Conspiracy Watch | l'Observatoire du conspirationnisme
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Union populaire républicaine (UPR)

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Page d'accueil du site upr.fr (capture d’écran, 08/11/2022).

C’est le 25 mars 2007, jour du 50ème anniversaire du Traité de Rome, que l’Union populaire républicaine (UPR) fait son apparition – discrète – sur la scène politique française. Fondé par François Asselineau, un ex-collaborateur de Charles Pasqua passé par le Rassemblement pour la France (RPF) puis par le Rassemblement pour l’Indépendance et la Souveraineté de la France (RIF), le parti prône un souverainisme intégral consistant à sortir de la zone euro, de l’Union européenne et de l’Otan.

Depuis 2007, François Asselineau s'est porté candidat à divers scrutins. Il faut cependant attendre l’année 2012 avant que sa petite formation souverainiste commence à faire vraiment parler d’elle. Lors de ses universités d'automne 2012, l’UPR convie plusieurs figures marquantes de la complosphère et/ou évoluant à l'extrême droite telles que : Alain Benajam, Étienne Chouard, Slobodan Despot, Robert Ménard ou Bruno Drweski. A l'époque, le responsable de l'UPR pour le département de la Seine-Saint-Denis n'est autre que Patrick D'Hondt alias Tepa, qui s'illustrera ensuite en animant Meta TV, une web télé mettant à l'honneur les figures les plus incontournables de la « Dissidence ».

En octobre 2012, Asselineau est pour la première fois invité de l'émission « Ce soir ou jamais », animée par Frédéric Taddéï. Deux ans plus tard, il sera l'invité de l'émission de Laurent Ruquier, « On n’est pas couché ».

Candidat de l'UPR à l'élection présidentielle de 2017, François Asselineau ne parvient pas à rassembler 1 % des suffrages sur son nom.

En 2020, 20 membres du bureau national de l'UPR sur 28 et 13 délégués régionaux sur 15 réclament la démission de François Asselineau, accusé par un ancien collaborateur de harcèlement et d’agression sexuelle. Quelques jours plus tard, Libération publie des témoignages accablants sur celui qui, « après avoir crié à la tentative de putsch et à la machination politique », se serait « confiné dans sa maison de campagne de la Nièvre [et] enfermé dans ses habituelles explications juridiques alambiquées ». Mis en examen en février 2021, Asselineau parle de « machination politique ».

Le rejet par l'UPR du clivage gauche-droite entretient une confusion sur la nature du parti. Au point que l’UPR a compté parmi ses adhérents ou candidats aussi bien Laurent Dauré, l’un des piliers de l’association de critique des médias Acrimed, que Valérie Bugault, une juriste évoluant dans la sphère complotiste avec qui Asselineau s'est présenté aux élections européennes de 2014 en Ile-de-France.

Dans son programme pour l'élection présidentielle de 2022 (Asselineau ne sera finalement pas candidat, faute de parrainages suffisants), l'UPR :

  • défend l’intervention de l’État dans le domaine économique et social (augmentation du SMIC et des allocations familiales, fin de l’évasion fiscale et des délocalisations, ouverture de 30 000 lits dans l’hôpital public, augmentation des revenus des agriculteurs, création de 150 000 places de crèches et de 400 000 nouveaux logements, plan d'investissement de 15 milliards d'euros pour l'Outre-Mer, garantie des retraites...) ;
  • l'introduction de dispositifs de démocratie directe tel que le Référendum d'initiative citoyenne (RIC) ;
  • tout en reprenant à son compte des thèmes de la droite libérale et/ou conservatrice la plus classique (baisse des charges patronales des PME, fin de la fraude aux prestations sociales, remise en cause de certains articles de la Convention européenne des droits de l'homme, promotion de l'école à la maison, incription dans la Constitution de la « double tradition » à la fois « laïque » et « chrétienne » de la France, « coup d’arrêt à l’immigration subie », référendum sur le regroupement familial et le droit du sol...) ;
  • et des thématiques faisant écho à certaines obsessions de la mouvance conspirationniste (liberté de prescription, fin du pass sanitaire et du pass vaccinal, interdiction de toute mesure de confinement, interdiction internationale de l’implantation de puces électroniques dans le corps humain, fin de la participation de la France au Forum économique de Davos...).

