Conspiracy Watch | l'Observatoire du conspirationnisme
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Piqûre de rappel

Publié par Naqdimon Weil09 juillet 2017,
(crédits : Frédéric Sapp)

Mais ils sont complètement piqués, ces gens-là !

Il y a des trucs, contrairement aux antibiotiques, qui sont automatiques. Par exemple, quand vous dînez avec des amis en France, on ne va parler que de bouffe, c'est comme ça. Venise vous fascine ? Quelqu'un vous demandera si vous connaissez Bruges. On annonce une nouvelle campagne de vaccination pour protéger la population d'un plus grand éventail de maladies ? On vous dira Big Pharma. Ou aluminium. Ou autisme. Ou sclérose en plaque. Ou chimie.

Bref, un argument mystérieux et super-inquiétant. Vous aurez beau vous rebeller, râler, protester, sortir des chiffres et des tableaux, démontrer que les soi-disant « études » qui mettent en cause les vaccins sont toutes plus bidons les unes que les autres, qu'il y a plus d'aluminium naturellement dans certains aliments – même bio – que dans toutes les injections vaccinales réunies, ce ne sera pas la peine, les vaccins ça fait peur et puis c'est tout.

Donc la décision gouvernementale d'ajouter huit vaccins aux trois déjà obligatoires, c'est le Mal absolu, comme si Dark Vador s'associait à Freddy Krueger*. Flairant le sujet « clivant », les journaux télévisés tendent leur micros à tout va, un toubib, pour, un parent, pour, un autre, inquiet, un dernier, fondamentalement contre. Et c'est ainsi qu'on invente une équivalence des points de vue, entre l'homme de l'art et le vulgum pecus peu informé. Michelle Rivasi, députée européenne EELV, monte sur ses grands chevaux, qui sont en fait des poneys nains, et s'en va pourfendre ce choix sanitaire en expliquant que tout cela ne servira qu'à engraisser des laboratoires pharmaceutiques déjà gras à lard.

Entendons-nous bien, les labos en question ne sont pas de doux organismes caritatifs et leurs dirigeants ont plus souvent l'œil fixé sur les courbes de marge bénéficiaire que sur des courbes de température. Certes. Mais si on en est là, posons-nous la question : qu'est-ce qui rapporte le plus à un labo, une injection unique ou des traitements multiples ? Si vous choisissez la première option, ne vous étonnez plus d'être parfaitement nul au Monopoly© depuis votre plus tendre enfance. Les vaccins rapportent moins que les médicaments, c'est bête, mais c'est comme ça.

De son côté, le tout nouveau député Front National, David Rachline, explique posément que les épidémies, c'est de la faute aux migrants, fermons nos frontières, nous n'aurons plus besoin de vaccination. Pas besoin de contre-argumenter, peu importe les données statistiques ou les chiffres sanitaires, c'est comme ça, c'est un dogme.

J'en tousse de désespoir.

Pourtant, depuis le temps que je lis des inepties sur les vaccins, je devrais être vacciné.

 

* Freddy Krueger, le monstre sanguinaire du très bon Les Griffes de la nuit.

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(crédits : Frédéric Sapp)

Mais ils sont complètement piqués, ces gens-là !

Il y a des trucs, contrairement aux antibiotiques, qui sont automatiques. Par exemple, quand vous dînez avec des amis en France, on ne va parler que de bouffe, c'est comme ça. Venise vous fascine ? Quelqu'un vous demandera si vous connaissez Bruges. On annonce une nouvelle campagne de vaccination pour protéger la population d'un plus grand éventail de maladies ? On vous dira Big Pharma. Ou aluminium. Ou autisme. Ou sclérose en plaque. Ou chimie.

Bref, un argument mystérieux et super-inquiétant. Vous aurez beau vous rebeller, râler, protester, sortir des chiffres et des tableaux, démontrer que les soi-disant « études » qui mettent en cause les vaccins sont toutes plus bidons les unes que les autres, qu'il y a plus d'aluminium naturellement dans certains aliments – même bio – que dans toutes les injections vaccinales réunies, ce ne sera pas la peine, les vaccins ça fait peur et puis c'est tout.

Donc la décision gouvernementale d'ajouter huit vaccins aux trois déjà obligatoires, c'est le Mal absolu, comme si Dark Vador s'associait à Freddy Krueger*. Flairant le sujet « clivant », les journaux télévisés tendent leur micros à tout va, un toubib, pour, un parent, pour, un autre, inquiet, un dernier, fondamentalement contre. Et c'est ainsi qu'on invente une équivalence des points de vue, entre l'homme de l'art et le vulgum pecus peu informé. Michelle Rivasi, députée européenne EELV, monte sur ses grands chevaux, qui sont en fait des poneys nains, et s'en va pourfendre ce choix sanitaire en expliquant que tout cela ne servira qu'à engraisser des laboratoires pharmaceutiques déjà gras à lard.

Entendons-nous bien, les labos en question ne sont pas de doux organismes caritatifs et leurs dirigeants ont plus souvent l'œil fixé sur les courbes de marge bénéficiaire que sur des courbes de température. Certes. Mais si on en est là, posons-nous la question : qu'est-ce qui rapporte le plus à un labo, une injection unique ou des traitements multiples ? Si vous choisissez la première option, ne vous étonnez plus d'être parfaitement nul au Monopoly© depuis votre plus tendre enfance. Les vaccins rapportent moins que les médicaments, c'est bête, mais c'est comme ça.

De son côté, le tout nouveau député Front National, David Rachline, explique posément que les épidémies, c'est de la faute aux migrants, fermons nos frontières, nous n'aurons plus besoin de vaccination. Pas besoin de contre-argumenter, peu importe les données statistiques ou les chiffres sanitaires, c'est comme ça, c'est un dogme.

J'en tousse de désespoir.

Pourtant, depuis le temps que je lis des inepties sur les vaccins, je devrais être vacciné.

 

* Freddy Krueger, le monstre sanguinaire du très bon Les Griffes de la nuit.

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à propos de l'auteur
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Naqdimon Weil
Naqdimon Weil tient les chroniques "A la jumelle" et "Les dossiers du BEURC" sur Conspiracy Watch. Il est l'auteur de "Votre problème n’est pas résolu… et autres situations compliquées" (Les passagères éd., 2018, préface de Gérald Bronner).
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