Auteur conspirationniste canadien, William Guy Carr (1895-1959) débuta sa carrière d'écrivain par la publication d'ouvrages sur la guerre sous-marine à laquelle il avait pris part aux côtés des forces anglaises lors de la Première Guerre mondiale.
En 1930, il publie une histoire des sous-marins britanniques. Au cours des années 1950, il publie plusieurs ouvrages mâtinés de références chrétiennes, anticommunistes, antisémites et violemment antimaçonniques.
Son livre le plus diffusé, qui fait référence aux classiques de la littérature conspirationniste (John Robison, Nesta Webster...) est sans conteste Pawns in the Game [Des pions sur l'échiquier]. Édité en 1955 à Toronto par l'organisation anticommuniste canadienne que Carr animait, la National Federation of Christian Laymen, l'ouvrage présente Les Protocoles des Sages de Sion – le plus célèbre des faux documents antisémites – comme « rien moins que le Plan à Longue Echéance des Illuminati », lequel aurait, selon lui, été exposé à ses associés par Amschel Rothschild, le fondateur de la dynastie Rothschild, en 1773. Dans l'introduction du livre, Carr explique :
« je travaille depuis 1911 à essayer de découvrir pourquoi le genre humain ne peut vivre en paix et jouir des bienfaits que Dieu lui accorde avec une telle abondance et je n’ai percé le secret que vers 1950 : les guerres et les révolutions qui ébranlent nos vies et les situations de chaos qui en résultent ne sont rien moins que les effets d’une Conspiration Luciférienne toujours en place. »
Carr désigne par le terme « Illuminati » ceux qu'il identifie comme les chefs secrets de la « subversion mondiale » qui viserait à instaurer un « Gouvernement mondial » d'essence « totalitaire ». Il écrit :
« [Le Christ] fut catégorique dans son affirmation : ceux qui constituaient la Synagogue de Satan s’appelaient Juifs, mais ne l’étaient point et mentaient (Apocalypse II, 9 et III, 9). Il considérait les Changeurs d’Argent, les Scribes et les Pharisiens comme les « Illuminati » (= Illuminés) de notre Époque. »
Le livre, qui réactualise et popularise le mythe conspirationniste des Illuminati est aussi l'une des sources de la fameuse – et non moins fausse – « correspondance » entre Albert Pike et Giuseppe Mazzini. C'est aussi l'une des sources du décryptage conspirationniste des symboles du billet de 1 dollar américain : Carr prétend par exemple – à tort – que la date de 1776 inscrite en chiffres romains sur la base de la pyramide à 13 degrés qui figure au verso du billet symbolise « non pas la date de la signature de la Déclaration d’Indépendance [américaine] comme les personnes non-informées ont pu le supposer » mais la fondation de l'ordre des Illuminati par Adam Weishaupt.
Parmi les sources utilisées par William Guy Carr, on retrouve la revue néo-fasciste américaine « Common Sense » de Eustace Mullins, qu'il présente comme « une autorité en matière de conspiration marxiste ».
Son dernier ouvrage, Satan, prince of this World, est resté inachevé. Il a été publié par les soins de son fils aîné William J. Carr.
IL A ÉCRIT :
« Dans les faits, ce sceau [l'auteur fait ici référence à la pyramide à 13 degrés surmontée de l'oeil de la Providence qui apparaît au verso des billets de 1 dollar et qu'il présente, trompeusement, comme "l'insigne de l'Ordre des Illuminati" – ndlr] proclame à l’attention des Mondialistes que la puissance entière du Gouvernement des États-Unis est maintenant passée sous le contrôle des agents des Illuminati, et que cette puissance adoptera de gré ou de force les politiques voulues par ceux qui cherchent à faire appliquer toujours mieux leurs plans secrets de sape et de destruction des gouvernements du soi-disant "Monde Libre", et de toutes les religions. L’Objectif est que la Synagogue de Satan puisse usurper les pouvoirs du premier Gouvernement Mondial établi et imposer ensuite une dictature totalitaire luciférienne sur ce qui resterait de l’espèce Humaine ».
Source : William Guy Carr, Des Pions sur l’échiquier [1955].
