La chaîne satellitaire anglophone Press TV (presstv.com) dépend de l'IRIB (Islamic Republic of Iran Broadcasting), le service audiovisuel de la République islamique d'Iran.
Créée en 2007 sur le modèle de Russia Today, Press TV se définit comme une « chaîne d’actualité internationale iranienne avec la participation de spécialistes du Moyen-Orient ». Elle a pour slogan « Voice of the Voiceless » (« La voix des sans-voix »). En janvier 2012, elle s’est faite retirer sa licence par le Royaume-Uni pour manque d’indépendance éditoriale par rapport au gouvernement iranien.
Avec près de 4 millions d'abonnés sur Facebook et plus de 169 000 sur Twitter, la chaîne satellitaire exerce une influence politique non négligeable, conférant crédit et visibilité à des idéologues complotistes. Émettant en anglais et en français, elle relaie à l’envie la propagande radicale du régime iranien, versant fréquemment dans le conspirationnisme à caractère antisémite.
Press TV accuse ainsi régulièrement les « sionistes » d’avoir organisé les attentats du 11-Septembre, d’être derrière la crise financière, d’avoir commandité la tuerie de l’école de Sandy Hook ou même d'être derrière l'épidémie de coronavirus. Elle accueille également sur son antenne plusieurs propagandistes conspirationnistes ou négationnistes, à l'instar de Peter Rushton, David Duke, Gordon Duff ou Kevin Barrett. Elle a compté enfin au nombre de ses collaborateurs réguliers l’ancien député britannique Derek Conway, l’ex-maire de Londres Ken Livingston, l'ancien parlementaire britannique George Galloway ou encore l’islamologue suisse Tariq Ramadan.
Le leader du Parti travailliste britannique, Jeremy Corbyn, est apparu à cinq reprises sur la chaîne entre 2009 et 2012. Ses émoluments, d'un montant de 20 000 livres (environ 27 000 euros), ont été rendus publics dans sa déclaration d'intérêts parlementaire.
En avril 2010, la chaîne recevait l'humoriste et polémiste français Dieudonné M'Bala M'Bala pour une interview très sérieuse, dans laquelle il se présentait comme un résistant dans une France « dirigée par les Sionistes », où l'holocauste « a remplacé le Christ » comme « religion dominante ». Accusant « les Sionistes » d'avoir « organisé toutes les guerres et tous les désordres de la planète », il saluait en revanche l'Iran comme « dernier champ de bataille de la résistance », affirmant que « sur le modèle iranien, une révolution se développe en France, nous adhérons à l'idéologie ».
Dans sa revue de presse électronique en français du 15 avril 2019, Press TV a repris au premier degré une fausse information émanant du site satirique Le Gorafeuj (source) selon laquelle le président français Emmanuel Macron aurait donné son accord de principe pour que le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou soit jugé en France et non dans son pays...
Le crash du vol PS752 d’Ukraine Airlines, abattu par un missile iranien le 8 janvier 2020, quelques minutes après avoir quitté l'aéroport de Téhéran pour Kiev, a donné lieu sur Press TV à plusieurs versions successives. Dans un premier article, paru le jour du drame, Press TV dénonçait une « infox », évoquant « la ridicule hypothèse d'un tir de missile ». Quand trois jours plus tard, le 11 janvier, la République islamique reconnaissait finalement sa responsabilité, Press TV s'empressait dans un nouvel article de la dédouaner en pointant une « cyberattaque US », citant Avia.pro, un site russe spécialisé dans l'aviation.
Le 1er avril 2020, en pleine pandémie de Covid-19, Press TV a publié une vidéo incriminant les banquiers et « leurs plans diaboliques ».
La plateforme francophone de Press TV (french.presstv.com) génère un trafic mensuel moyen d'environ 2 millions de visites (données SimilarWeb).
