L'association dirigée par Robert Ménard, qui a pris la tête de l'opposition aux JO de Pékin, bénéficie du soutien financier de chefs d'entreprise.
RSF, qui s'oppose depuis 2001 à l'attribution des JO aux Chinois, veut (…) obtenir des chefs d'État occidentaux qu'ils refusent de participer à la cérémonie d'ouverture du 8 août prochain. (…) La facilité avec laquelle l'association spécialisée dans la défense de la liberté de la presse a pris la tête de l'opposition aux JO de Pékin a ravivé les rumeurs qui circulent depuis plusieurs années sur son compte. (…) elle serait dit-on financée aujourd'hui par les anticastristes, l'extrême droite américaine, infiltrée et manipulée par les agents de la CIA. Des centaines d'articles lui sont consacrés sur Internet et le sujet anime nombre de forums de discussion aux relents conspirationnistes et antiaméricains. Les sources d'information proviennent majoritairement de médias cubains. Maxime Vivas, un romancier toulousain, actuellement en villégiature en Chine – cela ne s'invente pas –, vient de publier un ouvrage chez l'éditeur belge Aden, qui reprend cette théorie. Mais la démonstration de celui qui se présente comme le « référent littéraire » du groupe altermondialiste Attac n'est guère concluante. Parmi les détracteurs de RSF, on retrouve également Thierry Meyssan, l'homme qui présente les attentats du 11 Septembre comme un complot interne aux États-Unis et nie le crash d'un avion sur le Pentagone. [...]
En réalité, RSF perçoit depuis 2005 une subvention de quelque 35 000 euros de la National Endowement for Democracy (NED), association américaine de promotion de la démocratie dans le monde. La somme allouée à Reporters sans frontières est destinée à l'aide aux journalistes en Afrique. Depuis 2002, le Center for a Free Cuba, fondé par les anticastristes de Miami, lui verse quelque 64 000 euros. Ces deux subventions représentent moins de 2,5 % du budget total de l'association. L'argent des deux fondations américaines n'en a pas moins provoqué des remous chez certains militants de RSF. Les sections allemande et espagnole ont notamment plaidé pour un abandon de ces subsides. « En y renonçant nous donnerions du crédit à ces calomnies fondées sur un antiaméricanisme nauséabond et une sympathie incompréhensible pour le régime castriste. Ce pays arrive juste après la Chine par le nombre de journalistes incarcérés dans ses geôles », s'insurge Robert Ménard (le fondateur de l'association - NDLR). « Pourtant nous pouvons vivre très largement sans cet argent… », poursuit-il. [...]
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