Les « chavistes critiques » font désormais les frais d'une rhétorique conspirationniste qu’ils ont pourtant aidé à façonner : ils se retrouvent sur le banc des accusés, rejetés, comme le reste de l’opposition démocratique au président Maduro, dans le camp des « traîtres » à la patrie.
De révolution populaire pacifique, « révolution de couleur » en est venu à désigner une tentative d’ingérence visant à fomenter des coups d’État soft contre des régimes jugés trop indociles à l’égard des États-Unis. Comment cette dénomination mi-lyrique mi-sarcastique a-t-elle pu en arriver à nommer l’exact contraire de ce qu’elle entendait signifier au départ ?
Le mois dernier, les autorités vénézueliennes ont reçu très officiellement Daniel Estulin pour un cycle de conférence intitulé : « Le gouvernement mondial et le Club Bilderberg ». Cet été, Fidel Castro avait fait sensation en recommandant les « travaux » de Daniel Estulin dans la presse cubaine. Il a même carrément adoubé l'auteur complotiste […]