La pandémie de coronavirus s'est accompagnée d'un pic significatif d'incitations à la haine et à la violence sur fond de théories du complot, conclut un récent rapport de Moonshot CVE.
Dans un rapport publié mercredi 29 avril 2020 et intitulé « From #CoronaVirusCoverUp to #NukeChina », Moonshot CVE, une entreprise sociale britannique spécialisée dans l'analyse de l'extrémisme en ligne, montre que la pandémie de Covid-19 a entraîné une hausse significative du sentiment anti-chinois et que les théories du complot ont également été utilisées pour véhiculer des stéréotypes antisémites.
Sur 676 millions de tweets postés entre le 21 février et le 17 avril 2020, près de 200 000 contiennent ainsi des discours haineux, conspirationnistes ou incitant à la violence. La majorité d'entre eux étaient anti-chinois et utilisaient des hashtags populaires tels que #CCPVirus, #ChinaLiedPeopleDied, #CoronaVirusCoverUp ou encore #DeepStateVirus (allusion à un prétendu « Deep State » ou « État profond »).
Selon Moonshot, ces hashtags abritent « une multiplicité de théories diverses et variées, souvent contradictoires entre elles, et qui vont des spéculations autour de l'origine du virus (de la consommation de soupe de chauve-souris à la fuite accidentelle d'une arme biologique provenant d'un laboratoire) aux théories selon lesquelles la Chine aurait développé et propagé délibérément le virus [...] en passant par des histoires selon lesquelles la Chine exploiterait les troubles mondiaux (y compris en faisant chanter les autres pays pour qu'ils acceptent la 5G en échange de fournitures médicales) ».
L'entreprise sociale affirme avoir enregistré en une seule semaine au cours du mois de mars une augmentation de 300% de l'utilisation des « hashtags qui soutiennent ou encouragent la violence contre la Chine et les Chinois ». Ces incitations à la violence « provenaient généralement de messages contenant des références à des théories du complot anti-chinoises ».
Moonshot a également identifié un pic « clair » dans les hashtags antisémites utilisés en rapport avec l'épidémie. Ceux-ci comprenaient les hashtags #SorosVirus, #IsraelVirus et #NWOVirus (« NWO » pour « New World Order » ou « Nouvel Ordre Mondial » en français), et étaient liés à des lieux communs complotistes bien identifiés sur le contrôle des gouvernements par les Juifs ou l'utilisation du virus pour décimer délibérément une partie de la population mondiale.
Moonshot a aussi constaté dans un autre rapport publié le même jour que les théories du complot entourant le déploiement des réseaux mobiles 5G sont devenues rapidement populaires. Le nombre de hashtags sur Twitter promouvant cette théorie a augmenté de 366% au cours des trois premiers mois de 2020, et de 1 749 % entre février et mars sur Instagram et Twitter.
Ces théories du complot autour de la 5G constituent un élément incontournable de la désinformation partagée pendant la pandémie. Encouragées par des théoriciens du complot notoires comme David Icke, elles ont aussi été amplifiées par des célébrités de premier plan, comme le joueur de tennis russe Marat Safin ou le Pr Luc Montagnier, co-récipiendaire du prix Nobel de médecine en 2008.
Selon Moonshot, les personnes qui répandent cette désinformation conspirationniste utilisent la méfiance populaire à l'égard de la 5G « plus généralement comme une porte d'entrée dans leur monde, exposant les utilisateurs à des visions du monde potentiellement plus nocives » :
« Sur plus de 100 000 mots et expressions uniques identifiés dans l'analyse lexicale, les 6e et 31e mots les plus utilisés étaient "chemtrail" et "fake cloud" – des termes relatifs aux théories du complot sur les tests aériens et atmosphériques nocifs prétendument menés par le gouvernement. Le 35e mot le plus utilisé était "antivax", un terme générique pour les opposants à la vaccination qui affirment, entre autres, que les vaccins sont très dangereux, peuvent causer l'autisme, ou peuvent être utilisés pour contrôler la population ou la réduire [...], ce qui indique que de nombreux conspirationnistes utilisent des hashtags relatifs à la 5G pour confirmer d'autres théories du complot. »
« Les fondements idéologiques de ces visions du monde sont souvent explicitement antigouvernementaux et parfois antisémites dans leur conviction que le monde est contrôlé par un réseau secret d'élites qui travaillent contre l'intérêt de la population », conclut le rapport. « Les craintes liées à l'épidémie de Covid-19 ont non seulement permis d'exposer un public très large à des théories du complot marginales – comme celles sur la 5G –, mais elles s'accompagnent du risque supplémentaire d'exposer les utilisateurs à un ensemble plus large de théories du complot concernant la science, la médecine ou la politique. »
Twitter a récemment annoncé qu'il supprimerait les « affirmations non vérifiées » pendant la pandémie, tandis qu'Instagram a communiqué sur une série de mesures comprenant « l'ajout de stickers visant à promouvoir les informations exactes ».
