Conspiracy Watch | l'Observatoire du conspirationnisme
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Présidentielle : le point sur les candidatures « anti-système »

Publié par Maurice Ronai01 février 2022,

Qu'ils croient ou pas à leurs chances, les candidats à l'élection présidentielle évoluant dans la complosphère se bousculent au portillon.

Montage CW.

Dans la saison 3 de la série « Baron Noir », sortie début 2020, Christophe Mercier, un youtubeur complotiste, crée la surprise en se qualifiant pour le second tour de l’élection présidentielle. Enseignant et promoteur du tirage au sort comme mode de désignation des représentants, son personnage était largement inspiré d’Etienne Chouard.

Dans la réalité, ce n'est finalement pas un mais une profusion de candidats « anti-système » que l'on voit partir en campagne. Si nombreux et pour certains, si confidentiels, que la presse – et même Wikipedia ! – ne parvient pas à les recenser tous. Plus ou moins anti-pass et antivaxx, post-Gilets Jaunes, partisans du Référendum d’Initiative Citoyenne (RIC) ou issus de l’ultra-droite, ils affichent tous, à des degrés divers, un tropisme complotiste, se posant en défenseurs du peuple contre les élites.

Si l'on met de côté les cas d’Éric Zemmour, de Marine Le Pen et de Jean-Luc Mélenchon, ces vrais-faux candidats savent qu’ils ne figureront pas sur la ligne de départ : ils sont censés réunir au moins 500 signatures d'élus d'ici au 4 mars pour pouvoir se présenter officiellement. Mais hormis les parrainages, ils se plient volontiers aux usages et codes d’une campagne présidentielle classique : un programme, un site internet, des pages officielles sur les réseaux sociaux, un directeur de campagne.

La sphère covido-sceptique tente sans conviction de peser sur les élections

L’association Bon Sens (fondée par Martine Wonner, Christian Perronne, Silvano Trotta et Xavier Azalbert, le directeur de FranceSoir), a commandé à l’institut MIS Group un sondage sur les intentions de vote aux présidentielles et sur les thèmes de campagne.

Plutôt que de tester une liste de candidats déclarés, ce sondage teste les intentions de vote pour une série de candidats mais aussi pour un « candidat citoyen qui rassemblerait toutes vos idées dans un programme » : sans surprise, celui-ci obtient 6,6%. Les responsables de Bon Sens ont également soumis des questions autour de divers thèmes de campagne dont une sur les contre-pouvoirs : « 50% des Français pensent que le référendum d’initiative citoyenne (RIC) peut permettre d’améliorer la vie démocratique ». Parmi eux, 66% le donnerait aux citoyens via des RIC et 33% à un parlement constitué de citoyens tirés au sort.

Commentant ce sondage, Silvano Trotta s’enthousiasme à l’idée que « notre candidat sans être dévoilé est déjà 4ème ! Et devant Pecresse ! Il faut y croire. Eux en ont peur, croyez-moi… […] On peut créer une énorme surprise, cela ne dépend que de vous. Pourquoi pensez-vous que Darmanin aille voir Fabius pour parler des élections ? Parce qu’ils connaissent le danger et essayent de le contrer. Mais si nous restons déterminés, unis, et que chacun de nous devienne un acteur actif sur les réseaux sociaux, on pourra les battre. Et enfin vivre libre ! Analysez ce sondage, sans trucage, et vous verrez les larges marges que nous avons. On peut gagner. Il suffit de le vouloir. Dans tous les cas, essayons au moins ! »

Silvano Trotta avait déjà entrepris début janvier de faire émerger une candidature d’union en réunissant sur le plateau de sa chaîne : Benjamin Victor Boucher et Shella Gill, membres d’Union Essentielle (qui prône le RIC en toutes matières, le mandat impératif et révocatoire pour tous les élus et la suppression du Conseil constitutionnel), ainsi que des représentants du Collectif des Maires Résistants (né dans le cadre des mouvements anti-pass vaccinal et qui ne regroupe à ce jour que deux édiles) et de PULS (pour « Peuple Uni, Libre et Souverain »), un collectif de « résistants » créé par un dissident de la mouvance de soutien à Rémy Daillet-Wiedemann.

