Las, comme l’ont révélé les sites Buzzfeed et StreetPress 24 heures après le lancement de la campagne gouvernementale, Kevin Razy a commis une grave erreur de jugement en acceptant de participer à une web-émission produite et diffusée il y a près d’un mois par Le Cercle des Volontaires, un site notoirement conspirationniste. Une émission sinistre, où l’on se désole de ne plus pouvoir « douter d’un certain nombre de chose, de la Shoah telle qu’on nous la racontée, du 11 septembre, des attentats de Charlie… » et où l’on surprend Kevin Razy à saluer la qualité du travail du « Débrancheur », un youtubeur complotiste usant des codes créés par Dieudonné (la « quenelle »).
Que nous enseigne cet indéniable loupé ?
D'abord, que toute « officielle » que soit cette campagne, le tour qu’ont pris les événements montre que même les opérations de communication les plus maîtrisées sont susceptibles de se heurter à des sorties de route imprévisibles. Qu’en un mot, les autorités ne contrôlent pas tout. En cela, cette affaire est peut-être la meilleure démonstration des limites inhérentes à l’action gouvernementale et, partant, de l’inanité des fantasmes conspirationnistes qui entourent traditionnellement le « Pouvoir ». L’opération la plus millimétrée, la plus sophistiquée, ne pourra jamais complètement se prémunir contre le surgissement de l’imprévu.
Du reste, cette faille dans la communication du Gouvernement semble bien justifier encore davantage l’urgence qu’il y a à affronter le problème complotiste. L’humoriste-star d’une petite vidéo dont le but est précisément d’expliquer l’impasse du conspirationnisme et d’appeler à la vigilance à l’égard des contenus complotistes qui circulent sur le Net est non seulement capable de se laisser piéger par un site conspirationniste mais aussi de se compromettre d’une manière assez consternante avec certaines des figures les plus actives de la complosphère. Ne faut-il pas y voir la preuve que le problème est encore plus préoccupant que ce que l’on pouvait penser ?
Mise à jour du 07/02/2016 :
Samedi 6 février, dans l'après-midi, Kevin Razy a publié sur son profil Facebook un statut dans lequel il déclare comprendre « que beaucoup de gens aient été déstabilisés » par sa participation au dîner du Cercle des Volontaires. « Je m’en excuse car encore une fois, j’étais à mille lieues de savoir que ce site était connu pour relayer les théories du complot. (...) Je ne suis pas complotiste, encore moins raciste ou antisémite (je résume tout ce que j’ai pu lire en 24h sur les réseaux) et je condamne évidemment le complotisme, le racisme et l'antisémitisme ». Il dit enfin assumer « le contenu de la vidéo (...) faite avec le gouvernement contre la théorie du complot ».
Las, comme l’ont révélé les sites Buzzfeed et StreetPress 24 heures après le lancement de la campagne gouvernementale, Kevin Razy a commis une grave erreur de jugement en acceptant de participer à une web-émission produite et diffusée il y a près d’un mois par Le Cercle des Volontaires, un site notoirement conspirationniste. Une émission sinistre, où l’on se désole de ne plus pouvoir « douter d’un certain nombre de chose, de la Shoah telle qu’on nous la racontée, du 11 septembre, des attentats de Charlie… » et où l’on surprend Kevin Razy à saluer la qualité du travail du « Débrancheur », un youtubeur complotiste usant des codes créés par Dieudonné (la « quenelle »).
Que nous enseigne cet indéniable loupé ?
D'abord, que toute « officielle » que soit cette campagne, le tour qu’ont pris les événements montre que même les opérations de communication les plus maîtrisées sont susceptibles de se heurter à des sorties de route imprévisibles. Qu’en un mot, les autorités ne contrôlent pas tout. En cela, cette affaire est peut-être la meilleure démonstration des limites inhérentes à l’action gouvernementale et, partant, de l’inanité des fantasmes conspirationnistes qui entourent traditionnellement le « Pouvoir ». L’opération la plus millimétrée, la plus sophistiquée, ne pourra jamais complètement se prémunir contre le surgissement de l’imprévu.
Du reste, cette faille dans la communication du Gouvernement semble bien justifier encore davantage l’urgence qu’il y a à affronter le problème complotiste. L’humoriste-star d’une petite vidéo dont le but est précisément d’expliquer l’impasse du conspirationnisme et d’appeler à la vigilance à l’égard des contenus complotistes qui circulent sur le Net est non seulement capable de se laisser piéger par un site conspirationniste mais aussi de se compromettre d’une manière assez consternante avec certaines des figures les plus actives de la complosphère. Ne faut-il pas y voir la preuve que le problème est encore plus préoccupant que ce que l’on pouvait penser ?
Mise à jour du 07/02/2016 :
Samedi 6 février, dans l'après-midi, Kevin Razy a publié sur son profil Facebook un statut dans lequel il déclare comprendre « que beaucoup de gens aient été déstabilisés » par sa participation au dîner du Cercle des Volontaires. « Je m’en excuse car encore une fois, j’étais à mille lieues de savoir que ce site était connu pour relayer les théories du complot. (...) Je ne suis pas complotiste, encore moins raciste ou antisémite (je résume tout ce que j’ai pu lire en 24h sur les réseaux) et je condamne évidemment le complotisme, le racisme et l'antisémitisme ». Il dit enfin assumer « le contenu de la vidéo (...) faite avec le gouvernement contre la théorie du complot ».
Depuis seize ans, Conspiracy Watch contribue à sensibiliser aux dangers du complotisme en assurant un travail d’information et de veille critique sans équivalent. Pour pérenniser nos activités, le soutien de nos lecteurs est indispensable.