Bien qu'il conteste tout ancrage à l'extrême droite (il s'en distingue par son rejet sans équivoque du concept de « Grand Remplacement »), l'UPR a été plusieurs fois présenté dans les médias comme un parti d'extrême droite. En 2018, le CSA a reproché à France 5, qui avait placé l'UPR aux côtés d'organisations d'extrême droite, d'avoir « méconnu » l'obligation de « faire preuve de rigueur dans la présentation et le traitement de l'information ». En 2010 toutefois, Asselineau avait donné une conférence, organisée avec le concours d’Égalité & Réconciliation, au Local, un établissement propriété de l'ancien skinhead Serge Ayoub et lieu emblématique de l’extrême droite parisienne (Asselineau assurera par la suite qu'il ignorait qui était Serge Ayoub). En outre, fin janvier 2020, l'UPR a convié des personnalités d'extrême droite comme Florian Philippot à sa soirée de célébration du Brexit.

L'UPR affirme en matière internationale un tropisme pro-Kremlin notoire qui va de pair avec un antiaméricanisme de facture conspirationniste. Ainsi, en septembre 2012, François Asselineau livre dans une interview au média russe RIA Novosti son interprétation de l’emprisonnement des activistes du groupe Pussy Riot. Selon lui, « "l'opération Pussy Riot" a été montée et orchestrée par les services américains dans le but de ternir l'image du régime russe et de tenter de le déstabiliser ». En 2013, le site de l'UPR suggère que la CIA est impliquée dans l'attentat du marathon de Boston. L'année suivante, l'UPR relaie une intox concernant le soutien que les États-Unis accorderaient en sous-main à l'organisation djihadiste État islamique. En 2015, répondant à une question de l'Association familiale catholique des Pays de Loire concernant la « promotion de l’idéologie du Genre », l'UPR affirme que « l’idéologie du Genre est un outil stratégique américain (parmi d’autres) qui vise au-delà de la suppression des nations, à créer une sorte de proto-humain strictement consommateur tourné vers lui-même » [archive].

De plus, pour l'UPR, la construction européenne serait un projet américain d'inspiration nazie mis en oeuvre par des agents de la CIA, et le Dalaï-Lama serait, lui aussi, un agent américain.

S'agissant des théories du complot en général, l'UPR s'est officiellement fixé pour ligne de ne pas prendre position... reprenant toutefois un élément de langage conspirationniste sur les attentats du 11 septembre 2001.

Le site internet de l'UPR est devenu quelques années après sa création le site de parti politique le plus visité de France, supplantant par exemple en nombre de connexions les sites de la France insoumise, du RN ou de LREM. L'UPR dispose d'une chaîne YouTube comptant 419 000 abonnés (et près de 88 millions de vues cumulées) et une page Facebook à 102 000 abonnés. Le compte Twitter personnel de François Asselineau est suivi par 278 000 utilisateurs.

 

(Dernière mise à jour le 22/09/2023)

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C’est le 25 mars 2007, jour du 50ème anniversaire du Traité de Rome, que l’Union populaire républicaine (UPR) fait son apparition – discrète – sur la scène politique française. Fondé par François Asselineau, un ex-collaborateur de Charles Pasqua passé par le Rassemblement pour la France (RPF) puis par le Rassemblement pour l’Indépendance et la Souveraineté de la France (RIF), le parti prône un souverainisme intégral consistant à sortir de la zone euro, de l’Union européenne et de l’Otan.

Depuis 2007, François Asselineau s'est porté candidat à divers scrutins. Il faut cependant attendre l’année 2012 avant que sa petite formation souverainiste commence à faire vraiment parler d’elle. Lors de ses universités d'automne 2012, l’UPR convie plusieurs figures marquantes de la complosphère et/ou évoluant à l'extrême droite telles que : Alain Benajam, Étienne Chouard, Slobodan Despot, Robert Ménard ou Bruno Drweski. A l'époque, le responsable de l'UPR pour le département de la Seine-Saint-Denis n'est autre que Patrick D'Hondt alias Tepa, qui s'illustrera ensuite en animant Meta TV, une web télé mettant à l'honneur les figures les plus incontournables de la « Dissidence ».

En octobre 2012, Asselineau est pour la première fois invité de l'émission « Ce soir ou jamais », animée par Frédéric Taddéï. Deux ans plus tard, il sera l'invité de l'émission de Laurent Ruquier, « On n’est pas couché ».

Candidat de l'UPR à l'élection présidentielle de 2017, François Asselineau ne parvient pas à rassembler 1 % des suffrages sur son nom.

En 2020, 20 membres du bureau national de l'UPR sur 28 et 13 délégués régionaux sur 15 réclament la démission de François Asselineau, accusé par un ancien collaborateur de harcèlement et d’agression sexuelle. Quelques jours plus tard, Libération publie des témoignages accablants sur celui qui, « après avoir crié à la tentative de putsch et à la machination politique », se serait « confiné dans sa maison de campagne de la Nièvre [et] enfermé dans ses habituelles explications juridiques alambiquées ». Mis en examen en février 2021, Asselineau parle de « machination politique ».

