La rencontre entre le Premier ministre hongrois Viktor Orban et le président russe Vladimir Poutine, le 17 octobre en Chine, met dans l’embarras l’Europe. Pour légitimer sa politique radicale qui lui vaut d'être mis au ban de l'UE, Viktor Orban brandit de nombreuses théories du complot.
La poignée de main entre Viktor Orban et Vladimir Poutine le 17 octobre en marge du forum des Nouvelles routes de la soie à Pékin a du mal à passer du côté de l'Europe, en pleine guerre en Ukraine. Si le Premier ministre hongrois assure vouloir maintenir le contact avec le Kremlin pour favoriser un accord de paix, cette proximité inquiète.
Viktor Orban est de plus en plus isolé en Europe, mis au ban notamment pour sa politique radicale. Pour tenter de légitimer cette politique ultra conservatrice, il n'hésite pas à brandir des théories complotistes, comme le "grand remplacement", le lobby LGBT+ ou encore l'antisémitisme.
Arrivé une première fois au pouvoir en 1998, avant d'y revenir en 2010, Viktor Orban est aujourd'hui une figure du populisme. "Le complotisme fournit une sorte de stock argumentatif dans lequel le discours populiste peut aller puiser selon ses besoins", explique Rudy Reichstadt. Complotisme et populisme présentent des points communs : "une diabolisation des élites", l'idée d'avoir "deux camps qui s'affrontent" et le fait de capitaliser sur "l'anxiété [des populations] à se projeter sur l'avenir", liste Rudy Reichstadt.
Le complotisme semble imprégner une grande partie de la population hongroise. Tristan Mendès France met notamment en avant un sondage YouGov réalisé en 2021, selon lequel "17% des Hongrois estiment que l'Homme n'est jamais allé sur la Lune, contre 9% en France".
Viktor Orban lui brandit deux grandes thématiques complotistes : le lobby LGBT+ qu'il accuse de "vouloir de détruire la cellule familiale chrétienne" et les échanges de population orchestrés selon lui par l'Union européenne, observe Tristan Mendès France. En 2022, lors d'un discours tenu à l'université d'été Bale Tusnad, en Roumanie, le Premier ministre hongrois a fait la polémique en affirmant que les Hongrois ne veulent "pas être une race mixte" qui se mélangerait avec des "non-Européens".
Parmi les cibles préférées de Viktor Orban et des complotistes, il y a le milliardaire juif d'origine hongroise George Soros. Cet homme d'affaires, aujourd'hui âgé de 93 ans, "coche toutes les cases lui permettant d'être un support de projections fantasmatiques pour les complotistes", note Rudy Reichstadt. Tristan Mendès France évoque notamment la loi "Stop-Soros" adoptée en juin 2018 pénalisant l'aide aux migrants en Hongrie.
Dans cet épisode, retour aussi sur l'antisémitisme qui semble imprégner petit à petit la population hongroise et sur la place que prend Viktor Orban dans la complosphère internationale.
"Hongrie : le complotisme à l'ère de Viktor Orban", c'est le 55e épisode de Complorama avec Rudy Reichstadt, directeur de Conspiracy Watch, et Tristan Mendès France, maître de conférence et membre de l'observatoire du conspirationnisme, spécialiste des cultures numériques. Un podcast à retrouver sur le site de franceinfo, l'application Radio France et plusieurs autres plateformes comme Apple podcasts, Podcast Addict, Spotify, ou Deezer.
La poignée de main entre Viktor Orban et Vladimir Poutine le 17 octobre en marge du forum des Nouvelles routes de la soie à Pékin a du mal à passer du côté de l'Europe, en pleine guerre en Ukraine. Si le Premier ministre hongrois assure vouloir maintenir le contact avec le Kremlin pour favoriser un accord de paix, cette proximité inquiète.
Viktor Orban est de plus en plus isolé en Europe, mis au ban notamment pour sa politique radicale. Pour tenter de légitimer cette politique ultra conservatrice, il n'hésite pas à brandir des théories complotistes, comme le "grand remplacement", le lobby LGBT+ ou encore l'antisémitisme.
Arrivé une première fois au pouvoir en 1998, avant d'y revenir en 2010, Viktor Orban est aujourd'hui une figure du populisme. "Le complotisme fournit une sorte de stock argumentatif dans lequel le discours populiste peut aller puiser selon ses besoins", explique Rudy Reichstadt. Complotisme et populisme présentent des points communs : "une diabolisation des élites", l'idée d'avoir "deux camps qui s'affrontent" et le fait de capitaliser sur "l'anxiété [des populations] à se projeter sur l'avenir", liste Rudy Reichstadt.
Le complotisme semble imprégner une grande partie de la population hongroise. Tristan Mendès France met notamment en avant un sondage YouGov réalisé en 2021, selon lequel "17% des Hongrois estiment que l'Homme n'est jamais allé sur la Lune, contre 9% en France".
Viktor Orban lui brandit deux grandes thématiques complotistes : le lobby LGBT+ qu'il accuse de "vouloir de détruire la cellule familiale chrétienne" et les échanges de population orchestrés selon lui par l'Union européenne, observe Tristan Mendès France. En 2022, lors d'un discours tenu à l'université d'été Bale Tusnad, en Roumanie, le Premier ministre hongrois a fait la polémique en affirmant que les Hongrois ne veulent "pas être une race mixte" qui se mélangerait avec des "non-Européens".
Parmi les cibles préférées de Viktor Orban et des complotistes, il y a le milliardaire juif d'origine hongroise George Soros. Cet homme d'affaires, aujourd'hui âgé de 93 ans, "coche toutes les cases lui permettant d'être un support de projections fantasmatiques pour les complotistes", note Rudy Reichstadt. Tristan Mendès France évoque notamment la loi "Stop-Soros" adoptée en juin 2018 pénalisant l'aide aux migrants en Hongrie.
Dans cet épisode, retour aussi sur l'antisémitisme qui semble imprégner petit à petit la population hongroise et sur la place que prend Viktor Orban dans la complosphère internationale.
"Hongrie : le complotisme à l'ère de Viktor Orban", c'est le 55e épisode de Complorama avec Rudy Reichstadt, directeur de Conspiracy Watch, et Tristan Mendès France, maître de conférence et membre de l'observatoire du conspirationnisme, spécialiste des cultures numériques. Un podcast à retrouver sur le site de franceinfo, l'application Radio France et plusieurs autres plateformes comme Apple podcasts, Podcast Addict, Spotify, ou Deezer.
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