Le nom de Paul-Eric Blanrue a longtemps baigné dans la pénombre qui lui convenait. Auteur polygraphe se présentant comme historien, il a fait des « piges » un peu partout. Son parcours politique semble avoir été aussi erratique que son parcours littéraire, puisqu’on l’a signalé un jour à l’extrême droite et un autre jour à l’extrême gauche.
J’ai appris l’existence de Paul-Eric Blanrue quand il a publié en 2007 un livre intitulé Le monde contre soi. Se présentant comme une « anthologie des propos contre les Juifs, le judaïsme et le sionisme », c’était en réalité un petit abécédaire à l’usage de l’antisémite ordinaire. L’auteur, cependant, protestait de sa bonne foi. Il faisait œuvre d’historien, affirmait-il.
Mêmes protestations vertueuses quand il publia en 2009 Sarkozy, Israël et les Juifs. Ce livre puait l’antisémitisme à plein nez ; mais comme il était aussi très anti-israélien, il bénéficia de quelques bonnes paroles de la part d’Alain Gresh, directeur adjoint du mensuel Le Monde diplomatique, et reçut le soutien enthousiaste de l’universitaire belge Jean Bricmont, un militant d’extrême gauche dont l’antisionisme est une des obsessions.
Converti à l’islam
En 2010, avec le même Jean Bricmont, il se lance dans une nouvelle croisade. Blanrue et Bricmont publient une pétition exigeant l’abrogation de la loi Gayssot, qui réprime la négation de la Shoah, et demandant la libération de Vincent Reynouard, un militant néo-nazi qui purge une peine de prison pour ce motif.
En février 2011, on retrouve Paul-Eric Blanrue à Téhéran, en compagnie du conspirationniste Thierry Meyssan, de la négationniste Maria Poumier, et de Dieudonné dont la réputation n’est plus à faire. Il explique aux Iraniens pourquoi Hollywood refuse de dévoiler « les secrets du sionisme ».
Début mars 2011, Paul-Eric Blanrue déclare à un média algérien qu’il s’est converti à l’islam en décembre 2009. Au même moment, M. Blanrue prend la plume pour dénoncer les propos du pape dans son dernier livre sur Jésus. En effet, Benoît XVI déclare que les Juifs ne sont pas responsables de la mort du Christ. Paul-Eric Blanrue exhibe en réponse des textes sortis des fonds de tiroir de la propagande antijuive, censés prouver que les Juifs sont bien un peuple déicide. Comme quoi l’on peut être un musulman de fraîche date et rester fidèle à l’antisémitisme catholique d’autrefois.
Source : L’Arche, n° 634, mars 2011, p. 89.
Le nom de Paul-Eric Blanrue a longtemps baigné dans la pénombre qui lui convenait. Auteur polygraphe se présentant comme historien, il a fait des « piges » un peu partout. Son parcours politique semble avoir été aussi erratique que son parcours littéraire, puisqu’on l’a signalé un jour à l’extrême droite et un autre jour à l’extrême gauche.
J’ai appris l’existence de Paul-Eric Blanrue quand il a publié en 2007 un livre intitulé Le monde contre soi. Se présentant comme une « anthologie des propos contre les Juifs, le judaïsme et le sionisme », c’était en réalité un petit abécédaire à l’usage de l’antisémite ordinaire. L’auteur, cependant, protestait de sa bonne foi. Il faisait œuvre d’historien, affirmait-il.
Mêmes protestations vertueuses quand il publia en 2009 Sarkozy, Israël et les Juifs. Ce livre puait l’antisémitisme à plein nez ; mais comme il était aussi très anti-israélien, il bénéficia de quelques bonnes paroles de la part d’Alain Gresh, directeur adjoint du mensuel Le Monde diplomatique, et reçut le soutien enthousiaste de l’universitaire belge Jean Bricmont, un militant d’extrême gauche dont l’antisionisme est une des obsessions.
Converti à l’islam
En 2010, avec le même Jean Bricmont, il se lance dans une nouvelle croisade. Blanrue et Bricmont publient une pétition exigeant l’abrogation de la loi Gayssot, qui réprime la négation de la Shoah, et demandant la libération de Vincent Reynouard, un militant néo-nazi qui purge une peine de prison pour ce motif.
En février 2011, on retrouve Paul-Eric Blanrue à Téhéran, en compagnie du conspirationniste Thierry Meyssan, de la négationniste Maria Poumier, et de Dieudonné dont la réputation n’est plus à faire. Il explique aux Iraniens pourquoi Hollywood refuse de dévoiler « les secrets du sionisme ».
Début mars 2011, Paul-Eric Blanrue déclare à un média algérien qu’il s’est converti à l’islam en décembre 2009. Au même moment, M. Blanrue prend la plume pour dénoncer les propos du pape dans son dernier livre sur Jésus. En effet, Benoît XVI déclare que les Juifs ne sont pas responsables de la mort du Christ. Paul-Eric Blanrue exhibe en réponse des textes sortis des fonds de tiroir de la propagande antijuive, censés prouver que les Juifs sont bien un peuple déicide. Comme quoi l’on peut être un musulman de fraîche date et rester fidèle à l’antisémitisme catholique d’autrefois.
Source : L’Arche, n° 634, mars 2011, p. 89.
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