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Perquisitions, vrais barbus et faux barbouze : retour sur la propagation d'une intox complotiste

Publié par La Rédaction18 octobre 2018

Comment le rapprochement hasardeux entre les images de deux hommes barbus s'est transformé en intox mettant en cause, au passage, un agent de police dans l'exercice de ses fonctions.

« Perquisition France insoumise : qui est donc ce policier ? ». C'est le titre d'un billet publié hier matin, mercredi 17 octobre, par Pierrick Tillet (Les Chroniques du Yéti, alias @yetiblog sur Twitter). Sur la base d’un rapprochement plus que douteux entre les visages de deux hommes distincts, le blogueur sympathisant de la France insoumise (LFI) suggère qu'un policier barbu en charge de la perquisition du siège de LFI mardi appartiendrait en fait à la sécurité rapprochée d’Emmanuel Macron. Il relaie son post sur Twitter avec ce commentaire :

« Comme diraient les chiens de garde médiatiques du système, "on n’affirme rien, on pose des questions". »

Trois quart d'heures plus tard, Thomas Portes, porte-parole du Parti communiste du Tarn-et-Garonne, s’empare du tuyau percé pour le transformer en faux scoop :

« Donc le policier présent hier pour la perquisition chez J-L Mélenchon était dans la garde rapprochée d’Emmanuel Macron. Cela interroge. Merci @yetiblog pour cette trouvaille ».

L'un des policiers qui a procédé à la perquisition du siège de LFI mardi, empêchant Jean-Luc Mélenchon de pénétrer dans ses locaux, travaillerait directement aux côtés du chef de l'Etat ? Si c'était vrai, cela légitimerait l'ouverture d'une enquête... Mais c'est faux.

En fin de matinée, les Décodeurs du Monde consacrent un thread sur Twitter à cette intox soulignant notamment que la perquisition de la veille « était menée par la police de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) [et qu’]en 2017, la protection de M. Macron était assuré par son propre staff et un autre corps policier [de la] Sous-direction de la Protection des personnes (SDPP) ». « A notre sens, poursuivent les Décodeurs, ni le nez, ni l’implantation de cheveux ni la bouche de ces deux personnes ne sont similaires. Il semble des plus ardus d’affirmer qu’il s’agirait de la même personne sur la foi de ces images ». Dans le milieu de l’après-midi, CheckNews (la cellule de fact-checking de Libération) publie à son tour un article concluant qu’« il ne semble clairement pas s’agir du même homme ».

Vers 18 heures hier soir, Pierrick Tillet a finalement supprimé de son blog l'article lourd de sous-entendus accusateurs qu'il avait publié le matin même ainsi que le tweet qui y renvoyait. Comme il s’en explique ici sans rire, « une source » lui aurait « fournit des documents montrant que la ressemblance entre les deux photos était fortuite ». Thomas Portes a procédé de même, supprimant sans commentaire son tweet du matin.

Sur les réseaux sociaux, l'intox poursuit toujours son chemin (par exemple ici, ou encore ). Jeudi 18 octobre, des internautes continuent de traquer, sur les réseaux sociaux, d'éventuelles ressemblances entre des agents de police ayant participé aux perquisitions d'avant-hier et des membres de la garde rapprochée du président de la République. De là à croire que la manipulation n'est pas toujours là où on le pense...

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« Perquisition France insoumise : qui est donc ce policier ? ». C'est le titre d'un billet publié hier matin, mercredi 17 octobre, par Pierrick Tillet (Les Chroniques du Yéti, alias @yetiblog sur Twitter). Sur la base d’un rapprochement plus que douteux entre les visages de deux hommes distincts, le blogueur sympathisant de la France insoumise (LFI) suggère qu'un policier barbu en charge de la perquisition du siège de LFI mardi appartiendrait en fait à la sécurité rapprochée d’Emmanuel Macron. Il relaie son post sur Twitter avec ce commentaire :

« Comme diraient les chiens de garde médiatiques du système, "on n’affirme rien, on pose des questions". »

Trois quart d'heures plus tard, Thomas Portes, porte-parole du Parti communiste du Tarn-et-Garonne, s’empare du tuyau percé pour le transformer en faux scoop :

« Donc le policier présent hier pour la perquisition chez J-L Mélenchon était dans la garde rapprochée d’Emmanuel Macron. Cela interroge. Merci @yetiblog pour cette trouvaille ».

L'un des policiers qui a procédé à la perquisition du siège de LFI mardi, empêchant Jean-Luc Mélenchon de pénétrer dans ses locaux, travaillerait directement aux côtés du chef de l'Etat ? Si c'était vrai, cela légitimerait l'ouverture d'une enquête... Mais c'est faux.

En fin de matinée, les Décodeurs du Monde consacrent un thread sur Twitter à cette intox soulignant notamment que la perquisition de la veille « était menée par la police de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) [et qu’]en 2017, la protection de M. Macron était assuré par son propre staff et un autre corps policier [de la] Sous-direction de la Protection des personnes (SDPP) ». « A notre sens, poursuivent les Décodeurs, ni le nez, ni l’implantation de cheveux ni la bouche de ces deux personnes ne sont similaires. Il semble des plus ardus d’affirmer qu’il s’agirait de la même personne sur la foi de ces images ». Dans le milieu de l’après-midi, CheckNews (la cellule de fact-checking de Libération) publie à son tour un article concluant qu’« il ne semble clairement pas s’agir du même homme ».

Vers 18 heures hier soir, Pierrick Tillet a finalement supprimé de son blog l'article lourd de sous-entendus accusateurs qu'il avait publié le matin même ainsi que le tweet qui y renvoyait. Comme il s’en explique ici sans rire, « une source » lui aurait « fournit des documents montrant que la ressemblance entre les deux photos était fortuite ». Thomas Portes a procédé de même, supprimant sans commentaire son tweet du matin.

Sur les réseaux sociaux, l'intox poursuit toujours son chemin (par exemple ici, ou encore ). Jeudi 18 octobre, des internautes continuent de traquer, sur les réseaux sociaux, d'éventuelles ressemblances entre des agents de police ayant participé aux perquisitions d'avant-hier et des membres de la garde rapprochée du président de la République. De là à croire que la manipulation n'est pas toujours là où on le pense...

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