Slobodan Despot (1967 - ) est un éditeur, écrivain et blogueur suisse d’origine serbe. Il anime le site Antipresse.net, considéré par NewsGuard comme enfreignant gravement les principes journalistiques de base.
Parmi ses influences, Despot cite volontiers Alexandre Douguine, Edouard Limonov, Alexandre Zinoviev ou Pierre Gripari.
Slobodan Despot a commencé sa carrière en 1989 aux éditions L’Âge d’Homme qu’il a quittées en 2004. Devenu membre du comité exécutif, il y a effectué de nombreuses traductions au nombre desquelles il faut noter celles des ouvrages de Slobodan Milosevic et d'Alexandre Zinoviev. Fondée en 1966 par l’éditeur serbe Vladimir Dimitrijević après qu’il a fui le régime de Tito, cette maison d’édition s’était donnée pour mission de diffuser de la littérature slave contemporaine en Europe de l’Ouest. Toutefois, à partir des années 1990, avec l'éclatement de la République fédérative socialiste de Yougoslavie, la maison d’édition opère un tournant éditorial ouvertement pro-serbe. Despot y dirige alors la revue Raison garder, publiée par l’Institut serbe de Lausanne.
A l’aune d’alliances forgées en soutien à la cause serbe, les éditions L’Âge d’Homme deviennent progressivement la principale maison d’édition de la Nouvelle Droite et du Groupement de recherche et d'études pour la civilisation européenne (GRECE). Alain de Benoist y a bien sûr sa place mais aussi Eric Werner qui est devenu depuis rédacteur à Antipresse, la lettre de « réinformation » numérique fondée par Despot en 2015.
Despot est chroniqueur au magazine Eléments, intervient sur TV Libertés et ses écrits sont relayés par l’OJIM, un site de critique des médias fondé par Jean-Yves Le Gallou.
En 1999, il est signataire de la pétition « Les Européens veulent la paix », initiée par la Nouvelle Droite en soutien au camp serbe.
Enfin, on a aussi pu croiser Despot aux Assises de l’Union de la presse francophone qui se sont tenues du 18 au 21 novembre 2019 à Yaoundé (Cameroun) et auxquelles était également conviée sa compatriote suisse Myret Zaki.
Côté politique, son premier engagement concret a été d’être pendant quelques mois le porte-parole de l’écologiste suisse Franz Weber en 2004-2005, qu’il avait rencontré lors d’un colloque anti-OTAN en 1999.
Mais son principal fait d’armes reste d’avoir été le chargé de communication d’Oskar Freysinger entre 2013 et 2017, lorsque ce dernier était conseiller d’État du canton du Valais. S’agissant de l’Union démocratique du centre (UDC), que Freysinger dirige, Despot clame n’en avoir jamais été membre et a déclaré en 2015 au journal Le Temps : « Dans le détail, les positions de l’UDC m’irritent souvent. » Il a répéter à plusieurs reprises qu'il ne « [faisait] pas de politique », bien que son épouse, Fabienne Despot, soit elle-même ancienne présidente de la section cantonale vaudoise de l'UDC.
En 2016, Despot a dû démissionner du groupe de travail chargé d'analyser les risques sur demande de la présidente socialiste du gouvernement, Esther Waeber-Kalbermatten. La démission de Despot faisait surtout suite à celle, beaucoup plus retentissante, du survivaliste Piero San Giorgio, également nommé dans ce groupe de travail par Freysinger et dont les propos sur la véritable nature de l'homme européen (dont la vocation serait « d’être un Waffen SS ») et sur la destruction de la civilisation induite par le fait de sauver malades et handicapés, ont fait scandale.
Réalisations personnelles
En 2005, Despot se lance dans sa propre aventure éditoriale et fonde les éditions Xenia. Là encore, le tropisme extrême droitier de cette maison ne se dément pas puisqu’on retrouve parmi ses auteurs Renaud Camus (théoricien du « Grand Remplacement »), Jean Robin, Paul-Marie Coûteaux (Radio Courtoisie), Oskar Freysinger (dont Despot illustre les poésies avec ses photos) ou Jean-Michel Vernochet (Rivarol). Les éditions Xenia ont aussi publié Comment le Djihad est arrivé en Europe de Jürgen Elsässer et deux livres sous le patronage d’André Bercoff mettant en scène Christine Tasin (Résistance républicaine), Pierre Cassen (Riposte laïque) et Fabrice Robert (ex-Bloc identitaire). Du côté des auteurs anglo-saxons, Despot a notamment traduit une compilation d’écrits du terroriste américain Theodore Kaczynski dit « Unabomber ».
