Conspiracy Watch | l'Observatoire du conspirationnisme
Conspiracy Watch | l'Observatoire du conspirationnisme

[PODCAST] D'Hugo Chávez à Nicolás Maduro, le complotisme au Venezuela

Publié par France Info13 septembre 2024,

Le 28 juillet 2024, Nicolás Maduro gagne l’élection présidentielle avec 51,2 % des voix selon le Conseil national électoral (CNE). Le conseil se dit victime d’un piratage informatique. Le soir même, l’opposition dénonce une fraude électorale massive. C’est le candidat Edmundo Gonzalez Urrutia qui aurait dû être élu.

Alors que Nicolas Maduro a été réélu à la présidence du Venezuela, le 28 juillet dernier, le camp opposé évoque une élection truquée. Son candidat Edmundo Gonzalez Urrutia a trouvé refuge le 8 septembre en Espagne. Cette élection fait ressurgir diverses théories du complot dont est friand le régime vénézuélien.

Répression des manifestations, arrestations des leaders de l'opposition, le président y voit un complot international pour le renverser... Avant lui, les théories du complot autour du "Comandante" avaient de nombreux partisans. Il affirme même l'opposition "financée" par une conspiration juive mondiale.

L'influence du "sionisme international"

Dans ses prises de parole, Nicolás Maduro accuse le "sionisme international" de soutenir la contestation postélectorale. Sur ce complot juif mondial, "le thème du 'sionisme international' est mobilisé régulièrement par les chavistes depuis plus de 20 ans", note Rudy Reichstadt, directeur de Conspiracy Watch.

Le président vénézuélien est un adepte des théories du complot, comme lors d'une autre prise de parole le 30 juillet 2024 pendant une réunion conjointe du Conseil d'État et du Conseil de Défense de la Nation, où il évoque la théorie conspirationniste autour de l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy. "Kennedy a été tué par la mafia criminelle de Miami et la CIA", assure Nicolás Maduro, mentionnant le film "JFK" d'Oliver Stone, un film de fiction qui reprend cette théorie. Pour Rudy Reichstadt, le président "fait un lien entre JFK et la tentative d'assassinat de Trump le 13 juillet dernier, lors d'un meeting en Pennsylvanie : sa vision du monde complotiste est plus forte que son aversion pour Trump", analyse Rudy Reichstadt.

Le conspirationnisme sous Chávez

Déjà avant lui, les propos du prédécesseur de Nicolás Maduro, l'ancien président Hugo Chávez, étaient teintés de références antisémites. "Hugo Chávez s'est illustré à plusieurs reprises par des discours suffisamment ambigus pour qu'une oreille antisémite y trouve son compte, estime Rudy Reichstadt. Par exemple, en décembre 2005, il dénonce les 'maîtres du monde' qui, dit-il, sont 'les descendants de ceux qui ont crucifié le Christ'. Il ajoute que 'cette minorité s'est emparée des richesses du monde'."

Des références antisémites mais aussi un anti-impérialisme et un anti américanisme de la part de celui que l'on surnomme "el Comandante". Tout comme son successeur, Hugo Chávez prenait pour cible les Etats-Unis et l'Etat d'Israël, comme lorsqu'en 2006, il accuse le président Georges W. Bush d'avoir lui-même planifié les attentats du 11-Septembre contre les tours jumelles à New York pour justifier la lutte contre le terrorisme.

Tristan Mendès France et Rudy Reichstadt reviennent aussi sur le cancer d'Hugo Chávez, qui a alimenté de nombreuses théories conspirationnistes. "Il faut rappeler qu'en décembre 2011, Hugo Chávez suggère que son cancer pourrait avoir été provoqué par une mystérieuse technologie américaine", rappelle Tristan Mendès France.

"Plus que perméable, le régime vénézuélien est 'vecteur' de théories du complot qui permettent de maintenir le pays dans une forme de paranoïa politique permanente", selon Rudy Reichstadt. Pour Tristan Mendès France, "l'instabilité politique actuelle est malheureusement propice à la propagation de théories complotistes, et il n'est vraiment pas improbable que le régime de Maduro ait de plus en plus recours à ce type de rhétorique conspirationniste dans les semaines ou mois qui viennent."

"De Chávez à Maduro, le complotisme au Venezuela", c'est le 72e épisode de Complorama avec Rudy Reichstadt, directeur de Conspiracy Watch, et Tristan Mendès France, maître de conférences et membre de l'observatoire du conspirationnisme, spécialiste des cultures numériques. Un podcast à retrouver sur le site de franceinfo, l'application Radio France et plusieurs autres plateformes comme Apple podcastsPodcast AddictSpotify, ou Deezer.

