Le fondateur de Facebook assume le fait que les contenus négationnistes ne soient pas retirés de son réseau social.
Dans une interview accordée mercredi 18 juillet à Kara Swisher, du site américain Recode, le patron du réseau social aux 2 milliards d'utilisateurs considère que le négationnisme relève de la liberté d'expression et ne doit pas, à ce titre, faire l'objet d'une modération.
Interrogé sur la présence sur Facebook du site complotiste d'Alex Jones, Infowars (près d'un million d'abonnés), Mark Zuckerberg explique que seuls les contenus pouvant entraîner « de réels dommages physiques » feront l'objet d'un retrait, pas ceux qui suscitent un « large débat ».
« Prétendre que le massacre de l'école Sandy Hook n'a pas eu lieu ne relève pas du débat. C'est faux » lui objecte alors Kara Swisher. « Vous ne pouvez pas simplement retirer [ce genre de contenu] ? »
« Je suis d'accord, c'est faux » répond Mark Zuckerberg, avant d'enchaîner sur la question du négationnisme :
Zuckerberg : Je suis Juif, et il y a un groupe de personnes qui nie la réalité de l'Holocauste.
Swisher : Oui, il y en a beaucoup.
Zuckerberg : Je trouve ça profondément choquant. Mais en fin de compte, je ne crois pas que notre plateforme doive retirer ces choses parce que je pense qu'il y a des choses que tout le monde ne comprend pas. Je ne pense pas qu'ils se trompent intentionnellement, mais je pense...
Swisher : Dans le cas des négationnistes, ça se pourrait bien, mais continuez...
Zuckerberg : Il est difficile de s'en prendre à l'intention et de comprendre l'intention. Je pense simplement, aussi odieux que certains de ces exemples puissent être, je pense que la réalité est aussi qu'il m'arrive de me tromper quand je parle publiquement. Je suis sûr que vous aussi. Je suis sûr que beaucoup de dirigeants et de personnalités publiques que nous respectons le font aussi, et je ne pense pas qu'on puisse dire : "Nous allons virer les gens de la plateforme s'ils se trompent, même plusieurs fois".
Le PDG de Facebook poursuit en suggérant qu'à l'avenir, sa plateforme s'abstiendra simplement d'intégrer ce type de contenus à son fil d'actualité pour ne pas les promouvoir. Autrement dit, il continuera à être possible de poster et de partager sur Facebook des contenus affirmant que le massacre de Sandy Hook était une mise en scène ou que la Shoah est un mensonge.
Quelques heures après la publication de son interview, Zuckerberg a tenu à clarifier ses propos. Dans un e-mail adressé à Recode, il écrit : « Personnellement, je trouve le négationnisme profondément offensant et je n'ai absolument pas l'intention de défendre les gens qui nient l'Holocauste. [...] Je crois que, souvent, la meilleure façon de combattre les mauvaises paroles offensantes, c'est de leur opposer des bonnes paroles ».
Du côté du journal juif américain The Forward, on s'interroge : « Pourquoi Zuckerberg est-il si convaincu que les négationnistes sont embrouillés ou ignorants plutôt qu'antisémites ? Zuckerberg est une personnalité publique et un influenceur de tout premier plan ; pourquoi est-il si pressé d'offrir en sacrifice le génocide historique de son peuple sur l'autel de la liberté d'expression ? »
Contrairement à la France et à plusieurs autres pays européens, l'incitation à la haine (dont relève, en droit français, le négationnisme) n'est pas considérée aux Etats-Unis comme un délit mais comme une opinion protégée constitutionnellement, seule l'incitation à la violence tombant sous le coup de la loi.
Voir aussi :
Le fondateur de Facebook assume le fait que les contenus négationnistes ne soient pas retirés de son réseau social.
Dans une interview accordée mercredi 18 juillet à Kara Swisher, du site américain Recode, le patron du réseau social aux 2 milliards d'utilisateurs considère que le négationnisme relève de la liberté d'expression et ne doit pas, à ce titre, faire l'objet d'une modération.
Interrogé sur la présence sur Facebook du site complotiste d'Alex Jones, Infowars (près d'un million d'abonnés), Mark Zuckerberg explique que seuls les contenus pouvant entraîner « de réels dommages physiques » feront l'objet d'un retrait, pas ceux qui suscitent un « large débat ».
« Prétendre que le massacre de l'école Sandy Hook n'a pas eu lieu ne relève pas du débat. C'est faux » lui objecte alors Kara Swisher. « Vous ne pouvez pas simplement retirer [ce genre de contenu] ? »
« Je suis d'accord, c'est faux » répond Mark Zuckerberg, avant d'enchaîner sur la question du négationnisme :
Zuckerberg : Je suis Juif, et il y a un groupe de personnes qui nie la réalité de l'Holocauste.
Swisher : Oui, il y en a beaucoup.
Zuckerberg : Je trouve ça profondément choquant. Mais en fin de compte, je ne crois pas que notre plateforme doive retirer ces choses parce que je pense qu'il y a des choses que tout le monde ne comprend pas. Je ne pense pas qu'ils se trompent intentionnellement, mais je pense...
Swisher : Dans le cas des négationnistes, ça se pourrait bien, mais continuez...
Zuckerberg : Il est difficile de s'en prendre à l'intention et de comprendre l'intention. Je pense simplement, aussi odieux que certains de ces exemples puissent être, je pense que la réalité est aussi qu'il m'arrive de me tromper quand je parle publiquement. Je suis sûr que vous aussi. Je suis sûr que beaucoup de dirigeants et de personnalités publiques que nous respectons le font aussi, et je ne pense pas qu'on puisse dire : "Nous allons virer les gens de la plateforme s'ils se trompent, même plusieurs fois".
Le PDG de Facebook poursuit en suggérant qu'à l'avenir, sa plateforme s'abstiendra simplement d'intégrer ce type de contenus à son fil d'actualité pour ne pas les promouvoir. Autrement dit, il continuera à être possible de poster et de partager sur Facebook des contenus affirmant que le massacre de Sandy Hook était une mise en scène ou que la Shoah est un mensonge.
Quelques heures après la publication de son interview, Zuckerberg a tenu à clarifier ses propos. Dans un e-mail adressé à Recode, il écrit : « Personnellement, je trouve le négationnisme profondément offensant et je n'ai absolument pas l'intention de défendre les gens qui nient l'Holocauste. [...] Je crois que, souvent, la meilleure façon de combattre les mauvaises paroles offensantes, c'est de leur opposer des bonnes paroles ».
Du côté du journal juif américain The Forward, on s'interroge : « Pourquoi Zuckerberg est-il si convaincu que les négationnistes sont embrouillés ou ignorants plutôt qu'antisémites ? Zuckerberg est une personnalité publique et un influenceur de tout premier plan ; pourquoi est-il si pressé d'offrir en sacrifice le génocide historique de son peuple sur l'autel de la liberté d'expression ? »
Contrairement à la France et à plusieurs autres pays européens, l'incitation à la haine (dont relève, en droit français, le négationnisme) n'est pas considérée aux Etats-Unis comme un délit mais comme une opinion protégée constitutionnellement, seule l'incitation à la violence tombant sous le coup de la loi.
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