Enfin, à l'automne 2014, sa maison d'édition a publié Interdit de rire, sous-titré « L'Affaire Dieudonné par ses Avocats »... et préfacé par Dieudonné M'Bala M'Bala (voir ici et là). Les deux auteurs David de Stefano et Sanjay Mirabeau, avocats du polémiste antisémite, y expliquent entre autres que le geste de la « quenelle » ne représente pas un « salut nazi inversé ». Précisons que Despot a été nommé dans la catégorie « internationale » du Bal des Quenelles de 2019 et qu'il affichera sa présence en 2021 à ce rendez-vous annuel.
De 2007 à 2013, Despot a été chroniqueur pour Le Nouvelliste, un quotidien généraliste valaisan. Il est par la suite devenu chroniqueur dans l’émission « Les beaux parleurs » diffusée sur la RTS (l'audiovisuel public suisse). Parallèlement, de 2008 à 2015, Despot a été invité au moins sept reprises à « Ce soir ou jamais », l'émission de Frédéric Taddéï.
De 2012 à 2018, Despot a animé un blog intitulé « Despotica ». Entre temps, il a lancé Antipresse, un site où il propose des « débriefings » hebdomadaires sur l'actualité, notamment géopolitique. Classé par le Décodex du Monde parmi les sites « diffus[ant] un nombre significatif de fausses informations et/ou d’articles trompeurs », Antipresse a été épinglé par Libération en 2016 lorsqu’il a relayé de fausses accusations à l’encontre des Casques blancs syriens, soupçonnés par la complosphère pro-Assad de diffuser des images truquées de sauvetages de blessés, et notamment d’une fillette extraite des ruines d’un bâtiment d’Alep bombardé par les forces armées syriennes (la brève a depuis été retirée d’Antipresse). Dans le numéro de fin mars, Despot annonce dans son éditorial : « nous assistons à un véritable basculement de l'histoire ! Ce ne sont plus des "Etats voyous" qui désobéissent à l'ordre moral de la "communauté internationale", c'est le monde occidental qui, de plus en plus, s'isole du reste de l'humanité ». Le « désinvité » comme il le qualifie, est le colonel Jacques Baud présenté comme l'un des « meilleurs analystes de la guerre de propagande contemporaine ». Despot y annonce également son débat à venir avec Louis Fouché le 13 avril dans le cadre des conférences Joy for the Planet.
Despot propose dans un numéro suivant « encore un "antirécit" de la guerre en Ukraine, mais qui ne se limite pas à de la "réinformation". Pourquoi la manipulation des masses marche-t-elle si bien ? (s'est-il) demandé. Quelle est la faille spirituelle par où le mensonge le plus grossier arrive à s'emparer des consciences ? » (archive).
Relais dans la complosphère
Despot est relayé depuis plusieurs années par l’ensemble de la complosphère d'extrême droite : Égalité & Réconciliation (relais régulier), Enquête & Débat, Le Cercle des Volontaires, l’Agence Info Libre (2015), Piero Sans Giorgio (qui l’a interviewé en 2015 à l’occasion de la sortie d’un de ses romans), Stratpol, Putsch Media (15 juillet 2020), Silvia Cattori et son site Arrêt sur info (relais massif).
Médiatisé par le site de Xavier Moreau, Stratpol, Despot n’hésite pas à reprendre à son compte le concept de « nazisme de transition » forgé par celui-ci et destiné à discréditer les « révolutions de couleur » qui seraient prises en main par des mouvements fascistes pour le compte de puissances étrangères en vue de mettre en place un pouvoir « plus globalisé, plus ultralibéral » avec l’aide de trois autres éléments : les mafias, l’islamisme et le « gauchisme ».
Despot a participé en 2012 à la première université d’automne de l’Union populaire républicaine (UPR) de François Asselineau. Il y a débattu en compagnie d’Etienne Chouard, d’Alain Benajam et de Robert Ménard. Parmi les autres invités à cette université, on peut citer Myret Zaki, Jacques Nikonoff et Bruno Drweski, co-animateur avec Claude Karnoouh du blog La Pensée libre.