Voir aussi :
La chaîne iranienne Press TV prise en flagrant délit d'intox complotiste
(Dernière mise à jour le 21/05/2021)
La chaîne satellitaire anglophone Press TV (presstv.com) dépend de l'IRIB (Islamic Republic of Iran Broadcasting), le service audiovisuel de la République islamique d'Iran.
Créée en 2007 sur le modèle de Russia Today, Press TV se définit comme une « chaîne d’actualité internationale iranienne avec la participation de spécialistes du Moyen-Orient ». Elle a pour slogan « Voice of the Voiceless » (« La voix des sans-voix »). En janvier 2012, elle s’est faite retirer sa licence par le Royaume-Uni pour manque d’indépendance éditoriale par rapport au gouvernement iranien.
Avec près de 4 millions d'abonnés sur Facebook et plus de 169 000 sur Twitter, la chaîne satellitaire exerce une influence politique non négligeable, conférant crédit et visibilité à des idéologues complotistes. Émettant en anglais et en français, elle relaie à l’envie la propagande radicale du régime iranien, versant fréquemment dans le conspirationnisme à caractère antisémite.
Press TV accuse ainsi régulièrement les « sionistes » d’avoir organisé les attentats du 11-Septembre, d’être derrière la crise financière, d’avoir commandité la tuerie de l’école de Sandy Hook ou même d'être derrière l'épidémie de coronavirus. Elle accueille également sur son antenne plusieurs propagandistes conspirationnistes ou négationnistes, à l'instar de Peter Rushton, David Duke, Gordon Duff ou Kevin Barrett. Elle a compté enfin au nombre de ses collaborateurs réguliers l’ancien député britannique Derek Conway, l’ex-maire de Londres Ken Livingston, l'ancien parlementaire britannique George Galloway ou encore l’islamologue suisse Tariq Ramadan.
Le leader du Parti travailliste britannique, Jeremy Corbyn, est apparu à cinq reprises sur la chaîne entre 2009 et 2012. Ses émoluments, d'un montant de 20 000 livres (environ 27 000 euros), ont été rendus publics dans sa déclaration d'intérêts parlementaire.
En avril 2010, la chaîne recevait l'humoriste et polémiste français Dieudonné M'Bala M'Bala pour une interview très sérieuse, dans laquelle il se présentait comme un résistant dans une France « dirigée par les Sionistes », où l'holocauste « a remplacé le Christ » comme « religion dominante ». Accusant « les Sionistes » d'avoir « organisé toutes les guerres et tous les désordres de la planète », il saluait en revanche l'Iran comme « dernier champ de bataille de la résistance », affirmant que « sur le modèle iranien, une révolution se développe en France, nous adhérons à l'idéologie ».
Dans sa revue de presse électronique en français du 15 avril 2019, Press TV a repris au premier degré une fausse information émanant du site satirique Le Gorafeuj (source) selon laquelle le président français Emmanuel Macron aurait donné son accord de principe pour que le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou soit jugé en France et non dans son pays...
Le crash du vol PS752 d’Ukraine Airlines, abattu par un missile iranien le 8 janvier 2020, quelques minutes après avoir quitté l'aéroport de Téhéran pour Kiev, a donné lieu sur Press TV à plusieurs versions successives. Dans un premier article, paru le jour du drame, Press TV dénonçait une « infox », évoquant « la ridicule hypothèse d'un tir de missile ». Quand trois jours plus tard, le 11 janvier, la République islamique reconnaissait finalement sa responsabilité, Press TV s'empressait dans un nouvel article de la dédouaner en pointant une « cyberattaque US », citant Avia.pro, un site russe spécialisé dans l'aviation.
Le 1er avril 2020, en pleine pandémie de Covid-19, Press TV a publié une vidéo incriminant les banquiers et « leurs plans diaboliques ».
La plateforme francophone de Press TV (french.presstv.com) génère un trafic mensuel moyen d'environ 2 millions de visites (données SimilarWeb).
Voir aussi :
La chaîne iranienne Press TV prise en flagrant délit d'intox complotiste
(Dernière mise à jour le 21/05/2021)
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