L'eurodéputée EELV Michèle Rivasi organise une conférence qui s'apparente davantage à une opération de désinformation du mouvement anti-vaccination qu'à une journée de sensibilisation aux enjeux de santé publique.
L'eurodéputée Europe-Ecologie-Les Verts Michèle Rivasi organise, le 9 février prochain à Bruxelles, une journée de conférence sur la sûreté des vaccins. Problème : l'événement s'apparente davantage à une opération de désinformation du mouvement anti-vaccination qu'à une journée de sensibilisation aux enjeux de santé publique. En cause : la présence, notamment, d'Andrew Wakefield, ancien médecin radié pour fraude et icône du mouvement anti-vaccination.
L'événement, qui devait initialement être accueilli dans une salle du Parlement européen mais a été déprogrammé probablement après que le groupe écologiste au Parlement européen a désavoué Michèle Rivasi, se tiendra finalement dans un espace loué pour l'occasion.
L'affaire a été révélée le 29 janvier par Yann Kindo, animateur du blog « La faucille et le labo » (hébergé sur Mediapart). Yann Kindo dresse la liste des combats douteux de la parlementaire européenne, notamment en matière d'ondes électromagnétiques ou d'antidépresseurs, sujets sur lesquels elle conteste tout consensus scientifique arguant de l'omniprésence des conflits d'intérêts entre les pouvoirs publics et l'industrie pharmaceutique.
Yann Kindo rappelle toutefois qu'en matière de conflits d'intérêts, Andrew Wakefield n'est pas en reste : en 1998, il avait publié une étude frauduleuse établissant une corrélation entre le vaccin "rougeole-oreillons-rubéole (ROR) et l'autisme, après avoir « touché plus de 400 000 livres d'un avocat qui voulait poursuivre un laboratoire pharmaceutique en justice ».
Dans un communiqué mis en ligne hier, l'Association Française pour l’Information Scientifique (AFIS) « dénonce les dangers d’une initiative qui alimente des rumeurs complotistes » et rappelle que « le lien entre autisme et vaccination a été complètement invalidé ».
« Mais comme souvent, poursuit l'association, la fausse alerte a plus marqué les esprits que ses démentis, aussi irréfutables qu’ils puissent être. Aujourd’hui encore, un parent américain sur 4 serait encore persuadé de cette fausse relation de cause à effet et en France, la rumeur est plus que tenace. Ainsi la couverture vaccinale recule, avec le risque que cela implique en termes de propagation de maladies que l’on a pourtant les moyens de contrôler ».
Arrivée seconde à la primaire des écologistes, Michèle Rivasi estime sur son blog qu'« aujourd’hui, les vaccins créent plus de problèmes qu’ils n’en résolvent ». Dans sa profession de foi, elle se réclamait du soutien de Pierre Rabhi, fondateur du controversé Mouvement des Colibris. Le 20 janvier dernier, elle était invitée sur le plateau de TV Libertés, un média « alternatif » fondé par des anciens du Front national et haut-lieu de la « réacosphère » francophone.
Voir aussi :
L'eurodéputée Europe-Ecologie-Les Verts Michèle Rivasi organise, le 9 février prochain à Bruxelles, une journée de conférence sur la sûreté des vaccins. Problème : l'événement s'apparente davantage à une opération de désinformation du mouvement anti-vaccination qu'à une journée de sensibilisation aux enjeux de santé publique. En cause : la présence, notamment, d'Andrew Wakefield, ancien médecin radié pour fraude et icône du mouvement anti-vaccination.
L'événement, qui devait initialement être accueilli dans une salle du Parlement européen mais a été déprogrammé probablement après que le groupe écologiste au Parlement européen a désavoué Michèle Rivasi, se tiendra finalement dans un espace loué pour l'occasion.
L'affaire a été révélée le 29 janvier par Yann Kindo, animateur du blog « La faucille et le labo » (hébergé sur Mediapart). Yann Kindo dresse la liste des combats douteux de la parlementaire européenne, notamment en matière d'ondes électromagnétiques ou d'antidépresseurs, sujets sur lesquels elle conteste tout consensus scientifique arguant de l'omniprésence des conflits d'intérêts entre les pouvoirs publics et l'industrie pharmaceutique.
Yann Kindo rappelle toutefois qu'en matière de conflits d'intérêts, Andrew Wakefield n'est pas en reste : en 1998, il avait publié une étude frauduleuse établissant une corrélation entre le vaccin "rougeole-oreillons-rubéole (ROR) et l'autisme, après avoir « touché plus de 400 000 livres d'un avocat qui voulait poursuivre un laboratoire pharmaceutique en justice ».
Dans un communiqué mis en ligne hier, l'Association Française pour l’Information Scientifique (AFIS) « dénonce les dangers d’une initiative qui alimente des rumeurs complotistes » et rappelle que « le lien entre autisme et vaccination a été complètement invalidé ».
« Mais comme souvent, poursuit l'association, la fausse alerte a plus marqué les esprits que ses démentis, aussi irréfutables qu’ils puissent être. Aujourd’hui encore, un parent américain sur 4 serait encore persuadé de cette fausse relation de cause à effet et en France, la rumeur est plus que tenace. Ainsi la couverture vaccinale recule, avec le risque que cela implique en termes de propagation de maladies que l’on a pourtant les moyens de contrôler ».
Arrivée seconde à la primaire des écologistes, Michèle Rivasi estime sur son blog qu'« aujourd’hui, les vaccins créent plus de problèmes qu’ils n’en résolvent ». Dans sa profession de foi, elle se réclamait du soutien de Pierre Rabhi, fondateur du controversé Mouvement des Colibris. Le 20 janvier dernier, elle était invitée sur le plateau de TV Libertés, un média « alternatif » fondé par des anciens du Front national et haut-lieu de la « réacosphère » francophone.
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