Conspiracy Watch | l'Observatoire du conspirationnisme
Conspiracy Watch | l'Observatoire du conspirationnisme
Vincent Reynouard (capture d'écran YouTube, 14/02/2022).

Ancien membre du Parti nationaliste français et européen (PNFE, un mouvement néo-nazi), Vincent Reynouard (1969 - ) se revendique ouvertement du national-socialisme dans lequel il voit un « immense complexe intellectuel où l’économie, les arts, les sciences (exotériques et ésotériques), le social, l’hygiène de vie avaient leur place ». Il est aujourd'hui l'une des principales figures du négationnisme en langue française.

Ingénieur de formation, Reynouard devient professeur de mathématiques. Il sera le premier enseignant révoqué de l'Education nationale pour cause de négationnisme.

Il considère la « race », cette « empêcheresse de cosmopoliter tranquille », comme le « tabou des temps modernes » et définit ce qu'il appelle le « révisionnisme historique » comme un « outil au service du rétablissement de la paix et de la tolérance ».

Ses convictions politiques et religieuses – il fut proche du catholicisme traditionaliste sédévacantiste – sont indissociables de son activisme négationniste. Présenté comme le principal dirigeant du Mouvement de combat Saint-Michel (groupe « catholique national-socialiste et révisionniste »), il est à la tête de la section française de la maison d’édition négationniste belge VHO (Vrij Historisch Onderzoek, Vision historique objective), fondée en 1985 par le néonazi Siegfried Verbeke.

Il anime également à compter de novembre 2011 le site PHDNM (« Pour une Histoire Débarrassée Des Nombreux Mensonges »), qui se veut un pied-de-nez au site anti-négationniste PHDN (« Pratique de l'Histoire et Dévoiements Négationnistes »).

Auteur de plusieurs écrits et vidéos négationnistes, Vincent Reynouard a été condamné et emprisonné plusieurs fois en France et en Belgique – où il s’est réfugié en 1999 – pour apologie de crimes de guerre et contestation de crimes contre l’humanité. Sa négation des faits historiques ne se focalise pas uniquement sur le génocide des Juifs. Elle intègre également d’autres événements de la Seconde Guerre mondiale comme le massacre d’Oradour-sur-Glane.

En août 2010, une pétition initiée par Paul-Eric Blanrue et le physicien belge Jean Bricmont réclame l'abrogation de la loi Gayssot et la libération de Reynouard qui vient d'être extradé de la Belgique vers la France et incarcéré (il sera libéré en avril 2011).

Invité d’honneur au banquet des 60 ans du journal d’extrême droite Rivarol le 21 mai 2011, Vincent Reynouard déclare : « Vous me traitez de néo-nazi. Et moi, je vous dis : “pourquoi néo ?” Point final. C’est tout. Y’a rien d’autre à dire. »

Le 2 février 2012, à Téhéran, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad lui décerne un prix. Vincent Reynouard est alors représenté par Marie Brunet.

En 2015, il s'expatrie en Angleterre. Il est de nouveau condamné à cinq mois de prison ferme en 2016.

En 2018, dans une courte vidéo mise en ligne sur son site internet le lendemain du décès du négationniste Robert Faurisson, Vincent Reynouard lui délivre ce message post-mortem : « Votre oeuvre vous survivra. Ensemble, nous la pérenniserons. […] Un jour, la vérité triomphera ».

Le 19 février 2019, pour son anniversaire, il poste sur son compte Twitter deux photos où on le voit, d'une part, souriant, un buste d'Adolf Hitler entre les mains, d'autre part devant un gâteau dont les bougies sont disposées pour former une croix gammée.

Source : Vincent Reynouard/Twitter, 19/02/2019.

Il est un des signataires de la pétition « Liberté Pour Ryssen », présentée comme un « appel à tous les défenseurs de la liberté d’expression ».

Alors qu’un Français aurait fait une donation en bitcoins de 500 000 dollars à plusieurs figures de l’ultra-droite américaine, Vincent Reynouard a confirmé à la rédaction de 20 Minutes avoir reçu une donation en bitcoins équivalente à « un peu plus de 20 000 euros » le 8 décembre 2020 d’une personne dont il « ignore » l’identité.

Le 22 janvier 2021, il est condamné pour contestation de crime contre l'humanité à six mois de prison ferme par la 17e chambre correctionnelle du tribunal de Paris pour une vidéo négationniste diffusée le 7 octobre 2019 sur son site et sur le réseau social russe VKontakte.

Vincent Reynouard disparait des radars le 25 octobre 2021, quand il prend la fuite alors que des policiers britanniques s'étaient présentés à son domicile londonien pour l'interpeller. Sa disparition a donné lieu à des fantasmes d'enlèvement par les Juifs, par exemple dans les colonnes de Rivarol ou dans la bouche du Grand Monarque. Mi-décembre 2021, on apprend finalement dans une lettre qu'il signe qu'il se porte bien et vivrait caché. Selon les autorités françaises, il vit et travaille alors au Royaume-Uni sous une fausse identité.