On retrouve aussi Despot sur des sites anti-impérialistes ou souverainistes comme le Comité Valmy (relais massif), le site de Michel Collon Investig’Action et Le Grand Soir.
Le 26 mai 2020, il est intervenu sur la chaîne YouTube « Regenere » de Thierry Casasnovas pour fournir une heure et demie d’« analyse stratégique de la pandémie » (plus de 121 000 vues). A noter que Despot partage avec Casasnovas un goût pour le « jeûne thérapeutique ». Le 18 février 2021, il anime avec Casasnovas une vidéo intitulée « Le jeûne, pénurie et raréfaction alimentaire avec Slobodan Despot ».
Despot s'affiche aussi dans plusieurs vidéos avec l’activiste anti-masques suisse Ema Krusi, dont une qui fait office d'entretien sur la pandémie.
Mi-novembre 2020, il est l'auteur d'une longue tribune sur FranceSoir intitulée : « Hold-Up, la part infalsifiable ». Parmi ses réflexions sur le film de Pierre Barnérias, celle d’une « première question que soulèvent ces témoignages, la plupart frappés au coin du bon sens, [qui] est : pourquoi ne les a-t-on pas entendus ailleurs? Pourquoi une scientifique de haut vol comme Alexandra Henrion-Caude, généticienne et ancienne directrice de recherche à l’INSERM, n’a-t-elle été interrogée que par TV-Libertés et par le réalisateur de Hold-Up ? [...] Ceux qui, intrigués, y iront voir, ne trouveront rien des "thèses dangereuses" ni des "falsifications" qu’on leur annonce, mais un panel de personnes sensées et courageuses qui ont mis leur réputation sociale et leur carrière en jeu en venant y témoigner. Ils redistribueront le film autour d’eux » explique-t-il.
Parmi ses autres prises de positions notables, on peut citer son soutien aux Gilets jaunes ou au Pr Didier Raoult. Globalement, son idéologie est sculptée par une vision du monde complotiste caractéristique de l’extrême droite : « nous vivons en Europe de l’ouest dans une véritable réserve d’Indiens, ose-t-il dans L’Incorrect, le dernier coin de la planète où l’utopie du melting-pot global continue de dicter la destinée des sociétés en abolissant les frontières, imposant l’indifférentiation ethnique, culturelle, sexuelle, etc. »
Orthodoxe, il explique au site Strategika, à propos de la pandémie : « Tous les pouvoirs, quels qu’ils soient, se sentent tenus de payer leur dîme à la narration imposée, quitte à la contourner ou la détourner selon leurs intérêts locaux. La nature stéréotypée de la réaction montre que ces pouvoirs sont très largement unifiés à l’échelle globale. Les exceptions sont rarissimes. Par exemple, certaines Églises orthodoxes rappelant que les nourritures consacrées de la communion ne peuvent par définition être porteuses de maladies. Dans le climat actuel, une telle hérésie risque de leur valoir le bûcher. » Et de conclure : « Concrètement, l’ensemble de l’humanité se retrouve aujourd’hui en Corée du Nord ».
Slobodan Despot fait aussi partie des rédacteurs de MÉTHODE, la revue officielle des Instituts franco-russes, aux côtés de Jean-Michel Vernochet, Franck Abed, Xavier Moreau, Valérie Bugault, Bruno Guigue ou encore Alexandre Latsa. La revue se fixe pour « but premier le partage des cultures russe et française et le développement du Donbass. »
On le retrouve sur Facebook et Twitter via Antipresse. Un de ses retweets fait plus que suggérer sa conception cinématographique de la guerre en Ukraine puisqu'il s'agit de deux photos du président ukrainien Volodymyr Zelensky qui sont accompagnées du commentaire : « Ces séances de photos au milieu de la guerre sont tellement bizarres ».
Enfin, notons que l’article extrêmement complaisant de Wikipedia qui lui est consacré a été créé par un certain Pantos de Doblos, qui est l’anagrame de… Slobodan Despot.
Le 1er mars 2022, il accorde un long entretien à la chaîne Putsch Média (archive) qui le présente comme un « empêcheur de penser en rond (qui) livre à un long et très dense entretien sur ces questions d’information, de désinformation et sur le rapport que le journalisme entretient avec la guerre. Un propos très discordant et éclairant sur cette situation très inquiétante qui secoue l’Europe ».
