"Poutine, la stratégie du désordre", d'Isabelle Mandraud et Julien Théron, montre comment l'ancien officier du KGB au pouvoir en Russie depuis vingt ans utilise l'arme de la désinformation. Entretien avec Julien Théron, politiste, enseignant en conflits et sécurité internationale à Sciences Po.
À la tête d’une immense machine à désinformer, l’oligarque incarne à lui seul le concept de la « guerre hybride » et se tiendrait déjà prêt pour perturber l’élection américaine de novembre.
Bill Gates, « QAnon », « Nouvel Ordre Mondial »... : ces épouvantails brandis à longueur de temps par les complotistes ont aussi pour effet de faire passer au second plan les menaces réelles que font peser les régimes dictatoriaux sur les libertés publiques. Le régime communiste chinois développe depuis des années des systèmes de surveillance numérique d'une efficacité redoutable pour contrôler la population. « Xi Jinping is watching you » – et cette fois-ci, nous dit Paul Memmi, ce n'est pas une théorie du complot !
Alors que Facebook, YouTube et Twitter sont régulièrement associés au problème de la régulation des contenus toxiques sur Internet, WhatsApp gagne en influence dans une relative indifférence. Le service proposé par l'application de messagerie cryptée contribue pourtant à la viralité de contenus complotistes.
Au rythme actuel, préviennent les chercheurs, les opinions des anti-vaccins deviendront dominantes dans dix ans. Pour Sebastian Dieguez, c'est aux indécis qu'il revient d’étouffer ou d’amplifier les sirènes du complotisme. Ce qui n'est rien d’autre qu’un choix pour l’avenir de nos sociétés et la survie des démocraties.
Le coût de la prolifération des fake news n’est pas neutre : en captant notre attention, elles diminuent le temps que nous pourrions consacrer à nous informer correctement. Autrement dit, elles participent d’un mouvement général d’abaissement du niveau du débat public.
Co-fondateur d’AlgoTransparency et ex-salarié de Google, où il a pris part au développement de l'algorithme de recommandations de YouTube, Guillaume Chaslot vient de publier avec deux chercheurs de l'Université de Berkeley une étude portant sur les recommandations, par la plateforme de vidéos en ligne, de vidéos à caractère conspirationniste. Il répond à nos questions.