En septembre 2004, une école de la petite ville de Beslan, en Ossétie du Nord, était la cible d’une attaque terroriste au dénouement sanglant. Quinze ans plus tard, le souvenir de l'événement est aussi douloureux que propice à la diffusion de théories du complot.
En septembre et octobre 2016, une équipe du CNRS a conduit une enquête auprès de de plus de 7000 élèves de seconde de 21 lycées publics des académies de Lille, Créteil, Dijon et Aix-Marseille. Les résultats de cette vaste enquête ont été publiés sous le titre La Tentation radicale (PUF, 2018). Vincenzo Cicchelli et Sylvie Octobre y signent le chapitre consacré à la radicalité informationnelle et aux théories du complot. Ils ont accepté de répondre à nos questions.
« Les musulmans se défendent contre ceux qui les attaquent. […] Mettez votre colère de côté et raisonnez quelques instants, vous ne subissez que les erreurs de vos dirigeants. […] La sécurité ne régnera pas sur votre territoire ». C'est ce qu'a déclaré jeudi 28 juin 2018 Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des commandos djihadistes […]
Pour Jacob Rogozinski, le complotisme « est redevenu une croyance de masse comme dans les années 30 ». Un phénomène qui n'est peut-être pas étranger à la dynamique de la démocratie moderne elle-même...
Le recours à la théorie du complot est devenu trop facile et trop commode, explique l'auteur de Meursault, contre-enquête (Actes Sud, 2014). « Notre pleurnichard statut de victime mondiale n’est donc coupable de rien ? » interroge l'écrivain.