La remise en cause du droit à l’IVG aux États-Unis a relancé, dans ce pays mais également en France, les théories complotistes autour de l’avortement.
Cinquante ans après sa décision de protéger le droit à l’IVG aux Etats-Unis, la Cour suprême pourrait revenir en arrière. Elle envisage, la décision sera rendue d’ici la fin du mois, de laisser les Etats américains choisir, seuls, d’interdire ou d’autoriser l’avortement sur leur territoire. Cette perspective agite la complosphère, aux Etats-Unis mais aussi ici, en France car l’avortement est l’une des nombreuses marottes des conspirationnistes.
Il y a d'une part des figures de la lutte anti-IVG qui versent dans le complotisme. Kandiss Taylor par exemple, candidate pour devenir gouverneure aux Etats-Unis, qui parle dans son programme de se battre contre le "Nouvel ordre mondial", thème cher aux complotistes, vision du monde dans laquelle l’avortement ne serait qu’une forme de sacrifice pour caresser Satan dans le sens du poil. Ou encore, en France, Xavier Dor, aussi connu dans le milieu catholique intégriste que pour le site web qu'il a créé et qui est encore aujourd'hui l'une des plus grosses plateformes conspirationnistes francophones.
D'autre part, un nombre croissant de complotistes bien connus en France, pour leurs covidoscepticisme ou autres, affichent leur hostilité à l'avortement sous ce même prisme du complot. Thierry Casasnovas par exemple, naturopathe, influenceur, 570 000 abonnés sur YouTube et personnalité la plus signalée l’an dernier à la Miviludes, mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires. Il qualifie l'avortement de "symptôme" d'une société de débauche, qui fait suite à une révolution sexuelle orchestrée par la CIA. Le vidéaste Silvano Trotta, remarqué pour ses sorties sur les ovnis, les chemtrails ou les attentats du 11 septembre, et reconverti depuis peu en antivax, appelait le 30 mars dernier ses 160 000 abonnés sur Telegram, à "se débarasser de l’OMS, ce monstre aux mains de Big Pharma qui a un besoin énorme de fœtus".
Lors de son célèbre discours en 1974, la ministre de la santé Simone Veil défendait la réforme de la loi sur l’avortement, pour dépénaliser l’interruption volontaire de grossesse, devant une Assemblée nationale remplie d'hommes. La rescapée d'Auschwitz qu'elle était a essuyé un nombre impressionnant d'attaques, y compris dans le registre complotiste, avec la comparaison de l'IVG à un holocauste évoquée par plusieurs députés de différents bords politiques.
Aujourd'hui, cet amalgame reprend de la vigueur, par exemple via des influenceurs anti-avortement comme l'Américaine Lila Rose et son énorme communauté sur Instagram.
Le complotisme sur le droit à l'IVG, c'est le 30e épisode de Complorama avec Rudy Reichstadt, directeur de Conspiracy Watch, et Tristan Mendès France, maître de conférence et membre de l’observatoire du conspirationnisme, spécialiste des cultures numériques. Un podcast à retrouver sur le site de franceinfo, l'application Radio France et plusieurs autres plateformes comme Apple podcasts, Podcast Addict, Spotify, ou Deezer.
Cinquante ans après sa décision de protéger le droit à l’IVG aux Etats-Unis, la Cour suprême pourrait revenir en arrière. Elle envisage, la décision sera rendue d’ici la fin du mois, de laisser les Etats américains choisir, seuls, d’interdire ou d’autoriser l’avortement sur leur territoire. Cette perspective agite la complosphère, aux Etats-Unis mais aussi ici, en France car l’avortement est l’une des nombreuses marottes des conspirationnistes.
Il y a d'une part des figures de la lutte anti-IVG qui versent dans le complotisme. Kandiss Taylor par exemple, candidate pour devenir gouverneure aux Etats-Unis, qui parle dans son programme de se battre contre le "Nouvel ordre mondial", thème cher aux complotistes, vision du monde dans laquelle l’avortement ne serait qu’une forme de sacrifice pour caresser Satan dans le sens du poil. Ou encore, en France, Xavier Dor, aussi connu dans le milieu catholique intégriste que pour le site web qu'il a créé et qui est encore aujourd'hui l'une des plus grosses plateformes conspirationnistes francophones.
D'autre part, un nombre croissant de complotistes bien connus en France, pour leurs covidoscepticisme ou autres, affichent leur hostilité à l'avortement sous ce même prisme du complot. Thierry Casasnovas par exemple, naturopathe, influenceur, 570 000 abonnés sur YouTube et personnalité la plus signalée l’an dernier à la Miviludes, mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires. Il qualifie l'avortement de "symptôme" d'une société de débauche, qui fait suite à une révolution sexuelle orchestrée par la CIA. Le vidéaste Silvano Trotta, remarqué pour ses sorties sur les ovnis, les chemtrails ou les attentats du 11 septembre, et reconverti depuis peu en antivax, appelait le 30 mars dernier ses 160 000 abonnés sur Telegram, à "se débarasser de l’OMS, ce monstre aux mains de Big Pharma qui a un besoin énorme de fœtus".
Lors de son célèbre discours en 1974, la ministre de la santé Simone Veil défendait la réforme de la loi sur l’avortement, pour dépénaliser l’interruption volontaire de grossesse, devant une Assemblée nationale remplie d'hommes. La rescapée d'Auschwitz qu'elle était a essuyé un nombre impressionnant d'attaques, y compris dans le registre complotiste, avec la comparaison de l'IVG à un holocauste évoquée par plusieurs députés de différents bords politiques.
Aujourd'hui, cet amalgame reprend de la vigueur, par exemple via des influenceurs anti-avortement comme l'Américaine Lila Rose et son énorme communauté sur Instagram.
Le complotisme sur le droit à l'IVG, c'est le 30e épisode de Complorama avec Rudy Reichstadt, directeur de Conspiracy Watch, et Tristan Mendès France, maître de conférence et membre de l’observatoire du conspirationnisme, spécialiste des cultures numériques. Un podcast à retrouver sur le site de franceinfo, l'application Radio France et plusieurs autres plateformes comme Apple podcasts, Podcast Addict, Spotify, ou Deezer.
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