « bien que certains pourraient se sentir offensés par une analogie entre le nazisme et le sionisme, j’affirme que l’inclusion de cette analogie dans mon support graphique était appropriée. Le but de cette présentation était d’encourager l’analyse critique… Aucun étudiant n’a exprimé un quelconque désaccord pendant le séminaire ». Cent-cinquante cinq universitaires américains, canadiens et australiens prennent alors sa défense. En 2022, la justice australienne déclare que le licenciement d’Anderson par l'Université de Sydney est illégale, arguant que l’universitaire ne faisait qu’exprimer sa « liberté intellectuelle ».

L’universitaire anglo-américaine Kylie Moore-Gilbert accuse Tim Anderson de l’avoir harcelée en ligne. Elle a été prise en otage par la République islamique en 2018 avant d’être échangée en 2020 contre trois Iraniens détenus en Thaïlande et accusés de terrorisme. Tim Anderson décrit Kylie Moore-Gilbert comme une « espionne » qui aurait reçu un « entraînement en Israël ».

Il est l’auteur d’un livre intitulé The Dirty War on Syria: Washington, Regime Change and Resistance (en français : « La sale guerre contre la Syrie : Washington, le changement de régime et la résistance ») publié en 2016 par GlobalResearch.ca, un site conspirationniste canadien fondé par Michel Chossudovsky et dont Tim Anderson est un contributeur régulier. L’Australien est venu présenter son livre à l’Université de Damas en Syrie en septembre 2019. SANA assure que « le livre révèle la réalité des événements dans le pays » et rapporte que Tim Anderson aurait déclaré que « les États-Unis ont délibérément ciblé l’armée arabe syrienne à Deir ez-Zor pour ouvrir la voie aux terroristes de Daech, indiquant ainsi leur soutien et leur appui aux organisations terroristes ». Outre GlobalResearch.ca, Tim Anderson a également été invité par la chaîne américaine de désinformation pro-Kremlin The Grayzone, sur la chaîne de propagande iranienne PressTV, ou dans l’émission de George Galloway, ex membre du parti travailliste britannique et ancien collaborateur de RT, la chaîne de propagande financée par le Kremlin.

Le 28 octobre 2023, sur fond d'opération militaire israélienne à Gaza, Tim Anderson partage sur X (ex-Twitter), où il cumule plus de 150 000 abonnés, un contenu émanant du média russe Sputnik, lui-même s'appuyant sur « une agence de presse iranienne » et alléguant, sans preuve, que « 5 000 soldats américains » seraient impliqués dans les combats aux côtés des forces de l'État hébreu [archive].

 

(Dernière mise à jour le 03/11/2023)

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