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Quand Abdelaziz Chaambi dénonce « le pion » Zemmour et « le monde de la finance »

Publié par La Rédaction07 novembre 2019

Originaire de la banlieue lyonnaise, ce militant anti-islamophobie s'était déjà illustré par ses propos conspirationnistes.

Abdelaziz Chaambi au rassemblement “Stop Zemmour” à Boulogne-Billancourt, 2 novembre 2019 (crédits : Facebook/Le Média TV).

Initié par Elias d'Imzalène, animateur d'obédience salafiste du site Islam & Info, le collectif « Stop Zemmour » est l'organisateur du rassemblement « contre l'islamophobie » du samedi 2 novembre 2019 après-midi devant le siège de CNews à Boulogne-Billancourt. Intervenant quelques jours après l'attaque de la mosquée de Bayonne, où deux fidèles musulmans avaient été blessés par arme à feu par un retraité de 84 ans, Claude Sinké, ancien candidat du Front national (FN) aux élections départementales de 2015, l'événement avait pour but de « dire stop aux prêcheurs de haine » et de protester en particulier contre le recrutement en octobre dernier du polémiste Éric Zemmour par la chaîne d'infos en continu.

Une demi-heure après le début du rassemblement, le président et fondateur de la Coordination contre le Racisme et l’Islamophobie (CRI) Abdelaziz Chaambi a harangué la foule des manifestants, qualifiant Éric Zemmour de « virus islamophobe », de « bâtard » ou encore de « bête immonde ». Une intervention de près de quatorze minutes régulièrement applaudie et dans laquelle le militant communautaire, co-fondateur des éditions Tawhid et ancien membre des Indigènes de la République, incrimine « la poignée de sionistes » qui aurait « dévitalisé » la Marche pour l’égalité des droits et contre le racisme de 1983 avant de diriger ses attaques, de manière elliptique, contre le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) auprès de qui les politiques viendraient « tous faire allégeance [et] recevoir les ordres » (sic). Visiblement galvanisé, Chaambi a tenu des propos codés empruntant au discours conspirationniste le plus classique :

« Il faut comprendre que Zemmour c’est un pion. Zemmour, il est enfanté par un monstre et il faut qu’on s’attaque au monstre […] c’est-à-dire le mariage entre la politique, les médias, sous la supervision du monde de la finance […]. Ce sont eux qui sont en train de ruiner le peuple pour un capital […]. Ils sont tellement vicieux qu’ils nous ont dicté notre agenda et les thématiques sur lesquelles on doit se battre […]. Parlons des vrais problèmes que le pouvoir occulte parce que l’islamophobie c’est un fonds de commerce, c’est un art de diversion massive, c’est un joker qu’ils sortent de temps en temps ».

Abdelaziz Chaambi, qui a fondé en 1987 l'Union des jeunes musulmans (UJM), est présenté par ses amis comme un « militant des quartiers populaires » dans la région de Lyon. Cet ancien du parti d'extrême gauche Lutte ouvrière (LO) puis compagnon de route de l'islamologue Tariq Ramadan, a ouvertement pris position contre la loi de 2013 ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe au motif qu'on n'aurait rien « à répondre envers ceux qui souhaiteront la reconnaissance de l’inceste ou de la pédophilie ». En 1989, déjà, en tant que porte-parole de l'UJM, il demandait l'interdiction en France des Versets sataniques, le roman qui a valu à Salman Rushdie d'être visé par une fatwa de l'ayatollah Khomeini appelant à son assassinat.

Condamné en mars 2018 pour « outrage à un agent du service public lors d'une manifestation », l'homme s’était déjà illustré fin novembre 2017 en attribuant l’attaque contre la mosquée de Bir Al-Abeb (Egypte) à un complot des « sionistes » et du maréchal Abdel Fatah al-Sissi. Il publiait alors sur son profil Facebook ces quelques mots : « L’entité d’occupation sioniste rêve de vider le Sinaï, Sissi va le faire, suivez mon regard ».

Le 14 avril 2018, Chaambi devait participer à une conférence organisée à Dreux sur le génocide des Arméniens en compagnie d'Yves Bénard, l’auteur d’un opuscule négationniste intitulé Divergences turco-arméniennes ! (éd. du Panthéon, 2017) . Sur l’affiche annonçant l’événement, on pouvait lire : « Ermeni soykırımı yoktur » (en turc : « Il n’y a pas eu de génocide arménien »).

Dans un communiqué du 3 novembre 2019, la Ligue contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) condamne fermement les « propos d'une rare violence prononcés par l'islamiste A. Chaambi » et annonce saisir « sa commission juridique afin d'examiner d'éventuelles poursuites judiciaires ».

Selon le collectif  Sleeping Giants France, qui interpelle les annonceurs sur les réseaux sociaux, une trentaine de marques auraient décidé au cours des dernières semaines de ne plus diffuser leurs publicités avant et après l'émission l'émission « Face à l'info » avec Éric Zemmour sur CNews.

