Une grande partie de la presse internationale passe sous silence le complotisme et le négationnisme du guide spirituel du Hezbollah, décédé au début de ce mois.
Le grand ayatollah Mohammad Hussein Fadlallah, guide spirituel du Hezbollah et plus haute personnalité chiite du Liban, est mort à Beyrouth le 4 juillet dernier. Ses funérailles, pour lesquelles le gouvernement libanais a décrété un jour férié, ont attiré des milliers de fidèles chiites dans les rues de la capitale.
Loin de passer inaperçue, la disparition du grand ayatollah a eu des répercussions jusque dans la presse occidentale, divisée quant à la manière de retracer le parcours de ce clerc chiite : « Depuis plus de vingt ans, cet homme parlait de dialogue, de modération, et de progrès » peut-on lire dans un article de RFI. Présenté par une journaliste de CNN comme « l’un des grands hommes du Hezbollah » et salué unanimement pour sa modération quant à la question des droits des femmes ou concernant les attentats visant les civils, ce partisan de la Révolution islamique iranienne n’en justifiait pas moins les opérations suicides contre les Israéliens…
Ce que l’on sait moins, c’est que Mohammad Hussein Fadlallah était aussi un fervent propagateur de la théorie du complot judéo-maçonnique. Dans L’Imaginaire du complot mondial (Mille et une nuits, 2005), Pierre-André Taguieff relève ainsi que Fadlallah se référait de manière rituelle, dans ses écrits et dans ses sermons, aux Protocoles des Sages de Sion, comme si ce faux antisémite était un document authentique. Citant les travaux du sociologue Olivier Carré, auteur de L’Utopie islamique dans l’Orient arabe (Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1991), Taguieff note que, pour le religieux chiite, il y aurait « un plan mondial bien connu des Juifs consistant à répandre les plaisirs et la permissivité, "à travers les grands couturiers et les maisons de mode" notamment ». Quant à la franc-maçonnerie, elle serait « intimement liée au colonialisme et au sionisme mondial » et la doctrine et les symboles des francs-maçons seraient « liés au judaïsme », selon les propres mots de Fadlallah.
Homme cultivé et instruit, Fadlallah n’en était pas moins aveuglé par son antisionisme radical, qui lui faisait par exemple considérer que « le sionisme a gonflé le nombre de victimes de l’Holocauste, au-delà de tout ce qu’on peut imaginer » (Al-Manar TV, 21 mars 2008). Un discours classiquement négationniste.
Le grand ayatollah Mohammad Hussein Fadlallah, guide spirituel du Hezbollah et plus haute personnalité chiite du Liban, est mort à Beyrouth le 4 juillet dernier. Ses funérailles, pour lesquelles le gouvernement libanais a décrété un jour férié, ont attiré des milliers de fidèles chiites dans les rues de la capitale.
Loin de passer inaperçue, la disparition du grand ayatollah a eu des répercussions jusque dans la presse occidentale, divisée quant à la manière de retracer le parcours de ce clerc chiite : « Depuis plus de vingt ans, cet homme parlait de dialogue, de modération, et de progrès » peut-on lire dans un article de RFI. Présenté par une journaliste de CNN comme « l’un des grands hommes du Hezbollah » et salué unanimement pour sa modération quant à la question des droits des femmes ou concernant les attentats visant les civils, ce partisan de la Révolution islamique iranienne n’en justifiait pas moins les opérations suicides contre les Israéliens…
Ce que l’on sait moins, c’est que Mohammad Hussein Fadlallah était aussi un fervent propagateur de la théorie du complot judéo-maçonnique. Dans L’Imaginaire du complot mondial (Mille et une nuits, 2005), Pierre-André Taguieff relève ainsi que Fadlallah se référait de manière rituelle, dans ses écrits et dans ses sermons, aux Protocoles des Sages de Sion, comme si ce faux antisémite était un document authentique. Citant les travaux du sociologue Olivier Carré, auteur de L’Utopie islamique dans l’Orient arabe (Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1991), Taguieff note que, pour le religieux chiite, il y aurait « un plan mondial bien connu des Juifs consistant à répandre les plaisirs et la permissivité, "à travers les grands couturiers et les maisons de mode" notamment ». Quant à la franc-maçonnerie, elle serait « intimement liée au colonialisme et au sionisme mondial » et la doctrine et les symboles des francs-maçons seraient « liés au judaïsme », selon les propres mots de Fadlallah.
Homme cultivé et instruit, Fadlallah n’en était pas moins aveuglé par son antisionisme radical, qui lui faisait par exemple considérer que « le sionisme a gonflé le nombre de victimes de l’Holocauste, au-delà de tout ce qu’on peut imaginer » (Al-Manar TV, 21 mars 2008). Un discours classiquement négationniste.
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