Le rejet par l'UPR du clivage gauche-droite entretient une confusion sur la nature du parti. Au point que l’UPR a compté parmi ses adhérents ou candidats aussi bien Laurent Dauré, l’un des piliers de l’association de critique des médias Acrimed, que Valérie Bugault, une juriste évoluant dans la sphère complotiste avec qui Asselineau s'est présenté aux élections européennes de 2014 en Ile-de-France.

Dans son programme pour l'élection présidentielle de 2022 (Asselineau ne sera finalement pas candidat, faute de parrainages suffisants), l'UPR :

  • défend l’intervention de l’État dans le domaine économique et social (augmentation du SMIC et des allocations familiales, fin de l’évasion fiscale et des délocalisations, ouverture de 30 000 lits dans l’hôpital public, augmentation des revenus des agriculteurs, création de 150 000 places de crèches et de 400 000 nouveaux logements, plan d'investissement de 15 milliards d'euros pour l'Outre-Mer, garantie des retraites...) ;
  • l'introduction de dispositifs de démocratie directe tel que le Référendum d'initiative citoyenne (RIC) ;
  • tout en reprenant à son compte des thèmes de la droite libérale et/ou conservatrice la plus classique (baisse des charges patronales des PME, fin de la fraude aux prestations sociales, remise en cause de certains articles de la Convention européenne des droits de l'homme, promotion de l'école à la maison, incription dans la Constitution de la « double tradition » à la fois « laïque » et « chrétienne » de la France, « coup d’arrêt à l’immigration subie », référendum sur le regroupement familial et le droit du sol...) ;
  • et des thématiques faisant écho à certaines obsessions de la mouvance conspirationniste (liberté de prescription, fin du pass sanitaire et du pass vaccinal, interdiction de toute mesure de confinement, interdiction internationale de l’implantation de puces électroniques dans le corps humain, fin de la participation de la France au Forum économique de Davos...).

Bien qu'il conteste tout ancrage à l'extrême droite (il s'en distingue par son rejet sans équivoque du concept de « Grand Remplacement »), l'UPR a été plusieurs fois présenté dans les médias comme un parti d'extrême droite. En 2018, le CSA a reproché à France 5, qui avait placé l'UPR aux côtés d'organisations d'extrême droite, d'avoir « méconnu » l'obligation de « faire preuve de rigueur dans la présentation et le traitement de l'information ». En 2010 toutefois, Asselineau avait donné une conférence, organisée avec le concours d’Égalité & Réconciliation, au Local, un établissement propriété de l'ancien skinhead Serge Ayoub et lieu emblématique de l’extrême droite parisienne (Asselineau assurera par la suite qu'il ignorait qui était Serge Ayoub). En outre, fin janvier 2020, l'UPR a convié des personnalités d'extrême droite comme Florian Philippot à sa soirée de célébration du Brexit.

L'UPR affirme en matière internationale un tropisme pro-Kremlin notoire qui va de pair avec un antiaméricanisme de facture conspirationniste. Ainsi, en septembre 2012, François Asselineau livre dans une interview au média russe RIA Novosti son interprétation de l’emprisonnement des activistes du groupe Pussy Riot. Selon lui, « "l'opération Pussy Riot" a été montée et orchestrée par les services américains dans le but de ternir l'image du régime russe et de tenter de le déstabiliser ». En 2013, le site de l'UPR suggère que la CIA est impliquée dans l'attentat du marathon de Boston. L'année suivante, l'UPR relaie une intox concernant le soutien que les États-Unis accorderaient en sous-main à l'organisation djihadiste État islamique. En 2015, répondant à une question de l'Association familiale catholique des Pays de Loire concernant la « promotion de l’idéologie du Genre », l'UPR affirme que « l’idéologie du Genre est un outil stratégique américain (parmi d’autres) qui vise au-delà de la suppression des nations, à créer une sorte de proto-humain strictement consommateur tourné vers lui-même » [archive].

De plus, pour l'UPR, la construction européenne serait un projet américain d'inspiration nazie mis en oeuvre par des agents de la CIA, et le Dalaï-Lama serait, lui aussi, un agent américain.

S'agissant des théories du complot en général, l'UPR s'est officiellement fixé pour ligne de ne pas prendre position... reprenant toutefois un élément de langage conspirationniste sur les attentats du 11 septembre 2001.

Le site internet de l'UPR est devenu quelques années après sa création le site de parti politique le plus visité de France, supplantant par exemple en nombre de connexions les sites de la France insoumise, du RN ou de LREM. L'UPR dispose d'une chaîne YouTube comptant 419 000 abonnés (et près de 88 millions de vues cumulées) et une page Facebook à 102 000 abonnés. Le compte Twitter personnel de François Asselineau est suivi par 278 000 utilisateurs.

 

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