La théorie du complot sur la mort de Yasser Arafat vient de ressurgir avec la publication sur Internet, dimanche 7 août, d’un rapport palestinien accusant Mohammed Dahlan, l’ancien homme fort du Fatah à Gaza, d’« avoir pris part » à l’« empoisonnement » d’Arafat.
Selon ce document de 118 pages issu d’une commission d’enquête interne du Fatah (le principal mouvement de l’OLP), Dahlan aurait demandé à un responsable de la Garde présidentielle palestinienne de « brûler » des boîtes de médicaments qui auraient été administrés à Arafat dans son quartier-général de la Mouqata’a, à Ramallah, avant son transfert en France, à l'hôpital militaire Percy de Clamart, où le raïs a été admis treize jours avant son décès le 11 novembre 2004.
Le Fatah, qui a suspendu Mohammed Dahlan de ses instances dirigeantes en décembre 2010 avant de l’en exclure définitivement le 27 juillet dernier, l’accuse de corruption, de trafics d’armes et de « subversion contre le président Abbas et les membres du Comité central ». Il est officiellement suspecté d’avoir tenté de mettre sur pied une milice armée privée en Cisjordanie afin d’organiser un coup d’Etat. Le parti de Mahmoud Abbas lui reproche aussi d’être impliqué dans des tentatives d’assassinats d’autres responsables palestiniens.
La publication du rapport du Fatah intervient dix jours après que les services de sécurité palestiniens ont perquisitionné le domicile de Dahlan à Ramallah. Ancien chef de la Sécurité Préventive à Gaza, Mohammed Dahlan est tombé en disgrâce après la débâcle de ses forces face à celles du Hamas, qui se sont emparées de la Bande de Gaza en juin 2007. Passant pour être proche des Etats-Unis, il est considéré par le mouvement islamiste palestinien, l’Iran et le Hezbollah libanais comme « l’homme de main des Israéliens ». Mohammed Dahlan avait pourtant compté au nombre des responsables palestiniens qui, parmi les premiers, avaient imputé la mort d’Arafat aux Israéliens.
L'accusation visant Dahlan et son éviction nous en apprend plus sur les dissensions qui règnent au sein de l’Autorité nationale palestinienne et sur l’exploitation qu'en font les adeptes de la théorie du « complot sioniste » que sur la mort d’Arafat elle-même. En effet, ses relations avec le président palestinien Mahmoud Abbas se sont dégradées après que Dahlan a réclamé des investigations concernant les 1,3 milliards de dollars déposés sur le compte du « Fonds d’Investissement Palestinien » qui, selon des proches de Dahlan, auraient disparu depuis que Mahmoud Abbas a succédé à Yasser Arafat. Dahlan avait également émis des critiques publiques à l'encontre d'Abbas, lui reprochant d'avoir mis en place un système de gouvernement népotique.
En août 2009, le Fatah réuni en congrès a adopté une résolution faisant porter à Israël « l'entière responsabilité pour l'assassinat du martyr Yasser Arafat », après que Farouk Kaddoumi, un ancien responsable de l'OLP exilé en Tunisie, a accusé le président Abbas et Mohammed Dahlan d'avoir « conspiré avec les autorités israéliennes pour assassiner Arafat ». Le rapport médical établi en novembre 2004 par le professeur Bruno Pats, le chef du service de réanimation de l'hôpital Percy où Arafat a vécu ses derniers jours, écartait explicitement la thèse de l'empoisonnement et concluait à une mort naturelle.
Voir aussi :
* Associated Press, " Fatah: Ex-Gaza strongman Mohammed Dahlan poisoned Arafat ", Haaretz.com, 8 août 2011.
* Khaled Abu Toameh, "Dahlan a aidé à empoisonner Arafat", Jerusalem Post, 8 août 2011.
* Sur Conspiracy Watch : « Il y a cinq ans, la mort de Yasser Arafat... et la naissance d'une théorie du complot », 12 novembre 2009.
