La loi Gayssot a-t-elle réussi à contenir le négationnisme ou l'a-t-elle au contraire stimulé ? Quels problèmes pose-t-elle ? Que signifierait aujourd'hui une abrogation de cette loi pourtant validée par le Conseil constitutionnel ?
Des gros titres aux petites infos passées inaperçues : ce qu’il fallait retenir de l’actualité des derniers jours en matière de conspirationnisme et de négationnisme (semaine du 18/05/2020 au 24/05/2020).
Pour Gilles Clavreul, le diagnostic posé par Furet nous éclaire le complotisme sous un jour différent : il ne serait pas seulement une technique destinée à conquérir les esprits par la manipulation des faits, mais le ressort même d’une idéologie permettant aussi bien aux gouvernés de rejeter par principe tout pouvoir qu’aux gouvernants de justifier leur impuissance.
Dès la Révolution est apparue l'idée selon laquelle les événements de 1789 auraient été le résultat d'un complot maçonnique visant à saper les fondements de la société. Les loges auraient expérimenté les principes révolutionnaires bien avant 1789. Une théorie qui depuis a fait fortune. Elle ne résiste pas à l'analyse.
Conspiracy Watch : Dans votre dernier ouvrage, Court traité de complotologie (Mille et Une nuits), vous vous proposez d’exposer les grandes lignes d’une étude des représentations et des récits complotistes. En 2005, vous publiiez La Foire aux Illuminés (Fayard/Mille et une nuits). Pourquoi un nouveau livre sur les théories du complot, huit ans après ? […]
« S’il a fallu l’intervention du peuple pour que cet avènement soit possible, c’est qu’il était empêché, et qu’il reste menacé par un contre-pouvoir quasiment plus puissant que le pouvoir, et qui est celui du complot. Le complot recompose ainsi l’idée d’un pouvoir absolu, abandonné par le pouvoir démocratique. »
Pour Paul Zawadzki, l’affaissement des grands mythes complotistes et des grandes religions séculières n’empêche nullement un engouement contemporain pour différentes formes de théories du complot.