Pierre Sidos (1927-2020) est un militant néofasciste, pétainiste et antisémite français. Faisant de la croix celtique un symbole de ralliement pour toute une fraction de l'ultradroite, cet admirateur de Pétain et du général Franco a fondé et animé successivement les mouvements Jeune Nation, Occident puis l’Œuvre française.
En 1946, il est condamné, avec son frère Jacques, à une peine de travaux forcés. Son père, François Sidos, un haut responsable de la Milice sous l'Occupation, est fusillé la même année pour collaboration.
Le 6 février 1952, Jeune Nation prend l’initiative d’honorer la mémoire de l'écrivain collaborationniste Robert Brasillach. Sidos y convie Maurice Bardèche – auteur en 1948 d'un des ouvrages fondateurs du négationnisme – ainsi que Jean-Louis Tixier-Vignancour, ancien du gouvernement de Philippe Pétain.
En 1959, pour la commémoration du 25ème anniversaire du 6 février 1934, Pierre Sidos organise à Paris un grand meeting pour lancer son Parti nationaliste (le nouveau nom de Jeune Nation, interdit un an plus tôt). Il y appelle à la « séparation de la Synagogue et de l’Etat », une expression faisant allusion à la loi de 1905 sur la séparation des églises et de l'Etat et qui sous-entend qu'il existerait une mainmise des Juifs sur les institutions de la République.
Pro-Algérie française, Sidos prend part en 1962 à l’attentat du Petit-Clamart contre le général De Gaulle.
En 1967, Sidos assiste aux obsèques du négationniste Paul Rassinier, en compagnie notamment de Maurice Bardèche et de Henry Coston.
Surnommé par Jérôme Bourbon (Rivarol) le « doyen du nationalisme », l’homme affiche sans ambages ses convictions pétainistes et négationnistes. Proche du Front national (FN) jusqu’au début des années 1980, Pierre Sidos se rend à Orange à l’été 1996 après les propos de Jean-Marie Le Pen sur l’inégalité des races. En 1995, Jean-Marie Le Pen avait déclaré : « Jeune Nation et l'Œuvre Française derrière leur fondateur Pierre Sidos ont mené un combat national indépendant depuis plusieurs décennies, parallèlement au FN que je présidais. Nous avancions vers le même but. » En 2020, l'ancien président d'honneur du FN saluera la mémoire de Sidos à l'annonce de sa disparition, le présentant comme un membre de « cette grande famille nationale et patriote que nous avons servie et guidée ».
En 2013, dans un grand entretien au magazine Charles, Pierre Sidos se réfère à l'activiste raciste et antisémite Hervé Ryssen qui, selon lui, a contribué au « développement de la pensée révisionniste » et dont les ouvrages « ont renouvelé le genre ».
En février 2012, Yvan Benedetti succède à Pierre Sidos à la tête de l’Œuvre française. C'est lui qui, le 5 septembre 2020, annonce son décès sur les réseaux sociaux. L'organisation maurassienne Action française, le militant nationaliste-révolutionnaire Christian Bouchet ou encore Martial Bild, le directeur général de TV Libertés, lui rendent également hommage.
IL A DIT :
« Si j’arrivais au pouvoir, ma première mesure serait de faire en sorte de détruire les lobbies. Je ne chercherais pas à dissoudre le CRIF [le Conseil représentatif des institutions juives de France – ndlr] mais à informer les gens sur leurs activités. Après tout, tout État a besoin d’une opposition. Ma seconde mesure serait ensuite de détacher notre nation de toutes les servitudes sur le plan international. […] N’oublions pas que les communautés juives aux États-Unis avaient déclaré la guerre économique en 1938. Hitler a sans doute eu une volonté d’élimination de l’influence juive mais il n’y a pas eu d’extermination sinon ils ne seraient pas aussi nombreux et influents partout. En Allemagne, la théorie de la race élue s’est heurtée à la théorie du peuple élu. Je dis qu’il y a eu ballottage. Le premier round a été gagné par les Allemands vis-à-vis des juifs. Aujourd’hui les juifs ont gagné le second. Le mythe de la Shoah et le tabou de l’Holocauste font qu’on ne peut plus parler d’Israël calmement ».
Source : « Pierre Sidos, ce pétainiste qui a voulu tuer De Gaulle » (entretien avec David Doucet), Charles, 12 avril 2013.
