Alors que la campagne des élections européennes a été une occasion pour certains candidats de diffuser leur discours complotiste et de crier à la fraude électorale, l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale par le chef de l'État n'a pas manqué de faire réagir la complosphère.
Après le succès du Rassemblement national, arrivé largement en tête lors des élections européennes du 9 juin avec 31,37% des voix, Emmanuel Macron a décidé de dissoudre l'Assemblée nationale et de convoquer des élections législatives anticipées, prévues les dimanches 30 juin et 7 juillet. L'annonce a fait basculer la soirée dans une autre dimension. "Seul point commun entre Macron et Bardella aujourd'hui : la franc-maçonnerie, car c'est bien le Grand Orient de France qui est bien sûr derrière tout cela à la manœuvre", réagit Richard Boutry, quelques heures après l'annonce de la dissolution. "On a un exemple assez caricatural, estime Tristan Mendès France, mais de façon plus globale, à chaque moment de crise institutionnelle, on a toujours un moment propice à l'effervescence, à l'activisme complotiste, et on a des tentatives assez flagrantes de captation de l'attention de ce moment spécifique."
La petite musique du complotisme électoral s'est une nouvelle fois fait entendre après les résultats. "On a fait zéro voix ou très très peu de voix parce que nos bulletins de vote n'étaient pas là (...) On a la preuve maintenant que la France ne sait plus ou ne veut plus organiser des élections correctement", lance Florian Philippot dans une vidéo sur YouTube. Pour Rudy Reichstadt, "c'est une stratégie qui consiste, là encore, à faire du bruit pour exister, au prix de semer le doute sur la sincérité des élections."
"Le passage qui est vraiment la bascule dans un discours et dans une rhétorique complotiste, c'est quand il dit 'la France ne veut plus bien organiser', note Tristan Mendès France. Ce n'est pas quand il dit 'elle ne sait plus', parce que là, on aurait pu croire, effectivement, on peut critiquer le déroulement et on peut se questionner, bien sûr. Mais quand on explique que la France ne veut plus, c'est qu'il y a effectivement quelque chose de volontaire derrière une véritable organisation, une volonté de fraude."
Dans le cadre des élections des représentants français au Parlement européen, 38 listes se sont portées candidates à cette élection. Parmi elles, Rudy Reichstadt et Tristan Mendès France analysent les listes "La France Libre", conduite par Francis Lalanne et Dieudonné M'bala M'bala, mais aussi celle conduite par François Asselineau, qui plaide pour une sortie de la France de l'Union européenne, ou encore la liste menée par Pierre-Marie Bonneau, qui affirme que "le vrai pouvoir est détenu par la Commission européenne, inféodé à des lobbies apatrides, inféodé à un État profond que nous combattons."
"On a vraiment constaté que toutes ces listes complotistes ont tout un socle idéologique qui gravite clairement autour des valeurs d'extrême droite", estime Tristan Mendès France. Pour Rudy Reichstadt, "on peut noter une forme d'instrumentalisation du scrutin par ces petites listes. C'est plus efficace pour Dieudonné et Francis Lalanne de passer en heure de grande écoute dans le cadre de la campagne officielle sur le service public, toucher des millions de Français que de se produire sur une scène de spectacle au Zénith, par exemple, où finalement ils n'ont pas pu en septembre dernier."
"Dissolution de l'Assemblée nationale, élections européennes… La complosphère en embuscade", c'est le 70e épisode de Complorama avec Rudy Reichstadt, directeur de Conspiracy Watch, et Tristan Mendès France, maître de conférences et membre de l'observatoire du conspirationnisme, spécialiste des cultures numériques. Un podcast à retrouver sur le site de franceinfo, l'application Radio France et plusieurs autres plateformes comme Apple podcasts, Podcast Addict, Spotify, ou Deezer.
Après le succès du Rassemblement national, arrivé largement en tête lors des élections européennes du 9 juin avec 31,37% des voix, Emmanuel Macron a décidé de dissoudre l'Assemblée nationale et de convoquer des élections législatives anticipées, prévues les dimanches 30 juin et 7 juillet. L'annonce a fait basculer la soirée dans une autre dimension. "Seul point commun entre Macron et Bardella aujourd'hui : la franc-maçonnerie, car c'est bien le Grand Orient de France qui est bien sûr derrière tout cela à la manœuvre", réagit Richard Boutry, quelques heures après l'annonce de la dissolution. "On a un exemple assez caricatural, estime Tristan Mendès France, mais de façon plus globale, à chaque moment de crise institutionnelle, on a toujours un moment propice à l'effervescence, à l'activisme complotiste, et on a des tentatives assez flagrantes de captation de l'attention de ce moment spécifique."
La petite musique du complotisme électoral s'est une nouvelle fois fait entendre après les résultats. "On a fait zéro voix ou très très peu de voix parce que nos bulletins de vote n'étaient pas là (...) On a la preuve maintenant que la France ne sait plus ou ne veut plus organiser des élections correctement", lance Florian Philippot dans une vidéo sur YouTube. Pour Rudy Reichstadt, "c'est une stratégie qui consiste, là encore, à faire du bruit pour exister, au prix de semer le doute sur la sincérité des élections."
"Le passage qui est vraiment la bascule dans un discours et dans une rhétorique complotiste, c'est quand il dit 'la France ne veut plus bien organiser', note Tristan Mendès France. Ce n'est pas quand il dit 'elle ne sait plus', parce que là, on aurait pu croire, effectivement, on peut critiquer le déroulement et on peut se questionner, bien sûr. Mais quand on explique que la France ne veut plus, c'est qu'il y a effectivement quelque chose de volontaire derrière une véritable organisation, une volonté de fraude."
Dans le cadre des élections des représentants français au Parlement européen, 38 listes se sont portées candidates à cette élection. Parmi elles, Rudy Reichstadt et Tristan Mendès France analysent les listes "La France Libre", conduite par Francis Lalanne et Dieudonné M'bala M'bala, mais aussi celle conduite par François Asselineau, qui plaide pour une sortie de la France de l'Union européenne, ou encore la liste menée par Pierre-Marie Bonneau, qui affirme que "le vrai pouvoir est détenu par la Commission européenne, inféodé à des lobbies apatrides, inféodé à un État profond que nous combattons."
"On a vraiment constaté que toutes ces listes complotistes ont tout un socle idéologique qui gravite clairement autour des valeurs d'extrême droite", estime Tristan Mendès France. Pour Rudy Reichstadt, "on peut noter une forme d'instrumentalisation du scrutin par ces petites listes. C'est plus efficace pour Dieudonné et Francis Lalanne de passer en heure de grande écoute dans le cadre de la campagne officielle sur le service public, toucher des millions de Français que de se produire sur une scène de spectacle au Zénith, par exemple, où finalement ils n'ont pas pu en septembre dernier."
"Dissolution de l'Assemblée nationale, élections européennes… La complosphère en embuscade", c'est le 70e épisode de Complorama avec Rudy Reichstadt, directeur de Conspiracy Watch, et Tristan Mendès France, maître de conférences et membre de l'observatoire du conspirationnisme, spécialiste des cultures numériques. Un podcast à retrouver sur le site de franceinfo, l'application Radio France et plusieurs autres plateformes comme Apple podcasts, Podcast Addict, Spotify, ou Deezer.
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