La « quenelle » : au cours des dernières années, ce geste s’est popularisé en France sous l’influence de l’extrême droite complotiste. Les clichés de personnes, célèbres ou anonymes, en train d’effectuer ce geste codé se sont multipliés sur internet. Quelle en est l’origine ?
Le geste de la « quenelle » a été inventé par Dieudonné M’Bala M’Bala.
Il le réalise pour la première fois dans un de ses spectacles en 2005. A l’époque, « Dieudonné » est déjà un personnage controversé pour plusieurs de ses déclarations considérées comme antisémites. Il a définitivement cessé de se produire avec son comparse Elie Semoun et s’est rapproché du polémiste d’extrême droite Alain Soral et de la mouvance négationniste.
Par conséquent, dès son apparition, le geste de la quenelle revêt pour beaucoup de ceux qui l’exécutent une connotation ouvertement antijuive et transgressive.
C’est la raison pour laquelle de nombreuses personnes se photographieront, seules ou en groupe, en train d’exécuter ce geste devant l’entrée de lieux de culte israélites, dans des lieux dédiés à la mémoire des victimes du génocide des Juifs par les nazis ou encore devant une plaque, une affiche, une enseigne propres à évoquer les Juifs en général et leur extermination pendant la Seconde Guerre mondiale en particulier.
En 2009, alors qu’il se présente aux élections européennes aux côtés, notamment, d’Alain Soral, Dieudonné exécute ce geste sur l’affiche de campagne de la liste dite « antisioniste », lui donnant désormais une indéniable dimension politique.
Depuis, la « quenelle » est aussi devenue un business, une marque déposée avec la vente de produits dérivés, l’organisation d’un « bal des quenelles » et la remise de petites statuettes appelées les « quenelles d’or », comme par exemple à l’ancien président iranien Mahmoud Ahmadinejad en 2015.
Des responsables politiques comme Jean-Marie Le Pen et Bruno Gollnisch mais également des personnalités issues du monde du spectacle ou du sport reprendront ce geste à leur compte, en témoignage de leur solidarité avec Dieudonné.
Aujourd’hui, les fans de Dieudonné, conscients de la dimension antisémite de ce geste, jouent sur son ambiguïté pour se dédouaner à bon compte de toute arrière-pensée malveillante.
La « quenelle » ne peut pourtant pas être réduite à un simple bras d’honneur ou à un geste potache. Il est aussi un signe de reconnaissance, un signe de ralliement à la cause de Dieudonné et de ses amis. Au point que certains l’exécutent aux côtés de personnes n’hésitant pas, elles, à exécuter un salut nazi.
Dieudonné a été plusieurs fois condamné par la justice française pour provocation à la haine raciale et négationnisme.
Sources : Slate.fr, 27 juin 2013 ; Les Inrocks, 4 décembre 2013 ; Le Monde, 11 décembre 2013 ; Francetvinfo.fr, 20 décembre 2013 ; Francetvinfo.fr, 23 décembre 2013 ; CNews, 26 février 2015 ; L'Obs, 22 décembre 2018 ; 20Minutes.fr, 28 mars 2019.
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Le geste de la « quenelle » a été inventé par Dieudonné M’Bala M’Bala.
Il le réalise pour la première fois dans un de ses spectacles en 2005. A l’époque, « Dieudonné » est déjà un personnage controversé pour plusieurs de ses déclarations considérées comme antisémites. Il a définitivement cessé de se produire avec son comparse Elie Semoun et s’est rapproché du polémiste d’extrême droite Alain Soral et de la mouvance négationniste.
Par conséquent, dès son apparition, le geste de la quenelle revêt pour beaucoup de ceux qui l’exécutent une connotation ouvertement antijuive et transgressive.
C’est la raison pour laquelle de nombreuses personnes se photographieront, seules ou en groupe, en train d’exécuter ce geste devant l’entrée de lieux de culte israélites, dans des lieux dédiés à la mémoire des victimes du génocide des Juifs par les nazis ou encore devant une plaque, une affiche, une enseigne propres à évoquer les Juifs en général et leur extermination pendant la Seconde Guerre mondiale en particulier.
En 2009, alors qu’il se présente aux élections européennes aux côtés, notamment, d’Alain Soral, Dieudonné exécute ce geste sur l’affiche de campagne de la liste dite « antisioniste », lui donnant désormais une indéniable dimension politique.
Depuis, la « quenelle » est aussi devenue un business, une marque déposée avec la vente de produits dérivés, l’organisation d’un « bal des quenelles » et la remise de petites statuettes appelées les « quenelles d’or », comme par exemple à l’ancien président iranien Mahmoud Ahmadinejad en 2015.
Des responsables politiques comme Jean-Marie Le Pen et Bruno Gollnisch mais également des personnalités issues du monde du spectacle ou du sport reprendront ce geste à leur compte, en témoignage de leur solidarité avec Dieudonné.
Aujourd’hui, les fans de Dieudonné, conscients de la dimension antisémite de ce geste, jouent sur son ambiguïté pour se dédouaner à bon compte de toute arrière-pensée malveillante.
La « quenelle » ne peut pourtant pas être réduite à un simple bras d’honneur ou à un geste potache. Il est aussi un signe de reconnaissance, un signe de ralliement à la cause de Dieudonné et de ses amis. Au point que certains l’exécutent aux côtés de personnes n’hésitant pas, elles, à exécuter un salut nazi.
Dieudonné a été plusieurs fois condamné par la justice française pour provocation à la haine raciale et négationnisme.
Sources : Slate.fr, 27 juin 2013 ; Les Inrocks, 4 décembre 2013 ; Le Monde, 11 décembre 2013 ; Francetvinfo.fr, 20 décembre 2013 ; Francetvinfo.fr, 23 décembre 2013 ; CNews, 26 février 2015 ; L'Obs, 22 décembre 2018 ; 20Minutes.fr, 28 mars 2019.
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