Pour Mathias Girel, maître de conférences à l’Ecole normale supérieure, il ne faut pas négliger, parmi les manières de répondre aux théories du complot, celle, modeste, consistant à comparer les raisonnements conspirationnistes aux pratiques traditionnelles de production des connaissances - qui, elles, ont fait leurs preuves.
De nos jours, c'est encore cette incapacité des pouvoirs démocratiques à mettre un frein aux excès de la recherche technologique et scientifique, aux grands flux financiers, aux réactions soudaines et violentes de certaines factions qui pousse les conspirationnistes à trouver refuge dans leur dénonciation d'un système occulte, caché, insaisissable et tenu par une tout petit nombre d’hommes se réunissant en conventicules secrets pour tirer les ficelles. "C'est faire beaucoup d'honneur à ces agents imaginaires que de leur prêter tant de pouvoir" estime Lionel Duvoy.
Pour Paul Zawadzki, l’affaissement des grands mythes complotistes et des grandes religions séculières n’empêche nullement un engouement contemporain pour différentes formes de théories du complot.
Peut-on tout remettre en question ? Non, répond sans ambages Alexis de Tocqueville. Nous sommes obligés de tenir pour vrais des faits que nous n'avons pu vérifier par nous-mêmes. Extraits. Si l’homme était forcé de se prouver à lui-même toutes les vérités dont il se sert chaque jour, il n’en finirait point ; il s’épuiserait […]