Vincent Reynouard est finalement arrêté en Ecosse le 10 novembre 2022, placé en détention à Édimbourg puis finalement extradé vers la France début et février 2024. Mis en examen à Paris pour « négation de crimes de guerre », « contestation de crimes contre l’humanité » et « provocation à la haine », il est placé sous contrôle judiciaire.

Le 8 février 2024, il s'affiche aux côtés de militants d’Égalité & Réconciliation Ile-de-France [archive] et le 7 mars aux côtés du groupe antisémite Paris Nationaliste [archive].

Le 16 mars suivant, Vincent Reynouard apparaît dans une émission de Géopolitique Profonde à laquelle participent également Alexandre Juving-Brunet et Alain Soral. Présenté comme un « historien » (sic), Reynouard dit son impatience de voir « le système » s’effondrer, ajoutant : « Personnellement, moi, je suis pour la politique du pire. […] Je veux que ça s’effondre le plus vite possible. Tant qu’il y a encore des blancs, il faut que ça s’effondre ».

 

IL A DIT :

 « Plus on prend de coups, plus ça veut dire que c’est la bonne voie. […] Il faut se lever et être en posture d’accusateur. […] Il faut enfin – comme cette guerre, c’est une guerre intellectuelle – se lever et dire : "on mène la guerre intellectuelle". Oui et de dire : "je la mène dans le camp des vaincus de 1945". Vous me traitez de néo-nazi. Et moi, je vous dis : "pourquoi néo ?" Point final. C’est tout. Y’a rien d’autre à dire. […] Une victoire, c’est comme mettre un bébé au monde, ça fait mal. On ne pourra jamais donner naissance à une société nouvelle sans souffrir […]. On ne pourra pas faire l’économie du combat révisionniste […]. Je ne serais pas surpris qu’un jour on vote une loi pour qu'on puisse être extradé en Israël où on nous pendra au long court. C’est très possible vous savez. […] La loi est prête en Israël ».

Source : "Vincent REYNOUARD invité de RIVAROL", YouTube, 3 juin 2011.

 

Voir aussi : Les pitreries de Reynouard (PHDN.org, 01/11/2016).

 

(Dernière mise à jour le 12/07/2024)

Cet article est en accès libre.
Pour qu’il le reste, Conspiracy Watch a besoin de vous.
Je suis d'accord, je fais un don
je continue ma lecture
Vincent Reynouard (capture d'écran YouTube, 14/02/2022).

Ancien membre du Parti nationaliste français et européen (PNFE, un mouvement néo-nazi), Vincent Reynouard (1969 - ) se revendique ouvertement du national-socialisme dans lequel il voit un « immense complexe intellectuel où l’économie, les arts, les sciences (exotériques et ésotériques), le social, l’hygiène de vie avaient leur place ». Il est aujourd'hui l'une des principales figures du négationnisme en langue française.

Ingénieur de formation, Reynouard devient professeur de mathématiques. Il sera le premier enseignant révoqué de l'Education nationale pour cause de négationnisme.

Il considère la « race », cette « empêcheresse de cosmopoliter tranquille », comme le « tabou des temps modernes » et définit ce qu'il appelle le « révisionnisme historique » comme un « outil au service du rétablissement de la paix et de la tolérance ».

Ses convictions politiques et religieuses – il fut proche du catholicisme traditionaliste sédévacantiste – sont indissociables de son activisme négationniste. Présenté comme le principal dirigeant du Mouvement de combat Saint-Michel (groupe « catholique national-socialiste et révisionniste »), il est à la tête de la section française de la maison d’édition négationniste belge VHO (Vrij Historisch Onderzoek, Vision historique objective), fondée en 1985 par le néonazi Siegfried Verbeke.

Il anime également à compter de novembre 2011 le site PHDNM (« Pour une Histoire Débarrassée Des Nombreux Mensonges »), qui se veut un pied-de-nez au site anti-négationniste PHDN (« Pratique de l'Histoire et Dévoiements Négationnistes »).

Auteur de plusieurs écrits et vidéos négationnistes, Vincent Reynouard a été condamné et emprisonné plusieurs fois en France et en Belgique – où il s’est réfugié en 1999 – pour apologie de crimes de guerre et contestation de crimes contre l’humanité. Sa négation des faits historiques ne se focalise pas uniquement sur le génocide des Juifs. Elle intègre également d’autres événements de la Seconde Guerre mondiale comme le massacre d’Oradour-sur-Glane.

En août 2010, une pétition initiée par Paul-Eric Blanrue et le physicien belge Jean Bricmont réclame l'abrogation de la loi Gayssot et la libération de Reynouard qui vient d'être extradé de la Belgique vers la France et incarcéré (il sera libéré en avril 2011).

Invité d’honneur au banquet des 60 ans du journal d’extrême droite Rivarol le 21 mai 2011, Vincent Reynouard déclare : « Vous me traitez de néo-nazi. Et moi, je vous dis : “pourquoi néo ?” Point final. C’est tout. Y’a rien d’autre à dire. »

Le 2 février 2012, à Téhéran, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad lui décerne un prix. Vincent Reynouard est alors représenté par Marie Brunet.