La théorie du complot sur la mort de Yasser Arafat vient de ressurgir avec la publication sur Internet, dimanche 7 août, d’un rapport palestinien accusant Mohammed Dahlan, l’ancien homme fort du Fatah à Gaza, d’« avoir pris part » à l’« empoisonnement » d’Arafat.
Selon ce document de 118 pages issu d’une commission d’enquête interne du Fatah (le principal mouvement de l’OLP), Dahlan aurait demandé à un responsable de la Garde présidentielle palestinienne de « brûler » des boîtes de médicaments qui auraient été administrés à Arafat dans son quartier-général de la Mouqata’a, à Ramallah, avant son transfert en France, à l'hôpital militaire Percy de Clamart, où le raïs a été admis treize jours avant son décès le 11 novembre 2004.
Le Fatah, qui a suspendu Mohammed Dahlan de ses instances dirigeantes en décembre 2010 avant de l’en exclure définitivement le 27 juillet dernier, l’accuse de corruption, de trafics d’armes et de « subversion contre le président Abbas et les membres du Comité central ». Il est officiellement suspecté d’avoir tenté de mettre sur pied une milice armée privée en Cisjordanie afin d’organiser un coup d’Etat. Le parti de Mahmoud Abbas lui reproche aussi d’être impliqué dans des tentatives d’assassinats d’autres responsables palestiniens.
La publication du rapport du Fatah intervient dix jours après que les services de sécurité palestiniens ont perquisitionné le domicile de Dahlan à Ramallah. Ancien chef de la Sécurité Préventive à Gaza, Mohammed Dahlan est tombé en disgrâce après la débâcle de ses forces face à celles du Hamas, qui se sont emparées de la Bande de Gaza en juin 2007. Passant pour être proche des Etats-Unis, il est considéré par le mouvement islamiste palestinien, l’Iran et le Hezbollah libanais comme « l’homme de main des Israéliens ». Mohammed Dahlan avait pourtant compté au nombre des responsables palestiniens qui, parmi les premiers, avaient imputé la mort d’Arafat aux Israéliens.
L'accusation visant Dahlan et son éviction nous en apprend plus sur les dissensions qui règnent au sein de l’Autorité nationale palestinienne et sur l’exploitation qu'en font les adeptes de la théorie du « complot sioniste » que sur la mort d’Arafat elle-même. En effet, ses relations avec le président palestinien Mahmoud Abbas se sont dégradées après que Dahlan a réclamé des investigations concernant les 1,3 milliards de dollars déposés sur le compte du « Fonds d’Investissement Palestinien » qui, selon des proches de Dahlan, auraient disparu depuis que Mahmoud Abbas a succédé à Yasser Arafat. Dahlan avait également émis des critiques publiques à l'encontre d'Abbas, lui reprochant d'avoir mis en place un système de gouvernement népotique.
En août 2009, le Fatah réuni en congrès a adopté une résolution faisant porter à Israël « l'entière responsabilité pour l'assassinat du martyr Yasser Arafat », après que Farouk Kaddoumi, un ancien responsable de l'OLP exilé en Tunisie, a accusé le président Abbas et Mohammed Dahlan d'avoir « conspiré avec les autorités israéliennes pour assassiner Arafat ». Le rapport médical établi en novembre 2004 par le professeur Bruno Pats, le chef du service de réanimation de l'hôpital Percy où Arafat a vécu ses derniers jours, écartait explicitement la thèse de l'empoisonnement et concluait à une mort naturelle.
Voir aussi :
* Associated Press, " Fatah: Ex-Gaza strongman Mohammed Dahlan poisoned Arafat ", Haaretz.com, 8 août 2011.
* Khaled Abu Toameh, "Dahlan a aidé à empoisonner Arafat", Jerusalem Post, 8 août 2011.
* Sur Conspiracy Watch : « Il y a cinq ans, la mort de Yasser Arafat... et la naissance d'une théorie du complot », 12 novembre 2009.
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