Voir aussi :
(Dernière mise à jour le 05/09/2020)
Pierre Sidos (1927-2020) est un militant néofasciste, pétainiste et antisémite français. Faisant de la croix celtique un symbole de ralliement pour toute une fraction de l'ultradroite, cet admirateur de Pétain et du général Franco a fondé et animé successivement les mouvements Jeune Nation, Occident puis l’Œuvre française.
En 1946, il est condamné, avec son frère Jacques, à une peine de travaux forcés. Son père, François Sidos, un haut responsable de la Milice sous l'Occupation, est fusillé la même année pour collaboration.
Le 6 février 1952, Jeune Nation prend l’initiative d’honorer la mémoire de l'écrivain collaborationniste Robert Brasillach. Sidos y convie Maurice Bardèche – auteur en 1948 d'un des ouvrages fondateurs du négationnisme – ainsi que Jean-Louis Tixier-Vignancour, ancien du gouvernement de Philippe Pétain.
En 1959, pour la commémoration du 25ème anniversaire du 6 février 1934, Pierre Sidos organise à Paris un grand meeting pour lancer son Parti nationaliste (le nouveau nom de Jeune Nation, interdit un an plus tôt). Il y appelle à la « séparation de la Synagogue et de l’Etat », une expression faisant allusion à la loi de 1905 sur la séparation des églises et de l'Etat et qui sous-entend qu'il existerait une mainmise des Juifs sur les institutions de la République.
Pro-Algérie française, Sidos prend part en 1962 à l’attentat du Petit-Clamart contre le général De Gaulle.
En 1967, Sidos assiste aux obsèques du négationniste Paul Rassinier, en compagnie notamment de Maurice Bardèche et de Henry Coston.
Surnommé par Jérôme Bourbon (Rivarol) le « doyen du nationalisme », l’homme affiche sans ambages ses convictions pétainistes et négationnistes. Proche du Front national (FN) jusqu’au début des années 1980, Pierre Sidos se rend à Orange à l’été 1996 après les propos de Jean-Marie Le Pen sur l’inégalité des races. En 1995, Jean-Marie Le Pen avait déclaré : « Jeune Nation et l'Œuvre Française derrière leur fondateur Pierre Sidos ont mené un combat national indépendant depuis plusieurs décennies, parallèlement au FN que je présidais. Nous avancions vers le même but. » En 2020, l'ancien président d'honneur du FN saluera la mémoire de Sidos à l'annonce de sa disparition, le présentant comme un membre de « cette grande famille nationale et patriote que nous avons servie et guidée ».
En 2013, dans un grand entretien au magazine Charles, Pierre Sidos se réfère à l'activiste raciste et antisémite Hervé Ryssen qui, selon lui, a contribué au « développement de la pensée révisionniste » et dont les ouvrages « ont renouvelé le genre ».
En février 2012, Yvan Benedetti succède à Pierre Sidos à la tête de l’Œuvre française. C'est lui qui, le 5 septembre 2020, annonce son décès sur les réseaux sociaux. L'organisation maurassienne Action française, le militant nationaliste-révolutionnaire Christian Bouchet ou encore Martial Bild, le directeur général de TV Libertés, lui rendent également hommage.
IL A DIT :
« Si j’arrivais au pouvoir, ma première mesure serait de faire en sorte de détruire les lobbies. Je ne chercherais pas à dissoudre le CRIF [le Conseil représentatif des institutions juives de France – ndlr] mais à informer les gens sur leurs activités. Après tout, tout État a besoin d’une opposition. Ma seconde mesure serait ensuite de détacher notre nation de toutes les servitudes sur le plan international. […] N’oublions pas que les communautés juives aux États-Unis avaient déclaré la guerre économique en 1938. Hitler a sans doute eu une volonté d’élimination de l’influence juive mais il n’y a pas eu d’extermination sinon ils ne seraient pas aussi nombreux et influents partout. En Allemagne, la théorie de la race élue s’est heurtée à la théorie du peuple élu. Je dis qu’il y a eu ballottage. Le premier round a été gagné par les Allemands vis-à-vis des juifs. Aujourd’hui les juifs ont gagné le second. Le mythe de la Shoah et le tabou de l’Holocauste font qu’on ne peut plus parler d’Israël calmement ».
Source : « Pierre Sidos, ce pétainiste qui a voulu tuer De Gaulle » (entretien avec David Doucet), Charles, 12 avril 2013.
Voir aussi :
(Dernière mise à jour le 05/09/2020)
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