La première fois qu'on a entendu parler du documentaire Zeitgeist, c'était lors d'une soirée arrosée. Dans les brumes des volutes de cigarettes, un apprenti cinéaste de moins de 30 ans tenta de nous en faire un « pitch » non moins nébuleux dans lequel il était question de « religions qui nous mentent », du « 11 Septembre qui pose des questions en termes de manipulations d'images » et de « banquiers comme les Rothschild » qui seraient derrière les grands événements du XXe siècle. Bigre. D'où venaient ces révélations ? Quelle était la crédibilité du documentariste ? Tout ce qu'il savait, c'est qu'on peut visionner ça sur Netflix. « Attention, je ne suis pas complotiste », jugea bon de préciser notre interlocuteur.
Libre de droit, Zeitgeist. The Movie (ainsi que ses deux suites) est disponible dans le catalogue de Netflix France et bénéficie d'une note élogieuse de 4 étoiles sur 5. Datant de 2007 et signé par l'activiste Peter Joseph (un pseudonyme), il est devenu viral et aurait été vu des dizaines de millions de fois à travers le monde. Le film a même engendré une organisation sur Internet, le Zeitgeist Movement, dont la mission est «d'appliquer une méthode scientifique pour le changement social». Mais à la vue du documentaire, qui alterne archives sorties de leur contexte, allégations de pseudo-experts et démonstrations de propagande, on comprend vite que si ce Zeitgeist a cerné « l'esprit du temps », c'est avant tout en matière de « faits alternatifs », de complotisme teinté d'antisémitisme et de confusion idéologique mêlant extrême gauche et extrême droite. (...)
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Voir aussi :
* Le ''tueur de l’Arizona'', obsédé par la théorie du complot
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