Pour l'hebdomadaire britannique New Statesman, les données révélées par Moonshot montrent toutefois que, « dans une large mesure, le mal est déjà fait ».
Voir aussi :
Dans un rapport publié mercredi 29 avril 2020 et intitulé « From #CoronaVirusCoverUp to #NukeChina », Moonshot CVE, une entreprise sociale britannique spécialisée dans l'analyse de l'extrémisme en ligne, montre que la pandémie de Covid-19 a entraîné une hausse significative du sentiment anti-chinois et que les théories du complot ont également été utilisées pour véhiculer des stéréotypes antisémites.
Sur 676 millions de tweets postés entre le 21 février et le 17 avril 2020, près de 200 000 contiennent ainsi des discours haineux, conspirationnistes ou incitant à la violence. La majorité d'entre eux étaient anti-chinois et utilisaient des hashtags populaires tels que #CCPVirus, #ChinaLiedPeopleDied, #CoronaVirusCoverUp ou encore #DeepStateVirus (allusion à un prétendu « Deep State » ou « État profond »).
Selon Moonshot, ces hashtags abritent « une multiplicité de théories diverses et variées, souvent contradictoires entre elles, et qui vont des spéculations autour de l'origine du virus (de la consommation de soupe de chauve-souris à la fuite accidentelle d'une arme biologique provenant d'un laboratoire) aux théories selon lesquelles la Chine aurait développé et propagé délibérément le virus [...] en passant par des histoires selon lesquelles la Chine exploiterait les troubles mondiaux (y compris en faisant chanter les autres pays pour qu'ils acceptent la 5G en échange de fournitures médicales) ».
L'entreprise sociale affirme avoir enregistré en une seule semaine au cours du mois de mars une augmentation de 300% de l'utilisation des « hashtags qui soutiennent ou encouragent la violence contre la Chine et les Chinois ». Ces incitations à la violence « provenaient généralement de messages contenant des références à des théories du complot anti-chinoises ».
Moonshot a également identifié un pic « clair » dans les hashtags antisémites utilisés en rapport avec l'épidémie. Ceux-ci comprenaient les hashtags #SorosVirus, #IsraelVirus et #NWOVirus (« NWO » pour « New World Order » ou « Nouvel Ordre Mondial » en français), et étaient liés à des lieux communs complotistes bien identifiés sur le contrôle des gouvernements par les Juifs ou l'utilisation du virus pour décimer délibérément une partie de la population mondiale.
Moonshot a aussi constaté dans un autre rapport publié le même jour que les théories du complot entourant le déploiement des réseaux mobiles 5G sont devenues rapidement populaires. Le nombre de hashtags sur Twitter promouvant cette théorie a augmenté de 366% au cours des trois premiers mois de 2020, et de 1 749 % entre février et mars sur Instagram et Twitter.
Ces théories du complot autour de la 5G constituent un élément incontournable de la désinformation partagée pendant la pandémie. Encouragées par des théoriciens du complot notoires comme David Icke, elles ont aussi été amplifiées par des célébrités de premier plan, comme le joueur de tennis russe Marat Safin ou le Pr Luc Montagnier, co-récipiendaire du prix Nobel de médecine en 2008.
Selon Moonshot, les personnes qui répandent cette désinformation conspirationniste utilisent la méfiance populaire à l'égard de la 5G « plus généralement comme une porte d'entrée dans leur monde, exposant les utilisateurs à des visions du monde potentiellement plus nocives » :
« Sur plus de 100 000 mots et expressions uniques identifiés dans l'analyse lexicale, les 6e et 31e mots les plus utilisés étaient "chemtrail" et "fake cloud" – des termes relatifs aux théories du complot sur les tests aériens et atmosphériques nocifs prétendument menés par le gouvernement. Le 35e mot le plus utilisé était "antivax", un terme générique pour les opposants à la vaccination qui affirment, entre autres, que les vaccins sont très dangereux, peuvent causer l'autisme, ou peuvent être utilisés pour contrôler la population ou la réduire [...], ce qui indique que de nombreux conspirationnistes utilisent des hashtags relatifs à la 5G pour confirmer d'autres théories du complot. »
« Les fondements idéologiques de ces visions du monde sont souvent explicitement antigouvernementaux et parfois antisémites dans leur conviction que le monde est contrôlé par un réseau secret d'élites qui travaillent contre l'intérêt de la population », conclut le rapport. « Les craintes liées à l'épidémie de Covid-19 ont non seulement permis d'exposer un public très large à des théories du complot marginales – comme celles sur la 5G –, mais elles s'accompagnent du risque supplémentaire d'exposer les utilisateurs à un ensemble plus large de théories du complot concernant la science, la médecine ou la politique. »
Twitter a récemment annoncé qu'il supprimerait les « affirmations non vérifiées » pendant la pandémie, tandis qu'Instagram a communiqué sur une série de mesures comprenant « l'ajout de stickers visant à promouvoir les informations exactes ».
Pour l'hebdomadaire britannique New Statesman, les données révélées par Moonshot montrent toutefois que, « dans une large mesure, le mal est déjà fait ».
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