(Dernière mise à jour le 11/04/2022)
Slobodan Despot (1967 - ) est un éditeur, écrivain et blogueur suisse d’origine serbe. Il anime le site Antipresse.net, considéré par NewsGuard comme enfreignant gravement les principes journalistiques de base.
Parmi ses influences, Despot cite volontiers Alexandre Douguine, Edouard Limonov, Alexandre Zinoviev ou Pierre Gripari.
Slobodan Despot a commencé sa carrière en 1989 aux éditions L’Âge d’Homme qu’il a quittées en 2004. Devenu membre du comité exécutif, il y a effectué de nombreuses traductions au nombre desquelles il faut noter celles des ouvrages de Slobodan Milosevic et d'Alexandre Zinoviev. Fondée en 1966 par l’éditeur serbe Vladimir Dimitrijević après qu’il a fui le régime de Tito, cette maison d’édition s’était donnée pour mission de diffuser de la littérature slave contemporaine en Europe de l’Ouest. Toutefois, à partir des années 1990, avec l'éclatement de la République fédérative socialiste de Yougoslavie, la maison d’édition opère un tournant éditorial ouvertement pro-serbe. Despot y dirige alors la revue Raison garder, publiée par l’Institut serbe de Lausanne.
A l’aune d’alliances forgées en soutien à la cause serbe, les éditions L’Âge d’Homme deviennent progressivement la principale maison d’édition de la Nouvelle Droite et du Groupement de recherche et d'études pour la civilisation européenne (GRECE). Alain de Benoist y a bien sûr sa place mais aussi Eric Werner qui est devenu depuis rédacteur à Antipresse, la lettre de « réinformation » numérique fondée par Despot en 2015.
Despot est chroniqueur au magazine Eléments, intervient sur TV Libertés et ses écrits sont relayés par l’OJIM, un site de critique des médias fondé par Jean-Yves Le Gallou.
En 1999, il est signataire de la pétition « Les Européens veulent la paix », initiée par la Nouvelle Droite en soutien au camp serbe.
Enfin, on a aussi pu croiser Despot aux Assises de l’Union de la presse francophone qui se sont tenues du 18 au 21 novembre 2019 à Yaoundé (Cameroun) et auxquelles était également conviée sa compatriote suisse Myret Zaki.
Côté politique, son premier engagement concret a été d’être pendant quelques mois le porte-parole de l’écologiste suisse Franz Weber en 2004-2005, qu’il avait rencontré lors d’un colloque anti-OTAN en 1999.
Mais son principal fait d’armes reste d’avoir été le chargé de communication d’Oskar Freysinger entre 2013 et 2017, lorsque ce dernier était conseiller d’État du canton du Valais. S’agissant de l’Union démocratique du centre (UDC), que Freysinger dirige, Despot clame n’en avoir jamais été membre et a déclaré en 2015 au journal Le Temps : « Dans le détail, les positions de l’UDC m’irritent souvent. » Il a répéter à plusieurs reprises qu'il ne « [faisait] pas de politique », bien que son épouse, Fabienne Despot, soit elle-même ancienne présidente de la section cantonale vaudoise de l'UDC.
En 2016, Despot a dû démissionner du groupe de travail chargé d'analyser les risques sur demande de la présidente socialiste du gouvernement, Esther Waeber-Kalbermatten. La démission de Despot faisait surtout suite à celle, beaucoup plus retentissante, du survivaliste Piero San Giorgio, également nommé dans ce groupe de travail par Freysinger et dont les propos sur la véritable nature de l'homme européen (dont la vocation serait « d’être un Waffen SS ») et sur la destruction de la civilisation induite par le fait de sauver malades et handicapés, ont fait scandale.
Réalisations personnelles
En 2005, Despot se lance dans sa propre aventure éditoriale et fonde les éditions Xenia. Là encore, le tropisme extrême droitier de cette maison ne se dément pas puisqu’on retrouve parmi ses auteurs Renaud Camus (théoricien du « Grand Remplacement »), Jean Robin, Paul-Marie Coûteaux (Radio Courtoisie), Oskar Freysinger (dont Despot illustre les poésies avec ses photos) ou Jean-Michel Vernochet (Rivarol). Les éditions Xenia ont aussi publié Comment le Djihad est arrivé en Europe de Jürgen Elsässer et deux livres sous le patronage d’André Bercoff mettant en scène Christine Tasin (Résistance républicaine), Pierre Cassen (Riposte laïque) et Fabrice Robert (ex-Bloc identitaire). Du côté des auteurs anglo-saxons, Despot a notamment traduit une compilation d’écrits du terroriste américain Theodore Kaczynski dit « Unabomber ».