Dans le même ordre d’idée, Richard Boutry, ancien journaliste reconverti dans le complotisme (très remonté contre Florian Philippot à qui il reproche de vouloir « récupérer » le mouvement anti-pass) avait auditionné, en novembre 2021, sur le plateau de sa chaîne, LaUneTV, en compagnie notamment de son acolyte Abdel Zahiri, quatre vrais-faux candidats à la présidence de la République : Benjamin Victor Boucher (Union Essentielle), Clara Egger (Espoir RIC 2022), Fabrice Grimal (La Concorde Citoyenne) et David Schuler (La Gouvernance sociocrate), tous partisans du RIC.

Capture d'écran de la vidéo « En route pour la Présidentielle » (LaUneTV, 8 novembre 2021).

Citoyens, anti-pass, pro-RIC et Gilets jaunes

Dans un registre proche de la mascarade, le 4 janvier 2022, l’Alliance éco-citoyenne (qui se proclame « première force du pays ») réunissait, sous le haut patronage de Me Fabrice Di Vizio (annoncé mais finalement absent), Me Carlo Alberto Brusa et du Dr Louis Fouché, pas moins de 19 candidats putatifs : anti-pass pour la plupart, pro-RIC ou revendiquant l’esprit des Gilets jaunes.

Parmi eux, on notait la présence du naturopathe complotiste Éric Fiorile, ex-président du factieux et foutraque « Conseil National de Transition », et celle d’Alexandre Juving Brunet, ex-gendarme, souverainiste et militant anti-pass virulent.

Egalement présents lors de cette sorte de primaire populaire des complotistes, un représentant du député béarnais Jean Lassalle ainsi que Philippe Argillier, le fameux « Monsieur X » de Maxime Nicolle, qui assurait fin 2018 à une assemblée de Gilets jaunes, « détenir des informations pouvant entraîner une troisième guerre mondiale ». Philippe Argillier se présente sous les couleurs du RDH-Rassemblement des Droits de l’homme.

Capture d'écran Facebook (Alliance éco-citoyenne, 04/01/2022).

Antoine Martinez avait décliné l’invitation des organisateurs de cette rencontre mémorable. Général de l'armée de l'air à la retraite, Antoine Martinez avait fondé en 2005 avec Yvan Blot (ancien membre du Front National et cofondateur du Club de l’Horloge) le groupe Volontaires pour la France-VPF pour « défendre l'identité française » et « combattre l'islamisation du pays » (des membres de VPF se sont retrouvés par la suite au sein d’Action des forces opérationnelles, un groupuscule d'ultra-droite qui projetait de s'en prendre à des musulmans). Antoine Martinez avait déclaré ainsi sa candidature à l'élection présidentielle de 2022 : « Il est aujourd’hui nécessaire de s’opposer à un système corrompu, soumis à l'oligarchie financière apatride qui travaille, guidée par une idéologie mondialiste et progressiste, à la disparition des nations et des identités ». Le Général Martinez mène une campagne paisible (un déplacement par mois). Son projet présidentiel prévoit notamment « la réouverture d’un bagne destiné aux terroristes » et « la suppression de toutes les aides et prestations sociales constituant un appel d'air pour l’immigration ».

Embouteillage de candidats dans la mouvance « patriote » et complotiste

L’extrême-droite est très présente, cette année, avec les candidatures de Marine Le Pen, Éric Zemmour, Florian Philippot, François Asselineau et Nicolas Dupont-Aignan. Une partie de l’ultra-droite, toutefois, ne parvient pas à se ranger derrière l’un d’entre eux.

On a déjà mentionné la candidature d’Éric Fiorile, initiateur d’au moins deux tentatives de soulèvements, l’un raté, le 14 juillet 2015, l’autre, avorté, en décembre 2020. Il propose « un retour à la démocratie grecque, qui a été dévoyée par la république ».

Le néo-pétainiste Yvan Benedetti, ex-FN, ex-Œuvre Française, porte-parole du PNF-Parti Nationaliste Français, multi-condamné et récemment relaxé pour des propos négationnistes tenus lors d'une commission d'enquête parlementaire en 2019, s’est résolu à faire acte de candidature pour « faire respecter les trois lois naturelles : du sang, du sol et du ciel ». Son programme prévoit la réhabilitation de Pétain, l’« interdiction des sociétés secrètes », l’instauration de la « liberté vaccinale » et la « cessation immédiate de toutes les mesures du diktat sanitaire ». Il prévoit, en outre, de réhabiliter « l’ordre naturel qui a fait la France depuis 1500 ans par le rétablissement d’une religion d’État, le catholicisme, de la fête nationale fixée au 15 août, du repos hebdomadaire obligatoire du dimanche sauf nécessité directe d’intérêt général et/ou de service public » ainsi que le « retour de l’Église Sainte Geneviève, construite sur le tombeau de Clovis, actuellement dénommée Panthéon, au culte catholique ».