En 2015, il s'expatrie en Angleterre. Il est de nouveau condamné à cinq mois de prison ferme en 2016.

En 2018, dans une courte vidéo mise en ligne sur son site internet le lendemain du décès du négationniste Robert Faurisson, Vincent Reynouard lui délivre ce message post-mortem : « Votre oeuvre vous survivra. Ensemble, nous la pérenniserons. […] Un jour, la vérité triomphera ».

Le 19 février 2019, pour son anniversaire, il poste sur son compte Twitter deux photos où on le voit, d'une part, souriant, un buste d'Adolf Hitler entre les mains, d'autre part devant un gâteau dont les bougies sont disposées pour former une croix gammée.

Source : Vincent Reynouard/Twitter, 19/02/2019.

Il est un des signataires de la pétition « Liberté Pour Ryssen », présentée comme un « appel à tous les défenseurs de la liberté d’expression ».

Alors qu’un Français aurait fait une donation en bitcoins de 500 000 dollars à plusieurs figures de l’ultra-droite américaine, Vincent Reynouard a confirmé à la rédaction de 20 Minutes avoir reçu une donation en bitcoins équivalente à « un peu plus de 20 000 euros » le 8 décembre 2020 d’une personne dont il « ignore » l’identité.

Le 22 janvier 2021, il est condamné pour contestation de crime contre l'humanité à six mois de prison ferme par la 17e chambre correctionnelle du tribunal de Paris pour une vidéo négationniste diffusée le 7 octobre 2019 sur son site et sur le réseau social russe VKontakte.

Vincent Reynouard disparait des radars le 25 octobre 2021, quand il prend la fuite alors que des policiers britanniques s'étaient présentés à son domicile londonien pour l'interpeller. Sa disparition a donné lieu à des fantasmes d'enlèvement par les Juifs, par exemple dans les colonnes de Rivarol ou dans la bouche du Grand Monarque. Mi-décembre 2021, on apprend finalement dans une lettre qu'il signe qu'il se porte bien et vivrait caché. Selon les autorités françaises, il vit et travaille alors au Royaume-Uni sous une fausse identité.

Vincent Reynouard est finalement arrêté en Ecosse le 10 novembre 2022, placé en détention à Édimbourg puis finalement extradé vers la France début et février 2024. Mis en examen à Paris pour « négation de crimes de guerre », « contestation de crimes contre l’humanité » et « provocation à la haine », il est placé sous contrôle judiciaire.

Le 8 février 2024, il s'affiche aux côtés de militants d’Égalité & Réconciliation Ile-de-France [archive] et le 7 mars aux côtés du groupe antisémite Paris Nationaliste [archive].

Le 16 mars suivant, Vincent Reynouard apparaît dans une émission de Géopolitique Profonde à laquelle participent également Alexandre Juving-Brunet et Alain Soral. Présenté comme un « historien » (sic), Reynouard dit son impatience de voir « le système » s’effondrer, ajoutant : « Personnellement, moi, je suis pour la politique du pire. […] Je veux que ça s’effondre le plus vite possible. Tant qu’il y a encore des blancs, il faut que ça s’effondre ».

 

IL A DIT :

 « Plus on prend de coups, plus ça veut dire que c’est la bonne voie. […] Il faut se lever et être en posture d’accusateur. […] Il faut enfin – comme cette guerre, c’est une guerre intellectuelle – se lever et dire : "on mène la guerre intellectuelle". Oui et de dire : "je la mène dans le camp des vaincus de 1945". Vous me traitez de néo-nazi. Et moi, je vous dis : "pourquoi néo ?" Point final. C’est tout. Y’a rien d’autre à dire. […] Une victoire, c’est comme mettre un bébé au monde, ça fait mal. On ne pourra jamais donner naissance à une société nouvelle sans souffrir […]. On ne pourra pas faire l’économie du combat révisionniste […]. Je ne serais pas surpris qu’un jour on vote une loi pour qu'on puisse être extradé en Israël où on nous pendra au long court. C’est très possible vous savez. […] La loi est prête en Israël ».

Source : "Vincent REYNOUARD invité de RIVAROL", YouTube, 3 juin 2011.

 

Voir aussi : Les pitreries de Reynouard (PHDN.org, 01/11/2016).

 

(Dernière mise à jour le 12/07/2024)

Afficher plus

Inscrivez-vous à notre newsletter 

Depuis seize ans, Conspiracy Watch contribue à sensibiliser aux dangers du complotisme en assurant un travail d’information et de veille critique sans équivalent. Pour pérenniser nos activités, le soutien de nos lecteurs est indispensable.  

Faire un don !
Partager :
Conspiracy Watch | l'Observatoire du conspirationnisme
Bluesky
© 2007-2024 Conspiracy Watch | Une réalisation de l'Observatoire du conspirationnisme (association loi de 1901) avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
cross