Enfin, à l'automne 2014, sa maison d'édition a publié Interdit de rire, sous-titré « L'Affaire Dieudonné par ses Avocats »... et préfacé par Dieudonné M'Bala M'Bala (voir ici et là). Les deux auteurs David de Stefano et Sanjay Mirabeau, avocats du polémiste antisémite, y expliquent entre autres que le geste de la « quenelle » ne représente pas un « salut nazi inversé ». Précisons que Despot a été nommé dans la catégorie « internationale » du Bal des Quenelles de 2019 et qu'il affichera sa présence en 2021 à ce rendez-vous annuel.
De 2007 à 2013, Despot a été chroniqueur pour Le Nouvelliste, un quotidien généraliste valaisan. Il est par la suite devenu chroniqueur dans l’émission « Les beaux parleurs » diffusée sur la RTS (l'audiovisuel public suisse). Parallèlement, de 2008 à 2015, Despot a été invité au moins sept reprises à « Ce soir ou jamais », l'émission de Frédéric Taddéï.
De 2012 à 2018, Despot a animé un blog intitulé « Despotica ». Entre temps, il a lancé Antipresse, un site où il propose des « débriefings » hebdomadaires sur l'actualité, notamment géopolitique. Classé par le Décodex du Monde parmi les sites « diffus[ant] un nombre significatif de fausses informations et/ou d’articles trompeurs », Antipresse a été épinglé par Libération en 2016 lorsqu’il a relayé de fausses accusations à l’encontre des Casques blancs syriens, soupçonnés par la complosphère pro-Assad de diffuser des images truquées de sauvetages de blessés, et notamment d’une fillette extraite des ruines d’un bâtiment d’Alep bombardé par les forces armées syriennes (la brève a depuis été retirée d’Antipresse). Dans le numéro de fin mars, Despot annonce dans son éditorial : « nous assistons à un véritable basculement de l'histoire ! Ce ne sont plus des "Etats voyous" qui désobéissent à l'ordre moral de la "communauté internationale", c'est le monde occidental qui, de plus en plus, s'isole du reste de l'humanité ». Le « désinvité » comme il le qualifie, est le colonel Jacques Baud présenté comme l'un des « meilleurs analystes de la guerre de propagande contemporaine ». Despot y annonce également son débat à venir avec Louis Fouché le 13 avril dans le cadre des conférences Joy for the Planet.
Despot propose dans un numéro suivant « encore un "antirécit" de la guerre en Ukraine, mais qui ne se limite pas à de la "réinformation". Pourquoi la manipulation des masses marche-t-elle si bien ? (s'est-il) demandé. Quelle est la faille spirituelle par où le mensonge le plus grossier arrive à s'emparer des consciences ? » (archive).
Relais dans la complosphère
Despot est relayé depuis plusieurs années par l’ensemble de la complosphère d'extrême droite : Égalité & Réconciliation (relais régulier), Enquête & Débat, Le Cercle des Volontaires, l’Agence Info Libre (2015), Piero Sans Giorgio (qui l’a interviewé en 2015 à l’occasion de la sortie d’un de ses romans), Stratpol, Putsch Media (15 juillet 2020), Silvia Cattori et son site Arrêt sur info (relais massif).
Médiatisé par le site de Xavier Moreau, Stratpol, Despot n’hésite pas à reprendre à son compte le concept de « nazisme de transition » forgé par celui-ci et destiné à discréditer les « révolutions de couleur » qui seraient prises en main par des mouvements fascistes pour le compte de puissances étrangères en vue de mettre en place un pouvoir « plus globalisé, plus ultralibéral » avec l’aide de trois autres éléments : les mafias, l’islamisme et le « gauchisme ».
Despot a participé en 2012 à la première université d’automne de l’Union populaire républicaine (UPR) de François Asselineau. Il y a débattu en compagnie d’Etienne Chouard, d’Alain Benajam et de Robert Ménard. Parmi les autres invités à cette université, on peut citer Myret Zaki, Jacques Nikonoff et Bruno Drweski, co-animateur avec Claude Karnoouh du blog La Pensée libre.