Alexandre Juving Brunet mène une campagne active avec le soutien du site Profession Gendarme : l'ex-capitaine de gendarmerie sillonne depuis quelques semaines le pays à bord d’un camping-car. Il était sorti de l’ombre en avril 2021 en dénonçant les infiltrations d'éléments islamistes dans l'armée, peu après la « tribune des généraux ». Figure toulonnaise du mouvement anti-pass, il appelle le 10 août 2021 l’armée et la police « à suivre le peuple », puis à la création de Comités de Salut du Peuple, dont il s'autoproclame président.

Déçu par Florian Philippot (qui se sera décidément fait beaucoup d’ennemis en tentant de capter à son profit la contestation anti-pass), Juving Brunet s’est résigné tardivement (le 16 décembre 2021) à concourir pour combattre « Emmanuel Macron et sa bande de criminels et de sociopathes non-refoulés […]. Ils sont la négation de la Vérité Scientifique et Médicale qu’ils détournent pour imposer une tyrannie sanitaire alors que l’épidémie de Covid-19, aux origines troubles, touche maintenant à sa fin. Ils sont la négation des pères et des mères qui courageusement se battent pour défendre l’intégrité physique et morale de leurs enfants et pour leur garantir un futur libre et joyeux. Ils sont enfin la négation de toutes nos spiritualités qui ont fondé notre civilisation française ».

Quant à Jacques Cheminade, président de Solidarité & Progrès (branche française du mouvement larouchiste), déjà candidat en 1995, 2012 et 2017, il fera campagne aux côtés de Georges Kuzmanovic, ex-bras droit de Jean-Luc Mélenchon pour les questions internationales et président du mouvement République souveraine.

 

Voir aussi :

« Union Essentielle » : le double discours d'une liste complotiste

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Dans la saison 3 de la série « Baron Noir », sortie début 2020, Christophe Mercier, un youtubeur complotiste, crée la surprise en se qualifiant pour le second tour de l’élection présidentielle. Enseignant et promoteur du tirage au sort comme mode de désignation des représentants, son personnage était largement inspiré d’Etienne Chouard.

Dans la réalité, ce n'est finalement pas un mais une profusion de candidats « anti-système » que l'on voit partir en campagne. Si nombreux et pour certains, si confidentiels, que la presse – et même Wikipedia ! – ne parvient pas à les recenser tous. Plus ou moins anti-pass et antivaxx, post-Gilets Jaunes, partisans du Référendum d’Initiative Citoyenne (RIC) ou issus de l’ultra-droite, ils affichent tous, à des degrés divers, un tropisme complotiste, se posant en défenseurs du peuple contre les élites.

Si l'on met de côté les cas d’Éric Zemmour, de Marine Le Pen et de Jean-Luc Mélenchon, ces vrais-faux candidats savent qu’ils ne figureront pas sur la ligne de départ : ils sont censés réunir au moins 500 signatures d'élus d'ici au 4 mars pour pouvoir se présenter officiellement. Mais hormis les parrainages, ils se plient volontiers aux usages et codes d’une campagne présidentielle classique : un programme, un site internet, des pages officielles sur les réseaux sociaux, un directeur de campagne.

La sphère covido-sceptique tente sans conviction de peser sur les élections

L’association Bon Sens (fondée par Martine Wonner, Christian Perronne, Silvano Trotta et Xavier Azalbert, le directeur de FranceSoir), a commandé à l’institut MIS Group un sondage sur les intentions de vote aux présidentielles et sur les thèmes de campagne.

Plutôt que de tester une liste de candidats déclarés, ce sondage teste les intentions de vote pour une série de candidats mais aussi pour un « candidat citoyen qui rassemblerait toutes vos idées dans un programme » : sans surprise, celui-ci obtient 6,6%. Les responsables de Bon Sens ont également soumis des questions autour de divers thèmes de campagne dont une sur les contre-pouvoirs : « 50% des Français pensent que le référendum d’initiative citoyenne (RIC) peut permettre d’améliorer la vie démocratique ». Parmi eux, 66% le donnerait aux citoyens via des RIC et 33% à un parlement constitué de citoyens tirés au sort.

