Une histoire de trolls, d'orcs et de petits gobelins.
Dans tout bon roman médiéval fantastique, le héros, généralement équipé d'une épée de compétition et chargé d'une mission sacrée, pas le genre pauvre type qui se bagarre avec un tesson de bouteille au fond d'une taverne de cambrousse, le héros, donc, se bat continuellement contre des monstres. Et en règle générale, sauf chez certains auteurs cherchant à se différencier de la masse à tout prix, notre héros-chevalier-errant-héritier-de-l'Empire-sujet-de-la-Prophétie se cogne, dans l'ordre de danger, des gobelins, des orcs et parfois même un troll. Parce que c'est costaud un troll. Alors que les gobelins, ils sont petits, bêtement agressifs, lamentablement faibles, parfaitement stupides et totalement ridicules. C'est le nombre qui fait le danger du gobelin.
Certes, me direz-vous, mais quel est le rapport avec un site comme Conspiracy Watch ? J'y viens. Donc, dans les récits en question, en général, on a une crainte salutaire des trolls et des orcs et on se méfie, tout en les méprisant, des gobelins, même si on se contente souvent de les ignorer. Et là, étonnamment, je retrouve une situation qui n'est pas sans me rappeler les affres de l'actualité toute récente. Imaginons donc un instant que Victor Orban soit un troll, il en a l'amabilité et la légèreté diplomatique, Matteo Salivini serait alors un Uruk Haï, un orc à la Tolkien, particulièrement sauvage et brutal et qui adore faire parler de lui. Et les gobelins ? Évidemment, c'est le M5S, le Mouvement 5 étoiles, avec un comique assez discutable, Beppe Grillo, en maître à penser et disposant d'un corpus intellectuel et politique pour le moins affligeant.
Car, et c'est là mon propos, malgré ce détour par les terres de l'imaginaire, pendant qu'Orban le Troll mugit, assis sur son trône solitaire, alors que Salvini l'Orc s'ingénie à mettre des coups de boutoir dans l'humanisme fondateur de l'Europe, et qu'à eux deux, ils veulent mettre l'Union cul par-dessus tête, on en vient à oublier les discrets petits gobelins du M5S. Et là, on a bien tort. Car, à l'instar des machiavéliques petites créatures médiévales-fantastiques auxquelles je les associe, les militants du grand vide politique sont en train de faire disparaître l'obligation vaccinale de l'arsenal de santé italien et ça, c'est franchement dangereux.
Dangereux pour les Italiens, en tout premier lieu, et, avec les échanges constants, dangereux à l'échelle européenne et mondiale. Car, et il faut bien avoir ça en tête, si pour un enfant en bonne santé, une rougeole ou une varicelle ne sont souvent qu'un – très – mauvais moment à passer, pour nombre de malades immunodéprimés, c'est la mort, tout simplement. Et je passe sur les séquelles que ces maladies dites infantiles et considérées comme bénignes par quelques bas-du-front risquent d''entraîner, vous avez compris le concept. Voilà que d'un trait de plume idéologique et démagogique, les M5S prennent ce risque, sans tenir compte de l'état de l'art scientifique, alors que la médecine italienne est vent debout contre cette mesure grotesque et, je le redis ici, dangereuse.
Si j'insiste sur la dangerosité de ce pseudo-choix de santé, c'est que derrière les risques en termes de santé publique, se profile un risque tout aussi grand, en termes de santé intellectuelle. Faire sauter l'obligation vaccinale, c'est donner crédit à toutes les légendes et à tous les mensonges colportés par les « antivax », les militants anti-vaccination, toujours prêts à jouer avec la santé et la vie des autres au nom d'une croisade à la mie de pain, se fondant sur des rumeurs ineptes, de la méconnaissance scientifique et des faux grossiers. Et je ne noircis pas le tableau à plaisir, les appels à se méfier des réalités scientifiques au profit des approximations médiatiques et des rumeurs les plus aberrantes se multiplient sur les réseaux, pour le plus grand bonheur des amateurs de théories du complot et autres conjurations imaginaires.
Comme par exemple, in cauda venenum, le gentil Christophe Willem qui hurle au complot de « Big Pharma » quand la faculté de médecine de Lille décide de récuser l'enseignement de l'homéopathie, faute de preuves scientifiques de l'efficacité de cette pratique.
J'en viens à me demander si les gobelins savent aussi chanter de la variété en italien…
Une histoire de trolls, d'orcs et de petits gobelins.
