Dans une tribune parue aujourd'hui dans Le Monde, le sociologue et politologue Pierre-André Taguieff, qui vient de publier un "Que sais-je ?" sur l'antisémitisme aux Puf, dénonce la cécité d'une partie de l’intelligentsia française à l'égard « de la vague antijuive portée principalement par la propagande islamiste et ses relais politico-culturels ». Extraits :
« Après des années de rêveries tiers-mondistes, anti-israéliennes et américanophobes, les intellectuels français ont été brutalement confrontés à la réalité historique par les attaques du 11-Septembre, les massacres commis au nom de l’islam en Syrie et en Irak ou les attentats parisiens de janvier. Ce réveil brutal a conduit certains d’entre eux à nier, minimiser ou relativiser les faits ne s’inscrivant pas dans leur horizon d’attente. D’où la dérive conspirationniste. Si le spectacle du monde n’illustre pas le tableau qu’on s’en fait, alors la tentation est grande de recourir aux théories du complot, qui présentent l’avantage de paraître expliquer ce qu’on ne peut expliquer et de préserver ainsi les dogmes idéologiques.
Les négateurs du 11-Septembre avaient montré la voie. Les conspirationnistes d’aujourd’hui appliquent les mêmes schèmes interprétatifs aux événements qui dérangent ou contredisent leur vision du monde. Ils imputent, par exemple, l’apparition de Daech à un vaste complot sioniste visant à affaiblir les Etats arabes et à mettre en difficulté l’Iran. Ou bien ils suggèrent que les attentats meurtriers de janvier sont le résultat de manipulations de services secrets, parmi lesquels le Mossad est toujours bien placé. »
Voir aussi :
Théories du complot : 11 questions à Pierre-André Taguieff (1/4)
Dans une tribune parue aujourd'hui dans Le Monde, le sociologue et politologue Pierre-André Taguieff, qui vient de publier un "Que sais-je ?" sur l'antisémitisme aux Puf, dénonce la cécité d'une partie de l’intelligentsia française à l'égard « de la vague antijuive portée principalement par la propagande islamiste et ses relais politico-culturels ». Extraits :
« Après des années de rêveries tiers-mondistes, anti-israéliennes et américanophobes, les intellectuels français ont été brutalement confrontés à la réalité historique par les attaques du 11-Septembre, les massacres commis au nom de l’islam en Syrie et en Irak ou les attentats parisiens de janvier. Ce réveil brutal a conduit certains d’entre eux à nier, minimiser ou relativiser les faits ne s’inscrivant pas dans leur horizon d’attente. D’où la dérive conspirationniste. Si le spectacle du monde n’illustre pas le tableau qu’on s’en fait, alors la tentation est grande de recourir aux théories du complot, qui présentent l’avantage de paraître expliquer ce qu’on ne peut expliquer et de préserver ainsi les dogmes idéologiques.
Les négateurs du 11-Septembre avaient montré la voie. Les conspirationnistes d’aujourd’hui appliquent les mêmes schèmes interprétatifs aux événements qui dérangent ou contredisent leur vision du monde. Ils imputent, par exemple, l’apparition de Daech à un vaste complot sioniste visant à affaiblir les Etats arabes et à mettre en difficulté l’Iran. Ou bien ils suggèrent que les attentats meurtriers de janvier sont le résultat de manipulations de services secrets, parmi lesquels le Mossad est toujours bien placé. »
Voir aussi :
Théories du complot : 11 questions à Pierre-André Taguieff (1/4)
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