Commentant ce sondage, Silvano Trotta s’enthousiasme à l’idée que « notre candidat sans être dévoilé est déjà 4ème ! Et devant Pecresse ! Il faut y croire. Eux en ont peur, croyez-moi… […] On peut créer une énorme surprise, cela ne dépend que de vous. Pourquoi pensez-vous que Darmanin aille voir Fabius pour parler des élections ? Parce qu’ils connaissent le danger et essayent de le contrer. Mais si nous restons déterminés, unis, et que chacun de nous devienne un acteur actif sur les réseaux sociaux, on pourra les battre. Et enfin vivre libre ! Analysez ce sondage, sans trucage, et vous verrez les larges marges que nous avons. On peut gagner. Il suffit de le vouloir. Dans tous les cas, essayons au moins ! »

Silvano Trotta avait déjà entrepris début janvier de faire émerger une candidature d’union en réunissant sur le plateau de sa chaîne : Benjamin Victor Boucher et Shella Gill, membres d’Union Essentielle (qui prône le RIC en toutes matières, le mandat impératif et révocatoire pour tous les élus et la suppression du Conseil constitutionnel), ainsi que des représentants du Collectif des Maires Résistants (né dans le cadre des mouvements anti-pass vaccinal et qui ne regroupe à ce jour que deux édiles) et de PULS (pour « Peuple Uni, Libre et Souverain »), un collectif de « résistants » créé par un dissident de la mouvance de soutien à Rémy Daillet-Wiedemann.

Dans le même ordre d’idée, Richard Boutry, ancien journaliste reconverti dans le complotisme (très remonté contre Florian Philippot à qui il reproche de vouloir « récupérer » le mouvement anti-pass) avait auditionné, en novembre 2021, sur le plateau de sa chaîne, LaUneTV, en compagnie notamment de son acolyte Abdel Zahiri, quatre vrais-faux candidats à la présidence de la République : Benjamin Victor Boucher (Union Essentielle), Clara Egger (Espoir RIC 2022), Fabrice Grimal (La Concorde Citoyenne) et David Schuler (La Gouvernance sociocrate), tous partisans du RIC.

Capture d'écran de la vidéo « En route pour la Présidentielle » (LaUneTV, 8 novembre 2021).

Citoyens, anti-pass, pro-RIC et Gilets jaunes

Dans un registre proche de la mascarade, le 4 janvier 2022, l’Alliance éco-citoyenne (qui se proclame « première force du pays ») réunissait, sous le haut patronage de Me Fabrice Di Vizio (annoncé mais finalement absent), Me Carlo Alberto Brusa et du Dr Louis Fouché, pas moins de 19 candidats putatifs : anti-pass pour la plupart, pro-RIC ou revendiquant l’esprit des Gilets jaunes.

Parmi eux, on notait la présence du naturopathe complotiste Éric Fiorile, ex-président du factieux et foutraque « Conseil National de Transition », et celle d’Alexandre Juving Brunet, ex-gendarme, souverainiste et militant anti-pass virulent.

Egalement présents lors de cette sorte de primaire populaire des complotistes, un représentant du député béarnais Jean Lassalle ainsi que Philippe Argillier, le fameux « Monsieur X » de Maxime Nicolle, qui assurait fin 2018 à une assemblée de Gilets jaunes, « détenir des informations pouvant entraîner une troisième guerre mondiale ». Philippe Argillier se présente sous les couleurs du RDH-Rassemblement des Droits de l’homme.

Capture d'écran Facebook (Alliance éco-citoyenne, 04/01/2022).