Cet article est en accès libre.
Pour qu’il le reste, Conspiracy Watch a besoin de vous.
Je suis d'accord, je fais un don
je continue ma lecture

Alors que Nicolas Maduro a été réélu à la présidence du Venezuela, le 28 juillet dernier, le camp opposé évoque une élection truquée. Son candidat Edmundo Gonzalez Urrutia a trouvé refuge le 8 septembre en Espagne. Cette élection fait ressurgir diverses théories du complot dont est friand le régime vénézuélien.

Répression des manifestations, arrestations des leaders de l'opposition, le président y voit un complot international pour le renverser... Avant lui, les théories du complot autour du "Comandante" avaient de nombreux partisans. Il affirme même l'opposition "financée" par une conspiration juive mondiale.

L'influence du "sionisme international"

Dans ses prises de parole, Nicolás Maduro accuse le "sionisme international" de soutenir la contestation postélectorale. Sur ce complot juif mondial, "le thème du 'sionisme international' est mobilisé régulièrement par les chavistes depuis plus de 20 ans", note Rudy Reichstadt, directeur de Conspiracy Watch.

Le président vénézuélien est un adepte des théories du complot, comme lors d'une autre prise de parole le 30 juillet 2024 pendant une réunion conjointe du Conseil d'État et du Conseil de Défense de la Nation, où il évoque la théorie conspirationniste autour de l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy. "Kennedy a été tué par la mafia criminelle de Miami et la CIA", assure Nicolás Maduro, mentionnant le film "JFK" d'Oliver Stone, un film de fiction qui reprend cette théorie. Pour Rudy Reichstadt, le président "fait un lien entre JFK et la tentative d'assassinat de Trump le 13 juillet dernier, lors d'un meeting en Pennsylvanie : sa vision du monde complotiste est plus forte que son aversion pour Trump", analyse Rudy Reichstadt.

Le conspirationnisme sous Chávez

Déjà avant lui, les propos du prédécesseur de Nicolás Maduro, l'ancien président Hugo Chávez, étaient teintés de références antisémites. "Hugo Chávez s'est illustré à plusieurs reprises par des discours suffisamment ambigus pour qu'une oreille antisémite y trouve son compte, estime Rudy Reichstadt. Par exemple, en décembre 2005, il dénonce les 'maîtres du monde' qui, dit-il, sont 'les descendants de ceux qui ont crucifié le Christ'. Il ajoute que 'cette minorité s'est emparée des richesses du monde'."

Des références antisémites mais aussi un anti-impérialisme et un anti américanisme de la part de celui que l'on surnomme "el Comandante". Tout comme son successeur, Hugo Chávez prenait pour cible les Etats-Unis et l'Etat d'Israël, comme lorsqu'en 2006, il accuse le président Georges W. Bush d'avoir lui-même planifié les attentats du 11-Septembre contre les tours jumelles à New York pour justifier la lutte contre le terrorisme.

Tristan Mendès France et Rudy Reichstadt reviennent aussi sur le cancer d'Hugo Chávez, qui a alimenté de nombreuses théories conspirationnistes. "Il faut rappeler qu'en décembre 2011, Hugo Chávez suggère que son cancer pourrait avoir été provoqué par une mystérieuse technologie américaine", rappelle Tristan Mendès France.

"Plus que perméable, le régime vénézuélien est 'vecteur' de théories du complot qui permettent de maintenir le pays dans une forme de paranoïa politique permanente", selon Rudy Reichstadt. Pour Tristan Mendès France, "l'instabilité politique actuelle est malheureusement propice à la propagation de théories complotistes, et il n'est vraiment pas improbable que le régime de Maduro ait de plus en plus recours à ce type de rhétorique conspirationniste dans les semaines ou mois qui viennent."

"De Chávez à Maduro, le complotisme au Venezuela", c'est le 72e épisode de Complorama avec Rudy Reichstadt, directeur de Conspiracy Watch, et Tristan Mendès France, maître de conférences et membre de l'observatoire du conspirationnisme, spécialiste des cultures numériques. Un podcast à retrouver sur le site de franceinfo, l'application Radio France et plusieurs autres plateformes comme Apple podcastsPodcast AddictSpotify, ou Deezer.

Afficher plus

Inscrivez-vous à notre newsletter 

Depuis seize ans, Conspiracy Watch contribue à sensibiliser aux dangers du complotisme en assurant un travail d’information et de veille critique sans équivalent. Pour pérenniser nos activités, le soutien de nos lecteurs est indispensable.  

Faire un don !
à propos de l'auteur
[show_profile_image]
Partager :
Conspiracy Watch | l'Observatoire du conspirationnisme
© 2007-2024 Conspiracy Watch | Une réalisation de l'Observatoire du conspirationnisme (association loi de 1901) avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
cross