Dans tout bon roman médiéval fantastique, le héros, généralement équipé d'une épée de compétition et chargé d'une mission sacrée, pas le genre pauvre type qui se bagarre avec un tesson de bouteille au fond d'une taverne de cambrousse, le héros, donc, se bat continuellement contre des monstres. Et en règle générale, sauf chez certains auteurs cherchant à se différencier de la masse à tout prix, notre héros-chevalier-errant-héritier-de-l'Empire-sujet-de-la-Prophétie se cogne, dans l'ordre de danger, des gobelins, des orcs et parfois même un troll. Parce que c'est costaud un troll. Alors que les gobelins, ils sont petits, bêtement agressifs, lamentablement faibles, parfaitement stupides et totalement ridicules. C'est le nombre qui fait le danger du gobelin.
Certes, me direz-vous, mais quel est le rapport avec un site comme Conspiracy Watch ? J'y viens. Donc, dans les récits en question, en général, on a une crainte salutaire des trolls et des orcs et on se méfie, tout en les méprisant, des gobelins, même si on se contente souvent de les ignorer. Et là, étonnamment, je retrouve une situation qui n'est pas sans me rappeler les affres de l'actualité toute récente. Imaginons donc un instant que Victor Orban soit un troll, il en a l'amabilité et la légèreté diplomatique, Matteo Salivini serait alors un Uruk Haï, un orc à la Tolkien, particulièrement sauvage et brutal et qui adore faire parler de lui. Et les gobelins ? Évidemment, c'est le M5S, le Mouvement 5 étoiles, avec un comique assez discutable, Beppe Grillo, en maître à penser et disposant d'un corpus intellectuel et politique pour le moins affligeant.
Car, et c'est là mon propos, malgré ce détour par les terres de l'imaginaire, pendant qu'Orban le Troll mugit, assis sur son trône solitaire, alors que Salvini l'Orc s'ingénie à mettre des coups de boutoir dans l'humanisme fondateur de l'Europe, et qu'à eux deux, ils veulent mettre l'Union cul par-dessus tête, on en vient à oublier les discrets petits gobelins du M5S. Et là, on a bien tort. Car, à l'instar des machiavéliques petites créatures médiévales-fantastiques auxquelles je les associe, les militants du grand vide politique sont en train de faire disparaître l'obligation vaccinale de l'arsenal de santé italien et ça, c'est franchement dangereux.
Dangereux pour les Italiens, en tout premier lieu, et, avec les échanges constants, dangereux à l'échelle européenne et mondiale. Car, et il faut bien avoir ça en tête, si pour un enfant en bonne santé, une rougeole ou une varicelle ne sont souvent qu'un – très – mauvais moment à passer, pour nombre de malades immunodéprimés, c'est la mort, tout simplement. Et je passe sur les séquelles que ces maladies dites infantiles et considérées comme bénignes par quelques bas-du-front risquent d''entraîner, vous avez compris le concept. Voilà que d'un trait de plume idéologique et démagogique, les M5S prennent ce risque, sans tenir compte de l'état de l'art scientifique, alors que la médecine italienne est vent debout contre cette mesure grotesque et, je le redis ici, dangereuse.
Si j'insiste sur la dangerosité de ce pseudo-choix de santé, c'est que derrière les risques en termes de santé publique, se profile un risque tout aussi grand, en termes de santé intellectuelle. Faire sauter l'obligation vaccinale, c'est donner crédit à toutes les légendes et à tous les mensonges colportés par les « antivax », les militants anti-vaccination, toujours prêts à jouer avec la santé et la vie des autres au nom d'une croisade à la mie de pain, se fondant sur des rumeurs ineptes, de la méconnaissance scientifique et des faux grossiers. Et je ne noircis pas le tableau à plaisir, les appels à se méfier des réalités scientifiques au profit des approximations médiatiques et des rumeurs les plus aberrantes se multiplient sur les réseaux, pour le plus grand bonheur des amateurs de théories du complot et autres conjurations imaginaires.
Comme par exemple, in cauda venenum, le gentil Christophe Willem qui hurle au complot de « Big Pharma » quand la faculté de médecine de Lille décide de récuser l'enseignement de l'homéopathie, faute de preuves scientifiques de l'efficacité de cette pratique.
J'en viens à me demander si les gobelins savent aussi chanter de la variété en italien…
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