Ce sociologue spécialisé dans l'étude des phénomènes de délinquance devenu l'un des visages de la mouvance covido-sceptique est aujourd'hui controversé au sein même de l'organisme dont il dépend.
Diffuse et incontrôlable, la théorie du complot nie le hasard et les probabilités. Internet lui donne les moyens d'une expansion inédite, phénomène qui s’est récemment déchaîné avec la pandémie liée au coronavirus. Celle-ci a engendré sur le Web et les réseaux sociaux les théories les plus fantaisistes.
Le chercheur Olivier Klein décortique les ressorts psychosociologiques ayant permis à une vidéo complotiste publiée il y a deux semaines de devenir particulièrement virale.
Science politique, sociologie, philosophie, rhétorique, analyse du discours, histoire des idées : autant de disciplines mobilisées dans cette imposante radiographie de nos débats intellectuels contemporains.
Pourquoi des gens croient-ils aux théories du complot ? Est-ce en raison de leur profil psycho-sociologique, de leur manière de s'informer sur Internet ou est-ce lié à une combinaison des deux ? L’enjeu de connaissance est de taille car l'adhésion à une vision du monde conspirationniste alimente le climato-scepticisme, la défiance à l'égard des vaccins, le racisme ainsi que la méfiance à l’égard des médias et de la Science.
Dès la Révolution est apparue l'idée selon laquelle les événements de 1789 auraient été le résultat d'un complot maçonnique visant à saper les fondements de la société. Les loges auraient expérimenté les principes révolutionnaires bien avant 1789. Une théorie qui depuis a fait fortune. Elle ne résiste pas à l'analyse.
Le psychosociologue Sylvain Delouvée (Université Rennes 2) présente le projet ANR Conspiracy qu'il coordonne avec pour objectif de concevoir et évaluer les réponses à la question soulevée par l'adhésion aux théories du complot.
Gérald Bronner, auteur de La démocratie des crédules (PUF, 2013), a donné au printemps dernier une conférence au CEFIR. Il y évoque les arguments complotistes qui surviennent presque automatiquement à chaque annonce d'un nouvel attentat terroriste ainsi que les raisons pour lesquelles les théories du complot nous paraissent parfois si irrésistibles.
[LU SUR LE WEB] Entretien avec Gérald Bronner, professeur de sociologie à l’université Paris Diderot, auteur de plusieurs ouvrages sur les croyances collectives et la cognition dont notamment "L’empire des croyances" (PUF, 2003), "La pensée extrême : comment des hommes ordinaires deviennent des fanatiques" (Denoël 2009) et "La démocratie des crédules" (PUF, 2013).