Antoine Martinez avait décliné l’invitation des organisateurs de cette rencontre mémorable. Général de l'armée de l'air à la retraite, Antoine Martinez avait fondé en 2005 avec Yvan Blot (ancien membre du Front National et cofondateur du Club de l’Horloge) le groupe Volontaires pour la France-VPF pour « défendre l'identité française » et « combattre l'islamisation du pays » (des membres de VPF se sont retrouvés par la suite au sein d’Action des forces opérationnelles, un groupuscule d'ultra-droite qui projetait de s'en prendre à des musulmans). Antoine Martinez avait déclaré ainsi sa candidature à l'élection présidentielle de 2022 : « Il est aujourd’hui nécessaire de s’opposer à un système corrompu, soumis à l'oligarchie financière apatride qui travaille, guidée par une idéologie mondialiste et progressiste, à la disparition des nations et des identités ». Le Général Martinez mène une campagne paisible (un déplacement par mois). Son projet présidentiel prévoit notamment « la réouverture d’un bagne destiné aux terroristes » et « la suppression de toutes les aides et prestations sociales constituant un appel d'air pour l’immigration ».

Embouteillage de candidats dans la mouvance « patriote » et complotiste

L’extrême-droite est très présente, cette année, avec les candidatures de Marine Le Pen, Éric Zemmour, Florian Philippot, François Asselineau et Nicolas Dupont-Aignan. Une partie de l’ultra-droite, toutefois, ne parvient pas à se ranger derrière l’un d’entre eux.

On a déjà mentionné la candidature d’Éric Fiorile, initiateur d’au moins deux tentatives de soulèvements, l’un raté, le 14 juillet 2015, l’autre, avorté, en décembre 2020. Il propose « un retour à la démocratie grecque, qui a été dévoyée par la république ».

Le néo-pétainiste Yvan Benedetti, ex-FN, ex-Œuvre Française, porte-parole du PNF-Parti Nationaliste Français, multi-condamné et récemment relaxé pour des propos négationnistes tenus lors d'une commission d'enquête parlementaire en 2019, s’est résolu à faire acte de candidature pour « faire respecter les trois lois naturelles : du sang, du sol et du ciel ». Son programme prévoit la réhabilitation de Pétain, l’« interdiction des sociétés secrètes », l’instauration de la « liberté vaccinale » et la « cessation immédiate de toutes les mesures du diktat sanitaire ». Il prévoit, en outre, de réhabiliter « l’ordre naturel qui a fait la France depuis 1500 ans par le rétablissement d’une religion d’État, le catholicisme, de la fête nationale fixée au 15 août, du repos hebdomadaire obligatoire du dimanche sauf nécessité directe d’intérêt général et/ou de service public » ainsi que le « retour de l’Église Sainte Geneviève, construite sur le tombeau de Clovis, actuellement dénommée Panthéon, au culte catholique ».

Alexandre Juving Brunet mène une campagne active avec le soutien du site Profession Gendarme : l'ex-capitaine de gendarmerie sillonne depuis quelques semaines le pays à bord d’un camping-car. Il était sorti de l’ombre en avril 2021 en dénonçant les infiltrations d'éléments islamistes dans l'armée, peu après la « tribune des généraux ». Figure toulonnaise du mouvement anti-pass, il appelle le 10 août 2021 l’armée et la police « à suivre le peuple », puis à la création de Comités de Salut du Peuple, dont il s'autoproclame président.

Déçu par Florian Philippot (qui se sera décidément fait beaucoup d’ennemis en tentant de capter à son profit la contestation anti-pass), Juving Brunet s’est résigné tardivement (le 16 décembre 2021) à concourir pour combattre « Emmanuel Macron et sa bande de criminels et de sociopathes non-refoulés […]. Ils sont la négation de la Vérité Scientifique et Médicale qu’ils détournent pour imposer une tyrannie sanitaire alors que l’épidémie de Covid-19, aux origines troubles, touche maintenant à sa fin. Ils sont la négation des pères et des mères qui courageusement se battent pour défendre l’intégrité physique et morale de leurs enfants et pour leur garantir un futur libre et joyeux. Ils sont enfin la négation de toutes nos spiritualités qui ont fondé notre civilisation française ».

Quant à Jacques Cheminade, président de Solidarité & Progrès (branche française du mouvement larouchiste), déjà candidat en 1995, 2012 et 2017, il fera campagne aux côtés de Georges Kuzmanovic, ex-bras droit de Jean-Luc Mélenchon pour les questions internationales et président du mouvement République souveraine.

 

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à propos de l'auteur
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Maurice Ronai
Co-fondateur de Courrier international en 1990, Maurice Ronai est un expert des politiques publiques numériques. Il a enseigné, de 1997 à 2001, à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) avant de devenir membre de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) de 2014 à 2019.
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