À la tête d’une immense machine à désinformer, l’oligarque incarne à lui seul le concept de la « guerre hybride » et se tiendrait déjà prêt pour perturber l’élection américaine de novembre.
Bill Gates, « QAnon », « Nouvel Ordre Mondial »... : ces épouvantails brandis à longueur de temps par les complotistes ont aussi pour effet de faire passer au second plan les menaces réelles que font peser les régimes dictatoriaux sur les libertés publiques. Le régime communiste chinois développe depuis des années des systèmes de surveillance numérique d'une efficacité redoutable pour contrôler la population. « Xi Jinping is watching you » – et cette fois-ci, nous dit Paul Memmi, ce n'est pas une théorie du complot !
Fake news et théories du complot sont utilisées comme autant d'armes tournées contre la cohésion des démocraties libérales. Selon Jakub Kalenský, il est nécessaire de nommer et de faire honte à ceux qui participent aux campagnes de désinformation pro-Kremlin. Le texte qui suit est la transcription de son audition devant la Commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants américaine le 16 juillet 2019.
Alors que Facebook, YouTube et Twitter sont régulièrement associés au problème de la régulation des contenus toxiques sur Internet, WhatsApp gagne en influence dans une relative indifférence. Le service proposé par l'application de messagerie cryptée contribue pourtant à la viralité de contenus complotistes.
Au rythme actuel, préviennent les chercheurs, les opinions des anti-vaccins deviendront dominantes dans dix ans. Pour Sebastian Dieguez, c'est aux indécis qu'il revient d’étouffer ou d’amplifier les sirènes du complotisme. Ce qui n'est rien d’autre qu’un choix pour l’avenir de nos sociétés et la survie des démocraties.
Créateur du "Bureau des légendes", la série d'espionnage consacrée au service qui gère les agents clandestins de la DGSE, Éric Rochant a accepté de répondre à nos questions sur les rapports entre complotisme et fiction, le statut de la vérité à l'heure des réseaux sociaux et le joug de l'émotion qui pèse sur l'information.
Le coût de la prolifération des fake news n’est pas neutre : en captant notre attention, elles diminuent le temps que nous pourrions consacrer à nous informer correctement. Autrement dit, elles participent d’un mouvement général d’abaissement du niveau du débat public.
Depuis quelques jours, on assiste au partage massif, sur les réseaux sociaux, de posts accusant Agnès Buzyn, son époux Yves Lévy ou encore l'actuel directeur général de la santé, Jérôme Salomon, d'avoir une responsabilité majeure dans l'épidémie de coronavirus actuelle. Des montages violemment antisémites accompagnent également cette fièvre inquisitrice. Trois questions à Pierre-André Taguieff.