On retrouve aussi Despot sur des sites anti-impérialistes ou souverainistes comme le Comité Valmy (relais massif), le site de Michel Collon Investig’Action et Le Grand Soir.
Le 26 mai 2020, il est intervenu sur la chaîne YouTube « Regenere » de Thierry Casasnovas pour fournir une heure et demie d’« analyse stratégique de la pandémie » (plus de 121 000 vues). A noter que Despot partage avec Casasnovas un goût pour le « jeûne thérapeutique ». Le 18 février 2021, il anime avec Casasnovas une vidéo intitulée « Le jeûne, pénurie et raréfaction alimentaire avec Slobodan Despot ».
Despot s'affiche aussi dans plusieurs vidéos avec l’activiste anti-masques suisse Ema Krusi, dont une qui fait office d'entretien sur la pandémie.
Mi-novembre 2020, il est l'auteur d'une longue tribune sur FranceSoir intitulée : « Hold-Up, la part infalsifiable ». Parmi ses réflexions sur le film de Pierre Barnérias, celle d’une « première question que soulèvent ces témoignages, la plupart frappés au coin du bon sens, [qui] est : pourquoi ne les a-t-on pas entendus ailleurs? Pourquoi une scientifique de haut vol comme Alexandra Henrion-Caude, généticienne et ancienne directrice de recherche à l’INSERM, n’a-t-elle été interrogée que par TV-Libertés et par le réalisateur de Hold-Up ? [...] Ceux qui, intrigués, y iront voir, ne trouveront rien des "thèses dangereuses" ni des "falsifications" qu’on leur annonce, mais un panel de personnes sensées et courageuses qui ont mis leur réputation sociale et leur carrière en jeu en venant y témoigner. Ils redistribueront le film autour d’eux » explique-t-il.
Parmi ses autres prises de positions notables, on peut citer son soutien aux Gilets jaunes ou au Pr Didier Raoult. Globalement, son idéologie est sculptée par une vision du monde complotiste caractéristique de l’extrême droite : « nous vivons en Europe de l’ouest dans une véritable réserve d’Indiens, ose-t-il dans L’Incorrect, le dernier coin de la planète où l’utopie du melting-pot global continue de dicter la destinée des sociétés en abolissant les frontières, imposant l’indifférentiation ethnique, culturelle, sexuelle, etc. »
Orthodoxe, il explique au site Strategika, à propos de la pandémie : « Tous les pouvoirs, quels qu’ils soient, se sentent tenus de payer leur dîme à la narration imposée, quitte à la contourner ou la détourner selon leurs intérêts locaux. La nature stéréotypée de la réaction montre que ces pouvoirs sont très largement unifiés à l’échelle globale. Les exceptions sont rarissimes. Par exemple, certaines Églises orthodoxes rappelant que les nourritures consacrées de la communion ne peuvent par définition être porteuses de maladies. Dans le climat actuel, une telle hérésie risque de leur valoir le bûcher. » Et de conclure : « Concrètement, l’ensemble de l’humanité se retrouve aujourd’hui en Corée du Nord ».
Slobodan Despot fait aussi partie des rédacteurs de MÉTHODE, la revue officielle des Instituts franco-russes, aux côtés de Jean-Michel Vernochet, Franck Abed, Xavier Moreau, Valérie Bugault, Bruno Guigue ou encore Alexandre Latsa. La revue se fixe pour « but premier le partage des cultures russe et française et le développement du Donbass. »
On le retrouve sur Facebook et Twitter via Antipresse. Un de ses retweets fait plus que suggérer sa conception cinématographique de la guerre en Ukraine puisqu'il s'agit de deux photos du président ukrainien Volodymyr Zelensky qui sont accompagnées du commentaire : « Ces séances de photos au milieu de la guerre sont tellement bizarres ».
Enfin, notons que l’article extrêmement complaisant de Wikipedia qui lui est consacré a été créé par un certain Pantos de Doblos, qui est l’anagrame de… Slobodan Despot.
Le 1er mars 2022, il accorde un long entretien à la chaîne Putsch Média (archive) qui le présente comme un « empêcheur de penser en rond (qui) livre à un long et très dense entretien sur ces questions d’information, de désinformation et sur le rapport que le journalisme entretient avec la guerre. Un propos très discordant et éclairant sur cette situation très inquiétante qui secoue l’Europe ».
(Dernière mise à jour le 11/04/2022)
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