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Abdelaziz Chaambi au rassemblement “Stop Zemmour” à Boulogne-Billancourt, 2 novembre 2019 (crédits : Facebook/Le Média TV).

Initié par Elias d'Imzalène, animateur d'obédience salafiste du site Islam & Info, le collectif « Stop Zemmour » est l'organisateur du rassemblement « contre l'islamophobie » du samedi 2 novembre 2019 après-midi devant le siège de CNews à Boulogne-Billancourt. Intervenant quelques jours après l'attaque de la mosquée de Bayonne, où deux fidèles musulmans avaient été blessés par arme à feu par un retraité de 84 ans, Claude Sinké, ancien candidat du Front national (FN) aux élections départementales de 2015, l'événement avait pour but de « dire stop aux prêcheurs de haine » et de protester en particulier contre le recrutement en octobre dernier du polémiste Éric Zemmour par la chaîne d'infos en continu.

Une demi-heure après le début du rassemblement, le président et fondateur de la Coordination contre le Racisme et l’Islamophobie (CRI) Abdelaziz Chaambi a harangué la foule des manifestants, qualifiant Éric Zemmour de « virus islamophobe », de « bâtard » ou encore de « bête immonde ». Une intervention de près de quatorze minutes régulièrement applaudie et dans laquelle le militant communautaire, co-fondateur des éditions Tawhid et ancien membre des Indigènes de la République, incrimine « la poignée de sionistes » qui aurait « dévitalisé » la Marche pour l’égalité des droits et contre le racisme de 1983 avant de diriger ses attaques, de manière elliptique, contre le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) auprès de qui les politiques viendraient « tous faire allégeance [et] recevoir les ordres » (sic). Visiblement galvanisé, Chaambi a tenu des propos codés empruntant au discours conspirationniste le plus classique :

« Il faut comprendre que Zemmour c’est un pion. Zemmour, il est enfanté par un monstre et il faut qu’on s’attaque au monstre […] c’est-à-dire le mariage entre la politique, les médias, sous la supervision du monde de la finance […]. Ce sont eux qui sont en train de ruiner le peuple pour un capital […]. Ils sont tellement vicieux qu’ils nous ont dicté notre agenda et les thématiques sur lesquelles on doit se battre […]. Parlons des vrais problèmes que le pouvoir occulte parce que l’islamophobie c’est un fonds de commerce, c’est un art de diversion massive, c’est un joker qu’ils sortent de temps en temps ».

Abdelaziz Chaambi, qui a fondé en 1987 l'Union des jeunes musulmans (UJM), est présenté par ses amis comme un « militant des quartiers populaires » dans la région de Lyon. Cet ancien du parti d'extrême gauche Lutte ouvrière (LO) puis compagnon de route de l'islamologue Tariq Ramadan, a ouvertement pris position contre la loi de 2013 ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe au motif qu'on n'aurait rien « à répondre envers ceux qui souhaiteront la reconnaissance de l’inceste ou de la pédophilie ». En 1989, déjà, en tant que porte-parole de l'UJM, il demandait l'interdiction en France des Versets sataniques, le roman qui a valu à Salman Rushdie d'être visé par une fatwa de l'ayatollah Khomeini appelant à son assassinat.

Condamné en mars 2018 pour « outrage à un agent du service public lors d'une manifestation », l'homme s’était déjà illustré fin novembre 2017 en attribuant l’attaque contre la mosquée de Bir Al-Abeb (Egypte) à un complot des « sionistes » et du maréchal Abdel Fatah al-Sissi. Il publiait alors sur son profil Facebook ces quelques mots : « L’entité d’occupation sioniste rêve de vider le Sinaï, Sissi va le faire, suivez mon regard ».

Le 14 avril 2018, Chaambi devait participer à une conférence organisée à Dreux sur le génocide des Arméniens en compagnie d'Yves Bénard, l’auteur d’un opuscule négationniste intitulé Divergences turco-arméniennes ! (éd. du Panthéon, 2017) . Sur l’affiche annonçant l’événement, on pouvait lire : « Ermeni soykırımı yoktur » (en turc : « Il n’y a pas eu de génocide arménien »).

Dans un communiqué du 3 novembre 2019, la Ligue contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) condamne fermement les « propos d'une rare violence prononcés par l'islamiste A. Chaambi » et annonce saisir « sa commission juridique afin d'examiner d'éventuelles poursuites judiciaires ».

Selon le collectif  Sleeping Giants France, qui interpelle les annonceurs sur les réseaux sociaux, une trentaine de marques auraient décidé au cours des dernières semaines de ne plus diffuser leurs publicités avant et après l'émission l'émission « Face à l'info » avec Éric Zemmour sur CNews.

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