Dans un récent entretien mis en ligne sur ActuaBD.com, le journaliste Mohamed Sifaoui évoque les théories du complot sur les attentats du 11 septembre 2001, sujet d'une bande-dessinée (ci-contre) qu'il co-signe avec Philippe Bercovici. Selon Sifaoui, le succès des thèses conspirationnistes est lié à l'effet de sidération suscité par nos représentations de l'hyperpuissance américaine (une idée déjà développée par Alexander Cockburn dans le Monde diplomatique - NDLR) :
« Que sait-on de cette administration, de cette hyper-puissance, si ce n’est ce qui a été forgé dans notre esprit par Hollywood et les feuilletons télé ? (...) Je crois profondément que les idées conspirationnistes ont pu naître parce que beaucoup de gens n’ont pas pu accepter que l’hyper-puissance américaine soit mise en échec par dix-neuf terroristes munis de simples cutters (...). Cela a bouleversé énormément de personnes.
Mais en réalité, que sait-on de l’hyper-puissance américaine ? Rien. Les États-Unis sont-ils vraiment capables de tout ce que nous raconte Hollywood ? Non, on a vu qu’au Vietnam, en Irak récemment, ils avaient des difficultés à s’imposer sur le terrain, y compris militairement. Il y a une grande technicité, une forte technologie, mais je pense qu’on exagère la puissance américaine et l’intelligence des dirigeants américains. »
Interrogé sur le personnage de Thierry Meyssan, qui apparaît dans la BD, Sifaoui déclare :
« Ben Laden a commis un attentat contre les deux tours et contre le Pentagone et ensuite, Thierry Meyssan a commis un attentat contre la vérité. Il est l’illustration d’une alliance "rouge-brune-verte" qui a commencé à s’opérer depuis quelques années. Une alliance entre l’extrême-gauche, l’extrême droite et les Islamistes autour de ce que j’appelle aujourd’hui "l’anti-sémi-sionisme", un antisémitisme qui se drape sous la Burqa et qui devient un anti-sionisme, et un anti-américanisme de l’extrême droite, française entre autres, qui entretient aussi un racisme particulier qui consiste à attribuer aux Arabes et aux Musulmans un archaïsme naturel, un sous-développement congénital qui ne les prédestine pas à autre chose qu’à l’intégrisme ; qui fait que donc, ils ne peuvent qu’être "comme cela".
(...) D’un autre côté, on a des extrémistes qui ont trouvé dans certaines chapelles de l’extrême gauche des porte-voix, des "alliances objectives" comme on disait naguère dans ces groupuscules, où l’un pense utiliser l’autre à son profit. En réalité, de tout cela, ce sont les islamistes qui sortent gagnants car ce sont eux qui ont la plus grande capacité de mobilisation et de nuisance. L’extrême gauche, à côté d’eux, ce sont des petits joueurs. Que sont-ils capables de faire ? Ils sont contents de soutenir ce qu’ils ne peuvent plus faire : des actions criminelles. »
Dans un récent entretien mis en ligne sur ActuaBD.com, le journaliste Mohamed Sifaoui évoque les théories du complot sur les attentats du 11 septembre 2001, sujet d'une bande-dessinée (ci-contre) qu'il co-signe avec Philippe Bercovici. Selon Sifaoui, le succès des thèses conspirationnistes est lié à l'effet de sidération suscité par nos représentations de l'hyperpuissance américaine (une idée déjà développée par Alexander Cockburn dans le Monde diplomatique - NDLR) :
« Que sait-on de cette administration, de cette hyper-puissance, si ce n’est ce qui a été forgé dans notre esprit par Hollywood et les feuilletons télé ? (...) Je crois profondément que les idées conspirationnistes ont pu naître parce que beaucoup de gens n’ont pas pu accepter que l’hyper-puissance américaine soit mise en échec par dix-neuf terroristes munis de simples cutters (...). Cela a bouleversé énormément de personnes.
Mais en réalité, que sait-on de l’hyper-puissance américaine ? Rien. Les États-Unis sont-ils vraiment capables de tout ce que nous raconte Hollywood ? Non, on a vu qu’au Vietnam, en Irak récemment, ils avaient des difficultés à s’imposer sur le terrain, y compris militairement. Il y a une grande technicité, une forte technologie, mais je pense qu’on exagère la puissance américaine et l’intelligence des dirigeants américains. »
Interrogé sur le personnage de Thierry Meyssan, qui apparaît dans la BD, Sifaoui déclare :
« Ben Laden a commis un attentat contre les deux tours et contre le Pentagone et ensuite, Thierry Meyssan a commis un attentat contre la vérité. Il est l’illustration d’une alliance "rouge-brune-verte" qui a commencé à s’opérer depuis quelques années. Une alliance entre l’extrême-gauche, l’extrême droite et les Islamistes autour de ce que j’appelle aujourd’hui "l’anti-sémi-sionisme", un antisémitisme qui se drape sous la Burqa et qui devient un anti-sionisme, et un anti-américanisme de l’extrême droite, française entre autres, qui entretient aussi un racisme particulier qui consiste à attribuer aux Arabes et aux Musulmans un archaïsme naturel, un sous-développement congénital qui ne les prédestine pas à autre chose qu’à l’intégrisme ; qui fait que donc, ils ne peuvent qu’être "comme cela".
(...) D’un autre côté, on a des extrémistes qui ont trouvé dans certaines chapelles de l’extrême gauche des porte-voix, des "alliances objectives" comme on disait naguère dans ces groupuscules, où l’un pense utiliser l’autre à son profit. En réalité, de tout cela, ce sont les islamistes qui sortent gagnants car ce sont eux qui ont la plus grande capacité de mobilisation et de nuisance. L’extrême gauche, à côté d’eux, ce sont des petits joueurs. Que sont-ils capables de faire ? Ils sont contents de soutenir ce qu’ils ne peuvent plus faire : des actions criminelles. »
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