"Ne touchez pas à nos enfants", "Nos enfants sont innocents", "Pas de sexualité avant la puberté"... ces slogans écrits sur des pancartes par des manifestants "anti-Evras" à Bruxelles lors d’un rassemblement le 30 septembre dernier ont fait la une des médias belges et francophones ces dernières semaines. Le 7 septembre, un décret voté au Parlement de Wallonie Bruxelles pour instituer deux fois deux heures par an aux élèves de collège un cours d’Evras (Éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle) a mis le feu aux poudres. Des écoles ont été incendiées début septembre en région de Charleroi et de Liège.
"Ce décret est visé par des rumeurs sur fond de théories de complot", estime Rudy Reichstadt. Que dit la rumeur ? Que l'on va "enseigner la masturbation à des enfants, leur diffuser des contenues pornogaphiques, les inciter à se toucher mutuellement et même légitimer la pédophilie, poursuit-il. Le fond de théorie du complot à proprement parler, c’est que tout cela serait décidé par les fameuses élites mondialistes qui veulent nous asservir. On a entendu Alain Escada, du parti Civitas - qui vient d’être dissous en conseil des ministres - expliquer que Evras correspondait à la mise en place d’un 'nouvel ordre mondial sexuel'."
Le "grand paradoxe, note Rudy Reichstadt, c'est que ces modules de sensibilisation à la vie relationnelle et sexuelle ont notamment pour but de prévenir les abus sexuels et qu’ils sont accusés du contraire."
En juin 2014 en France, l'Éducation nationale renonce à généraliser les ABCD de l'égalité, lancés initialement en septembre 2013. Cette opération visait à lutter contre les stéréotypes filles-garçons et donc les inégalités. Mais l’initiative est contestée : un mouvement se crée alors, les journées de retrait de l'école (JRE). Il accuse le programme de promouvoir la "théorie du genre" à l'école et d'endoctriner les enfants. "On voit très bien ce que ce type de discours peut entraîner : il peut entraîner une mise en danger réelle du personnel enseignant, relève Tristan Mendès France. On en était là en 2013, on a la même chose aujourd'hui en 2023."
"De la loi Evras aux ABCD de l'égalité : quand les complotistes s'attaquent à l'école", c'est le 53e épisode de Complorama avec Rudy Reichstadt, directeur de Conspiracy Watch, et Tristan Mendès France, maître de conférence et membre de l'observatoire du conspirationnisme, spécialiste des cultures numériques. Un podcast à retrouver sur le site de franceinfo, l'application Radio France et plusieurs autres plateformes comme Apple podcasts, Podcast Addict, Spotify, ou Deezer.
"Ne touchez pas à nos enfants", "Nos enfants sont innocents", "Pas de sexualité avant la puberté"... ces slogans écrits sur des pancartes par des manifestants "anti-Evras" à Bruxelles lors d’un rassemblement le 30 septembre dernier ont fait la une des médias belges et francophones ces dernières semaines. Le 7 septembre, un décret voté au Parlement de Wallonie Bruxelles pour instituer deux fois deux heures par an aux élèves de collège un cours d’Evras (Éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle) a mis le feu aux poudres. Des écoles ont été incendiées début septembre en région de Charleroi et de Liège.
"Ce décret est visé par des rumeurs sur fond de théories de complot", estime Rudy Reichstadt. Que dit la rumeur ? Que l'on va "enseigner la masturbation à des enfants, leur diffuser des contenues pornogaphiques, les inciter à se toucher mutuellement et même légitimer la pédophilie, poursuit-il. Le fond de théorie du complot à proprement parler, c’est que tout cela serait décidé par les fameuses élites mondialistes qui veulent nous asservir. On a entendu Alain Escada, du parti Civitas - qui vient d’être dissous en conseil des ministres - expliquer que Evras correspondait à la mise en place d’un 'nouvel ordre mondial sexuel'."
Le "grand paradoxe, note Rudy Reichstadt, c'est que ces modules de sensibilisation à la vie relationnelle et sexuelle ont notamment pour but de prévenir les abus sexuels et qu’ils sont accusés du contraire."
En juin 2014 en France, l'Éducation nationale renonce à généraliser les ABCD de l'égalité, lancés initialement en septembre 2013. Cette opération visait à lutter contre les stéréotypes filles-garçons et donc les inégalités. Mais l’initiative est contestée : un mouvement se crée alors, les journées de retrait de l'école (JRE). Il accuse le programme de promouvoir la "théorie du genre" à l'école et d'endoctriner les enfants. "On voit très bien ce que ce type de discours peut entraîner : il peut entraîner une mise en danger réelle du personnel enseignant, relève Tristan Mendès France. On en était là en 2013, on a la même chose aujourd'hui en 2023."
"De la loi Evras aux ABCD de l'égalité : quand les complotistes s'attaquent à l'école", c'est le 53e épisode de Complorama avec Rudy Reichstadt, directeur de Conspiracy Watch, et Tristan Mendès France, maître de conférence et membre de l'observatoire du conspirationnisme, spécialiste des cultures numériques. Un podcast à retrouver sur le site de franceinfo, l'application Radio France et plusieurs autres plateformes comme Apple podcasts, Podcast Addict, Spotify, ou Deezer.
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