(Dernière mise à jour le 10/02/2020)
Auteur conspirationniste canadien, William Guy Carr (1895-1959) débuta sa carrière d'écrivain par la publication d'ouvrages sur la guerre sous-marine à laquelle il avait pris part aux côtés des forces anglaises lors de la Première Guerre mondiale.
En 1930, il publie une histoire des sous-marins britanniques. Au cours des années 1950, il publie plusieurs ouvrages mâtinés de références chrétiennes, anticommunistes, antisémites et violemment antimaçonniques.
Son livre le plus diffusé, qui fait référence aux classiques de la littérature conspirationniste (John Robison, Nesta Webster...) est sans conteste Pawns in the Game [Des pions sur l'échiquier]. Édité en 1955 à Toronto par l'organisation anticommuniste canadienne que Carr animait, la National Federation of Christian Laymen, l'ouvrage présente Les Protocoles des Sages de Sion – le plus célèbre des faux documents antisémites – comme « rien moins que le Plan à Longue Echéance des Illuminati », lequel aurait, selon lui, été exposé à ses associés par Amschel Rothschild, le fondateur de la dynastie Rothschild, en 1773. Dans l'introduction du livre, Carr explique :
« je travaille depuis 1911 à essayer de découvrir pourquoi le genre humain ne peut vivre en paix et jouir des bienfaits que Dieu lui accorde avec une telle abondance et je n’ai percé le secret que vers 1950 : les guerres et les révolutions qui ébranlent nos vies et les situations de chaos qui en résultent ne sont rien moins que les effets d’une Conspiration Luciférienne toujours en place. »
Carr désigne par le terme « Illuminati » ceux qu'il identifie comme les chefs secrets de la « subversion mondiale » qui viserait à instaurer un « Gouvernement mondial » d'essence « totalitaire ». Il écrit :
« [Le Christ] fut catégorique dans son affirmation : ceux qui constituaient la Synagogue de Satan s’appelaient Juifs, mais ne l’étaient point et mentaient (Apocalypse II, 9 et III, 9). Il considérait les Changeurs d’Argent, les Scribes et les Pharisiens comme les « Illuminati » (= Illuminés) de notre Époque. »
Le livre, qui réactualise et popularise le mythe conspirationniste des Illuminati est aussi l'une des sources de la fameuse – et non moins fausse – « correspondance » entre Albert Pike et Giuseppe Mazzini. C'est aussi l'une des sources du décryptage conspirationniste des symboles du billet de 1 dollar américain : Carr prétend par exemple – à tort – que la date de 1776 inscrite en chiffres romains sur la base de la pyramide à 13 degrés qui figure au verso du billet symbolise « non pas la date de la signature de la Déclaration d’Indépendance [américaine] comme les personnes non-informées ont pu le supposer » mais la fondation de l'ordre des Illuminati par Adam Weishaupt.
Parmi les sources utilisées par William Guy Carr, on retrouve la revue néo-fasciste américaine « Common Sense » de Eustace Mullins, qu'il présente comme « une autorité en matière de conspiration marxiste ».
Son dernier ouvrage, Satan, prince of this World, est resté inachevé. Il a été publié par les soins de son fils aîné William J. Carr.
IL A ÉCRIT :
« Dans les faits, ce sceau [l'auteur fait ici référence à la pyramide à 13 degrés surmontée de l'oeil de la Providence qui apparaît au verso des billets de 1 dollar et qu'il présente, trompeusement, comme "l'insigne de l'Ordre des Illuminati" – ndlr] proclame à l’attention des Mondialistes que la puissance entière du Gouvernement des États-Unis est maintenant passée sous le contrôle des agents des Illuminati, et que cette puissance adoptera de gré ou de force les politiques voulues par ceux qui cherchent à faire appliquer toujours mieux leurs plans secrets de sape et de destruction des gouvernements du soi-disant "Monde Libre", et de toutes les religions. L’Objectif est que la Synagogue de Satan puisse usurper les pouvoirs du premier Gouvernement Mondial établi et imposer ensuite une dictature totalitaire luciférienne sur ce qui resterait de l’espèce Humaine ».
Source : William Guy Carr, Des Pions sur l’échiquier [1955].
(Dernière mise à jour le 10/02/2020)
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