"Le virus du Covid n’existe pas, il n’y a pas de preuve de son existence, donc il n’y a pas besoin de vaccin, nous avons été trompés par le gouvernement japonais." Ce slogan a été scandé par des manifestants, le 16 avril dernier à Kyoto, au Japon. Dénonçant la gestion de la crise du Covid-19 par les autorités japonaises, le groupe Yamato Q se présente comme étant la branche japonaise de la mouvance QAnon aux États-Unis. Limité par son nombre de membres, il se fait néanmoins remarquer sur internet, diffusant des contenus complotistes en ligne. Sur YouTube, les lives d'Ichibei Okamoto, l’un des leaders du groupe, cumule plusieurs dizaines de milliers d’abonnés.
La mouvance QAnon, née en 2017 aux États-Unis, a une certaine résonance au Japon, notamment à travers les positions anti-chinois de l'ancien président Donald Trump. Le mouvement "J-Anon" s'est ainsi installé dans l'archipel. "On a les mêmes références, les mêmes motifs, les mêmes arguments qu'on a pu voir se déployer un peu partout autour de la planète, explique Tristan Mendès France, et qu'on voit cette fois-ci contaminer le Japon avec une diffusion qui va également se mélanger avec un contexte spécifique et des références japonaises."
La pandémie de Covid-19 n'est pas le seul sujet d'actualité qui a nourri l'imaginaire complotiste. L'assassinat de l'ancien Premier ministre japonais Shinzo Abe, assassiné le 8 juillet 2022 lors d'un rassemblement électoral à Nara (ouest du Japon). Pour ces groupes complotistes japonais, "il y a eu un sniper planqué dans un coin qui a tiré sur Abe, ou bien les gens qui sont intervenus immédiatement quand Abe est tombé au sol, ce seraient eux qui l'auraient tué", relate Karyn Nishimura, journaliste, correspondante de Radio France au Japon. "Circulent aussi comme théories le fait que le tsunami du 11 mars 2011 qui a entraîné l'accident nucléaire de Fukushima, ce séisme serait d'origine artificielle", poursuit la journaliste. "Parmi les théories du complot qui circulent à l'époque, on a celle selon laquelle ce serait l'État d'Israël qui aurait saboté le réacteur de Fukushima en représailles en soutien du Japon à la création d'un État palestinien indépendant", explique Rudy Reichstadt, relatant l'origine de cette théorie.
Dans cet épisode, Tristan Mendès France et Rudy Reichstadt reviennent aussi sur les théories du complot dans l'histoire japonaise, notamment à propos du massacre de Nankin en 1937 et aux "femmes de réconfort", ces femmes prostituées de force mises à disposition de l'armée japonaise durant la Seconde Guerre mondiale. Enfin, ils reviennent aussi sur l'appropriation des mangas japonais par la sphère complotiste.
"Assassinat de Shinzo Abe, Covid-19, Fukushima : le complotisme au Japon", c'est le 47e épisode de Complorama avec Rudy Reichstadt, directeur de Conspiracy Watch, et Tristan Mendès France, maître de conférence et membre de l'observatoire du conspirationnisme, spécialiste des cultures numériques. Un podcast à retrouver sur le site de franceinfo, l'application Radio France et plusieurs autres plateformes comme Apple podcasts, Podcast Addict, Spotify, ou Deezer.
"Le virus du Covid n’existe pas, il n’y a pas de preuve de son existence, donc il n’y a pas besoin de vaccin, nous avons été trompés par le gouvernement japonais." Ce slogan a été scandé par des manifestants, le 16 avril dernier à Kyoto, au Japon. Dénonçant la gestion de la crise du Covid-19 par les autorités japonaises, le groupe Yamato Q se présente comme étant la branche japonaise de la mouvance QAnon aux États-Unis. Limité par son nombre de membres, il se fait néanmoins remarquer sur internet, diffusant des contenus complotistes en ligne. Sur YouTube, les lives d'Ichibei Okamoto, l’un des leaders du groupe, cumule plusieurs dizaines de milliers d’abonnés.
La mouvance QAnon, née en 2017 aux États-Unis, a une certaine résonance au Japon, notamment à travers les positions anti-chinois de l'ancien président Donald Trump. Le mouvement "J-Anon" s'est ainsi installé dans l'archipel. "On a les mêmes références, les mêmes motifs, les mêmes arguments qu'on a pu voir se déployer un peu partout autour de la planète, explique Tristan Mendès France, et qu'on voit cette fois-ci contaminer le Japon avec une diffusion qui va également se mélanger avec un contexte spécifique et des références japonaises."
La pandémie de Covid-19 n'est pas le seul sujet d'actualité qui a nourri l'imaginaire complotiste. L'assassinat de l'ancien Premier ministre japonais Shinzo Abe, assassiné le 8 juillet 2022 lors d'un rassemblement électoral à Nara (ouest du Japon). Pour ces groupes complotistes japonais, "il y a eu un sniper planqué dans un coin qui a tiré sur Abe, ou bien les gens qui sont intervenus immédiatement quand Abe est tombé au sol, ce seraient eux qui l'auraient tué", relate Karyn Nishimura, journaliste, correspondante de Radio France au Japon. "Circulent aussi comme théories le fait que le tsunami du 11 mars 2011 qui a entraîné l'accident nucléaire de Fukushima, ce séisme serait d'origine artificielle", poursuit la journaliste. "Parmi les théories du complot qui circulent à l'époque, on a celle selon laquelle ce serait l'État d'Israël qui aurait saboté le réacteur de Fukushima en représailles en soutien du Japon à la création d'un État palestinien indépendant", explique Rudy Reichstadt, relatant l'origine de cette théorie.
Dans cet épisode, Tristan Mendès France et Rudy Reichstadt reviennent aussi sur les théories du complot dans l'histoire japonaise, notamment à propos du massacre de Nankin en 1937 et aux "femmes de réconfort", ces femmes prostituées de force mises à disposition de l'armée japonaise durant la Seconde Guerre mondiale. Enfin, ils reviennent aussi sur l'appropriation des mangas japonais par la sphère complotiste.
"Assassinat de Shinzo Abe, Covid-19, Fukushima : le complotisme au Japon", c'est le 47e épisode de Complorama avec Rudy Reichstadt, directeur de Conspiracy Watch, et Tristan Mendès France, maître de conférence et membre de l'observatoire du conspirationnisme, spécialiste des cultures numériques. Un podcast à retrouver sur le site de franceinfo, l'application Radio France et plusieurs autres plateformes comme Apple podcasts, Podcast Addict, Spotify, ou Deezer.
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